Manifestation à Nantes hier : un stupide réformisme armé contre la la «société de consommation»
Submitted by Anonyme (non vérifié)Hier a eu lieu à Nantes une « manifestation contre les violences policières ». La nature d'une telle initiative est très facile à voir : c'est le même discours réformiste radical qu'en mai 1968 et après, avec comme thème « l’État policier », la décentralisation nécessaire, l'autogestion de la vie de chaque personne, etc. etc.
C'est tellement vrai que la cause pour laquelle a lutté Rémi Fraisse a totalement disparu. Il n'y a plus aucun contenu, à part une lutte contre les « violences policières » qui n'est qu'un masque pour la logique anti-sociale de l'anarchisme individualiste et de son aventurisme.
De la même manière qu'à Notre-Dame-des-Landes, où la cause écologiste a cédé la place à l'autogestion, au localisme, à la petite production, bref au romantisme petit-bourgeois du pionnier vivant en petite communauté. C'est totalement réactionnaire.
C'est totalement idéaliste. Cela est tellement naïf que l’État a même offert le centre-ville de Nantes, afin qu'il y ait de la casse et que tous les médias puissent en parler, faisant disparaître le thème de la mort de Rémi Fraisse. Tombant dans le panneau, les manifestants ont résumé leur point de vue à « ACAB » [all cops are bastards, tous les flics sont des bâtards], révélant leur nihilisme à la face du pays.
La défaite politique est totale. Si les 500 personnes présentes avaient eu une initiative politique claire, franche, ne tombant pas dans le panneau de la provocation policière, tout aurait été très différent. Mais là, la démarche est tellement petite-bourgeoise que rien n'est possible.
Ces gens ne font même pas semblant de s'intéresser à l'écologie, de manière tellement grossière dans leur rejet d'ailleurs qu'aucune association liée à l'écologie n'a appelé au rassemblement. On a là l'anarchisme le plus grossier, le plus simpliste, le plus anti-social.
Ces gens s'imaginent des protagonistes d'un mouvement subversif, ils ne sont que les produits décomposés du passé. Car aujourd'hui le thème de l'autogestion est unanimement repris par les anarchistes, qui considèrent que cela fait partie de leur patrimoine. Mais c'est erroné : le Parti « Communiste » français a également mis en avant l'autogestion, une fois qu'il a rejeté le matérialisme dialectique, à la mort de Staline.
Ainsi, dans les années 1970, tout le monde dans le camp petit-bourgeois mettait en avant l'autogestion pratiquement :
- le Parti « Communiste » français dans son abandon révisionniste de la dictature du prolétariat ;
- le Parti Socialiste Unifié (PSU) dans une sorte de gauche alternative, à gauche des socialistes historiques ;
- les anarchistes ;
- les trotskystes au nom du « contrôle ouvrier » comme revendication centrale dans le capitalisme telle qu'élaborée par Trotsky dans le « Programme de transition ».
L'ultra-gauche actuelle, depuis le Nouveau Parti Anticapitaliste jusqu'aux anarchistes en passant par les « hippies de droite » et autres décroissants, se placent directement dans cette démarche, qui est également celle propre à l'esprit de l'école d'Uriage.
Voilà pourquoi Le Monde ou Libération (qui a produit hier tout un dossier sur les zadistes) apprécient cette tendance à la « troisième voie », à une critique non communiste du capitalisme.
Cette idéologie de la « troisième voie », c'est celle de la critique de la « société de consommation ». Niant les besoins des masses, niant la nécessité de changer les biens produits, cette « troisième voie » fait l'apologie du passé, de la petite production capitaliste.
C'est ni plus ni moins que de l'anticapitalisme romantique qui dénonce le « monde moderne ». Lorsque ces gens dénoncent les « grands projets », ils ne dénoncent pas le contenu des grands projets, mais le fait même qu'il y ait des grands projets.
Ces gens raisonnent en individualistes, en termes d'autogestion, de fédéralisme, de confédération, d'entr'aide : ils sont opposés par définition même au communisme, et au principe même de démocratie qui soit populaire.
Voici l'appel à la manifestation d'hier:
Appel à manifestation contre les violences policières
Samedi 1er novembre
Dans la nuit du 25 octobre sur la zad du testet les flics ont tué. Une fois de plus, et comme toujours une fois de trop. L'un des manifestant-es contre la construction du barrage du Sivens , ne s'est pas relevé des affrontements contre la police. Ces derniers mois, cette lutte a pris de plus en plus d'ampleur, alors que la répression s'y faisait de plus en plus violente. Cette semaine, ce sont des milliers de personnes qui se sont rassemblées dans plusieurs dizaines de villes. Démonstration de force que l'État s'est empressé de réprimer. La mort de l'un d'entre nous vient s'ajouter au décompte morbide et annualisé des nombreuses victimes d'assassinat de la police et de la justice.
Si l'on parle aujourd'hui d'un mort en manif, il ne faut pas oublier que la police, la justice et l'État tuent de manière quasi quotidienne et plus discrète, une 10aine de personnes par an "en intervention policière"... ainsi qu'une 60aine de personnes en prison. Ces chiffres, émanant des ministères, sont certainement très en deça de la réalité.
Quand on sait qui concernent ces interventions et qui composent les prisonnièr-es, il n'y a qu'un pas à penser que la police s'en prend plus spécifiquement aux habitant-es des quartiers polulaires, aux précaires, aux pauvres, personnes racisées, personnes en lutte, bref toute personne ne rentrant pas dans les clous bon gré mal gré... Dans les quartiers, dans la rue, en prison, la police et la justice tuent.
La mort d'un camarade n'étouffera pas notre rage, bien au contraire.
Unissons-nous et ensemble faisons-les reculer de nos quartiers, de nos villages, de nos rue, de nos vies ! Nous appelons toutes les personnes qui se sentent concernées à s'organiser ensembles, à prendre les rues, les champs, les places, les chantiers et les lieux de pouvoir !
Cette nuit-là, comme toutes ces autres, par la repression l'Etat a tenté de nous affaiblirent. Alors plus fort-es ripostons !
Samedi 1er Novembre, manif à 14H devant la préfecture, à Nantes
Nous ne pourons oublier, alors que le pouvoir se souvienne...
L'Etat assassine, réagissons !