9 sep 2014

L'inacceptable position du groupe «futur rouge» au sujet d'un viol commis par un fasciste

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Inqualifiable, intolérable, inacceptable : voilà ce qu'il faut dire au sujet de la propagande effectuée par des gens d'ultra-gauche – ici le groupe « Futur rouge » - au sujet d'un viol.

Un viol est en effet un crime odieux, et dans le socialisme, la sanction sera exemplaire et définitive, aussi simplement que cela. Telle est la conception, saine, normale, face à une société malade et ses crimes intolérables, qui doivent être éradiqués socialement, tout comme les criminels en vivant de cette horreur doivent être éradiqués, leurs attitudes éliminées.

Le projet communiste de Lénine, Staline, Mao Zedong, passe par la dictature du prolétariat, et ici, la dictature est on ne peut plus claire.

Telle n'est bien entendu pas l'attitude des gens incapables de fermeté et de morale. En l'occurence, les gens de « Futur rouge, » une petite organisation d'extrême-gauche, ont rendu public qu'une femme de leur groupe a été violée par un fasciste, et a publié également un article de cette femme affirmant qu'elle ne porterait pas plainte, au nom du délire anti-policiers « ACAB » (« All Cops Are Bastards » – «  tous les flics sont des bâtards »).

Il y a ici tellement de choses révoltantes qu'il est difficile de ne pas être écoeuré.

Le premier point est bien entendu le rapport au peuple. Car c'est là une propagande criminelle en faveur du viol, alors que des milliers de femmes n'osent pas porter plainte. Il faut batailler afin que le viol ne soit plus caché, plus nié. C'est un combat démocratique d'un importance extrême! Sauf que ces gens rejettent ce combat, par rejet des questions démocratiques, au nom de la pseudo radicalité.

Les gens de « Futur rouge » disent : la police ne fera rien. Mais c'est absurde, car même si c'est le cas – et c'est grandement le cas – il faut justement faire de la question du viol, ce terrible crime, une question politique, pour que les femmes assument la réalité de ce phénomène, au lieu de le nier et de chercher à s'en sortir individuellement, même si c'est bien entendu compréhensible.

La femme violée, au pseudonyme de Lucie, ne connaîtra pas de paix intérieure tant que justice ne sera pas rendu. On ne peut que dépasser une réalité, on ne peut pas la nier.

La posture de « Futur rouge » est ici d'autant plus pathétique, que ne pas porter plainte auprès de la police pour une affaire de viol ne pourrait avoir un sens que si un contre-État, un État socialiste même embryonnaire, appliquait la justice révolutionnaire. Ce n'est bien entendu pas le cas aujourd'hui étant donné que les forces de la révolution sont extrêmement faibles.

Partant de là, il fallait porter plainte et mobiliser autour de cette plainte, afin d'établir un rapport de force obligeant la police à agir. Au lieu de cela, les gens de « Futur rouge », véritables anarcho-trotskystes (qui se veulent « maoïstes », ce qui est un comble), ont nié l’État, de manière totalement idéaliste.

C'est là une attitude de criminels d'ultra-gauche, niant l'histoire de la culture, de la civilisation, de la société, qui en arrivent à nier les rapports sociaux eux-mêmes ; ils ne voient pas le double aspect de la police, qui est d'un côté un organe étatique de répression des classes opprimées, et de l'autre l'agent de protection de rapports humains conquis par les luttes de classe.

Les policiers ne sont pas les chevaliers meurtriers du moyen-âge, ni des troupes guerrières au service d'un tyran de l'antiquité. Ils sont une expression de l’État moderne, bourgeois, né avec la révolution française.

Nier le double aspect de la police, c'est nier que le capitalisme ait été progressiste à un moment dans son histoire, c'est nier le mode de production capitaliste, et affirmer comme les fascistes, les nationaux-socialistes, que la France est « occupée », que l'oppression est le maître mot, et non l'exploitation propre au mode de production capitaliste.

La police est-elle notre ennemie ? Non, elle est l'outil de notre ennemi, la bourgeoisie. Les postures hooligans du type « ACAB » relèvent de l'anticapitalisme romantique, d'où d'ailleurs sa reprise par les fascistes.

Le groupe « Futur rouge » utilise également comme image une jeune femme à la peau mate, voilée et gantée, s'opposant à un fasciste : c'est là du « style », de l'attitude « post-moderne », typique du remplacement de la classe ouvrière comme sujet révolutionnaire par des sujets révolutionnaires « nouveaux », issus d'une « oppression » qui serait centrale.

C'est aussi totalement raciste, appelant en quelque sorte à emprisonner dans le semi-féodalisme les personnes d'origine immigrée.

C'est là une posture, qui ne change rien à la réalité, et telle est la logique de « Futur rouge », qui laissent courir un violeur : tels sont les faits !

Ce qui est frappant également sur ce point, c'est que le viol s'est déroulé il y a un an, en pleine offensive violente fasciste, notamment à Lyon, avec en arrière-plan les « manifs pour tous » et la propagande d'Alain Soral et surtout de Dieudonné. Cacher ce viol, c'est cacher une attaque fasciste, c'est empêcher les progressistes de prendre conscience de l'ampleur de l'offensive.

Qui sait si le violeur n'a pas frappé une autre personne ? Où est-ce que les gens de « Futur rouge » ont vu que les progressistes avaient comme tradition de cacher ou de nier les crimes fascistes ? On reconnaît ici leur nihilisme, leur style post-moderne!

Et comment veut-on faire comprendre aux prolétaires trompés par le fascisme que leur « cause » est erronée, si l'on ne dévoile pas sa sinistre réalité ? Il faut accuser, montrer la barbarie du fascisme, son caractère démagogique prenant prétexte la nation pour ses activités criminelles, anti-culturelles, barbares !

La position de « Futur rouge », sur tous les plans, est une position anti-antifasciste, confortant les fascistes dans leurs opérations, et cela bien entendu, chez ces gens d'ultra-gauche, au nom d'une grande « radicalité », du refus de « l'antifascisme républicain ».

Agir ainsi, c'est être la cinquième colonne du fascisme. « Lucie » doit porter plainte, la négation de la réalité d'un viol est impossible. On ne peut pas nier sa propre matière, sa propre réalité physique, on ne peut pas réduire cette question à de la psychologie, il faut arrêter le délire « queer » comme quoi tout est dans la tête.

Et contrairement à ce que dit « Futur rouge », il n'y a pas que les séquelles : il y a l'identité, il y a la dignité. Et cela veut dire ici : assumer la bataille politique, telle est la responsabilité des progressistes.

Ici en archive, les documents rendus publics par « Futur rouge ».

ACAB
par OC Futur Rouge 

Notre camarade Lucie, violée par un fasciste au mois d’aout 2013, souhaite expliquer pourquoi elle ne portera pas plainte. Nous souscrivons bien entendu à cette déclaration et c’est avec fierté que nous la publions. Solidarité avec les victimes de violences policières, avec les prisonnier-e-s !

A.C.A.B.

Quand on me dit « police » j’ai la nausée, quand je les vois je suis énervée. Pourquoi ? Parce que, pour moi, ce sont les nervis du Capital, ce sont mes ennemis au quotidien, ce sont eux qui nous matraquent, qui nous expulsent, qui nous arrêtent, qui nous frappent, qui parfois nous violent ou nous tuent aussi. La police n’est et ne sera jamais mon alliée. Je ne cesserai jamais de les haïr. La bourgeoisie leur donne le pouvoir de s’adonner à leur pulsion barbare.

• Jeudi 21 Août 2014, des policiers traînent de force un algérien de 51 ans sous le coup d’un arrêt d’expulsion qui meurt « d’asphyxie » selon le parquet… Qui considère cette mort comme a priori accidentelle….

• Le 21 avril 2014 les militant-e-s de la CREA (Campagne de Réquisition, d’Entraide et d’Autogestion) de Tolosa sont réprimés pendant l’ouverture de deux maisons dans le quartier de la Roseraie. Encerclé-e-s par une centaine de flics, les occupant-e-s décident de partir en évitant les arrestations. Pourtant les militant-e-s désigné-e-s comme CREA sont violenté-e-s par les flics : matraques, lacrymo, grenades de désencerclement, … un militant prend une balle de LBD 40 dans la tête, plus de la moitié des os du visage explosent. Quatre personne ont été mises en garde à vue, puis relâchées.

• Le 31 Octobre 2013, un couple arrêté après la violente répression de l’émotion déclenchée par un verdict au tribunal de Cergy, un couple est victime de violences policières et ISMAHENE est menacée de viol par les policiers. C’est le couple qui est accusé d’outrage.

• Le 6 février 2013, à Strasbourg un métallurgiste d’Arcelor Mittal venu manifester perd l’usage de son œil suite à un tir de flashball.

• Le 31 décembre 2011, la police clermontoise s’acharne sur WISSAM EL-YAMNI qui tombe dans le coma puis meurt. Aucune justice n’a été rendue à sa famille.

• En 2010, la police suisse abat au fusil mitrailleur UMUT, un jeune kurde, pour vol de voiture, blanchit les assassins et réprime son frère jumeau et l’un de ses amis.

• Le 9 mai 2008 à Grasse, ABDELHAKIM AJIMI meurt lors d’une interpellation. Pourtant condamnés à des peines de 18 et 24 mois de prison, les policiers sont toujours en poste.

• Ce même mois JOSPEPH GUERDENER est assassiné de trois balles dans le dos par un gendarme alors qu’il tentait de s’échapper de la gendarmerie de Draguignan. La Cour d’assises de Draguignan a jugé qu’il avait accompli « un acte prescrit ou autorisé par les dispositions législatives ou réglementaires ». Détail ayant son importance : Joseph était gitan.

Les flics, c’est un danger pour les personnes prostitué-e-s, ils profitent de leur situation précaire pour en faire leur vicitmes, en sachant très bien combien ce sera compliqué pour elles et eux de réclamer justice.

En tant que victime, je pourrais me dire que porter plainte est un bon choix. Après tout, la justice est censée faire son travail sans discrimination. Mais la réalité est tout autre. Ainsi un militant fasciste de Clarmont prend deux ans de prison pour avoir tiré sur des militant-e-s en procédure de flagrant délit pour éviter toute enquête. Alors que les autorités refusent de libérer le militant basque IBON IRRADI, atteint d’une sclérose en plaque sévère malgré l’avis des médecins ; il a été condamné pour avoir voulu défendre l’indépendance de son pays et croupit en prison avec Georges Abdallah. Je pense aussi à ZEHRA KURTAY, militante et journaliste turque, libérée par la Turquie pour raison médicale suite à sa grève de la faim et de nouveau incarcérée en France depuis un an et demi. IBAI PENA, militant abertzale et antifasciste ayant fuit avec ses camarades la torture et la prison au Pays Basque sud a été extradé par MAE par l’Etat français et jeté en prison pour 5 longues années. ENGUERRAND fêtera son anniversaire en prison le 14 septembre prochain.

Des prisonnier-e-s qui meurent et qui sont torturé-e-s en prison parce qu’ils se soulèvent contre l’Etat français, impérialiste et raciste, d’un côté. De l’autre, des militant-e-s fascistes et des policier-e-s qui s’en tirent avec pas ou peu de peine car ils servent le Capital. Je ne fais pas partie du bon camp pour être défendue par la justice bourgeoise.

La justice bourgeoise, les condés et l’Etat français sont nos ennemis, et nous devons les abattre. Cette justice qui ne mérite pas son nom, a fait le choix de libérer Esteban Morillo l’assassin de Clément Méric. En plus d’être une injustice, c’est aussi déclarer clairement que la justice est du côté des fascistes, des assassins. C’est une main tendue au groupe de soutien Justice pour Esteban, un laissé-faire aux fafs et à la violence en toute impunité. Alors que nous, militant-e-s antifascistes nous sommes toujours surveillé-e-s et matraqué-e-s.

Le viol est un crime, crime puni par la loi. Dans les faits c’est 150 000 viols par an, et 198 000 tentatives de viol par an. Une femme est violée toutes les sept minutes. Pourtant ce n’est qu’un viol sur onze qui fait l’objet d’une plainte. 1 356 condamnations pour viol en 2010, on est loin des 150 000 viols effectifs.

Ce qu’on peut voir aussi, c’est l’affaire de la canadienne violée en réunion au 36 quai des Orfèvres par des policiers. Les flics font ce qu’ils/elles veulent, et les gradé-e-s les protègent. Doit-on se laisser faire face aux bourreaux en uniforme ? Non. Nous devons montrer aux fascistes, montrer aux flics ce dont on est capables, ce qu’on est : solidaires et dangereuses et dangereux.

Alors c’est pour les violences policières, pour leur politique raciste et coloniale, pour le harcèlement et les violences que subissent les victimes de viol et d’agression sexuelle par la procédure judiciaire, c’est pour tout cela que je dis « NON ».

Non je ne porterai pas plainte.

Non je ne demanderai pas l’aide des flics.

Non je n’ai pas besoin de la reconnaissance de mon statut de victime par la justice bourgeoise.

Non je ne subirais pas les violences d’une procédure.

Non je ne veux pas de tout ça.

Si vous exigez de moi que je porte plainte, vous dépolitisez le crime que j’ai subi. C’est me renvoyer à un rapport intime et l’agresseur et moi-même. La société entière est concernée parce que j’ai subi. Je l’ai subi parce que je défends mes idées antifascistes mais aussi communistes. Je l’ai subi parce que je refuse le capitalisme, que je refuse de voir mes rues envahies par les fascistes, parce que je porte la solidarité aux prolétaires du monde entier, aux militant-e-s indépendantistes.

Je refuse de répéter les atrocités que j’ai subi devant les condé, les juges, les procureur-e-s, les avocat-e-s, et tout ce clan bourgeois et sexiste qui vont essayer de trouver le point de flou, le point qui fait mal et appuyer dessus. Je refuse de parler à des gens qui vont essayer de savoir si j’ai pu éprouver du plaisir pendant ce viol. Car non, je n’ai à aucun moment éprouvé du plaisir, j’ai seulement atteint le summum de l’horreur. Je ne me suis pas sentie bien, je me suis sentie sale et mal. Je refuse de répondre à des questions portant sur ça, je refuse d’entendre des présomptions sur ça. Je refuse également de détailler où, à quelle heure, avec qui et pourquoi j’étais à cet endroit et à ce moment. Cela ne change rien, l’attaque il la voulait, ce n’est pas du hasard.

Ce dont j’ai besoin, c’est de la force du collectif, c’est de voir des mobilisations et du soutien. Je ne me laisserai pas abattre par la répression fasciste, je resterai militante communiste et antifasciste. Cela ne freinera en rien mes actions et ma détermination à mener ces luttes.

Alors oui, A.C.A.B. et soutien à toutes les victimes de violences policières.

Lucie.

 

Solidarité avec notre camarade Lucie, violée par un fasciste !
par OC Futur Rouge 

« Salope de gauchiste, pute d’antifa »

C’est ce qu’a dit un militant fasciste à notre camarade Lucie, pendant qu’il la violait, le 9 d’aout 2013, dans la rue, alors qu’elle était à une soirée.

Pour protéger notre camarade, nous protégerons son anonymat. Nous ne donnerons pas plus de précisions, ni nom, ni localité et nous vous demandons de respecter ce choix nécessaire.

C’était clairement une attaque ciblée contre une militante antifasciste dont l’objectif était de briser le développement d’une activité antifasciste dans sa ville en la brisant elle. Ce qui a doublement échoué. C’était aussi un message adressé à l’ensemble des militant-e-s antifascistes de l’Etat français.

C’est son choix de dénoncer le crime dont elle a été victime et ce choix est une autre preuve de son courage exemplaire que nous saluons. Notre camarade souffre de séquelles physiques à vie.

Un viol, c’est un crime. Un viol commis par un fasciste, pour des raisons politiques, c’est un crime fasciste et sexiste.

Nous réaffirmons notre solidarité avec les victimes de violences et de crimes fascistes de part le monde, crimes desquels l’Etat français est solidaires et complice. L’armée s’est faite une spécialité de l’exportation de ses savoirs faire contre-insurrectionnels, l’Etat français n’a jamais reculé devant les crimes de masse, notamment contre les femmes, pour maintenir sous le joug impérialiste les populations des pays qu’elle domine. Nous réaffirmons notre solidarité avec les victimes de la répression fasciste dans l’Etat français et leurs camarades, répression fasciste qui est allée en 2013 jusqu’au meurtre.

Nous n’avons pas honte. La honte, elle est là pour nous faire taire. Aucun-e survivant-e ne peut être tenu-e pour responsable de la barbarie du système capitaliste et patriarcal. C’est cette société qui est une honte.

C’est un message de solidarité à toutes les victimes d’agressions sexistes que nous souhaitons porter. Nous refusons de considérer comme sali-e-s ou dégradé-e-s les survivant-e-s de violences sexuelles. Ce sont des camarades à part entière, des combattantes. Ce sont les agresseurs qui sont salis et dégradés.

Plus d’un an pour dénoncer un crime fasciste…

Il nous aura fallu plus d’un an pour rendre public ce crime fasciste. Le corps de notre camarade n’est pas un champ de bataille. Qu’elle soit en sécurité matérielle et morale nous paraissait essentiel et a été notre priorité.

Pour la protéger, nous avons du lutter contre les attitudes et propos réactionnaires qui se sont exprimés dans notre entourage politique proche et les effets démoralisants qu’escomptaient les fascistes en commettant cette attaque.

En tant qu’organisation, nous ne nous faisons aucune illusion sur la démocratie bourgeoise. La répression fasciste et policière, c’est un risque que nous assumons, que nous avons déjà eu à surmonter. Chaque épisode répressif que nous avons vécu a renforcé notre capacité de résistance, notre détermination. Notre camarade est un exemple de résistance, de survie, que tous et toutes peuvent saluer.

Nous sommes toujours plus déterminé-e-s à mettre à bas le système capitaliste dont les violences fascistes sont le symptôme du plus complet pourrissement. Nous avons toujours plus la volonté de briser les chaînes de l’oppression sexiste. La rage de vaincre, l’envie de lutter, nous espérons que les faits que nous exposons les renforceront chez vous également.

C’est notre insoumission aux directions bourgeoises des mouvements de masse et aux directives des préfectures qui font nos qualités et nous souhaitons être toujours plus un poison pour elles.

Valoriser l’engagement des femmes dans l’antifascisme

Idéologie fasciste et sexiste vont de pair. Les fascistes, classiquement, lorsqu’ils attaquent des militantes s’adressent avant tout aux hommes de nos organisations et de notre milieu. Menacer de viol, agresser sexuellement ou violer une militante ou la copine d’un militant, c’est dire aux antifascistes, comme l’écrit Virginie Despentes, « je baise ta meuf à l’arrachée ». C’est leur propriété qu’ils souhaitent dégrader et ce faisant, priver nos camarades de tout espace de repli et de sécurité, briser leur moral. Un viol de guerre.

Montrons à ce fasciste, montrons à tous ceux qui, fascistes, policiers, agresseurs, pensent qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent des femmes qu’elles ne sont la propriété de personne, mais des combattantes. Montrons leur combien, solidaires, en mixité ou en non-mixité, elles sont dangereuses.

Les arrachages de voile, les agressions contre les femmes voilées, policières ou fascistes, sont des actes sexistes et racistes. Arracher un voile, c’est un attentat à la pudeur, souvent doublé de violences physiques voire sexuelles. L’Etat et les gouvernements font tout pour exclure les femmes voilées de l’espace public, par la loi, par une propagande acharnée, encouragent le rejet et les violences.

C’est réduire les femmes à un outil de reproduction que de s’attaquer aux non-blanches et aux couples mixtes. Dans l’imaginaire des réactionnaires, c’est par le ventre des femmes que passe le « grand remplacement » visant à « métisser la race blanche ».

Valoriser l’engagement antifasciste des femmes, c’est non seulement leur faire une place dans les organisations antifascistes, mais c’est aussi porte la lutte contre le racisme et l’islamophobie, avoir une pratique et des mots d’ordre résolument tournés vers les classes populaires.

Regarder la barbarie de la société capitaliste en face et serrer les rangs

Ce que notre camarade a subi nous a obligé-e-s à regarder droit dans les yeux la barbarie du système capitaliste. Nous ne pourrions prétendre être révolutionnaires en refusant d’affronter les terribles violences qu’elle engendre, car refuser de regarder la réalité dans toute son horreur, c’est se priver de mener la lutte contre ces violences.

Dans cette société qui laisse seul-e les individu-e-s, ballotté-e-s par le système capitaliste, faire face aux usures et traumatismes, nous avons besoin pour faire face de reconstruire du collectif et de la solidarité. Chaque camarade de lutte, chaque prolétaire est capable d’apporter dans la lutte pour la révolution, de nous aider à bâtir une société débarrassée de l’exploitation et des oppressions. Nous ne bâtirons pas la révolution ni le socialisme en piétinant nos camarades.

La lutte contre l’influence du sexisme dans nos organisations et nos milieux

Nous ne sentons guère à même de donner des leçons à qui que ce soit concernant l’anti-sexisme. Les retards dans notre capacité à nous exprimer publiquement sont autant le fait d’éléments extérieurs à notre organisation que d’une réalité interne bien plus retardée que celle que nous affichions fièrement.

La société patriarcale craque de partout. Mais notre culture et nos rapports sont imprégnés des rapports sexistes. L’essentiel est de le reconnaître, de ne pas se contenter d’une autosatisfaction d’oppresseurs à l’aise dans leur rôle d’oppresseurs, mais de l’affronter.

Ce n’est pas celles et ceux qui dénoncent sexisme, racisme, islamophobie, LGBTIQphobie qui sont une menace pour nos organisations mais bien ces rapports d’oppression.

Les faits que nous dénonçons ne sont exceptionnels que dans la mesure où c’est un ennemi politique qui a commis ce crime. Le viol est une réalité de masse, puisque 150 000 viols sont commis par ans dans l’Etat français. Le viol, c’est une arme de guerre utilisée contre les femmes. Et c’est une guerre qui se déroule avant tout dans les espaces affinitaires puisque 85% des viols sont commis par des personnes connues des victimes et à 60% à leur domicile.

Chaque parole publique dénonçant une agression sexiste, un viol, est une brèche dans l’omerta qu’on impose aux filles victimes de viol. Qu’elle puisse encourager d’autres femmes à parler est pour ceux qui n’ont pas la conscience tranquille un risque trop important. Voilà pourquoi nous avons du affronter les rires, l’hostilité, la minimisation des faits que dénonçait notre camarade dans notre espace politique le plus proche. En faire taire une, c’est faire comprendre à toutes qu’elles ne doivent pas parler.

L’impasse de l’antifascisme républicain

Nous tenons à pointer la responsabilité du PS dans ce qu’il s’est passé : il a laissé intentionnellement déferler les hordes réactionnaires plusieurs mois durant dans les rues de tout l’Etat français pendant le mouvement contre l’adoption du mariage pour tous. En outre, quel a été l’effet des mesures de dissolutions de groupes fascistes prises par Manuel Valls ? Un fasciste se permettait, juste après ces mesures, de violer l’une de nos camarades.

Il arrive à la bourgeoisie de réprimer ses nervis fascistes lorsqu’ils dépassent le cadre de leur mission de terreur. Mais ils sont l’un des appareils de répression de la bourgeoisie, comme l’est la police. Vaine et destructrice en terme de forces est la tactique qui consiste à aller toquer à la porte des préfectures et des mairies.

Police et justice dressent des barrières infranchissables devant les survivant-e-s d’agressions sexistes, elles sont elles-mêmes là pour maintenir l’ordre bourgeois et patriarcal.

L’antifascisme n’a pas besoin d’avoir l’air gentil, de se dépolitiser et de se tourner vers les sociaux-démocrates pour être de masse, au contraire. L’antifascisme n’est pas une question morale, c’est une question de classe, c’est une lutte contre un des bras armé de la bourgeoisie et contre les divisions qu’elle sème dans nos rangs. Les idées réactionnaires gagnent du terrain. A nous de savoir porter mots d’ordres et pratiques propres à rétablir conscience, organisation et solidarité de classe au sein du prolétariat.

Que le courage de notre camarade soit salué, que sa parole vous transmette toute sa détermination, toute sa colère, toute sa volonté de vaincre.

Face aux violences sexistes et fascistes, construisons la solidarité de classe !

Unité et solidarité contre les fascistes, sexistes et violeurs, nervis des capitalistes et du patriarcat

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