30 avr 2013

« Les trans-pédé-gouines posent la question du patriarcat »

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Voici quelques intéressants extraits d'un tract lyonnais reprenant les arguments de la théorie du genre :

« Les trans-pédé-gouines posent la question du patriarcat »

« Si les trans-genres, les transexuelLEs, font peur, rebutent, c'est parce qu'ils et elles démontrent que la société genrée n'est pas naturelle, mais le produit de l'organisation de la société.

La question de l'homoparentalité remet en cause la famille comme basée naturellement sur les liens du sang, ouvrant la réflexion sur l'aspect affinitaire des relations familiales. »

« Néanmoins, nous trouvons cela logique que les revendications des trans, des pédés, des gouines déclenchent la haine des représentantEs de la bourgeoisie pourrissante. »

« Mais cette organisation patriarcale de la société agonise de plus en plus à chaque instant. Les luttes des années 70 ont transformé les rapports de genre. La division sexuée du travail est de plus en lambeaux.

Le matraquage idéologique sexiste et hétérocentré dans les médias, dans l'éducation, et dans les autres sphères de la socitété ne pourra pas retenir l'aspiration populaire à se débarrasser du carcan patriarcal. Les réactionnaires le savent, c'est pourquoi ils sont si agressifs. »

C'est un discours traditionnel : il y aurait une « dictature » hétérosexuelle, qui « inventerait » les « genres » homme et femme.

En fait, ce n'est pas si traditionnel que cela, car ces citations sont bancales : si en effet la « société genrée » n'est pas naturelle, ce qui est la thèse queer, alors il ne peut pas y avoir non plus de « pédés » et de « gouines ».

En effet, selon le queer, il n'y a pas d'hétéros, il ne peut par conséquent par exister d'homos non plus, car il n'y a pas d'hommes ni de femmes : la théorie du queer affirme que les « genres » ont été « inventés » par en-haut, et que les gens ne correspondent pas à ces définitions, car aucune définition n'est possible.

Les gens qui ont écrit cela se prennent donc ici les pieds dans le tapis, en mélangeant revendications démocratiques en faveur des personnes homosexuelles, exprimées sur un mode ultra, et la théorie du genre propre au queer.

Ce qui n'est guère étonnant, puisque ces citations sont tirées d'un tract écrit par des « marxistes-léninistes » !

Drôles de marxistes-léninistes que des gens reprenant les arguments sur le « genre », en bricolant. Ces gens ont-ils conscience que la théorie du « genre » est largement portée par toute une fraction de l'université bourgeoise ? Que les intellectuels du genre sont financés par la bourgeoisie ?

Ces gens ont-ils conscience que le droit au mariage pour les personnes homosexuelles, le droit unilatéral à la PMA, à la GPA, sont portés par le Parti Socialiste ? Que la dialectique signifie deux pôles contradictoires pour le mouvement, et que par définition la théorie du genre supprime l'existence des pôles masculin et féminin ?

Ce n'est tout simplement pas cohérent. Et c'est une radicalité d'autant plus étrange que ces gens ont fondé un groupe... le 13 janvier 2013, sans même parler de la manif pour tous qui avait lieu le même jour. C'est tout simplement absurde.

Et passons sur le fait que cette fondation officialisait le retrait d'une structure marxiste-léniniste « pro-albanaise » farouchement opposé à l'homosexualité, le Rassemblement Organisé des Communistes – marxistes-léninistes (ROC-ML).

Rappelons simplement des faits simples : les trans-genres et les transexuelLEs, ne font peur à personne, et pour cause les individus qui assument ces identités ont tout simplement été aliénés par le capitalisme.

Le capitalisme ruine la possibilité de la famille positive ; les communistes défendent cependant la famille et vouloir supprimer la famille est une théorie anarchiste délirante.

Célébrer l'aliénation d'individus s'imaginant qu'il y a une contradiction entre leur corps et leur esprit – conception totalement idéaliste – n'a rien de progressiste, c'est même un soutien à l'idéologie décadente.

Quant à l'affirmation selon laquelle les « trans-pédé-gouines posent la question du patriarcat », c'est ridicule. Le quartier du marais à Paris est un bastion du virilisme commercial et de l'aliénation capitaliste, et le maire de Paris, homosexuel, ne remet rien en question dans le capitalisme, pas plus que le capitaliste Pierre Bergé.

Quant aux lesbiennes, appelées ici « gouines » par esprit populiste, elles forment une communauté tout sauf consciente politiquement, à l'opposé des pays germaniques et nordiques, preuve qu'elles ne sont nullement « rebelles » par « nature. »

Et de toutes manières, le capitalisme a intégré le patriarcat dans une certaine partie, mais le patriarcat n'existe pas indépendamment du capitalisme ; il en est une composante, il n'est certainement pas un système indépendant.

Mais de toutes manières, pour parler plus simplement, dire que les « trans-pédé-gouines » sont une figure révolutionnaire de notre époque – admettons. Mais posons alors la question évidente : et la PMA ? Et la GPA ? Et l'adoption ?

Il n'est pas étonnant qu'il ne soit rien dit : cela serait la même chose que le Parti Socialiste.

Ici le tract en archive, car il faut une mémoire historique des aberrations intellectuelles, des inventions « militantes » :

FACE AUX MENEES TERRORISTES DES REACTIONNAIRES : UNITE ET SOLIDARITE !

SOUTENONS LA LUTTE POUR DES DROITS DEMOCRATIQUES QUELQUE SOIENT LES GENRES ET ORIENTATIONS SEXUELLES.

NOUS NE SOMMES PAS POUR LE « MARIAGE », MAIS NOUS DEFENDONS LE DROIT DE SE MARIER POUR TOUS.

NOUS NE SOMMES PAS POUR LA « FAMILLE » MAIS NOUS MAIS NOUS DEFENDONS LE DROIT POUR TOUS D'EN FONDER UNE.

NOUS NE VOULONS PAS FORCEMENT D'ENFANTS, MAIS NOUS DEFENDONS LE DROIT POUR TOUS D'EN AVOIR.

Les trans-pédé-gouines posent la question du patriarcat

Le gouvernement PS a beau jeu de laisser traîner les débats à propos du mariage gay, tandis que les accords sur l'emploi sont passés à l'Assemblée en urgence et comme une lettre à la poste ! Il a, qui plus est, déclenché une mobilisation homophobe massive, où se construit l'unité entre tous les réactionnaires, du militant UMP au gudard en passant au catho tradi et entraînant même des militants de tous bords chez qui le débat autour de cette question à réveillé leurs tendances latentes aux idées réactionnaires.

Encore une fois, on ne peut pas faire confiance à la bourgeoisie pour que nos droits puissent progresser : ce qui est aurait du être une avancée a permis une déferlante réactionnaire qui risque de renvoyer dans le placard nombre d'homosexuelLEs et de trans.

Néanmoins, nous trouvons cela logique que les revendications des trans, des pédés, des gouines déclenchent la haine des représentantEs de la bourgeoisie pourrissante. En effet, il ne s'agit pas tant de lutter pour des droits individuels à vivre sa sexualité et être genréE comme on le souhaite que de poser des questions collectives. Elles concernent l'ensemble de la société et remettent ses fondements patriarcaux en cause.

Pas étonnant que les lesbiennes aient été affublées, dans les camps de concentrations nazis, de triangles noirs d’asociales ! Kinder, Kuche, Kirche (Enfants, Cuisine, Eglise): elles ne rentraient pas dans ces cases là, elles se plaçaient hors des cadres patriarcaux de la société.

Si beaucoup d'hommes hétéros détestent les gays, c'est parce qu'ils pourraient se faire draguer par eux, voire pénétrer, ce qui ferait d'eux... des femmes, donc d'après eux des dominées.

Si les trans-genres, les transexuelLEs, font peur, rebutent, c'est parce qu'ils et elles démontrent que la société genrée n'est pas naturelle, mais le produit de l'organisation de la société. La question de l'homoparentalité remet en cause la famille comme basée naturellement sur les liens du sang, ouvrant la réflexion sur l'aspect affinitaire des relations familiales.

Tout cela est profondément politique. Nous sommes une organisation politique qui prône la destruction violente du capitalisme et du patriarcat. Au delà de la défense de « l’Égalité des droits », nous soutenons la part du mouvement qui remet le plus profondément en cause l'organisation patriarcale de la société.

Le patriarcat vient de la division sexuée du travail

Lorsque la propriété privée a été développée, les propriétaires se sont mis à exploiter des travailleurs et travailleuses. S'est alors posée la question : comment reproduire les forces de ces travailleurs-euses et reproduire les travailleurs-euses eux/elles-même.

De là, est née une division sexuée du travail. Les hommes effectuent un travail directement productif. Les femmes reproduisent les forces de travail : elles s'occupent des enfants, font le ménage, transforment la matière première en nourriture, … Division perpétuée même avec l'entrée des femmes dans le « monde du travail ».

La famille, c'est une unité de production qui est fondamentale dans l'exploitation de la force de travail. S'il fallait payer aux travailleurs des « femmes » de ménage, de quoi manger au restaurant tout les soirs, s'occuper des gosses, ça reviendrait beaucoup plus cher aux exploiteurs que de faire assumer ces tâches gratuitement par les femmes, dont on s'assure la propriété par les liens du mariage.

Cette division du travail implique énormément dans nos vies. Elle a instauré une division genrée de la société, transformant nos corps, nous assignant une mentalité en fonction de cette division. Aux hommes, l'espace public, aux femmes, l'espace domestique. Aux hommes la force, le courage, la parole publique, politique, aux femmes la faiblesse physique, la sensibilité, la douceur, le bavardage futile. De là, la peur et la haine de celles et ceux qui transgressent ces normes.

Alors, bien entendu, pour les exploiteurs, l'intérêt d'entretenir des familles étant qu'elles fassent des enfants qu'ils pourront exploiter plus tard, l'homosexualité, ça ne va pas ! Le but de laisser entretenir des rapports amoureux entre exploité-e-s, c'est qu'ils fassent des enfants, sinon, ça n'a pas d'intérêt.

Mais cette organisation patriarcale de la société agonise de plus en plus à chaque instant. Les luttes des années 70 ont transformé les rapports de genre. La division sexuée du travail est de plus en lambeaux. Le matraquage idéologique sexiste et hétérocentré dans les médias, dans l'éducation, et dans les autres sphères de la socitété ne pourra pas retenir l'aspiration populaire à se débarrasser du carcan patriarcal. Les réactionnaires le savent, c'est pourquoi ils sont si agressifs.

Pour combattre le patriarcat, faisons la révolution !

Toutefois, on ne pourra pas mettre à bas le patriarcat sans briser le mode de production qu'il sert : le capitalisme. Ce sont les exploiteurs qui organisent idéologiquement et juridiquement le patriarcat pour maximiserleurs taux de profit.

Nous, communistes, prônons une société débarrassée de la propriété privée, où la production sera socialisée, c'est-à-dire qu'elle appartiendra à tous et toutes collectivement. De même, les tâches économiques - assignées à la famille - de reproduction des forces de travail ne pourront pas rester son apanage, car cela perpétuerait l'exploitation domestique. Nous devrons apprendre à gérer collectivement ces tâches : ouvrir des cantines, des crèches massives, ...

Dans la société capitaliste, la transphobie, la lesbophobie, l'homophobie se perpétuent car nous sommes constament influencés par les idées réactionnaires de la bourgeoisie. Nous trouvons cela juste et légitime que pour s'en protéger, les lesbiennes, les trans, les gays s'organisent collectivement et construisent une solidarité. Néanmoins, nous voulons plus qu'une société où l'on doit se cantonner à se serrer les coudes dans l'underground ! Nous voulons une société où l'on ne nous assignera plus un genre qui nous enferme dans un rôle social déterminé.

Pour commencer à se débarrasser de l'influence de la bourgeoisie réactionnaire, il faut déjà détruire son pouvoir, la réduire au silence, la détruire en tant que classe sociale. Bref, faire la révolution. Ensuite, il faut que les masses soient mobilisées, aient des discussions politiques et mènent la lutte. Mais ce n'est pas parce que nous nous serons débarrassé-e-s du capitalisme que nous n'emmènerons pas avec nous de nombreux préjugés et habitudes réactionnaires. Voilà pourquoi, à notre sens, la révolution doit être dirigée par une avant-garde, qui pourra appuyer les idées progressistes et réduire peu à peu les idées réactionnaires.

NI PATRIARCAT, NI CAPITALISME ! DEBARASSONS NOUS DE CES FLEAUX !

ILS NE SONT FORTS QUE CAR NOUS SOMMES DESUNIS ET ISOLES.

Front commun contre les réactionnaires et leur système pourrissant

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