Gaza : une opération «Bordure protectrice» qui sert l'expansionnisme
Submitted by Anonyme (non vérifié)L'opération «Bordure protectrice» de l'État israélien à Gaza est terminée, tout au moins toute une étape est passée. C'est ainsi l'heure du macabre premier bilan. Pour le réaliser, il faut cependant voir deux aspects.
Le premier aspect est l'opposition entre Israël et le Hamas, qui a d'ailleurs un arrière-plan régional très important. En effet, l'Arabie Saoudite et l'Égypte ont clairement soutenu l'État israélien, le premier en torpillant toute initiative arabe globale et le second en fermant sa frontière avec Gaza.
Cela a également consisté en la destruction des tunnels clandestins entre Gaza et l'Égypte par l'armée égyptienne, faisant perdre au Hamas qui gère Gaza, 460 millions de dollars, soit le 1/5 du PIB de Gaza. L'Égypte a ainsi directement frappé le Hamas, et cela a été le principal détonateur de l'affrontement avec Israël.
Car le Hamas est lié aux Frères Musulmans et l'Arabie Saoudite diffuse un Islam différent lui étant évidemment lié sur le plan des intérêts. L'Égypte est ainsi aidée par l'Arabie Saoudite, après avoir été pendant une année dominée par les Frères Musulmans, appuyés quant à eux par le Qatar principalement, mais également la Turquie.
Les victoires de « l'État islamique » en Irak, voire en Syrie, ajoutent au caractère explosif de la situation, sans parler de la guerre civile syrienne appuyée par les impérialistes ayant déjà coûté la vie à 200 000 personnes. Le Hamas soutenant les islamistes subventionnés par le Qatar, en réaction l'Iran et la Syrie ne soutiennent plus le Hamas.
L'État d'Israël avait donc les coudées franches contre le Hamas en tant qu'entité politique, surtout que cette organisation panislamiste a été tactiquement assez stupide pour profiter de lieux civils, comme des écoles ou des mosquées, afin d'envoyer des missiles, ce qui a eu un effet terrible sur l'opinion publique internationale.
Le Hamas a tout perdu : de ses 2000 missiles, l'Etat israélien en a détruit un tiers, un autre tiers a été envoyé mais sans réels effets en raison du bouclier anti-missiles « le dôme de fer ». Sa défense apparente de la cause palestinienne est totalement ébranlée, car l'unité des masses a été rejetée, au nom de l'islamisme, qui est devenu la norme idéologique à Gaza.
L'intervention israélienne n'a ainsi nullement fait face à un peuple palestinien uni et organisé, tant à Gaza qu'en Cisjordanie ; au lieu de cela, ce sont diverses milices qui on lutté, laissant le peuple en arrière, dans l'arriération féodale.
Il y a 1,7 millions de personnes à Gaza, mais les milices du Hamas ne regroupent au mieux que 40 000 personnes, celles du Djihad Islamique 5000 personnes, celles liées au Comités Populaires de Résistance (proches du Hezbollah) suivant loin derrière.
L'État israélien, c'est le second aspect, a frappé le peuple. C'est de fait, pour Israël, l'aspect principal. En Cisjordanie, Israël profite du Fatah, qui est passé du soutien au social-impérialisme soviétique à la soumission. Le processus de colonisation israélienne continue ainsi, petit à petit, sans accrocs.
A Gaza, l'État israélien vise plus directement au départ des Palestiniens. En frappant le Hamas le plus « largement » possible, il terrorise également le peuple. Malgré la prétention de cibler précisément et de prévenir auparavant, 2000 personnes pratiquement ont été tuées à Gaza, 10 000 blessées, la très grande majorité étant à chaque fois des civils.
500 000 personnes sont devenues des « déplacées » et 10 000 logements ont été endommagés ou détruits, ainsi que 137 écoles et 24 centres de santé, alors que la centrale électrique a été mise hors de service à 50%. Les dégâts sont évalués à 3 milliards d'euros.
C'est dans le même esprit que de l'eau sale et ultra nauséabonde est utilisée dans la partie orientale de Jérusalem, afin de maintenir une puanteur terrible pendant plusieurs jours en « punition » pour des velléités de manifestation ou de révolte.
De son côté, Israël a perdu 3 civils et 64 soldats. La différence est flagrante : on est encore et toujours dans la même démarche d'écrasement de la Palestine en employant des moyens techniques supérieurs, brisant littéralement la moindre structure palestinienne s'organisant un tant soit peu.
Le but, c'est à coups d'offensives, de briser toute existence sociale à Gaza, afin de forcer au départ. Telle est la logique expansionniste d'Israël, État semi-colonial semi-féodal.