Yves Coleman, agent de l'anticommunisme, faux anti-antisémite
Submitted by minusYves Coleman est un ultra-gauchiste traumatisé par le terrible développement actuel de l'antisémitisme. Il y a de quoi ! Cependant, il reste un ultra-gauchiste et ainsi, il est d'un anticommunisme viscéral.
Ce faisant, en étudiant l'antisémitisme, il accorde une crédibilité complète aux auteurs bourgeois et trotskystes, et cela l'amène à se lancer dans une attaque odieuse contre le Parti Communiste d'Allemagne, dans un article intitulé « Pourquoi le SPD et le KPD furent-ils autant désarmés face à l’antisémitisme nazi (1918-1933) ? »
C'est une démarche exemplaire de notre époque : anarchistes et trotskystes ont tellement menti et trafiqué l'histoire que cela part dans tous les sens de manière irrationnelle, et même les gens sincères se perdent en route.
On peut se demander cependant si Yves Coleman, figure de l'ultra-gauche avec le site mondialisme.org, est vraiment sincère, vues les énormités qu'il écrit. C'est tellement ridicule et de seconde, troisième, quatrième main, que c'en est ridicule.
D'ailleurs, Yves Coleman annonce la couleur dès le début de l'article : il vise politiquement Karl Marx, Karl Kautsky, la social-démocratie, le Parti Communiste d'Allemagne. En clair, il ne faut pas se leurrer : il vise lesmaterialistes.com, il vise notre critique de l'antisémitisme.
Et pour ce faire, il tente de montrer que nos références – Karl Marx, Karl Kautsky, le KPD, etc. - sont antisémites. Prenons par exemple ce que dit Yves Coleman au sujet de la social-démocratie :
« Dans un livre consacré à l’attitude de la social-démocratie allemande face à l’antisémitisme entre les deux guerres , Donald L. Niewyk montre comment ce courant essentiel du plus puissant mouvement ouvrier d’Europe eut du mal à lutter contre l’antisémitisme nazi : il l’interpréta comme un « complot » des classes dominantes contre le SPD et la République de Weimar, pour le rétablissement de l’Empire, et éprouva beaucoup de difficultés à y déceler autre chose qu’une « manœuvre de division et de diversion » (…). Le fait que le Parti nazi concluait des affaires avec des capitalistes juifs, par exemple, pour acheter des uniformes, des armes, des insignes, ou que des cabinets d’avocats nazis incluait des associés juifs, les conforta dans cette vision erronée. »
Le Parti nazi concluait-il réellement des affaires avec des capitalistes juifs ? Évidemment que non. On a là un exemple typique de mystification, de grand mélange, de grand n'importe quoi au service de l'anticommunisme.
Yves Coleman cite ainsi un historien allemand, Helmut Berding, qui dit :
« Dans cette position d’affrontement le KPD tenta en diverses occasions (ce fut le cas en 1919-1920, durant l’année de crise 1923 et de 1930 au milieu de 1932) d’établir une relation entre l’extrême gauche et l’extrême droite. Sa propagande se calqua alors sur l’extrémisme de droite : il distribua des tracts portant l’inscription “A bas la république des Juifs”, assimila le capitalisme au judaïsme et appela à la lutte contre les capitalistes juifs. »
Est-ce vrai ? Absolument pas. C'est absolument pathétique comme accusation.
Voici un autre exemple, de la même perversité. Yves Coleman dit :
« Lorsque trois cents Juifs émigrés d’Europe de l’Est furent enfermés avec d’autres « sans papiers » dans un camp en 1920, Die Rote Fahne, tout en se montrant solidaire des travailleurs, tint un discours très ambigu et nationaliste contre « la bande de chacals étrangers » qui étaient en train de s’attaquer aux « propriétés en ruines de l’Allemagne ». »
On voit ici comment l'anticommunisme obsessionnel d'Yves Coleman transforme tout. En effet, ce que le KPD critiquait ce n'est pas du tout ces « sans papiers », mais les grands capitalistes qui profitaient de la défaite allemande pour piller le pays.
Yves Coleman se moque ainsi du Parti Communiste d'Allemagne au sujet de l'affaire Schlageter. Une partie de l'Allemagne était alors occupé par la France et Albert Leo Schlageter était un nationaliste qui a combattu cette occupation. Le KPD a mené une propagande pour dire à ces « pélerins du néant » que s'ils voulaient une Allemagne indépendante, alors il fallait abandonner le nationalisme destructeur…
Et toute cette activité du KPD pour rendre raisonnables les masses fanatisées est transformée, par Yves Coleman et d'autres, en « nationalisme », liaisons avec les nazis, etc. La mobilisation pour la grande grève des transports de Berlin en novembre 1932, où les ouvriers nazis furent intégrés dans la lutte pour les arracher au nazisme, est transformée en « unité » nazie-communiste !
Piochant n'importe comment chez des universitaires anticommunistes, Yves Coleman « synthétise » le tout en disant :
« Selon l’historien Edmund Silberner, « Durant une courte phase, qui dura environ deux mois, le KPD tenta de s’adapter aux modes de pensée nationaliste et antisémite de la droite. Il essaya de montrer aux nationalistes que la question juive ne les séparait pas en fait des communistes ». Et Enzo Traverso, dans Les marxistes et la question juive de souligner que pendant quelques semaines à Berlin apparurent des panneaux avec la svastika et l’étoile rouge (cf. O. Flechtheim, op. cit., p. 119). En bon trotskyste, il ajoute aussitôt que le KPD fut obligé d’abandonner « ce langage chauvin et antisémite ». Malheureusement cette affirmation ne correspond pas à la réalité. »
Tout cela est pitoyable. Yves Coleman montre bien qu'il est un bourgeois, qu'il n'a pas compris qu'il faut non pas nier les masses happées par le fascisme, mais les reconquérir. Au lieu de critiquer les faiblesses, les échecs de la lutte du Parti Communiste d'Allemagne, il accuse ce Parti d'antisémitisme, montrant par là sa totale méconnaissance historique.
Le Parti Communiste d'Allemagne avait des congrès, une presse, des documents, des communiqués, et la seule chose que Yves Coleman trouve à faire c'est piocher des détails vagues, incomplets, tronqués, chez des historiens bourgeois.
Pourquoi ? Parce qu'il ne comprend rien à l'antisémitisme : il en voit la portée, il comprend la menace, mais il rejette le matérialisme dialectique. Yves Coleman nie le fait que dans la bourgeoisie il y a des personnes juives, que dans le soutien au fascisme, il y a des personnes juives. Il ne peut pas comprendre que des personnes juives membres de la bourgeoisie aient appuyé Hitler.
Pourquoi ? Car il nie la lutte de classe. Pour lui, l'antisémitisme est un irrationnalisme qui s'est émancipé du mode de production. C'est une absurdité complète.
La seconde erreur qu'il fait, c'est qu'il nie que le judaïsme doit disparaître, comme toutes les religions, que pareillement les personnes juives comme ethnie ou plutôt ethnies, doivent fusionner avec tous les autres peuples du monde, et donc disparaître.
Karl Marx, dans la fameuse Question juive si souvent mal interprétée, ne dit pas autre chose. Critiquer l'antisémitisme est juste, mais fétichiser en réponse le judaïsme ou les personnes juives n'a aucun sens. Dieudonné et Soral en profitent par ailleurs pour leur démagogie, au nom du refus du communautarisme et du particularisme.
Seul l'universalisme peut vaincre l'antisémitisme. Yves Coleman, ultra-gauchiste issu du trotskysme, ne peut pas comprendre cela : d'où ses obsessions, ses sympathies pour le sionisme, son anti-communisme forcené.