11 mar 2012

Programme pour l'Afrique du Front de Gauche : une escroquerie sociale-démocrate

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Le Front de Gauche publie dans le cadre de l’élection présidentielle une série de propositions « pour une nouvelle politique entre la France et l’Afrique » . Ce document est un condensé d'illusions sociales-démocrates, c'est à dire de pseudo-solutions pour résoudre des véritables problèmes.

 

Le propre de la social-démocratie, c'est de prétendre vouloir changer le monde de manière progressiste, mais tout en refusant de mettre en cause les bases structurelles du capitalisme. Au contraire, les communistes saisissent pleinement le mouvement réel de la matière, pour abolir véritablement l’ordre existant !

 

Les propositions du Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon vis-à-vis de l'Afrique s'appuient sur les exigences démocratiques des masses populaires contre le colonialisme et le néo-colonialisme. Ainsi il est expliqué que :

 

« La responsabilité historique du capitalisme européen est engagée, pour toutes les entraves qu'il a mis au développement de l'Afrique, de l'esclavagisme qui a déstructuré les sociétés africaines, jusqu'au colonialisme et aux politiques impérialistes qui ont organisé le pillage des ressources et formaté l'activité économique de l'Afrique pour les seuls besoins des entreprises multinationales. »

 

Bien sur, le terme d'entreprises « multinationales » ne signifie ici absolument rien, le fait que des grands groupes monopolistes soient présents dans de nombreux pays n'enlève rien au fait que ces monopoles soient rattachés à un impérialisme national, et donc à une bourgeoisie impérialiste nationales. Total ou Areva par exemple sont des monopoles de l'impérialisme français qui pillent l'Afrique pour le compte de la bourgeoisie française. 

 

Mais le Front de Gauche ne s'embarrasse pas de considérations anti-impérialistes, il préfère fustiger 

 

« la domination idéologique du libéralisme et la domination des grandes puissances contre les pays du Sud [qui] ont engendré la marchandisation générale de toutes les activités humaines, y compris le corps lui-même, et de toutes les ressources de la planète.  »

 

Cela « sonne » peut être bien pour certain, mais cela ne signifie pas grand chose et surtout n'engage à rien concrètement. Le Front de Gauche ne veux pas d'une révolution socialiste, d'un changement de mode de production. Cela est très clair lorsque l'on lit que :

 

« La première des ruptures consiste à réintégrer la politique entre la France et les pays africains dans le cadre normal de la politique internationale de la France »

 

Du point de vue social-démocrate, le problème serait seulement qu'une question de mauvaise volonté des dirigeants actuels, qu'il suffirait en fait de remplacer pour que tout ailles « normalement ». 

 

Mais la vérité est que la politique de la France vis-à-vis de l'Afrique n'a rien « d'anormal » en tant que telle : elle correspond aux besoins de l'impérialisme français, à la nécessité d'accumulation et de reproduction du capital pour la bourgeoisie. Sans critique du mode de production capitaliste ni politique révolutionnaire pour réprimer la bourgeoisie, le genre de discours à priori progressistes que porte la Front de Gauche n'est qu'illusion qui sert à tromper les masses en les détournant de la lutte des classes. 

 

Cependant, le Front de Gauche, afin d'embobiner certain éléments du vieux Parti « Communiste » Français qui se croient encore révolutionnaires, cultive malgré tout une rhétorique qui peut apparaître radicale :  

 

« La deuxième rupture est le choix délibéré de contribuer au développement des pays africains plutôt que de renforcer par notre présence militaire le maintien au pouvoir de dictateurs à la solde de l’impérialisme français. » 

 

Seulement, tant qu'il existe des monopoles impérialistes, tant que les bases structurelles du capitalisme sont intactes, toute « contribution » au développement ne peut être que le prolongement de la politique impérialiste. Le régime gaulliste avait très bien compris cela dans les années 1960, en organisant la pseudo-indépendance de certains États d'Afrique (sous la pression des luttes anti-coloniales) tout en maintenant leur dépendance aux monopoles français. L'impérialisme, particulièrement l'impérialisme français, est capable de se travestir pour mieux dominer, de vêtir les habits de ses ennemis pour mieux les soumettre.

 

Donc, soit les monopoles dominent d'une manière ou d'une autre car ils sont tout puissants, soit ils sont matés par la force de la dictature du prolétariat. Mais il n'y à pas d'entre-deux possible, ni sur la question de nos rapports avec les peuples d'Afrique, ni sur toute autre considération. 

 

La démagogie social-démocrate du Front de Gauche est une escroquerie anti-communiste. Surtout qu'il est expliqué ensuite que :

 

« la troisième rupture est celle de la non-ingérence et du respect des identités et des cultures : nous ne chercherons pas à imposer notre conception de la démocratie et du fonctionnement de la société mais nous soutiendrons toute innovation progressiste visant l’émancipation humaine.  »

 

En voici-là un raisonnement profondément anti-marxiste ! Sous couvert d'un point de vue pseudo-démocratique, la vérité scientifique du marxisme est entièrement jetée aux ordures. Ils n'existe pas différents modèles de développement que chaque peuple pourrai choisir selon ses propres «volonté» ou particularités. Non, l'organisation des sociétés humaines est le produit d'un développement historique précis, fruit de la lutte des classes. Ainsi, le mode de production socialiste est universellement supérieur au mode de production capitaliste qui est lui même supérieur au mode de production féodal, etc. Le problème des peuples d'Afrique est justement qu'ils sont maintenus dans la nuit noire des régimes semi-coloniaux semi-féodaux, que leur développement est empêché, réprimé par l'impérialisme. 

 

Il ne s'agit pas pour nous communistes d'imposer ou non quelque modèle « démocratique » qu'il soit - si tant est que l'on pourrait considérer que la France soit un modèle démocratique, ce qui n'est évidemment pas le cas – mais de répondre aux exigences de l'internationalisme prolétarien en luttant principalement contre notre propre impérialisme, cause du sous-développement d'une grande partie de l'Afrique et d'autre pays du monde. 

 

Voici ce que dit l'Internationale Communiste:

 

« La lutte pour la dictature mondiale du prolétariat et les principaux types de révolutions

 

La révolution prolétarienne internationale résulte de procès divers et non simultanés: révolutions  prolétariennes proprement dites ; révolutions du type démocratique-bourgeois se transformant en  révolutions prolétariennes; guerres d'émancipation nationale, révolutions coloniales.

 

Ce n'est qu'en fin de compte que le procès révolutionnaire aboutit à la dictature mondiale du prolétariat.

 

L'inégalité du développement capitaliste, accentuée dans la période impérialiste, cause la diversité des types de capitalisme de maturité inégale dans les divers pays et les conditions variées et spécifiques du

 procès révolutionnaire.

 

Ces circonstances rendent historiquement inévitable la diversité des voies et de l'allure de la conquête du  pouvoir par le prolétariat; elles rendent nécessaires dans divers pays certaines étapes transitoires vers la

 dictature du prolétariat et la diversité des formes du socialisme en voie de construction.

 

La diversité des conditions et des voies qui conduisent à la dictature du prolétariat dans les différents pays  peut être schématiquement réduite à trois types principaux.

 

Pays du capitalisme hautement développé [...] Dans ces pays, le passage direct à la dictature du prolétariat est la principale revendication politique du programme.

[...].

Pays d'un développement capitaliste moyen […] Ici, la dictature du prolétariat peut donc ne pas s'établir d'emblée; elle s'institue au cours de la transformation de la dictature démocratique du prolétariat et des paysans en dictature socialiste du prolétariat; quand la révolution revêt immédiatement un caractère prolétarien, elle suppose la direction, par le prolétariat, d'un large mouvement paysan-agraire; 

[..]

Pays coloniaux et semi-coloniaux (Chine, Indes, etc.) et pays dépendants (Argentine, Brésil et autres) possédant un embryon d'industrie, parfois même une industrie développée, insuffisante toutefois dans la

 majorité des cas pour l'édification indépendante du socialisme; pays où prédominent les rapports sociaux du moyen âge féodal ou le 'mode asiatique de production' tant dans la vie économique que dans sa

superstructure politique; pays enfin, où les principales entreprises industrielles, commerciales, bancaires, les principaux moyens de transports, les plus grands domaines, les plus grandes plantations, etc., sont aux

 mains de groupes impérialistes étrangers.

 

La lutte contre le féodalisme et contre les formes précapitalistes de l'exploitation et la révolution agraire poursuivie avec esprit de suite, d'une part; la lutte contre l'impérialisme étranger, pour l'indépendance

 nationale, d'autre part, ont ici une importance primordiale.

Le passage à la dictature du prolétariat n'est possible dans ces pays, en règle générale, que par une série d'étapes préparatoires, par toute une période de transformations de la révolution bourgeoise-démocratique

 en révolution socialiste; le succès de l'édification socialiste y est, dans la plupart des cas, conditionné par l'appui direct des pays de dictature prolétarienne.

 

Dans les pays encore plus arriérés (dans certaine partie de l'Afrique, par exemple), où il n'y a pas ou presque pas d'ouvriers salariés, où la majorité des populations vit en tribus, où subsistent encore les

 formes primitives de l'organisation sociale, où la bourgeoisie nationale fait presque défaut, où l'impérialisme étranger joue, avant tout, le rôle d'un occupant militaire qui s'empare des terres, la lutte

 pour l'émancipation nationale est au premier plan. Le soulèvement national et sa victoire peuvent ouvrir ici la voie à une évolution vers le socialisme sans passer par le stade du capitalisme, si une aide effective

 et puissante leur est apportée par les pays de dictature prolétarienne.

 

Ainsi, à l'époque où la conquête du pouvoir par le prolétariat est à l'ordre du jour dans les pays capitalistes avancés, où la dictature du prolétariat existe déjà dans l'URSS et constitue un facteur d'importance

 mondiale, les mouvements de libération des pays coloniaux et semi-coloniaux, suscités par la pénétration du capitalisme mondial, peuvent aboutir, malgré l'insuffisante maturité des rapports sociaux de ces pays

considérés isolément, à leur développement socialiste grâce à l'aide et à l'appui de la dictature du prolétariat et du mouvement prolétarien international en général.»
Programme et statuts de l'Internationale Communiste, 1928.

 

Cela est clair, précis, scientifique.

 

Au contraire du bricolage social-démocrate fait par le  Front de Gauche  : 

 

« Exiger et contrôler la transparence des pratiques des grandes entreprises françaises en Afrique. 

Parmi les exigences à formuler, outre celles concernant la responsabilité sociale et environnementale des entreprises, figure celle de publier les contrats des industries extractives et des industries d’exploitation des ressources naturelles de façon à permettre aux peuples de connaître et donc de pouvoir maîtriser l’utilisation de leurs ressources. »

 

Comme si les monopoles pouvaient se soumettent à un contrôle démocratique ! Voici là concentré toute la fumisterie du Front de Gauche pour enterrer définitivement ce qu'il reste du vieux P«C»F. Il y a quelques décennies encore, jamais le P«C»F n'auraient accepté une telle démagogie que de faire croire que les monopoles impérialistes puissent être « transparents ».

 

Et quand bien même, il conviendrait au moins de préciser par qui ils seraient contrôlés, comment et selon quels critères. 

 

Mais le Front de Gauche ne le fait pas, car le Front de Gauche n'a pas de véritable programme progressiste, ni concernant la politique entre la France et l’Afrique, ni sur autre chose. Le Front de Gauche du nationaliste Jean-Luc Mélenchon est une escroquerie destinée à tromper les masses, c'est un écran de fumée contre-révolutionnaire ! 

 

Mais dialectiquement, il produit à chaque nouvelle entourloupe les conditions de la renaissance du marxisme véritable en France, renforcé des pensées toutes puissantes de Lénine et Mao Zedong. 

 

Le marxisme-léninisme-maoïsme est l'idéologie révolutionnaire de notre époque, c'est la matière scientifique de l'avant-garde ouvrière !

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