Vers la guerre : Angela Merkel profite d'Emmanuel Macron pour assumer l'opposition aux États-Unis
Submitted by Anonyme (non vérifié)Angela Merkel a tenu ces deniers jours des propos extrêmement clairs au sujet des États-Unis.
À la suite du sommet de l’OTAN à Bruxelles et du sommet du G7 en Italie, elle a synthétisé la position allemande de la manière suivante :
« L’époque où nous pouvions entièrement compter les uns sur les autres est quasiment révolue. J’en ai fait l’expérience ces derniers jours. Nous, Européens, devons prendre notre destin en main. »
Qu'elle l'ait fait dans une tente bavaroise destinée à abriter les buveurs de bière lors d'une fête locale est très symbolique. Les médias internationaux ne s'y sont pas trompés et ces trois phrases se sont diffusées tel un boulet de canon, déclenchant une avalanche de commentaires.
Partout dans le monde, les médias constatent la césure historique, un véritable tournant.
En écho à cela, le ministre allemand des affaires étrangères, Sigmar Gabriel, a été lui aussi explicite :
« Toute personne qui accélère le changement climatique en réduisant la protection de l'environnement, qui vend plus d'armes dans une zone de conflit et qui ne veut pas résoudre politiquement des conflits religieux, et bien cette personne met en danger la paix en Europe (…).
La politique à courte vue du gouvernement américain est contraire aux intérêts de l'Union européenne. »
Et, pour enfoncer le clou, Angela Merkel vient d'accueillir le Premier ministre indien Narendra Modi, alors qu'en arrière-plan les échanges indo-allemands s'envolent (13 milliards en 2015, 17 milliards en 2016 ; 1.600 entreprises allemandes emploient 400000 personnes ; il est prévu que si des contrats de libre-échange sont signés, le PIB allemand gagnerait 4,6 milliards d'euros).
De fait, l'impérialisme allemand est de retour. C'est la concrétisation d'un processus qui a commencé en 1989 avec la chute du mur de Berlin et qui se termine avec l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la France.
Il est nécessaire, en effet, de constater que l'équipe gouvernementale d'Emmanuel Macron est largement liée à l'Allemagne. Le Premier ministre Edouard Philippe a vécu une partie de sa jeunesse à Bonn, son père étant le directeur du lycée français.
Sylvie Goulard, ministre des Armées, est une figure importante de l'alliance avec l'Allemagne, au point d'être Officier de l’Ordre du Mérite de la République Fédérale d’Allemagne.
Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, parle également l'allemand et est présenté par Paris-Match en 2013 comme étant « Allemand de cœur » ; lui-même tutoie Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances.
Le conseiller diplomatique d'Emmanuel Macron, Philipe Etienne, est également lié à l'Allemagne. Cet ancien de l’École Nationale d’Administration (ENA) et de l’École Normale Supérieure (ENS) a été « représentant permanent » de la France auprès de l’Union Européenne de 2009 à 2014, avant de devenir ambassadeur à Berlin.
Le conseiller en communication d’Emmanuel Macron, Sylvain Fort, est quant à lui un intellectuel de très haute volée et un germaniste émérite, ayant même traduit Friedrich Schiller.
L'impérialisme américain a très bien compris ce dont il s'agissait. Donald Trump a publié hier matin un tweet explicite à ce sujet :
« Nous avons un ENORME déficit commercial avec l'Allemagne, en plus elle paye BIEN MOINS qu'elle ne le devrait pour l'Otan et le secteur militaire. Très mauvais pour les USA. Ça va changer »
C'est un pas de plus vers la guerre impérialiste. Emmanuel Macron a permis d'éviter une ligne solitaire de la France impérialiste en partenariat avec la Russie impérialiste, mais il accélère le processus de fondation du moteur franco-allemand, pivot d'une Union Européenne impérialiste.