PCF(mlm) – Déclaration 99 – la signification historique du retrait par Donald Trump des accords de Paris
Submitted by Anonyme (non vérifié)Le réchauffement climatique pose à l'Humanité la question de sa place et de son rôle dans le cadre de la Biosphère qu'est la planète Terre.
Elle porte en elle-même la réponse historique nécessaire : la formation d'un gouvernement mondial dans le cadre d'une humanité unifiée, l'harmonie avec l'ensemble des êtres vivants, la planification des activités humaines, une politique de préservation, de sanctuarisation, de développement de la vie en général, notamment par la colonisation spatiale.
En ce début de XXIe siècle, l'Humanité est toutefois arriérée sur le plan des idées, des mentalités ; ses conceptions sont encore trop marquées par le capitalisme et le féodalisme. La croyance en Dieu et le principe de la compétition économique l'empêchent de voir l'essentiel, de reconnaître que la vie est, en tant que matière la plus développée, une chose à préserver et non à considérer comme un moyen pour le pouvoir ou le profit.
De plus, le principe du capitalisme veut que, en raison de la chute tendancielle du taux de profit, la tendance à la guerre soit inexorable. La concurrence inter-impérialiste est inévitable ; les théories conspirationnistes sur un gouvernement mondial occulte ne reflètent que la paranoïa de la petite-bourgeoisie dont la disparition sociale est liée au renforcement de l'opposition totale prolétariat / bourgeoisie.
C'est cela qui explique l'annonce par Donald Trump, au nom des intérêts américains et avec comme mot d'ordre « L’Amérique d’abord », que les accords de Paris se verraient niés toute légitimité.
Les accords de Paris – la fameuse COP21 dont nous avons analysé la teneur et souligné la vanité criminelle – sont rejetés par la superpuissance impérialiste américaine, au nom des « travailleurs américains », de l'économie américaine, de la compétition internationale où les États-Unis devraient conserver le rôle de numéro un.
C'est là une démarche allant typiquement dans le sens de la mobilisation nationaliste, du fascisme, de la guerre impérialiste. Il ne faut ici avoir aucune naïveté et comprendre la gravité de la situation.
Les commentateurs bourgeois, qui s'imaginent que Donald Trump va obéir aux règles de la COP 21, qui veut qu'on ne peut en sortir que trois ans après son entrée en vigueur en novembre 2016, puis d'un an de préavis, sont bien naïfs et ne comprennent rien à la tendance à la guerre.
Lorsqu'un impérialisme choisit la rupture, il n'a que faire des accords signés et, de toute façon, la COP 21 est purement indicative et n'oblige à strictement rien : ne pas appliquer ce qui a été signé n'amène même pas de sanctions.
À la base même, les puissances impérialistes se sont réservées la possibilité d'entrer en rupture avec la COP 21, qui n'a été qu'un grand spectacle pour tromper les masses. Nous avons analysé de manière approfondie la COP 21, et ce choix que nous avons été les seuls à faire a été juste. L'échec de la COP 21 a une signification historique et la décision de Donald Trump en est l'un des prolongements.
Les puissances impérialistes se sont toujours données les moyens d'agir comme bon leur semble, et en l'absence d'obligations il a été aisé pour Donald Trump de prendre les devants de la rupture, portant le choix du renforcement des contradictions inter-impérialistes.
Il a choisi d'assumer ouvertement le repli nationaliste et agressif, considérant toutes les industries comme des bases à préserver. C'est le sens de son explication selon laquelle les États-Unis avaient besoin de « toutes les formes d'énergie disponibles » pour favoriser la croissance.
Donald Trump a d'ailleurs bien insisté dans son discours sur le fait de présenter les États-Unis comme une « victime », lésée par les accords de Paris sur le climat. Ces accords ne consistaient selon lui qu'en une opération de redistribution de la richesse américaine vers d'autres pays concurrents, accusant de manière explicite la Chine et l'Inde.
Le choix de la sortie des accords de Paris est ainsi du même type que celui du Brexit par le Royaume-Uni. Donald Trump est bien le représentant de la fraction agressive du Capital impérialiste américain, ce que nous avions constaté au moment de son élection, en étant d'ailleurs les seuls en France à comprendre cela, tous les autres commentateurs faisant de lui une sorte de clown populiste remettant en cause « Wall Street ». Un simple regard sur ce qui a été dit à ce moment-là en témoigne.
Voilà pourquoi Donald Trump a également permis aux entreprises du charbon de jeter leurs déchets dans les rivières, pourquoi il a interdit la nécessité administrative pour les entreprises du pétrole et du gaz d'informer en cas d'émissions de méthane. Ce sont des exemples significatifs.
C'est là l'expression de l'hégémonie du camp partisan de l'indépendance stratégique complète de la superpuissance impérialiste américaine, à n'importe quel prix. Ce faisant, avec la sortie des accords de Paris, Donald Trump a choisi d'assumer ouvertement le refus de la prise en compte du changement climatique.
Cela montre la nécessité de la transformation radicale de l'ordre social à l'échelle planétaire. Il faut renverser les grandes entreprises, les monopoles, les trusts, qui s'arrogent le pouvoir de décision, en contrôlant toujours plus l’État. Il faut mettre de côté la bourgeoisie dont est issue la haute bourgeoisie, car c'est le capitalisme lui-même qui produit la tendance aux monopoles.
Les bonnes volontés et les bonnes paroles à elles seules ne peuvent rien contre les intérêts économiques dévastateurs à l'égard de notre planète. Il faut bien voir qu'il n'est pas possible de contraindre les entreprises et les gouvernements à respecter des engagements stricts et efficaces pour limiter les émissions de gaz à effet de serre : il faut que le pouvoir soit aux mains des masses populaires elles-mêmes !
Pour cela, il faut que la classe ouvrière assume le matérialisme dialectique, guide les masses populaires, liquide le vieil État bourgeois et toutes ses bases idéologiques et culturelles, afin de construire à l'échelle mondiale une société humaine unifiée vivant en harmonie avec la Biosphère.
Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste)
Juin 2017