PCF(mlm) - Déclaration 79 - Sur la COP21
Submitted by minusLa Conférence de Paris de 2015 sur le climat a terminé hier ses travaux, publiant un document exprimant le point de vue final des pays du monde sur le changement climatique et sur ce qui doit être fait à ce sujet. Ce document est pratiquement une ligne directrice jusqu'à l'année 2100.
Nous tenons à exprimer ici, non pas nos inquiétudes quant aux solutions proposées, mais notre rage et notre haine contre les perpétrateurs de l'écocide auquel fait face la Biosphère. Le document final de la COP 21 est honteux, équivalent à un crime, qui doit être puni de la manière la plus sévère.
Nous disons : la Terre subit une agression générale, avec les destructions insensées sur une échelle gigantesque et dans les prochaines cinquante années, nous aurons besoin d'un tribunal pour juger ce crime et punir les criminels, exactement comme lors des procès de Nuremberg.
La Biosphère réclame justice – nous devons la réaliser en punissant ses ennemis. Ce sera une grande tâche du XXIe siècle et c'est une partie substantielle du programme révolutionnaire.
Ces ennemis de la Biosphère ne sont pas les humains considérés comme espèce, mais précisément la bourgeoisie et son mode de production capitaliste, ses alliés semi-féodaux semi-coloniaux, leur commune vision du monde, leurs valeurs, leur mépris pour la vie.
Il est nécessaire de comprendre comment le mode de production capitaliste a donné naissance à une immense superstructure idéologique servant son existence et son expansion. Les trente pages du document final de la COP 21 reflètent cette idéologie.
On y trouve seulement cinq fois le terme « écosystème » ; les mots « planète », « océan », « biodiversité » ne sont mentionnés qu'une seule fois et ceux de « nature », « animaux », « écologie » ne sont même pas présents.
La déforestation n'est considérée que comme aspect du réchauffement climatique ; les forêts et les écosystèmes ne sont simplement pris en compte que comme « puits et réservoirs » de CO2.
Il n'y a pas d'analyse traçant le bilan des effets du changement climatique déjà produits dans la nature. Le document final n'appelle pas à une telle analyse, il « invite » seulement à comprendre l'impact du réchauffement climatique en 2100, prenant même seulement la plus faible projection :
« Invite le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat à présenter un rapport spécial en 2018 sur les conséquences d’un réchauffement planétaire supérieur à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les profils connexes d’évolution des émissions mondiales de gaz à effet de serre »
Cela signifie que la vie de milliards d'être vivants n'a simplement pas été pris en compte jusqu'ici, et ne le sera pas.
Qui plus est, il n'y a aucune considération sur le style de vie de l'humanité, aucune compréhension de la nature du mode de production capitaliste qui n'a aucune durabilité et qui ne peut qu'engloutir tout ce qui l'aide à produire des marchandises et l'exploitation des ouvriers, même la vie elle-même.
Le changement climatique ne devrait pas être vu à travers les yeux d'une humanité anthropocentrique se voyant elle-même comme séparée du reste du monde matériel !
C'est pourquoi ces ennemis de la Biosphère sont également les usurpateurs qui prétendent défendre l'écologie quand en réalité ils protègent des choses qui sont une partie du système général attaquant notre planète : depuis la vivisection jusqu'à la chasse, depuis le golf jusqu'aux jets privés, depuis les fermes industrielles jusqu'aux zoos, depuis la déforestation jusqu'à l'urbanisation générale, depuis les centrales nucléaires jusqu'aux armes de destruction massive.
Nous disons : il serait insensé de ne pas comprendre le rapport entre l'utilisation massive des animaux comme bétail, la déforestation pour porter cela, et la destruction générale de l'environnement produisant le réchauffement climatique comme effet secondaire.
Le mode de production capitaliste ne peut pas comprendre cela ; il prend toujours l'approche la plus simple, il n'a aucun sens du long terme et ne peut pas saisir le principe de planification. Il ne peut que préférer le nucléaire et les énergies fossiles à court terme à l'énergie solaire qui doit être planifiée. C'est pourquoi la question des navires et des avions dans la production de CO2 n'est pas mentionnée dans le document de la COP 21.
Nous avons pour cette raison besoin d'une révolution culturelle prolétarienne, pour briser ces vieilles valeurs, ces vieilles traditions, et pour faire de nous des enfants du soleil ; nous avons besoin d'assumer le grand héritage démocratique national de chaque pays, de le développer, afin de s'unir pour former la république socialiste mondiale.
L'hypocrisie de la COP 21 est telle que, tout en sachant que les promesses des pays quant aux réductions des émissions de gaz à effets de serre augmenteront au moins la température générale de 3°C à l'horizon 2100 par rapport au niveau pré-industriel, elle prétend que son objectif est de limiter cela à 2°C, voire 1,5°C :
« Insistant avec une vive préoccupation sur l’urgence de combler l’écart significatif entre l’effet global des engagements d’atténuation pris par les Parties en termes d’émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre jusqu’à 2020 et les profils d’évolution des émissions globales compatibles avec la perspective de contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C »
« Note avec préoccupation que les niveaux des émissions globales de gaz à effet de serre en 2025 et 2030 estimés sur la base des contributions prévues déterminées au niveau national ne sont pas compatibles avec des scénarios au moindre coût prévoyant une hausse de la température de 2 °C, mais se traduisent par un niveau prévisible d’émissions de 55 gigatonnes en 2030, et note également que des efforts de réduction des émissions beaucoup plus importants que ceux associés aux contributions prévues déterminées au niveau national seront nécessaires pour contenir l’élévation de la température de la planète en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels en ramenant les émissions à 40 gigatonnes ou en dessous de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels en ramenant les émissions à un niveau devant être défini dans le rapport spécial mentionné au paragraphe 21 ci-après »
La COP 21 ne présente aucune solution pour rendre obligatoire de nouvelles promesses de la part des pays du monde ; pareillement, aucune obligation légale n'est planifiée. Le document final n'a même pas déjà une base légale, puisqu'il faut attendre quelques années pour cela :
« Le présent Accord entre en vigueur le trentième jour qui suit la date du dépôt de leurs instruments de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion par 55 Parties à la Convention qui représentent au total au moins un pourcentage estimé à 55 % du total des émissions mondiales de gaz à effet de serre. »
Même à ce moment-là, chaque pays peut se retirer trois années après :
« À l’expiration d’un délai de trois ans à compter de la date d’entrée en vigueur du présent Accord à l’égard d’une Partie, cette Partie peut, à tout moment, le dénoncer par notification écrite adressée au Dépositaire »
De la même manière, les « pays développés » doivent fournir 100 milliards de dollars chaque année, suivant un plan qui doit être décidé avant 2025 et n'est pas jusqu'à ce moment-là juridiquement contraignant ; un examen tous les cinq ans doit également être fait et les responsabilités de chaque pays sont considérées comme possiblement changeantes en raison de « différentes circonstances nationales ».
Pour toutes ces raisons, en tant que Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste), nous disons que ce qui aurait dû être fait à la COP 21, au moins et sans préjuger des autres tâches, qui sont pour nous le noyau du programme révolutionnaire, c'est :
1. La cessation mondiale de la déforestation et l'établissement partout dans le monde de sanctuaires dédiés à la vie sauvage ;
2. L'interdiction de l'énergie nucléaire et un programme pour la démanteler ; l'organisation par les Nations-Unies d'un programme énergétique mondiale, fondé sur l'utilisation des énergies solaire, hydraulique et éolienne ;
3. La socialisation immédiate (sans contreparties) par les masses de la centaine de monopoles produisant la moitié de la production de CO2 (Chevron 3,5% de celle-ci, ExxonMobil 3,2%, BP 2,1% Total 0,8%, mais également Coca-Cola, Danone, Nestlé, Unilever, Kellogg, etc.), afin d'être en mesure de changer leur production et la manière dont cela est fait ;
4. La création d'une chaîne mondiale de télévision expliquant la situation de la nature et de la vie sauvage ;
5. Un paquet de cours à l'école pour connaître la réalité matérielle de l'utilisation des animaux comme alimentation, sur tous les plans : moral, économique, écologique (étant donné que c'est la source de 18 % des émissions anthropiques de CO2 de par le monde) ;
6. Un appel pour une conférence des nations-unies dans les deux ans pour étudier comment la vie sauvage a été affecté par les activités anthropiques ;
7. Un appel pour une conférence des nations-unies dans les deux ans ayant l'océan comme seul thème, avec comme but d'en faire le plus possible un sanctuaire ;
8. La création d'une commission scientifique des nations-unies pour publier des rapports officiels, ayant une base légale, sur l'émission anthropique de CO2 de chaque pays ;
9 La création sur chaque continent d'un super-institut travaillant sur le changement climatique ;
10. La reconnaissance du concept de Biosphère élaboré par Vladimir Vernadsky.
Ces points sont une simple utopie tant que les monopoles décident du destin du monde, et non pas les masses mondiales. Néanmoins, nous sommes confiants en le fait que les masses mondiales, guidées par la classe ouvrière de chaque pays, feront la révolution mondiale et reconnaîtront la Biosphère, comme le matérialisme dialectique l'exige.
Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste)
Décembre 2015