PCF(mlm) – Déclaration 94 – L'échec de la COP 22 prolonge l'échec historique de la COP 21 !
Submitted by Anonyme (non vérifié)En tant que communistes, par conséquent conscients de la base matérielle de la Biosphère et de l'évolution dialectique de la nature, nous tenons à souligner l'importance de la COP22 qui vient de se tenir à Marrakech au Maroc.
Le résultat de cette nouvelle « Conférence Des Parties » qui s'est achevée ce vendredi 18 novembre 2016 est le prolongement direct de l'échec historique de la COP 21, dont on sait qu'elle a abouti sur « l'Accord de Paris » en décembre 2015, dont la base n'est nullement satisfaisante pour la lutte contre le réchauffement climatique.
La COP 22 prétendait être une discussion sur la mise en place des décisions (non contraignantes) de la COP 21, qui sont très loin d'être suffisantes pour limiter le réchauffement climatique à 2°C d'augmentation par rapport à l'ère préindustrielle.
Seule une politique mondiale, dans le cadre d'une planification socialiste à l'échelle de la planète, permettrait de réellement prendre en compte la Biosphère, ses besoins, d'organiser la société humaine mondiale unifiée sur une base rationnelle, naturelle, permettant le progrès, la civilisation, la science.
Il suffit de voir les données par les instances bourgeoises internationales :un réchauffement climatique se limitant à 2°C par rapport à la période préindustrielle nécessite qu'en 2030, la production planétaire de gaz à effet de serre ne soit plus que de 42 gigatonnes d'équivalent CO2.
Elle est toutefois aujourd'hui de 54 gigatonnes et si les engagements inconditionnels des parties lors de la COP21 étaient seulement respectés, le niveau atteindrait 56 gigatonnes d'équivalent dioxyde de carbone en 2030, et au mieux 54 gigatonnes d'équivalent CO2 si les engagements conditionnels étaient eux-aussi respectés.
Les prévisions données par les États du monde témoignent du caractère irrationnel de leurs dirigeants, qui espèrent en une solution miracle qu'apporterait le développement de l'impérialisme.
C'est à cela qu'on voit qu'après la COP 21, les enjeux des débats ne concernent plus que les contradictions inter-impérialistes, les contradictions entre pays impérialistes et pays semi-coloniaux semi-féodaux, et entre pays semi-coloniaux semi-féodaux.
Les discussions à Marrakech ont par conséquent principalement consisté en des négociations techniques, financières et administratives entre les parties – les pays moins développés se contentant surtout de réclamer davantage d'argent et les pays impérialistes de mettre en avant telle ou telle mesure sectorielle qu'ils ont prise ou qu'ils envisagent de prendre pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.
La nature même du réchauffement climatique exige toutefois une approche universelle, unifiant tous les efforts de l'Humanité, avec une révolution culturelle permettant de modifier les mentalités, la pratique.
Ce qui est nécessaire face au réchauffement climatique, c'est la mise en place d'un arsenal de mesures drastiques, coordonnées à l'échelle mondiale, pour encadrer et diminuer rapidement les émissions de gaz à effet de serre. Cela présuppose la révolution mondiale.
Nous avons, les premiers, posés le rapport interne existant entre le réchauffement climatique et la nécessité historique de la révolution mondiale. L'Humanité a développé les forces productives et elle doit prendre conscience de la nouvelle situation qu'elle a contribué à former.
Les choses doivent toujours être remises dans leur contexte pour une lecture matérialiste dialectique de la réalité ; l'Humanité doit saisir sa propre nature qui est d'être une composante de la Biosphère, comme mouvement général de la matière complexe, vivante, sur la planète.
Cela est absolument impossible pour le capitalisme, car la bourgeoisie est une classe décadente, basculant dans le relativisme, le nihilisme, le fascisme. L'élection de Donald Trump, qui n'a eu cesse d'insulter l'écologie et de nier la nécessité du combat contre le réchauffement climatique, témoigne de ce pourrissement général.
Pour cette raison, il faut considérer comme de l'auto-intoxication les discours des COP 21 et COP 22. Cette dernière prétend par exemple que « la transition requise de nos économies pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris fournit une opportunité positive et substantielle pour une prospérité accrue et un développement durable ».
Cela reflète les besoins du capitalisme à davantage de « prospérité » et de « développement », c'est-à-dire d'accumulation du capital ; la lutte contre le réchauffement climatique ne peut être, au mieux, considérée que comme une opportunité pour former de nouveaux marchés.
Cependant, il ne suffit pas de former de nouveaux marchés pour que le capital se valorise : la baisse tendancielle du taux de profit amène inéluctablement le capitalisme à la crise et à la tentative de sortir de celle-ci par la concurrence inter-impérialiste, c'est-à-dire la guerre.
Il est tout à fait révélateur que le chaos prédomine toujours plus dans une liste toujours plus grande de pays, et qu'inversement les impérialistes prétendent maîtriser le sort de l'Humanité. Alors que le Brésil, qui est un État prétendument stable, a connu 300 000 victimes d'homicides entre 2011 et 2015 et que la Syrie en pleine guerre civile a connu pour la même période 256 124 morts, les prétentions des impérialistes à gérer quoi que ce soit sont vaines.
L'individualisme et le pourrissement général des sociétés, la décadence généralisée des valeurs morales et le pragmatisme capitaliste, le repli tribal, ethnique, nationaliste et la tendance à la guerre voilà la réalité produite par la crise générale du capitalisme.
Nous réaffirmons, par conséquent, ce que nous affirmions en 2011 à l'occasion de la COP 17 :
« La bourgeoisie mondiale est née comme classe nationale, elle ne porte pas en elle l'universalité de la classe ouvrière, elle n'est pas en mesure de se placer au seul niveau nécessaire et cohérent, celui de la biosphère.
Et non seulement elle ne porte pas en elle l'universalité mais, en plus, en période de crise générale du capitalisme, elle amène la guerre et le fascisme. Chaque jour, les contradictions inter-impérialistes se font davantage ressentir, l'échec complet de cette conférence montre bien quelles sont les priorités : la fascisation, la marche à la guerre.
Seule la révolution prolétarienne mondiale porte en elle l'horizon lumineux du communisme, et par conséquent la dimension planétaire. Seule la révolution prolétarienne mondiale est capable de faire face au réchauffement climatique, issu du mode de production capitaliste. »
En avant dans le combat contre le réchauffement climatique, par la compréhension de la notion matérialiste dialectique de Biosphère !
Que vive l'affrontement avec la destruction de la planète, de la matière vivante fruit de l'évolution dialectique de la matière !
Vive la classe ouvrière qui porte l'universel dont nous avons besoin face aux défis de notre époque !
Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste)
Novembre 2016