Le Nouveau Parti Anticapitaliste est issu de la Ligue Communiste Révolutionnaire, une organisation trotkyste qui a su se développer à la suite de mai 1968.

Cependant, le Nouveau Parti Anticapitaliste a entièrement mis de côté le marxisme au nom d'une ligne « anticapitaliste » qui se situe à la fois dans le prolongement de l'altermondialisme des années 1990 et des théories post-modernes des années 2000.

Philippe Poutou, ouvrier dans une usine Ford en Gironde, est ainsi un candidat dont l'objectif est de « rompre avec le capitalisme, pour ouvrir la voie à une société inédite, démocratique et égalitaire, féministe et écologiste », dans le rejet complet de l'histoire du mouvement ouvrier, au nom d'une analyse de la société en termes d'oppressions et de droits individuels.

Quelles sont les forces sociales qui portent
la candidature de Philippe Poutou ?

La candidature de Philippe Poutou a été exclusivement portée par la mobilisation générale depuis dix mois de l'ensemble du Nouveau Parti Anticapitaliste.

Elle apparaissait en mauvaise posture jusqu'au dernier moment, en raison de la difficulté d'obtenir un nombre suffisant de parrainages d'élus.

Philippe Poutou est donc soutenu par les restes de la Ligue Communiste Révolutionnaire devenu Nouveau Parti Anticapitaliste, ainsi que par des courants post-modernes qui lui sont plus ou moins proches au sein des milieux universitaires et des « mouvements sociaux » (anti-colonialisme, anti-islamophobie, pro-LGBTQI, pro-migrants, etc.).

Quelle est par conséquent la nature
du projet de Philippe Poutou ?

La candidature de Philippe Poutou est purement symbolique, visant simplement à montrer que le Nouveau Parti Anticapitaliste a encore une « surface » politique suffisante pour exister. Philippe Poutou s'était déjà présent aux élections présidentielles de 2012, récoltant 1,15 % des votes (411 160 voix).

Quelles sont par conséquent les mesures
qu'il entend appliquer ?

Le Nouveau Parti Anticapitaliste a une démarche tout à fait similaire à Lutte Ouvrière en ce qui concerne la théorie de « revendications transitoires » entre « réforme » et « révolution ».

Celles-ci sont cependant différentes, puisqu'il s'agit ici de l'interdiction des licenciements, du SMIC à 1 700 euros nets par mois, du développement des services publics, de la socialisation du secteur bancaire, de la répartition du temps de travail pour éliminer le chômage, de l’arrêt du nucléaire, de la liberté de circulation et d’installation, du combat contre le racisme et l’islamophobie.

Dès lors, en quoi Philippe Poutou représente-t-il
un exemple de faillite de l'extrême-gauche ?

La Ligue Communiste Révolutionnaire était encore dans les années 1990 une très puissante organisation d'extrême-gauche, avec des cadres éprouvés, des relais solides dans les syndicats et les associations, avec une base militante efficace. Le processus de désagrégation a été continuel, malgré la tentative de former en 2009 le Nouveau Parti Anticapitaliste comme sorte de vaste rassemblement post-marxiste, alter-mondialiste.

Le Nouveau Parti Anticapitaliste n'a cessé de connaître une hémorragie sur le plan des adhérents et sa ligne ne tient plus que comme dénominateur commun des thèses post-modernes des « mouvements sociaux ».

Comment résumer la nature de la candidature de Philippe Poutou ?

Philippe Poutou est le candidat des « mouvements sociaux » et de leur vision petite-bourgeoise de la société.