Premier meeting de campagne de Marine Le Pen : face aux «puissances d'argent»
Submitted by Anonyme (non vérifié)En organisant dans la ville de Nantes pour son premier grand meeting de campagne, Marine Le Pen a choisi la voie de la provocation et l'ultra-gauche est tombée dans le panneau, deux mille personnes manifestant avant-hier et cherchant un affrontement vain et stérile avec la police.
À cela s'ajoute, hier, le caillassage en règle d'un bus transportant des gens allant au meeting. Du pain béni pour l'extrême-droite au moment du début d'une campagne où elle espère pouvoir prendre le pouvoir !
Inévitablement, dès le début du meeting, l'acteur et metteur en scène Franck de Lapersonne – un très brillant tribun représentant un cadre de vraiment très haut niveau – a chauffé la foule en demandant une pensée pour les gens dans les bus bloqués par des « fous furieux », des « assassins ».
On s'imagine aisément comme cela peut galvaniser les forces de l'extrême-droite. Et, naturellement, les autres cadres ont diffusé le même discours, profitant de la grossière erreur politique de l'ultra-gauche.
Prenant la suite de Franck de Lapersonne expliquant que François Fillon était un « notable méprisant » et qu'Emmanuel Macron allait faire de la France une « banlieue prolétarienne de Shanghaï », qu'un vent mauvais venait de « Wall Street et Bruxelles », Marine Le Pen a déployé tout l'argumentaire mis en place au moment de l'ouverture officielle de sa campagne.
Une ouverture que, rappelons-le, nous avons présenté comme un pas de plus, très franc, vers l'idéologie fasciste assumée pratiquement pleinement.
Marine Le Pen assume de ce fait une attitude tribunicienne, de manière complète, ce qui est connu historiquement dans notre pays comme la posture de « la poissonnière », avec une présence véhémente, un ton bourru, une approche rentre-dedans, un ton populiste.
S'adressant à ses « amis », Marine Le Pen a désigné l'ennemi comme étant « le mercantilisme, le mondialisme, l'immigrationnisme », affirmant que l’État avait besoin d'un « chef » afin d'empêcher les « puissances d'argent » de prendre « un pouvoir total ».
Inévitablement, François Fillon est présenté comme le candidat des assurances qui vise la « privatisation de la sécurité sociale », Emmanuel Macron comme celui des banques et médias.
François Bayou n'avait pas dit différemment, mais il n'a pas osé se présenter, capitulant et soutenant Emmanuel Macron : nous avons parlé de l'importance de cet abandon, qui permet d'autant plus à Marine Le Pen de se présenter comme le dernier rempart pour empêcher que l’État soit démantelé.
Et en cela, elle représente véritablement le fascisme, qui a toujours prétendu représenter la Nation contre l'argent. Non pas le capitalisme mais toujours l'argent, ce qui va toujours historiquement de pair avec un antisémitisme morbide faisant du « Juif » une nature « abstraite », « complotiste ».
Marine Le Pen se présente comme le fruit de quinze siècles de lutte contre les « féodalités », contre l'oligarchie : c'est la thèse, classique, du « pays réel » contre « le pays légal », théorisée par le monarchiste Charles Maurras.
Cela est allé de pair avec une autre thèse, mise en avant ces derniers jours, rejetant le principe de séparation des pouvoirs, attaquant le « gouvernement des juges » osant prononcer des mises en examen de cadres du Front National pour abus de biens sociaux.
Pour Marine Le Pen :
« la justice est une autorité, pas un pouvoir. »
Les juges devraient se plier devant les intérêts de l’État et non pas des principes établis de Justice : c'est là une base historique de l'idéologie fasciste. La thèse communiste est précisément inverse : l’État se plie devant les principes établis de Justice, c'est en ce sens qu'il est un semi-Etat, un simple outil au service des masses.
C'est pourquoi nous voulons la Démocratie populaire, et non pas une République bourgeoise modernisée par le nationalisme, avec comme but l'agressivité militaire à l'intérieur du pays comme à l'extérieur : Marine Le Pen n'a d'ailleurs cessé de souligner de manière véhémente la nécessité d'une Armée toujours plus forte, toujours plus présente dans la société française.