La morale de Rabelais se pose comme une série de vérités générales. C'est toute une série de préceptes qu'il veut par conséquent faire passer par l'averroïsme politique. Déjà, il oppose le « style » de François Ier à celui de Charles-Quint...
Rabelais ne pouvait pas espérer un soulèvement populaire, ni même l'acceptation par les masses de la pensée humaniste et de ses exigences. Aussi, Gargantua devient au fur et à mesure de l'oeuvre un appel à l'averroïsme politique.
La religion ne pouvait pas être véritablement ébranlée et Rabelais l'aristotélicien passe au fur et à mesure de l'oeuvre à une ligne de compromis. Est-elle sincère ? On peut en douter. C'est en tout cas un choix éminemment politique...
Rabelais a tenté de présenter les choses de manière systématique ; Gargantua est un prétexte pour en arriver à une présentation synthétique de la réalité...
Rabelais, de par la forme de son ouvrage, tente d'atteindre les masses, de leur faire passer le message. La bourgeoisie a inversé la direction : elle a considéré Rabelais comme influencé par le style populaire...
Parler de Gargantua est un prétexte pour attaquer de manière frontale la religion et ses préjugés, pour se confronter à l'obscurantisme. Nombreuses sont les plus ou moins discrètes allusions à l'idéologie chrétienne...
Rabelais étant averroïste, il est tourné vers la réalité matérielle et non la spiritualité abstraite. Il valorise la réalité sensible, et la considère comme éternelle.
Comment Rabelais présente-il Gargantua? Là est déjà une première clef sur la signification de l'oeuvre, avec le rapport à Aristote...
Lorsque apparaît la langue française comme langue de la pensée, de science, au 16ème siècle, il fallait qu’elle assume une dimension nationale-populaire, qu’elle dépasse le formalisme du latin.
