4 fév 1964

Les dirigeants du P.C.U.S. – Les plus grands scissionnistes de notre temps (1964)

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Rédaction du Renmin Ribao et Rédaction du Hongqi, 4 février 1964

Jamais l’unité du mouvement communiste international n’a été aussi menacée qu’aujourd’hui par le déferlement du courant du révisionnisme moderne. 

Une lutte acharnée se livre entre marxisme-léninisme et révisionnisme, tant sur le plan international qu’au sein de certains partis. Le mouvement communiste international se trouve placé devant un danger de scission d’une gravité sans précédent.

Défendre l’unité du camp socialiste et du mouvement communiste international est la tâche urgente des communistes, du prolétariat et de tous les révolutionnaires du monde.

Le Parti communiste chinois s’en est toujours tenu au marxisme-léninisme et aux principes révolutionnaires des Déclarations de 1957 et de 1960 et s’est efforcé sans relâche de défendre et de renforcer cette unité.  Dans le passé, comme à l’heure actuelle et à l’avenir, sa position a été, est et sera inébranlablement : s’en tenir aux principes, maintenir l’unité, aplanir les divergences et mener en commun la lutte contre l’ennemi.

Les dirigeants du P.C.U.S. ont emprunté la voie du révisionnisme, et depuis lors n’ont cessé d’affirmer qu’ils sont eux aussi attachés à l’unité du mouvement communiste international.  Ils se sont particulièrement dépensés, ces derniers temps, pour en appeler à l’« unité ».  Ce qui remet en mémoire ces paroles d’Engels d’il y a 90 ans : « On ne doit pas se laisser abuser par le cri ‘unité’.  Ceux qui ont le plus souvent ce mot à la bouche sont ceux-là mêmes qui sèment le plus la dissension » et « à des moments donnés, les plus grands sectaires, braillards et scélérats vocifèrent en faveur de l’unité, plus fort que les autres »1.

Tout en se présentant comme des champions de l’« unité », les dirigeants du P.C.U.S. tentent d’accoler au Parti communiste chinois l’étiquette de scissionniste ». Le Comité central du P.C.U.S. dit dans sa lettre ouverte : « Les dirigeants chinois sapent la cohésion non seulement du camp socialiste, mais aussi de tout le mouvement communiste mondial en bafouant les principes de l’internationalisme prolétarien, en violant grossièrement les normes des rapports entre les partis frères ».  Et depuis lors, la presse soviétique n’a cessé d’accuser les communistes chinois d’être des « sectaires » et des «scissionnistes ».

Mais quels sont les faits ? Qui sape l’unité du camp socialiste ? Qui sape l’unité du mouvement communiste international ? Qui bafoue les principes de l’internationalisme prolétarien ? Et qui viole grossièrement les normes des rapports entre partis frères ?  Bref, qui est l’authentique scissionniste, le scissionniste à cent pour cent ?

C’est seulement après avoir tiré ces questions au clair qu’il nous sera possible de trouver le moyen de défendre et de renforcer l’unité du camp socialiste et du mouvement communiste international, d’écarter le danger de scission.

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1 Lettres choisies de Marx et d’Engels.

COUP D’ŒIL SUR L’HISTOIRE

Revoyons l’histoire du mouvement communiste international des quelque cent dernières années afin de discerner clairement la nature du scissionnisme dans le mouvement communiste international actuel et de le combattre de la manière juste.

L’histoire du développement du mouvement communiste est marquée par la lutte entre le marxisme-léninisme et l’opportunisme, entre les forces en faveur de l’unité et les forces engendrant la scission.  Cela vaut sur le plan national comme sur le plan mondial.  Marx, Engels et Lénine ont exposé, au cours de cette longue lutte, l’essence même de l’unité du prolétariat sous forme de théories et, par leurs actes, ont donné de brillants exemples du combat contre l’opportunisme, le révisionnisme et le scissionnisme.

En 1847, Marx et Engels fondaient la première organisation internationale de la classe ouvrière, la Ligue des communistes.  Dans le Manifeste du Parti communiste, le programme qu’ils rédigèrent pour elle, ils lancèrent l’appel de combat : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » et exposèrent le communisme scientifique de façon systématique et exhaustive, jetant ainsi les fondements idéologiques de l’unité du prolétariat international.

Ils ont œuvré inlassablement, leur vie durant, à l’unité du prolétariat international sur la base de ces principes.

En 1864, ils créaient l’Association Internationale des Travailleurs, la Première Internationale, afin de faire l’unité des mouvements ouvriers de tous les pays. Durant toute l’existence de la Ière Internationale, ils ont combattu sans transiger les bakouninistes, proudhoniens, blanquistes, lassaliens, etc., et une lutte particulièrement violente fut livrée contre les scissionnistes bakouninistes.

Les bakouninistes attaquèrent d’emblée les théories de Marx.  Ils accusèrent Marx de « vouloir faire prévaloir son propre programme et sa doctrine personnelle au sein de l’Internationale ».  En fait, cependant, eux-mêmes cherchaient à imposer à l’Internationale les dogmes de leur secte, à remplacer le programme de l’Internationale par le programme opportuniste de Bakounine. 

Recourant à toutes les intrigues et ne reculant devant rien pour rassembler une « majorité », ils se livraient à des activités sectaires et scissionnistes.

Pour défendre la véritable unité du prolétariat international, Marx et Engels adoptèrent une position intransigeante en matière de principes, face au défi public lancé par les bakouninistes et destiné à diviser la Ière Internationale.  En 1872, les bakouninistes, qui s’obstinaient dans leur tendance scissionniste, furent exclus de la Ière Internationale au Congrès de La Haye, auquel participait Marx.

Engels a dit que si les marxistes, renonçant à tout principe, avaient adopté une attitude conciliante envers les bakouninistes à La Haye, il en serait résulté de graves conséquences pour le mouvement ouvrier international.  Il fit ressortir qu’alors, l’Internationale se serait effectivement désagrégée – désagrégée pour l’unité ! »1.

Dirigée par Marx et Engels, la Ière Internationale combattit l’opportunisme et le scissionnisme, et jeta les bases de la prédominance du marxisme dans le mouvement ouvrier international.

De nombreux pays virent naître des partis ouvriers socialistes de masse après que la fin de la Ière Internationale eut été annoncée en 1876. Marx et Engels suivirent de très près la formation et le développement de ces partis et souhaitaient qu’ils prennent le communisme scientifique pour base de leur formation et développement.

Ils accordèrent une attention et un intérêt tout particulier au parti ouvrier allemand qui occupait alors une place importante dans le mouvement ouvrier d’Europe.  Ils critiquèrent vivement et à maintes reprises l’esprit pourri, qui prévalait dans le Parti social-démocrate allemand, tendant au compromis avec les opportunistes sous prétexte de rechercher l’« unité ».

En 1875, ils critiquèrent le Parti social-démocrate allemand pour avoir fusionné avec la tendance lassallienne, au mépris de tout principe, ainsi que le « Programme de Gotha » qui en avait résulté. Marx fit ressorti que la fusion était « trop chèrement payée » et que c’était là « un programme qui … est absolument condamnable et qui démoralise le Parti»2.  De son côté, Engels fit remarquer que c’était « tout le prolétariat social-démocrate à genoux devant les lassaliens » ; il dit : « je suis persuadé qu’une fusion sur une pareille base ne durera pas un an »3.

Dans sa « Critique du Programme de Gotha », Marx énonça le célèbre principe : un marxiste « ne s’engagerait dans aucun marchandage de principes »4.

Plus tard, Marx et Engels critiquèrent de nouveau vivement les dirigeants du Parti allemand qui toléraient les activités des opportunistes au sein du Parti.  Marx disait de ces opportunistes qu’ils cherchaient à remplacer la base matérialiste … par la mythologie moderne avec ses déesses de justice, liberté, égalité et fraternité »5, et que c'était là un «avilissement de la théorie du parti »6. 

Dans la «Circulaire» aux dirigeants du Parti allemand, Marx et Engels disaient : « Pendant près de quarante années, nous avons mis au premier plan la lutte de classes, en tant que force motrice immédiate de l’histoire, et en particulier la lutte de classes entre la bourgeoisie et le prolétariat en tant que puissant levier de la révolution sociale de notre temps ; c’est pourquoi il est absolument impossible pour nous de cheminer ensemble avec ceux qui cherchent à radier cette lutte de classes du mouvement »7.

En 1889, la IIe Internationale fut fondée sous l’influence d’Engels, elle coïncida avec une période de développement « pacifique » du capitalisme, période qui vit, d’une part, le marxisme se répandre largement et le Manifeste du Parti communiste devenir le programme commun de millions d’ouvriers de par le monde, et d’autre part, les partis socialistes de nombreux pays adorer aveuglément, au lieu de l’utiliser, la légalité bourgeoise, et devenir des légalistes, ce qui ouvrit tout grand les portes à l’opportunisme.

Voilà pourquoi, durant toute la période de la IIe Internationale, le mouvement ouvrier international fut divisé en deux factions principales : les marxistes révolutionnaires et les opportunistes soi-disant marxistes.

Engels combattit implacablement les opportunistes.  Il réfutait avec une vigueur toute particulière leur absurde intégration pacifique du capitalisme au socialisme.  Il disait au sujet de ces opportunistes qui se faisaient passer pour des marxistes, que « probablement il [Marx] dirait de ces messieurs ce que Heine disait de ses imitateurs : j’ai semé des dragons et j’ai récolté des puces » .

Après la mort de Engels en 1895, ces « puces » se mirent à réviser publiquement et systématiquement le marxisme et s’emparèrent petit à petit de la direction de le IIe Internationale.

Le grand Lénine, le plus éminent révolutionnaire du mouvement ouvrier international après Engels, prit sur lui la lourde responsabilité de défendre le marxisme et de combattre le révisionnisme de la IIe Internationale.

Lorsque les révisionnistes de la IIe Internationale proclamèrent le marxisme « incomplet » et « périmé », Lénine déclara solennellement : nous nous plaçons entièrement sur le terrain de la théorie de Marx, car seule cette théorie peut unir tous les socialistes8.

Lénine combattit avant tout pour créer un parti marxiste en Russie. Il le fit avec intransigeance contre les diverses tendances antimarxistes du Parti ouvrier social-démocrate de Russie, afin de fonder un parti politique de type nouveau, foncièrement différent des partis opportunistes de la IIe Internationale.

A l’époque, le Parti ouvrier social-démocrate de Russie, comme les autres partis de la IIe Internationale, comprenait une tendance révolutionnaire et une tendance opportuniste. La première était constituée par les bolcheviks, dirigés par Lénine, et la seconde était celle des menchéviks.

Les bolcheviks, dirigés par Lénine, menèrent une longue lutte contre les menchéviks tant dans le domaine de la théorie que sur le plan politique, pour la défense de la pureté dans les rangs et de l’unité du parti prolétarien.  Ce combat se termina par l’exclusion du parti, en 1912, des menchéviks qui s’obstinaient dans l’opportunisme et le scissionnisme.

Tous les groupes opportunistes opposés à Lénine l’injurièrent dans les termes les plus perfides.  Ils cherchèrent par tous les moyens à le faire passer pour un « scissionniste ».  Trotski rassembla tous les groupes opposés à Lénine et, au nom du « non-fractionnisme»9, attaqua délibérément Lénine et le parti bolchévik, qualifiant Lénine d’« usurpateur » et de « fractionnel ».  Lénine répondit que Trotski qui se targuait d’être «non-fractionnel », était « le représentant des pires vestiges du fractionnisme  », et les «pires dissidents ».

Lénine le dit clairement : « L’unité est une grande chose et un grand mot d’ordre ! Mais ce qu’il faut à la cause ouvrière, c’est l’unité des marxistes, et non l’unité des marxistes avec les ennemis et les falsificateurs du marxisme »10 .

Le combat de Lénine contre les menchéviks était d’une grande portée mondiale, car le menchévisme était une forme et une variante russes du révisionnisme de la IIe Internationale et avait l’appui des dirigeants révisionnistes de la IIe Internationale.

C’est pour cette raison que, tout en combattant les menchéviks, Lénine mena de nombreuses luttes contre le révisionnisme de la IIe Internationale.

Il critiqua les révisionnistes de la IIe Internationale, tant sur le plan de la théorie que sur celui de la politique, et les combattit lors des Conférences de Stuttgart et de Copenhague, avant la Première Guerre mondiale.

Celle-ci ayant éclaté, les dirigeants de la IIe Internationale trahirent ouvertement le prolétariat.  Servant les intérêts de l’impérialisme, ils poussèrent les prolétaires des différents pays à s’entretuer et provoquèrent ainsi la plus grave des scissions dans les rangs du prolétariat international. Comme l’a dit Rosa Luxembourg, par les révisionnistes « le vieux et fier mot d’ordre ‘prolétaires de tous les pays, unissez-vous !’ a été transformé sur les champs de bataille en ‘prolétaires de tous les pays, entr’égorgez-vous !’ »11.

Le Parti social-démocrate d’Allemagne, pays natal de Marx, était alors le parti le plus puissant et le plus influent de la IIe Internationale.  Il fut le premier à passer du côté des impérialistes de ce pays, et fut ainsi le principal coupable de la scission du mouvement ouvrier international.

Lénine s’avança en ce moment critique et combattit résolument pour la défense de l’unité du prolétariat international.

Dans « Les Tâches de la Social-Démocratie révolutionnaire dans la guerre européenne », qu’il publia en août 1914, il déclara la faillite de la IIe Internationale et condamna sévèrement la majorité de ses dirigeants, en particulier ceux du Parti social-démocrate allemand, qui avaient trahi carrément le socialisme.

Les révisionnistes de la IIe Internationale étant passés de l’alliance secrète à l’alliance ouverte avec la bourgeoisie, et ayant rendu la scission du mouvement ouvrier international irrémédiable, Lénine déclara : « On ne saurait accomplir actuellement les tâches du socialisme, on ne saurait réaliser le véritable rassemblement international des ouvriers sans rompre résolument avec l’opportunisme et sans faire comprendre aux masses que son fiasco est inévitable »12.

C’est pour cela que Lénine soutint résolument les marxistes de nombreux pays européens qui rompaient avec les opportunistes, et en appela courageusement à la création d’une troisième Internationale, en remplacement de la IIe qui avait fait faillite, afin de rebâtir l’unité révolutionnaire du prolétariat international.

En mars 1919, la IIIe Internationale était fondée.  Elle héritait des réalisations positives de la IIe Internationale, balaya ses déchets opportunistes, social-chauvins, bourgeois et petits-bourgeois, et permit à la cause révolutionnaire du prolétariat international de gagner en ampleur et en profondeur.

La théorie et la pratique de Lénine ont porté le marxisme à une nouvelle étape de son développement, celle du léninisme.  L’unité du prolétariat international et du mouvement communiste international fut renforcée et développée davantage, sur la base du marxisme-léninisme.

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1 Lettres choisies de Marx et d’Engels.
2 Œuvres choisies de Marx et d’Engels (en deux volumes), tome II.
3 Ibidem.
4 Ibidem.
5 Lettres choisies de Marx et d’Engels.
6 Ibidem.
7 Lettre à Paul Lafargue, 27 octobre 1890.
8 Voir V. I. Lénine : « Notre programme », Œuvres, tome 4.
9 V. I. Lénine : « La Violation de l’unité aux cris de ‘Vive l’unité’ », Œuvres, tome 20.
10 V. I. Lénine : « La Désagrégation du bloc ‘d’août’ », Œuvres, tome 20.
11 Discours et textes choisis de Rosa Luxembourg, tome 2.
12 V. I. Lénine : « La Guerre et la social-démocratie russe », Œuvres, tome 21.

LEÇONS ET EXPERIENCE

Qui fait apparaître l’histoire du développement du mouvement communiste international ?

Premièrement, elle montre que, comme toute chose au monde, le mouvement ouvrier international a tendance à se diviser en deux.  La lutte des classes, entre le prolétariat et la bourgeoisie, se manifeste inévitablement dans les rangs du mouvement communiste. L’apparition de l’opportunisme sous une forme ou l’autre, les activités scissionnistes des opportunistes contre le marxisme-léninisme et la lutte des marxistes-léninistes contre l’opportunisme et le scissionnisme sont inévitables au cours du développement du mouvement communiste. 

Le marxisme-léninisme et le mouvement ouvrier international se sont développés au travers de cette lutte des contraires. C’est également au cours de cette lutte que l’unité du mouvement ouvrier international s’est consolidée et renforcée sur la base du marxisme-léninisme.

Engels a dit : « Le mouvement du prolétariat passe nécessairement par différentes étapes de développement ; à chaque étape, il y en a qui restent en panne et n’avancent plus ; et par cela seul s’explique pourquoi, dans la réalité, la ‘solidarité du prolétariat’ se réalise avant tout dans les différents groupements de partis en lutte à mort »1.

C’est exactement ce qui est arrivé. 

La Ligue des Communistes, la Ière Internationale et la IIe Internationale, unies à l’origine, se sont divisées au cours de leur développement et sont devenues, chacune, deux parties adverses. La lutte sur le plan international contre l’opportunisme et le scissionnisme a fait passer, à chaque fois, le mouvement ouvrier international à une étape nouvelle et lui a permis de réaliser une unité plus solide et plus large, sur une base nouvelle.

La victorieuse Révolution d’Octobre et la fondation de la IIIe Internationale ont été le plus grands succès de la lutte contre le révisionnisme et le scissionnisme de la IIe Internationale.

Unité, lutte, voire la scission, pour arriver à une unité nouvelle sur une base nouvelle, voilà la dialectique du développement du mouvement ouvrier international.

Deuxièmement, l’histoire du mouvement communiste international montre aussi qu’au cours de toutes les périodes de son développement, la lutte entre les défenseurs de l’unité et les scissionnistes est, par essence, une lutte entre le marxisme-léninisme et l’opportunisme-révisionnisme, une lutte entre les défenseurs du marxisme et les traîtres au marxisme.

La véritable unité prolétarienne n’est possible que sur la base du marxisme-léninisme, qu’il s’agisse du domaine international ou national.

Et là où l’opportunisme et le révisionnisme ont cours, la scission dans les rangs du prolétariat devient inévitable, qu’il s’agisse du domaine international ou national.  Toute scission du mouvement communiste ne provient jamais que des opportunistes et des révisionnistes, opposés et traîtres au marxisme-léninisme.

Qu’est-ce que le scissionnisme ?

C’est la rupture d’avec le marxisme-léninisme.  Est scissionniste celui qui s’oppose au marxisme-léninisme et le renie, qui sape les bases de l’unité prolétarienne.

C’est la rupture d’avec le parti révolutionnaire prolétarien.  Est scissionniste celui qui s’obstine dans la ligne révisionniste et transforme un parti révolutionnaire prolétarien en un parti réformiste bourgeois.

C’est la rupture d’avec le prolétariat révolutionnaire et les grandes masses travailleuses.  Est scissionniste celui qui applique un programme et une ligne allant à l’encontre de la volonté révolutionnaire et des intérêts fondamentaux du prolétariat et des masses travailleuses.

Lénine disait : « Là où la majorité des ouvriers conscients s’est groupée autour de décisions claires et précises, il y a unité d’opinion et d’action »2, et l’opportunisme, « c’est très précisément le scissionnisme, dans le sens de la violation la plus impudente de la volonté de la majorité des ouvriers »3.

En rompant l’unité du prolétariat, le scissionnisme sert la bourgeoisie et répond à ses besoins. La bourgeoisie a pour politique constante de provoquer la scission dans les rangs du prolétariat.  Et y trouver par la corruption et y cultiver des agents est son moyen le plus perfide. 

Or, les opportunistes et les révisionnistes sont bien des agents de la bourgeoisie. 

Au lieu de rechercher l’unité du prolétariat pour lutter contre la bourgeoisie, ils veulent amener le prolétariat à coopérer avec la bourgeoisie.  C’est ce qu’ont fait les révisionnistes de la IIe Internationale, les Bernstein, Kautsky, etc.  Ils se manifestèrent pour provoquer la scission au sein du mouvement ouvrier international et prêcher la collaboration entre prolétariat et bourgeoisie au moment où l’impérialisme redoutait le plus de voir le prolétariat de tous les pays s’unir et transformer la guerre impérialiste en guerres civiles.

Dans les rangs du mouvement communiste, sont scissionnistes ceux qui, se pliant aux exigences de la bourgeoisie, rompent avec le marxisme-léninisme, avec le parti révolutionnaire prolétarien, le prolétariat révolutionnaire et la grande masse des travailleurs, même s’ils détiennent momentanément la majorité, voire les postes de direction.

A l’époque de la IIe Internationale, les révisionnistes représentés par Bernstein, Kautsky et consorts, étaient la majorité, et les marxistes représentés par Lénine, la minorité.  Mais, de toute évidence, les scissionnistes étaient les Bernstein, Kautsky et autres opportunistes et non les révolutionnaires représentés par Lénine.

En 1904, les mencheviks n’étaient pas moins les scissionnistes bien qu’ils eussent usurpé les postes de direction dans les organes centraux du Parti ouvrier social-démocrate de Russie,  Lénine souligna à l’époque que « les organes centraux (l’Organe central, le Comité central et le Conseil général) ont rompu avec le Parti, et « se sont placés en dehors du Parti. Il n’y a pas de terrain intermédiaire ; on est soit avec les organes centraux, soit avec le Parti »4.

En un mot, l’opportunisme et le révisionnisme sont les racines profondes et idéologiques du scissionnisme.  Et le scissionnisme est la manifestation de l’opportunisme et du révisionnisme sur le plan de l’organisation.  Il peut être affirmé également qu’opportunisme et révisionnisme sont du scissionnisme aussi bien que du sectarisme. Les révisionnistes sont les plus grands et les pires scissionnistes et sectaires du mouvement communiste.

Troisièmement : l’histoire du mouvement communiste international montre encore que l’unité du prolétariat s’est consolidée et développée par la lutte contre l’opportunisme, le révisionnisme et le scissionnisme. La lutte pour l’unité est indissolublement liée à la lutte pour les principes.

L’unité dont le prolétariat a besoin, c’est l’unité de classe, l’unité révolutionnaire, l’unité dans la lutte contre l’ennemi commun et pour le grand objectif qu’est le communisme. Le fondement théorique et politique de l’unité du prolétariat mondial se trouve dans le marxisme-léninisme.  Seule l’unanimité sur les plans de la théorie et de la politique peut donner au prolétariat mondial l’unité sur le plan de l’organisation et l’unité d’action.

La véritable unité révolutionnaire du prolétariat ne peut être réalisée que si l’on s’en tient aux principes et au marxisme-léninisme. L’unité au prix du renoncement aux principes et du croupissement dans le bourbier de l’opportunisme cesse d’être de l’unité prolétarienne et, comme l’a dit Lénine, « signifie en réalité l’unité du prolétariat avec la bourgeoisie nationale et la scission du prolétariat international, l’unité des laquais et la scission des révolutionnaires »5.

Lénine fit remarquer en outre que « de même que la bourgeoisie ne mourra pas tant qu’elle n’aura pas été renversée », de même le courant opportuniste soudoyé et soutenu par elle « ne mourra pas, si on n’annule pas entièrement son influence sur le prolétariat socialiste ». Il faut par conséquent livrer « une lutte implacable contre le courant opportuniste »6.

Défiés par les opportunistes et les révisionnistes qui veulent une scission ouverte du mouvement communiste international, les marxistes-léninistes ne peuvent transiger sur les principes, il ne leur reste qu’à combattre résolument le scissionnisme.  C’est là un des grands enseignements de Marx, Engels et Lénine, et également la juste voie, la seule qui permette de sauvegarder l’unité du mouvement communiste international.

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1 Lettres choisies de Marx et d’Engels.
2 V. I. Lénine : « La Violation de l’unité aux cris de ‘Vive l’unité !’ », Œuvres, tome 20.
3 Ibidem.
4 V. I. Lénine : « Lettre de Lénine au groupe bolchévik de Zurich », Œuvres, tome 8.
5 V. I. Lénine : « La Voix d’un socialiste français honnête », Œuvres, tome 21.
6 Ibidem.

LES PLUS GRANDS SCISSSIONNISTES DE NOTRE TEMPS

Les faits qui se sont produits ces dernières années montrent que les dirigeants du P.C.U.S., avec Khrouchtchev à leur tête, sont devenus les principaux représentants du révisionnisme moderne et aussi les plus grands scissionnistes au sein du mouvement communiste international.

Le révisionnisme des dirigeants du P.C.U.S. s’est élaboré en un système complet du XXe au XXIIe Congrès du P.C.U.S.  Ils ont formulé une ligne révisionniste opposée à la révolution prolétarienne et à la dictature du prolétariat, leur ligne révisionniste de « coexistence pacifique », de « compétition pacifique », de « passage pacifique », d’« Etat du peuple tout entier » et de « parti du peuple tout entier ».  Ils s’obstinent à l’imposer à tous les partis frères, à la substituer à la ligne commune du mouvement communiste international que les deux conférences des partis frères de 1957 et de 1960 ont définie. 

Et ils attaquent tous ceux qui s’en tiennent à la ligne marxiste-léniniste, qui résistent à leur ligne révisionniste.

Ce sont les dirigeants du P.C.U.S. qui ont sapé les bases de l’unité du mouvement communiste international et provoqué le grave danger de scission actuel, en trahissant le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien et en mettant leur ligne révisionniste et scissionniste en avant.

Loin d’œuvrer à la consolidation et au renforcement du camp socialiste, ils s’efforcent de le diviser et de le désagréger, plongeant ainsi le magnifique camp socialiste dans un beau gâchis.

Ils violent les principes régissant les rapports entre pays frères, tels les Déclarations de 1957 et de 1960 les définissent, poursuivent une politique chauvine de grande puissance et d’égoïsme national envers les pays socialistes frères et ont sapé, par là, l’unité du camp socialiste.

Ils empiètent résolument sur la souveraineté des pays frères, ils interviennent dans leurs affaires intérieures, recourent à la subversion et font tout pour réduire les pays frères à leur merci sur tous les plans.

Ils combattent, au nom de la « division internationale du travail», la politique des pays frères consistant à édifier le socialisme par leurs propres efforts, à développer leur économie dans l’indépendance, pour essayer de les transformer en des économies annexes. Ils cherchent à contraindre les pays frères, relativement en retard du point de vue économique, pour qu’ils abandonnent l’industrialisation et deviennent de la sorte leurs fournisseurs de matières premières et des clients pour leurs surplus.

Les dirigeants du P.C.U.S. sont sans scrupule dans leur politique chauvine de grande puissance. Ils font sans cesse pression, politiquement, économiquement et même militairement, sur les pays frères.

Ils ont fait publiquement appel au renversement de la direction du Parti et de l’Etat albanais, rompu scandaleusement toutes relations économiques et diplomatiques avec ce pays et l’ont privé arbitrairement de ses droits légitimes de membre de l’Organisation du Traité de Varsovie et du Conseil d’entraide économique.

Violant le Traité sino-soviétique d’amitié, d’alliance et d’assistance mutuelle, les dirigeants du P.C.U.S. décidèrent unilatéralement de rappeler les 1.390 spécialistes soviétiques travaillant en Chine, déchirèrent 343 contrats et annexes relatifs aux spécialistes, annulèrent 257 projets de coopération scientifique et technique, et poursuivent contre la Chine une politique de restriction et de discrimination dans le domaine commercial.  Ils ont provoqué des incidents à la frontière sino-soviétique et se sont livrés à la subversion en grand dans la région de Sinkiang, en Chine. 

Khrouchtchev est allé jusqu’à dire, à plus d’une reprise, à des camarades dirigeants du Comité central du P.C.C. que certains éléments antiparti du P.C.C. sont de « grands amis » à lui. Il a loué ces éléments antiparti pour avoir attaqué la ligne générale du Parti chinois pour l’édification du socialisme, le grand bond en avant et la commune populaire, en présentant leur action comme témoignant de « courage ».

Des pas d’une telle gravité, visant à la détérioration des rapports entre Etats, sont extrêmement rares même entre pays capitalistes. 

Cependant, les dirigeants du P.C.U.S. ont recouru maintes et maintes fois à des procédés stupéfiants et extrêmes de ce genre à l’encontre des pays socialistes frères.  Or, ils vont répétant qu’ils sont « fidèles à l’internationalisme prolétarien ». Nous leur demandons : « y a-t-il la moindre trace d’internationalisme dans tous ces actes accomplis par vous ?

Le chauvinisme de grande puissance et le scissionnisme des dirigeants du P.C.U.S. se manifestent aussi de façon flagrante dans leur conduite envers les partis frères.

Dès le XXe Congrès du P.C.U.S., les dirigeants du P.C.U.S. essayent, sous prétexte de la «lutte contre le culte de la personnalité », de modifier, à leur gré, la direction des partis frères.  Ces derniers temps encore, ils s’obstinent à considérer la « lutte contre le culte de la personnalité » comme condition au rétablissement de l’unité et comme principe » que «tout parti communiste doit observer »1.

Contrairement aux normes régissant les rapports entre partis frères définies par les deux Déclarations, ils ignorent le statut d’indépendance et d’égalité des partis frères, s’obstinent à établir une sorte de régime féodal de patriarcat dans le mouvement communiste international et à transformer les relations entre partis frères en rapports de père à fils. 

Khrouchtchev a plus d’une fois qualifié les partis frères de « gamins stupides » et s’est targué d’être une « mère » pour eux 2.  Tout sentiment de honte a été aboli par la mégalomanie féodale qui le domine.

Les dirigeants du P.C.U.S. ignorent tout simplement le principe de l’unanimité entre partis frères par voie de consultations, et ont l’habitude des voies dictatoriales, de donner des ordres.  Ils déchirent selon leur bon plaisir les accords signés avec des partis frères, prennent des décisions arbitraires dans des questions importantes intéressant les partis frères, et contraignent ces derniers à accepter des faits accomplis.

Ils ont enfreint le principe du règlement des divergences entre partis frères par voie de consultations intérieures ; se servant tout d’abord d’un congrès de leur parti, et ensuite des congrès des autres partis frères, ils ont lancé des attaques publiques de grand style contre les partis frères qui s’en tiennent au marxisme-léninisme.

Ils considèrent les partis frères comme des pions de leur échiquier diplomatique.  Agissant avec inconstance, Khrouchtchev change d’idée à tout instant, parle d’une façon aujourd’hui et demain d’une autre, mais s’obstine à faire virevolter les partis frères dans l’ahurissement le plus complet, sur son air du moment.

Les dirigeants du P.C.U.S. ont créé des dissensions et la scission dans de nombreux partis communistes, en y encourageant les partisans de leur ligne révisionniste à attaquer la direction, à usurper des postes de direction ou à persécuter et même exclure les marxistes-léninistes à l’encontre de toutes les règles.  C’est cette politique scissionniste des dirigeants du P.C.U.S. qui a provoqué la division organique des partis frères de nombreux pays capitalistes.

Ils ont transformé « Problèmes de la Paix et du Socialisme », la revue internationale des partis frères, en un instrument d’expansion du révisionnisme, du sectarisme et du scissionnisme, et y ont attaqué sans aucun scrupule les partis frères marxistes-léninistes, en violation de l’accord réalisé à la réunion inaugurant la revue.

En outre, ils imposent leur ligne révisionniste aux organisations démocratiques internationales, pour essayer d’en modifier la juste orientation et y créer la division.

Les dirigeants du P.C.U.S. intervertissent complètement le rôle des ennemis et des amis.  Ils tournent contre les partis et les pays frères marxistes-léninistes le fer de lance qui doit être dirigé contre l’impérialisme américain et ses laquais.

Ils s’acharnent à vouloir la coopération soviéto-américaine pour dominer le monde. Ils prennent l’impérialisme américain, le pire ennemi des peuples du monde, pour leur ami le plus sûr, et traitent en ennemis les partis et les pays frères qui s’en tiennent au marxisme-léninisme.  Ils agissent de collusion avec l’impérialisme américain, les réactionnaires, la clique du renégat Tito et les social-démocrates de droite en une association dirigée contre les pays socialistes frères, les partis frères, les marxistes-léninistes et les révolutionnaires de partout.

Lorsque croyant avoir trouvé chez Eisenhower, Kennedy ou quelque autre la brindille qui les sauverait, les dirigeants du P.C.U.S. s’imaginent que tout va pour le mieux pour eux, ils ne se sentent plus de joie, concentrent leurs coups sur les partis et les pays frères qui s’en tiennent au marxisme-léninisme, et s’efforcent vainement de sacrifier les partis et les pays frères dans leur marchandage politique avec l’impérialisme américain.

Lorsque leur politique erronée essuie une rebuffade et qu’ils se trouvent mal en point, les dirigeants du P.C.U.S. entrent en colère et se déchaînent contre les partis et les pays frères qui s’en tiennent au marxisme-léninisme, essayant de les transformer en boucs émissaires.

Tous ces faits montrent que les dirigeants du P.C.U.S. se sont engagés dans la voie de la trahison totale de l’internationalisme prolétarien, à l’encontre des intérêts du peuple soviétique, des intérêts du camp socialiste et du mouvement communiste international, et des intérêts de tous les révolutionnaires.

Ces faits montrent tout aussi clairement que les dirigeants du P.C.U.S. opposent leur révisionnisme au marxisme-léninisme, leur chauvinisme de grande puissance et leur égoïsme national à l’internationalisme prolétarien, leur sectarisme et leur scissionnisme à l’unité internationale du prolétariat.  Ainsi, comme tous les opportunistes et révisionnistes de l’histoire, ils se sont transformés en artisans de la scission de l’ensemble du mouvement communiste international, du camp socialiste et de nombreux partis frères.

Le révisionnisme et le scissionnisme des dirigeants du P.C.U.S. constituent un danger plus grand que celui qu’ont pu représenter ou représentent tous les autres opportunistes et scissionnistes d’hier et d’aujourd’hui.

Ce révisionnisme-ci, on le sait, s’est manifesté au sein du P.C.U.S., au sein du parti fondé par Lénine et jouissant du plus grand prestige dans le monde ; il s’est manifesté dans la grande Union soviétique, le premier pays socialiste au monde.

Les marxistes-léninistes et les révolutionnaires de partout ont longtemps tenu le P.C.U.S. en haute estime et vu en l’Union soviétique la base de la révolution mondiale et un exemple de lutte.  Et les dirigeants du P.C.U.S. profitent de tout ceci, du prestige du Parti fondé par Lénine et du premier pays socialiste, pour camoufler leur nature révisionniste et scissionniste, pour tromper ceux qui ne voient pas la vérité.  Ils ont en même temps l’habitude de pratiquer le double jeu, de scander « unité ! », « unité ! » tout en travaillant en fait à la scission. 

Leur tactique induit effectivement des gens en erreur, jusqu’à un certain point et pendant un temps. La traditionnelle confiance dans le P.C.U.S. et l’ignorance des faits ont empêché bon nombre de gens de discerner en temps utile le révisionnisme et le scissionnisme des dirigeants du P.C.U.S.

Et parce que les dirigeants du P.C.U.S. détiennent le pouvoir dans un grand pays socialiste et exercent une vaste influence dans le monde, le préjudice que leur ligne révisionniste et scissionniste a porté au mouvement communiste international et à la révolution mondiale du prolétariat est bien au-delà de tout ce que les opportunistes et scissionnistes du passé ont pu lui occasionner.

On est en droit d’affirmer que les dirigeants du P.C.U.S. sont les plus grands révisionnistes, de même qu’ils sont les plus grands sectaires et les plus grands scissionnistes que l’histoire ait connus.

Il est clair que leur révisionnisme et leur scissionnisme ont considérablement aidé le courant révisionniste à s’étendre dans le monde et a rendu d’éminents services à l’impérialisme et aux réactionnaires des différents pays.

Le révisionnisme et le scissionnisme des dirigeants du P.C.U.S. sont un produit de l’accroissement et de l’expansion des facteurs bourgeois dans le pays, un produit de la politique impérialiste, et tout particulièrement de la politique de chantage nucléaire et d’« évolution pacifique » de l’impérialisme américain. En retour, leurs théorie et politique révisionnistes et scissionnistes servent les forces du capitalisme en expansion dans le pays et aussi l’impérialisme, et ont pour effet de paralyser la volonté révolutionnaire et d’entraver la lutte révolutionnaire des peuples du monde.

En fait, les dirigeants du P.C.U.S. ont déjà été loués et applaudis chaleureusement par l’impérialisme et ses laquais.

Les impérialistes américains ont tout particulièrement vanté Khrouchtchev pour ses activités scissionnistes dans le mouvement communiste international.  Ils disent : « Il semble clair que Khrouchtchev est assez sincère dans son désir de détente avec l’Occident, pour courir le risque d’une scission du mouvement communiste »3. 

Nikita Khrouchtchev, disent-ils, a irrémédiablement brisé le bloc uni du temps de Staline.  Peut-être est-ce là le plus grand service rendu par Khrouchtchev, non au communisme, mais au monde occidental »4. 

« Nous devrions lui être reconnaissants d’avoir mal mené ses rapports avec les Chinois … Nous devrions lui être reconnaissants d’avoir jeté le désarroi dans le mouvement communiste international par des initiatives présomptueuses et intempestives »5.  

Ils croient fermement que Khrouchtchev « est le meilleur premier ministre soviétique avec lequel l’Occident puisse traiter » et que l’Occident « doit s’abstenir pour le moment de toute action susceptible d’affaiblir davantage sa position »6.  « Le gouvernement, disent-ils, est maintenant convaincu que les Etats-Unis doivent soutenir Khrouchtchev au maximum dans son différend avec la Chine rouge »7.

Les trotskistes, qui ont depuis longtemps fait faillite sur le plan politique, figurent parmi les supporters des dirigeants du P.C.U.S.  Ils appuient activement les dirigeants du P.C.U.S. dans des questions fondamentales, telle l’attitude à adopter envers Staline, l’impérialisme américain et le révisionnisme yougoslave.  Ils disent : « La situation créée par le XXe Congrès du P.C.U.S. et plus encore par le XXIIe Congrès, est éminemment favorable à une relance de notre mouvement dans les Etats ouvriers eux-mêmes »8. 

« Nous nous y sommes préparés pendant plus de vingt-cinq ans.  Maintenant, nous devons nous y introduire, et agir énergiquement »9.  Ils déclarent qu’« en ce qui concerne la tendance Khrouchtchev, nous donnerons un appui critique à sa lutte pour la déstabilisation contre les tendances plus conservatrices »10.

Voyez ! Tous les ennemis de la révolution épaulent avec empressement les dirigeants du P.C.U.S.  La raison est qu’ils ont trouvé un langage commun dans leur façon d’envisager le marxisme-léninisme et la révolution mondiale.  Et que la ligne révisionniste et scissionniste des dirigeants du P.C.U.S. répond aux besoins contre-révolutionnaires de l’impérialisme américain.

Comme le disait Lénine, la bourgeoisie comprend que « les militants du mouvement ouvrier qui appartiennent à la tendance opportuniste sont de meilleurs défenseurs de la bourgeoisie que les bourgeois eux-mêmes »11.  C’est avec grande satisfaction que les seigneurs impérialistes laissent les dirigeants du P.C.U.S. frayer la voie à la destruction de la révolution mondiale du prolétariat.

Ayant suscité un sérieux danger de scission dans le mouvement communiste international, les dirigeants du P.C.U.S. cherchent à imputer le crime aux autres, accusent le Parti communiste chinois et d’autres partis marxistes-léninistes de « scissionnisme », de « sectarisme », et forgent contre eux une foule d’accusations gratuites.

Nous estimons nécessaire de relever ici quelques-unes des principales calomnies qu’ils ont lancées contre nous et de les réfuter une à une.

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1 « Pour l’unité et la cohésion du mouvement communiste international », par la Rédaction de la Pravda, 6 décembre 1963.
2 Entretien de Khrouchtchev avec Cowles, éditeur du magazine américain Look, 20 avril 1962, et rapport de Khrouchtchev au Soviet suprême en décembre 1962.
3 « Ouverture diplomatique : le bloc se fissure », The Nation, 9 février 1963.
4 « Moscou-Pékin, où en la brèche ? », Newsweek, 26 mars 1962.
5 « Avec le Traité d’interdiction des essais nucléaires, Khrouchtchev a-t-il changé sa façon d’agir ? », U.S. News & World Report, 30 septembre 1963.
6 « L’Unité communiste est considérée aux Etats-Unis comme passée », The Times, 17 janvier 1962.
7 « Le périscope », Newsweek, 1er juillet 1963.
8 « La Situation internationale et notre tâche », résolution adoptée en juin 1963 par le Congrès de réunification de la « IVe Internationale » (trotskiste).
9 « La Nouvelle étape de la révolution russe et la crise du stalinisme », résolution adoptée par la réunion du Comité national du Parti ouvrier socialiste (trotskiste) des Etats-Unis du 13 au 15 avril 1956.
10 « La Répercussion du XXIIe Congrès du P.C.U.S. », résolution adoptée le 5 décembre 1961 par le Secrétariat international de la « IVe Internationale » (trotskiste).
11 V. I. Lénine : « Le IIe Congrès de l’Internationale communiste », Œuvres, tome 31.

DE L’ACCUSATION D’« ANTISOVIETISME »

Les dirigeants du P.C.U.S. qualifient d’« antisoviétiques «  tous ceux qui refusent et critiquent leur révisionnisme et leur scissionnisme. L’accusation est effrayante.  S’opposer au premier Etat socialiste au monde, au parti fondé par le grand Lénine, quelle profanation!

Nous conseillons aux dirigeants du P.C.U.S. de ne pas se complaire dans la comédie.  «Antisoviétique » est une épithète qui ne pourra jamais nous être appliquée.

Nous conseillons aussi aux dirigeants du P.C.U.S. de ne pas se réjouir trop tôt. L’accusation d’« antisoviétisme » ne fera jamais taire les marxistes-léninistes.

Nous, communiste chinois, et les communistes et les révolutionnaires du partout dans le monde, nous avons toujours eu le plus grand respect et la plus profonde affection pour le grand peuple soviétique, le grand Etat soviétique et le grand Parti communiste de l’Union soviétique. 

Et ceci parce que le peuple soviétique, sous la direction du parti de Lénine, a allumé le victorieux flambeau de la Révolution d’Octobre, ouvert l’ère nouvelle de la révolution prolétarienne mondiale, et au cours des années qui suivirent, marché en tête dans la voie vers le communisme.  Parce que, sous la direction de Lénine et de Staline, le P.C.U.S. et l’Etat soviétique ont appliqué une politique intérieure et extérieure marxiste-léniniste, remporté des succès sans précédent dans l’édification socialiste, fait la plus grandiose contribution à la guerre antifasciste et accordé une aide internationaliste à la lutte révolutionnaire du prolétariat et des travailleurs de tous les pays.

Peu avant sa mort, Staline disait : « … les représentants des partis frères, en admiration devant le courage et les progrès de notre Parti, lui ont donné le tire de ‘Brigade de choc’ du mouvement révolutionnaire et ouvrier mondial.  Ils disaient ainsi l’espoir que les succès de la ‘Brigade de choc’ allégeraient le sort des peuples qui gémissent sous le joug du capitalisme. Je pense que notre Parti a justifié ces espoirs »1.

Staline disait vrai en affirmant que le P.C.U.S., fondé par Lénine, n’avait pas déçu les espoirs des communistes du monde entier.  Ce Parti était digne de l’admiration et du soutien de tous les partis frères, y compris le P.C.C.

Mais des dirigeants du P.C.U.S., ayant Khrouchtchev à leur tête, qui ont commencé par répudier Staline à leur XXe Congrès et se sont engagés dans la voie du révisionnisme, peut-on dire qu’ils ont justifié les espoirs des communistes du monde ?  Non, évidemment.

Dans ses propositions concernant la ligne générale du mouvement communiste international, le Comité central du P.C.C. a fait remarquer que les peuples de pays socialistes, le prolétariat et les travailleurs du monde entier exigent de tous les partis communistes des pays socialistes :

1)    « qu’ils s’en tiennent à la ligne marxiste-léniniste et appliquent une juste politique marxiste-léniniste tant sur le plan intérieur que sur le plan extérieur » ;

2)    « qu’ils consolident la dictature du prolétariat, l’alliance des ouvriers et des paysans sous la direction du prolétariat, et mènent jusqu’au bout la révolution socialiste sur les fronts économique, politique et idéologique » ;

3)    « qu’ils stimulent l’activité et l’initiative créatrice des larges masses populaires, entreprennent l’édification socialiste de façon planifiée, développent la production, améliorent les conditions de vie du peuple et consolident la défense nationale » ;

4)    « qu’ils renforcent l’unité du camp socialiste sur la base du marxisme-léninisme, réalisent le soutien mutuel entre pays socialistes sur la base de l’internationalisme prolétarien » ;

5)    « qu’ils luttent contre la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme, et pour la défense de la paix mondiale » ;

6)    « qu’ils combattent la politique anticommuniste, antipopulaire et contre-révolutionnaire de la réaction des différents pays » ;

7)    « qu’ils soutiennent et aident la lutte révolutionnaire des classes et nations opprimées du monde entier ».

Le Comité central du P.C.C. ajoutait que les partis communistes des pays socialistes « avaient pour devoir envers leur propre peuple et aussi envers le prolétariat mondial et les peuples travailleurs », de répondre à ces exigences.

Or, les dirigeants du P.C.U.S. ont tourné le dos à ces demandes, déçu les espoirs des partis frères, et appliqué une ligne révisionniste et scissionniste.  Ceci va à l’encontre non seulement des intérêts du prolétariat et des travailleurs du monde entier, mais aussi des intérêts du P.C.U.S., de l’Etat soviétique et du peuple soviétique.

Antisoviétiques, ce sont les dirigeants du P.C.U.S., avec Khrouchtchev à leur tête, qui le sont.  Ils ont totalement rejeté Staline et dit la première dictature du prolétariat et du premier régime socialiste qu’ils n’étaient que noirceur et terreur.  N’est-ce pas là de l’antisoviétisme ?

Ils ont proclamé la dictature du prolétariat abolie, ils altèrent le caractère prolétarien du P.C.U.S. et ouvrent tout grand la porte aux forces capitalistes envahissantes. N’est-ce pas là de l’antisoviétisme ?

Ils recherchent la coopération américano-soviétique, ne se lassent pas de flatter l’impérialisme américain, de lui prodiguer des marques de servilité, et, par là, déshonorent la grande Union soviétique. N’est-ce pas là de l’antisoviétisme ?

Ils mènent une politique chauvine de grande puissance, traitent les pays socialistes frères comme des pays dépendants et, par là, minent le prestige de l’Etat soviétique.  N’est-ce pas là de l’antisoviétisme ?

Ils s’opposent et font obstacle à la lutte révolutionnaire des peuples, se font les défenseurs de l’impérialisme et du néo-colonialisme, et, par là, souillent la glorieuse tradition internationaliste du parti de Lénine.  N’est-ce pas de l’antisoviétisme ?

En somme, ce sont les actes mêmes des dirigeants du P.C.U.S. qui ont couvert d’opprobre la grande Union soviétique et le grand P.C.U.S., et lésé gravement les intérêts fondamentaux du peuple soviétique.  Ce sont des actes antisoviétiques, dans toute l’acception du terme.

Etant donné ces circonstances, le P.C.C., les autres partis marxistes-léninistes, et les marxistes-léninistes, guidés par le principe de l’internationalisme prolétarien, ne peuvent évidemment pas s’abstenir de critiquer sévèrement la ligne révisionniste et scissionniste des dirigeants du P.C.U.S., s’ils veulent défendre la pureté du marxisme-léninisme et l’unité du mouvement communiste international.  Nous ne faisons que combattre l’erreur révisionniste et scissionniste des dirigeants du P.C.U.S. 

Et si nous le faisons, c’est précisément pour sauvegarder le P.C.U.S., fondé par Lénine, pour défendre les intérêts fondamentaux de l’Union soviétique, premier pays socialiste, et du peuple soviétique.  Qui peut qualifier ceci d’ « antisoviétisme » ?

La démarcation entre défense de l’Union soviétique et opposition à l’Union soviétique consiste à savoir si l’on défend réellement ou non la ligne marxiste-léniniste et le principe de l’internationalisme prolétarien, si l’on défend réellement ou non les intérêts fondamentaux du P.C.U.S. de l’Union soviétique et du peuple soviétique. 

Critiquer sérieusement le révisionnisme et le scissionnisme des dirigeants du P.C.U.S., c’est défendre l’Union soviétique.  Par contre, appliquer une ligne révisionniste et scissionniste, comme le font les dirigeants du P.C.U.S., c’est vraiment combattre l’Union soviétique ; et suivre cette ligne erronée et s’y soumettre n’est pas défendre l’Union soviétique, mais aider les dirigeants du P.C.U.S. à porter atteinte aux intérêts fondamentaux du peuple soviétique.

Il n’est pas inutile de rappeler ici l’attitude de Lénine envers les dirigeants du Parti social-démocrate allemand, dans les premières années du XXe siècle.  Ce parti était alors le parti le plus puissant et le plus influent de la IIe Internationale. 

Mais dès que Lénine eut décelé des tendances opportunistes chez ses dirigeants, il fit comprendre aux social-démocrates russes qu’ils ne devaient pas adopter « les traits les moins honorables des social-démocrates allemands comme un exemple à suivre »2. 

Et d’ajouter : « Nous devons critiquer les erreurs des dirigeants allemands sans hésitation et en toute franchise si nous voulons être fidèles à l’esprit de Marx et aider les socialistes russes à être à la hauteur des tâches actuelles du mouvement ouvrier »3.

C’est dans cet esprit de Lénine que nous voulons dire carrément aux dirigeants du P.C.U.S. : «Si vous ne redressez pas vos erreurs révisionnistes, nous continuerons à vous critiquer « sans hésitation et en toute franchise », dans l’intérêt du P.C.U.S., de l’Etat soviétique et du peuple soviétique, et pour l’unité du camp socialiste et du mouvement communiste international.

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1 J. Staline : Discours prononcé au XIXe Congrès du Parti.
2 V. I. Lénine : « Congrès international des partis socialistes à Stuttgart », Œuvres, tome 13.
3 V. I. Lénine : « Préface à la brochure de Voinov (A.V. Lounatcharski) sur l’attitude du Parti envers les syndicats », Œuvres, tome 13.

DE L’ACCUSATION « S’EMPARER DE LA DIRECTION »

Les dirigeants du P.C.U.S. imputent notre critique et notre opposition à leur ligne révisionniste et scissionniste au désir de « nous emparer de la direction ».

Tout d’abord, nous demandons aux dirigeants du P.C.U.S. : « Vous dites que nous voulons « nous emparer de la direction ». Aux dépens de qui ?  Qui détient maintenant la direction ?  Y a-t-il dans le mouvement communiste international une espèce de direction dominant tous les partis frères ?  Et cette direction est-elle entre vos mains ?

Apparemment, les dirigeants du P.C.U.S. se considèrent vraiment comme les dirigeants naturels dominant tous les partis frères. 

Suivant leur logique, leurs programme, résolutions ou déclarations font loi.  Chaque parole ou chaque mot prononcé par Khrouchtchev équivaut à un édit impérial, quelque erroné ou saugrenu qu’il soit. Tous les partis frères doivent écouter, obéir servilement, et toute critique ou opposition est totalement inadmissible.  C’est de la tyrannie à cent pour cent.  C’est, purement et simplement, une conception d’autocrate féodal.

Cependant, nous tenons à dire aux dirigeants du P.C.U.S. que le mouvement communiste international n’est pas un rassemblement féodal.

  Tous les partis frères, grands ou petits, nouveaux ou vieux, au pouvoir ou non, sont indépendants et égaux entre eux. Aucune conférence internationale des partis frères, aucun accord adopté à l’unanimité par eux, n’a jamais stipulé qu’il existe des partis supérieurs et des partis subalternes, un parti dirigeant et des partis dirigés, partis père et partis fils, ou que les dirigeants du P.C.U.S. sont les maîtres supérieurs des partis frères.

L’histoire du mouvement révolutionnaire prolétarien international montre que, par suite du développement inégal de la révolution, le prolétariat et son parti, de tel ou tel pays, ont pris la tête du mouvement à une étape historique donnée.

Marx et Engels ont fait ressortir que le mouvement trade-unioniste britannique et la lutte politique de la classe ouvrière française ont été tour à tour au premier rang du mouvement prolétarien international.  Après l’échec de la Commune de Paris, Engels déclara que « la classe ouvrière allemande se trouve désormais à l’avant-garde de la lutte du prolétariat ». Engels dit encore des ouvriers allemands qu’« on ne saurait prédire combien de temps les événements leur laisseront ce poste d’honneur ». 

« Mais, avant tout, il s’agit de maintenir le véritable esprit international qui n’admet aucun chauvinisme patriotique et qui salue avec joie tout nouveau progrès du mouvement prolétarien, de quelque nation qu’il provienne »1.

Au début du XXe siècle, la classe ouvrière russe, aux avant-postes du mouvement prolétarien international, remporta une première victoire dans l’histoire de la révolution prolétarienne.

Lénine dit en 1919 : « Pour un laps de temps de courte durée, cela va de soi, l’hégémonie dans l’Internationale prolétarienne révolutionnaire est passée aux Russes, comme, à diverses époques du XIXe siècle, elle a appartenu aux Anglais, puis aux Français, enfin aux Allemands »2.

L’« avant-garde » dont parlait Engels, ou l’« hégémonie » dont parlait Lénine, n’implique nullement que le parti à l’avant-garde du mouvement ouvrier international puisse donner des ordres aux autres parti frères, ni que les autres partis frères doivent lui obéir. 

Lorsque le Parti social-démocrate allemand était à l’avant-garde du mouvement, Engels dit : « le Parti ouvrier allemand, n’a pas le droit de parler au nom du prolétariat européen, et encore moins d’avancer des choses fausses »3.  Lorsque le Parti bolchevik russe se trouvait aux avancées du mouvement, Lénine dit : « Il faut, en envisageant tous les stades de développement des autres pays, ne rien décréter de Moscou »4.

Même la position d’avant-garde dont parlaient Engels et Lénine ne dure pas toujours, elle se déplace en fonction des conditions changeantes.  Ce déplacement n’est pas déterminé par le souhait tout subjectif de quelque individu ou parti politique, mais par les conditions que crée l’histoire.  Si les conditions changent, d’autres partis peuvent se porter à l’avant-garde du mouvement.  Lorsqu’un parti, qui est l’avant-garde, prend la voie du révisionnisme, il perd inéluctablement sa position d’avant-garde, même s’il est le parti le plus grand et le plus influent. 

Ce fut le cas avec l’ancien Parti social-démocrate allemand.

Dans l’histoire du mouvement communiste international, il y eu l’Internationale communiste qui était la direction centralisée de tous les partis communistes. Elle a joué un grand rôle historique dans la création et le développement des partis communistes.  Mais lorsque les partis communistes eurent grandi et que la situation du mouvement communiste international fut devenue de plus en plus complexe, la direction centralisée de l’Internationale communiste cessa d’être nécessaire et possible.

En 1943, le Présidium du Comité exécutif de l’Internationale communiste souligna, dans une résolution proposant la dissolution de l’Internationale communiste : « Etant donné que la situation intérieure de chaque pays de même que la situation internationale sont devenues plus complexes, la solution des problèmes du mouvement ouvrier de chaque pays par l’intermédiaire d’un centre international se heurterait à des obstacles infranchissables ». Les faits ont montré que cette résolution répondait à la réalité, qu’elle était juste.

A l’heure actuelle, dans le mouvement communiste international, la question de savoir à qui revient le droit de diriger ne se pose tout simplement pas. Les partis frères sont indépendants, complètement égaux entre eux, en même temps qu’unis.  Ils doivent parvenir à l’unanimité de vue par voie de consultations pour ce qui est des problèmes d’intérêt commun et concerter leur action dans la lutte pour le but commun.  Ces normes régissant les rapports entre partis frères sont définies explicitement dans les Déclarations de 1957 et de 1960.

Les dirigeants du P.C.U.S. violent complètement les normes régissant les rapports entre partis frères, telles qu’elles sont définies dans les deux Déclarations, en se considérant comme les dirigeants du mouvement communiste international et en traitant les autres partis frères en subordonnés.

En raison de conditions historiques différentes, la situation dans laquelle se trouve chaque parti frère n’est pas entièrement la même.  Les partis qui ont fait triompher la révolution diffèrent de ceux qui n’ont pas encore remporté la victoire, et les partis qui l’ont remportée plus tôt diffèrent de ceux qui l’on remportée plus tard. 

Mais, cette distinction signifie uniquement que les partis victorieux, et en particulier les partis qui ont remporté plus tôt la victoire, ont de plus grandes obligations internationalistes à assumer dans le soutien aux autres partis frères, et ils n’ont nullement le droit de contrôler d’autres partis frères.

Le P.C.U.S. fut fondé par Lénine et Staline. Il fut le premier parti à faire triompher la révolution prolétarienne, à exercer la dictature du prolétariat et à s’engager dans l’édification du socialisme. Il est logique qu’il poursuive la tradition révolutionnaire de Lénine et de Staline, qu’il prenne sur lui une plus grande responsabilité dans le soutien aux autres partis et pays frères, et se tienne au premier rang du mouvement communiste international.

Compte tenu de ces conditions historiques, le P.C.C. a exprimé le sincère espoir de voir le P.C.U.S. assumer cette glorieuse mission historique.  Sa délégation à la conférence des partis frères de Moscou en 1957 a souligné que le camp socialiste devait avoir l’Union soviétique à sa tête, étant donné que les dirigeants du P.C.U.S., malgré certaines erreurs commises, finirent par accepter la Déclaration de Moscou qui fut élaborée en commun par les partis frères.  Notre proposition sur le camp socialiste ayant à sa tête l’Union soviétique fut portée dans la Déclaration.

Nous estimons que le fait d’être à la tête n’est nullement en contradiction avec le principe de l’égalité entre partis frères.  Cela n’a donné au P.C.U.S. aucun droit de disposer des autres partis frères, mais l’a seulement chargé d’une responsabilité et d’un devoir plus grands.

Néanmoins, les dirigeants du P.C.U.S. n’étaient pas satisfaits d’être « à la tête ».  Khrouchtchev s’en est plaint à plusieurs reprises.  Il disait : « Qu’est-ce que cette ‘ tête’ peut nous apporter sur le plan matériel ?  Ni lait ni beurre, ni pommes de terre ni légumes, ni appartements. 

Qu’est-ce qu’elle peut nous valoir sur le plan moral ?  Rien »5.  Et d’ajouter : « A quoi bon cette ‘tête ‘ ?  Qu’elle aille au diable ! »6.

Les dirigeants du P.C.U.S. disent qu’ils ne veulent pas être « à la tête », mais en fait, ils réclament le privilège de régenter tous les partis frères.  Leur exigence envers eux-mêmes n’est pas d’être à l’avant-garde du mouvement communiste international dans l’application de la ligne marxiste-léniniste et l’accomplissement de leur devoir internationaliste prolétarien, mais ils veulent voir tous les partis frères leur obéir à la baguette et les suivre dans la voie du révisionnisme et du scissionnisme.

Ayant emprunté cette voie, ils n’ont plus qualité pour être à la « tête » du mouvement communiste international. 

Si l’on utilise encore le mot « tête » à leur sujet, il ne peut s’agir que de la tête du révisionnisme et du scissionnisme.

La question qui se pose aujourd’hui à tous les communistes, à l’ensemble du mouvement communiste international, n’est pas de savoir qui doit diriger, mais de savoir si l’on doit s’en tenir au marxisme-léninisme et à l’internationalisme prolétarien ou se soumettre au révisionnisme et au scissionnisme des dirigeants du P.C.U.S. 

En nous accusant de vouloir « nous emparer de la direction », les dirigeants du P.C.U.S. s’emploient en fait à nous assujettir, nous et tous les autres partis frères à leur direction révisionniste et scissionniste.

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1 F. Engels : « Guerre des paysans en Allemagne », Introduction, Œuvres choisies de Marx et Engels (en deux volumes), tome I.
2 V. I. Lénine : « La IIIe Internationale et sa place dans l’histoire », Œuvres, tome 29.
3 Lettres choisies de Marx et d’Engels.
4 V. I. Lénine : « Rapport sur le Programme du Parti présenté au VIIIe Congrès du P.C.(b)R. », Œuvres, tome 29.
5 Discours de N.S. Khrouchtchev prononcé le 4 février 1960 au dîner offert en l’honneur des délégations des partis frères des pays socialistes.
6 Discours de N.S. Khrouchtchev prononcée le 24 juin 1960 à la Rencontre de Bucarest des représentants des partis frères de douze pays.

DES CALOMNIES « CONTRECARRER LA VOLONTE DE LA MAJORITE » ET « VIOLER LA DISCIPLINE INTERNATIONALE

Dans les attaques que les dirigeants du P.C.U.S. lancent depuis 1960 contre le P.C.C., l’accusation de « contrecarrer la volonté de la majorité » et de « violer la discipline internationale » revient le plus souvent.  Passons donc en revue notre controverse à ce sujet.

A la rencontre de Bucarest de juin 1960, les dirigeants du P.C.U.S. lancèrent une attaque surprise, en distribuant une lettre d’information attaquant le P.C.C. et ils racolèrent une majorité en vue de soumettre celui-ci.  Leur tentative échoua. 

Mais après cette rencontre, ils avancèrent l’argument selon lequel la minorité doit s’incliner devant la majorité pour ce qui est des rapports entre partis frères. Ils soulignèrent que les délégués de dizaines de partis étaient opposés aux points de vue du P.C.C. et exigèrent de celui-ci qu’il « respectât » les « vues et volonté unanimement exprimées » à la rencontre de Bucarest.

Le comité central du P.C.C. a réfuté ce faux argument dans sa réponse du 10 septembre 1960 à la lettre d’information du Comité central du P.C.U.S.  Il fit remarquer que : « la question de savoir qui a raison et qui a tort vis-à-vis des principes fondamentaux du marxisme-léninisme ne saurait être tranchée dans tous les cas à la majorité des voix.

La vérité reste toujours la vérité. L’erreur ne saurait, en aucune façon, être transformée en vérité, du fait d’une position temporairement majoritaire, pas plus que la vérité ne peut devenir erreur, du fait d’une position provisoirement minoritaire ».

Cependant, dans sa lettre du 5 novembre 1960, le comité central du P.C.U.S. a réitéré l’absurde assertion exigeant la soumission de ma minorité à la majorité dans le mouvement communiste international.  Citant un passage de l’article de Lénine : « Le groupe des 7 à la Douma », il accusa le P.C.C. de « ne pas respecter l’opinion de la majorité des partis frères » et de « s’opposer en fait à l’unité et à la cohésion du mouvement communiste international ».

A la conférence des partis frères tenue à Moscou en 1960, la délégation du P.C.C. réfuta cette assertion des dirigeants du P.C.U.S. d’une façon plus approfondie.  Elle déclara que dans les conditions concrètes de l’heure, où une direction centralisée comme celle de l’Internationale communiste n’existe pas et ne doit pas exister, il est tout à fait faux d’appliquer le principe exigeant la soumission de la minorité à la majorité dans les rapports entre partis frères. 

Au sein d’un parti, le principe de la soumission de la minorité à la majorité et des échelons inférieurs aux échelons supérieurs doit être observé.  Mais il ne peut s’appliquer aux relations entre partis frères.  Dans leurs rapports entre eux, les partis frères s’unissent chacun aux autres, chacun maintenant son indépendance. Là, il ne s’agit pas de soumission de la minorité à la majorité, et encore moins des échelons inférieurs aux échelons supérieurs. La seule voie à suivre dans le règlement des problèmes d’intérêt commun aux partis frères est de discuter pour parvenir à un accord unanime conformément au principe de la consultation.

La délégation du P.C.C. fit remarquer qu’en formulant dans sa lettre le principe exigeant la soumission de la minorité à la majorité, le Comité central du P.C.U.S. avait manifestement répudié le principe de la consultation.  Elle demanda : « De quels statuts super-parti s’autorise le Comité central du P.C.U.S. pour avancer un tel principe d’organisation ?  Quand et où les partis communistes et ouvriers des différents pays auraient-ils adopté de tels statuts super-parti ? »

Puis, la délégation du P.C.C. fit ressortir que le Comité central du P.C.U.S. en citant dans sa lettre un passage de l’article de Lénine : « Le groupe des 7 à la Douma », passage relatif à la situation au sein du Parti ouvrier social-démocrate de Russie, avait biffé intentionnellement le mot « russe » du texte original, pour essayer d’étendre au domaine des rapports entre partis frères le principe exigeant la soumission de la minorité à la majorité, qui est d’application au sein d’un parti.

La délégation du P.C.C. souligna ensuite : « Même à l’intérieur d’un parti, où il faut observer sur le plan de l’organisation le principe selon lequel la minorité se soumet à la majorité, on ne peut pas dire pourtant que le juste et le faux sur le problème de la connaissance idéologique puissent être toujours déterminés selon la majorité et la minorité. 

C’est précisément dans cet article intitulé « Le groupe des 7 à la Douma » que Lénine a critiqué sévèrement la bassesse des sept liquidateurs du groupe du parti à la Douma, qui profitaient de la majorité d’une voix pour exercer une pression sur les marxistes en minorité. Lénine a indiqué que quoique les sept liquidateurs fussent en majorité, ils ne pouvaient pas représenter la volonté unitaire, la résolution unitaire et la tactique unitaire de la majorité des ouvriers avancés et conscients de Russie qui s’étaient organisés dans l’esprit du marxisme, et que par conséquent tout leur bavardage concernant l’unité n’était autre chose qu’une hypocrisie totale. 

Lénine a dit que ‘7 éléments sans esprit de parti tentent de manger 6 marxistes et veulent qu’on appelle cela l’unité !’

Lénine a ajouté que c’étaient précisément les actes des six marxistes faisant partie du groupe du parti à la Douma, qui étaient « conformes à la volonté de la grande majorité du prolétariat » et que l’unité et la cohérence ne pourraient être maintenues que si les sept députés  ‘renonçaient à leur politique de pression’ ».

La délégation du P.C.C. dit encore que les paroles de Lénine montrent « que même dans une cellule d’un parti, la majorité n’est pas toujours juste, que la majorité doit au contraire parfois ‘renoncer à la politique de pression’ pour maintenir l’unité.  Et à plus forte raison entre partis frères. Les camarades du Comité central du P.C.U.S. se sont empressés de citer des paroles de Lénine sans même en avoir bien saisi le sens. De plus, ils ont omis exprès un mot important. Même ainsi, ils ne sont pas parvenus à leur but ».

Nous avons cité en détail quelques passages de l’intervention de la délégation du P.C.C. à la conférence des partis frères tenue à Moscou en 1960 en vue de montrer qu’il y a longtemps que nous avons démoli totalement l’argumentation absurde des dirigeants du P.C.U.S. qui nous accusent de « contrecarrer la volonté de la majorité ».  C’est précisément parce que le P.C.C. et les autres partis frères marxistes-léninistes se sont fermement opposés à cet argument fallacieux des dirigeants du P.C.U.S. que le principe de l’unanimité par voie de consultation entre partis frères a pu être inscrit dans la Déclaration de 1960.

Cependant, les dirigeants du P.C.U.S. ne cessent de proclamer que « la minorité doit se soumettre à la majorité ». Cela ne peut que montrer leur désir de nier l’indépendance et l’égalité entre partis frères, d’abolir le principe de l’unanimité par voie de consultations entre partis frères. 

Ils cherchent à contraindre certains partis frères à obéir à leur volonté sous le couvert d’une « majorité » et à profiter de la fausse prépondérance ainsi obtenue pour attaquer les partis frères marxistes-léninistes.  Ces actes des dirigeants du P.C.U.S. participent du sectarisme et du scissionnisme, et vont à l’encontre des Déclarations de 1957 et de 1960.

Aujourd’hui, si l’on parle de discipline internationale liant tous les partis communistes, il ne peut s’agir que du respect des principes régissant les rapports entre partis frères, tels que les deux Déclarations les ont définis. Nous avons cité un grand nombre de faits pour monter que ces principes qu’il faut respecter n’ont été violés par personne d’autre que les dirigeants du P.C.U.S.

Si ceux-ci s’obstinent à vouloir tracer une ligne entre »majorité » et « minorité », nous leur dirons franchement que nous ne reconnaissons pas leur majorité. La majorité dont vous vous targuez est une fausse majorité.  La vraie majorité n’est pas de votre côté. Les membres des partis frères qui s’en tiennent au marxisme-léninisme seraient-ils en minorité dans le mouvement communiste international ? 

Vous et vos partisans être sérieusement coupés des masses ; la grande masse des membres des partis et du peuple qui n’approuvent pas votre ligne erronée pourrait-elle donc être comptée dans votre « majorité » ?

La question fondamentale est de savoir qui est avec la grande masse des peuples, qui représente leurs intérêts fondamentaux et qui est l’expression de leur volonté révolutionnaire.

Parlant de la situation dans le Parti social-démocrate allemand, Lénine disait en 1916 : « Liebknecht et Rühle, cela ne fait que deux contre cent huit.  Mais ces deux représentent des millions d’individus, les masses exploitées, l’énorme majorité de la population, l’avenir de l’humanité, la révolution qui grandit et mûrit tous les jours.  Les cent huit ne représentent que l’esprit de servilité d’une petite coterie de laquais de la bourgeoisie au sein du prolétariat »1.

Aujourd’hui, plus de 90 pour cent de la population mondiale veut la révolution, y compris ceux qui n’ont pas encore pris, mais prendront finalement conscience. La vraie majorité, ce sont les partis révolutionnaires marxistes-léninistes et les marxistes-léninistes, qui représentent les intérêts fondamentaux des peuples, et non la poignée de révisionnistes qui les a trahis.

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1 V. I. Lénine : « Lettre ouverte à Boris Souvarine », Œuvres, tome 23.

DE L’ACCUSATION « SOUTENIR LES GROUPES ANTIPARTI DES PARTIS FRERES »

Dans la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S., les dirigeants du Parti soviétique nous ont calomniés en disant que « la direction du P.C.C. organise et soutient différents groupes antiparti de renégats qui se dressent contre les partis communistes aux U.S.A., au Brésil, en Italie, en Belgique, en Australie et en Inde.

Quels sont les faits ?

La vérité et que la scission qui s’est manifestée ces dernières années dans certains partis communistes est due, dans une grande mesure, à l’application forcée de la ligne révisionniste et scissionniste imposée par les dirigeants du P.C.U.S.

Les dirigeants de certains partis communistes ont détourné le mouvement révolutionnaire de leur pays de la bonne voie et porté préjudice à la cause révolutionnaire, soit qu’ils aient accepté la ligne révisionniste que leur ont imposée les dirigeants du P.C.U.S., soit que leur propre ligne révisionniste se soit vue encouragée par les dirigeants du P.C.U.S. 

Emboîtant le pas aux dirigeants du P.C.U.S. et faisant une publicité tapageuse pour ceux-ci dans la lutte entre les deux lignes au sein du mouvement communiste international, ils exercent une influence néfaste sur l’unité du mouvement.  D’où, inévitablement, un mécontentement général dans leurs partis, une résistance et une opposition de la part des marxistes-léninistes de ces partis.

Les disciples des dirigeants du P.C.U.S. transposent mécaniquement la politique scissionniste au sein de leur parti.  Violant le centralisme démocratique, ils interdisent dans le Parti toute discussion normale sur les divergences au sujet de la ligne du Parti et sur les questions majeures actuelles du mouvement communiste international. 

Ils usent en outre de moyens illicites pour frapper d’interdit, attaquer et même exclure les communistes qui s’en tiennent aux principes.  Résultat inévitable : au sein de ces partis, la lutte entre les deux lignes revêt une forme particulièrement acharnée.

Par essence, la lutte dans ces partis communistes est une question de choix à opérer entre ligne marxiste-léniniste et ligne révisionniste, une question d’édifier le parti communiste en une véritable avant-garde et un véritable parti révolutionnaire du prolétariat, ou d’en faire un serviteur de la bourgeoisie et une variante du parti social-démocrate.

Dans la lettre ouverte, les dirigeants du P.C.U.S. ont déformé la vérité sur la lutte dans les partis communistes des Etats-Unis, du Brésil, d’Italie, de Belgique, d’Australie et de l’Inde. Ils injurient, dans les termes les plus perfides, les marxistes-léninistes attaqués et frappés d’interdit par les groupes révisionnistes de leur parti.

Les dirigeants du P.C.U.S. peuvent-ils camoufler et altérer la vérité sur la lutte dans ces partis communistes en faisant passer pour blanc ce qui est noir ?  Cela est assurément impossible.

Voyons par exemple la lutte au sein du Parti communiste de Belgique.

Les divergences au sein de ce parti ne datent pas d’hier. Cette lutte a gagné en intensité, à mesure que l’ancien groupe dirigeant de ce parti, abandonnant le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien, s’enfonçait dans le bourbier du révisionnisme.

Durant la rébellion contre-révolutionnaire en Hongrie, la clique révisionniste du Parti communiste de Belgique est allée jusqu’à faire une déclaration condamnant l’Union soviétique d’avoir aidé le peuple travailleur hongrois à écraser la rébellion.

Cette clique révisionniste s’est prononcée contre la résistance armée du peuple congolais à la répression sanglante exercée par les colonialistes belges, et pour l’utilisation de l’O.N.U. par l’impérialisme américain en vue d’intervenir au Congo et d’y réprimer le mouvement d’indépendance nationale.  Elle s’est targuée, sans honte, d’avoir été la première à en appeler à l’O.N.U. et d’avoir réclamé « l’application rapide et intégrale des décisions de l’O.N.U.»1.

Elle a vanté le programme révisionniste de la clique Tito, disant qu’il « contient indubitablement des idées qui enrichissent le marxisme-léninisme »2.

Elle a dénigré la Déclaration de 1960, prétendant qu’elle était confuse, que « toutes les vingt lignes, il y a une phrase qui contredit la ligne générale de la Déclaration »3.

Durant la grande grève ouvrière belge de fin 1960 et début 1961, cette clique révisionniste a cherché à paralyser la combativité des ouvriers en qualifiant la résistance des ouvriers à la répression exercée par les forces policières et la gendarmerie d’« actes légers et irresponsables »4.

Face à ces actes de trahison des intérêts de la classe ouvrière belge et du prolétariat international, il est tout naturel que les marxistes-léninistes belges ayant à leur tête le camarade Jacques Grippa aient combattu sérieusement cette clique révisionniste. Ils ont démasqué et critiqué ses erreurs, ils ont résisté et se sont opposés résolument à sa ligne révisionniste.

Il est donc clair que la lutte à l’intérieur du Parti communiste de Belgique se livre entre la ligne marxiste-léniniste et la ligne révisionniste.

Mais quelle attitude la clique révisionniste a-t-elle adoptée envers cette lutte intérieure ?  Appliquant une politique sectaire et scissionniste, elle a usé de moyens illicites pour attaquer et frapper d’interdit les communistes fidèles aux principes marxistes-léninistes.  Au XIVe Congrès du Parti communiste de Belgique, elle a refusé d’entendre Jacques Grippa et ses camarades et, au mépris de l’opposition de la grande masse des membres du Parti, elle a prononcé illégitimement leur exclusion du Parti.

C’est dans ces circonstances que les marxistes-léninistes belges ayant à leur tête le camarade Jacques Grippa ont maintenu la ligne révolutionnaire, combattu résolument la ligne révisionniste et scissionniste de la clique dirigeante et lutté pour la reconstitution du Parti communiste de Belgique. Leur action n‘est-elle pas absolument juste et irréprochable ?

En soutenant et en encourageant ouvertement la clique révisionniste du Parti communiste de Belgique à attaquer et à frapper d’interdit les marxistes-léninistes belges, les dirigeants du P.C.U.S. se sont tout simplement affichés comme les artisans de la scission des partis frères.

Et au sein du Parti communiste indien, la situation est plus grave encore.

Dans « Le miroir des révisionnistes », publié le 9 mars 1963 par la Rédaction du Renmin Ribao, nous avons indiqué, avec un grand nombre de faits à l’appui que la clique des renégats ayant Dange pour chef de file, a trahi le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien, la cause révolutionnaire du prolétariat et du peuple indiens et emprunté la voie du chauvinisme et du capitulationnisme de classe. 

Cette clique a usurpé la direction du Parti communiste indien et, conformément à la volonté de la grande bourgeoisie et des gros propriétaires fonciers de l’Inde, elle a transformé le Parti communiste indien en un laquais du gouvernement Nehru qui est le représentant de leurs intérêts.

Et que s’est-il produit depuis lors au sein du Parti communiste indien ?

Le monde entier peut constater maintenant que la clique Dange continue dans la voie de la trahison. 

Elle continue à prêcher la collaboration de classe, la « réalisation » du « socialisme » indien au travers du gouvernement Nehru.  Elle a vivement appuyé le colossal budget d’expansion des armements et de préparatifs de guerre du gouvernement Nehru et ses mesures visant à gruger le peuple. En août 1963, elle sabota la grande grève de Bombay, d’un million d’hommes, dirigée contre la politique d’actions du gouvernement Nehru.

  Elle fit obstacle à Calcutta à l’organisation d’une manifestation de masse demandant la mise en liberté des communistes incarcérés, manifestation à laquelle participèrent cent mille hommes.  Elle poursuit de frénétiques activités antichinoises et appuie la politique expansionniste du gouvernement Nehru.  Elle suit la politique de ce gouvernement, la mise sous l’égide de l’impérialisme américain.

Dange et consorts se sont heurtés à l’opposition et à la résistance grandissante de la masse des membres du Parti communiste indien au fur et à mesure qu’ils se sont révélés des renégats.  Et de plus en plus nombreux sont les communistes indiens qui discernent clairement que Dange et consorts sont un fléau pour le Parti communiste et le peuple indiens.  Ils combattent pour rétablir la glorieuse tradition révolutionnaire du Parti communiste indien. Ils sont les authentiques représentants et l’espoir du prolétariat et du peuple indiens.

Les dirigeants du P.C.U.S. ont mené grand bruit autour du soutien du P.C.C. aux « renégats » et aux « traitres » ; cependant ce sont eux-mêmes qui soutiennent les renégats et les traîtres à cent pour cent, tels Dange et consorts, et personne d’autre.

Les dirigeants du P.C.U.S. ont insulté les communistes de nombreux pays qui osent combattre le révisionnisme et le scissionnisme, les qualifiant de « renégats », « traîtres » et « éléments antiparti ». Mais, qu’ont-ils donc fait, ces communistes ? Rien, sinon s’en tenir au marxisme-léninisme et insister pour avoir un parti révolutionnaire et une ligne révolutionnaire. Les dirigeants du P.C.U.S. croient-ils vraiment que leurs insultes peuvent faire fléchir ces marxistes-léninistes, les amener à abandonner leur combat pour le maintien de la juste ligne et contre la ligne erronée, à s’abstenir de le mener jusqu’au bout ?  Leurs beaux desseins ne se réaliseront jamais.

Depuis toujours, les vrais révolutionnaires, les vrais combattants révolutionnaires prolétariens, les vrais marxistes-léninistes, partisans du matérialisme militant, sont sans peur et ne craignent pas les insultes des réactionnaires et des révisionnistes.  Car ils savent que l’avenir n’est pas avec les réactionnaires et les révisionnistes, en apparence des géants qui en imposent, mais avec les « gens de peu » comme eux.  Tous les grands hommes furent des « gens de peu » au départ. 

Ceux qui semblent tout d’abord insignifiants finiront par l’emporter, s’ils ont la vérité pour eux et bénéficient du soutien des masses.  Ce fut le cas avec Lénine et la IIIe Internationale.  Alors que les manitous et les grands groupements sont voués au déclin, deviennent insignifiants et nauséabonds, lorsque la vérité n’est plus avec eux et que l’appui des masses leur échappe. Ce fut le cas avec Bernstein, Kautsky et la IIe Internationale.  Dans des conditions données, les choses se transforment invariablement en leur contraire.

Les communistes sont les artisans de la révolution.  S’ils refusent de la faire, ils cessent d’être des marxistes-léninistes et deviennent des révisionnistes ou autre chose.  En tant que marxistes-léninistes, ils ont pour devoir sacré de rester sur leurs positions révolutionnaires et de combattre le révisionnisme.  De même, les partis marxistes-léninistes se doivent de soutenir fermement les révolutionnaires, de soutenir les communistes qui combattent le révisionnisme.

Le P.C.C. n’a jamais caché sa position. Nous soutenons les camarades révolutionnaires du monde entier qui s’en tiennent au marxisme-léninisme.  Dans le mouvement communiste international, nous maintenons même encore des contacts avec les révisionnistes ; alors pourquoi ne pourrions-nous en faire autant avec les marxistes-léninistes ? Les dirigeants du P.C.U.S. ont qualifié notre soutien aux marxistes-léninistes d’autres pays d’actes scissionnistes.  A notre avis, il s’agit simplement là d’une obligation internationaliste prolétarienne que nous nous devons de remplir.

Ne craignant pas la tyrannie ni les difficultés, maintenant la vérité et osant passer au combat, les marxistes-léninistes de tous les pays ont fait preuve du grand esprit révolutionnaire des combattants communistes. 

Tels sont les héroïques combattants, les communistes belges représentés par Jacques Grippa et d’autres camarades, les communistes brésiliens représentés par Joâo Amazonas, Mauricio Grabois et d’autres camarades, les communistes australiens représentés par E.F. Hill et d’autres camarades, les communistes ceylanais représenté par Premalal Kumarasiri, N. Sanmugathasan et d’autres camarades, ainsi que les marxistes-léninistes qui sont à l’intérieur ou en dehors des partis communistes de l’Inde, d’Italie, de France, des Etats-Unis et d’autres pays. 

Ils ont fait d’importantes contributions à la cause commune du prolétariat mondial en s’en tenant à la théorie révolutionnaire du marxisme-léninisme, en œuvrant inlassablement pour bâtir des partis révolutionnaires, avant-garde du prolétariat, armés des principes marxistes-léninistes, et en persévérant dans la ligne révolutionnaire qui répond aux intérêts fondamentaux du prolétariat et des autres travailleurs de leurs pays. Il est tout à fait naturel qu’ils aient gagné le respect, la sympathie et le soutien de tous ceux qui luttent pour le triomphe du communisme à travers le monde.

Bref, dans n’importe quel pays ou région du monde, où il y a oppression, il y a résistance ; où il y a des révisionnistes, il y a des marxistes-léninistes pour les combattre : et là où, à l’égard des marxistes-léninistes, il est recouru à l’exclusion du Parti et autres méthodes scissionnistes, d’éminents marxistes-léninistes et de puissants partis révolutionnaires surgissent.  Des changements allant à l’encontre des vœux des révisionnistes modernes sont en cours.  Ces derniers engendrent leurs propres contraires qui finiront par les enterrer.  C’est une loi objective, inexorable.

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1 Interview d’E. Burnelle à l’Humanité à propos de la question du Congo : « Les travailleurs belges veulent l’application rapide et intégrale des décisions de l’O.N.U., Le Drapeau Rouge, 26 juillet 1960.
2 « Le Parti communiste de Belgique et le Congrès de la Ligue des Communistes de Yougoslavie », Le Drapeau Rouge, 22 avril 1958.
3 J. Blume, au Congrès fédéral de Bruxelles du 3 décembre 1961, cité par Jacques Grippa dans « Pour l’unité marxiste-léniniste du Parti et pour l’unité marxiste-léniniste du mouvement communiste international », Le Drapeau Rouge, 22 février 1962.
4 J. Blume : « Pour une victoire totale et rapide : deux propositions communistes », Le Drapeau Rouge, 29 décembre 1960.

LE DEBAT PUBLIC EN COURS

Marxisme-léninisme ou révisionnisme, internationalisme prolétarien ou chauvinisme de grande puissance, unité ou scission, tel est le fond du grand débat qui se poursuit actuellement au sein du mouvement communiste international.  Cette controverse qui touche aux principes fondamentaux, a surgi dès après le XXe Congrès du P.C.U.S., et, pendant une période assez longue, elle s’est poursuivie dans les entretiens entre partis frères, pour devenir publique il y a un peu plus de deux ans.

Chacun sait que ce débat public a été déclenché par les dirigeants du P.C.U.S. et ce sont eux qui s’obstinent à le poursuivre.

A leur XXIIe Congrès, en octobre 1961, ils attaquèrent publiquement le Parti du Travail d’Albanie.  Le camarade Chou En-laï, chef de la délégation du P.C.C., s’opposa, dans son allocution au Congrès, à la manière d’agir des dirigeants du P.C.U.S. et fit remarquer qu’il ne s’agissait pas là d’une attitude marxiste-léniniste sérieuse.  Que répondirent les dirigeants du P.S.C.US ? Ils prétendirent qu’ils avaient « vu juste »1 en ouvrant le débat public, que c’était « l’unique position de principe, juste et véritablement marxiste-léniniste»2.

Puis, en janvier 1962, le Parti des Travailleurs du Vietnam proposa que « fin soit mise aux attaques mutuelles entre les Partis à la radio et dans la presse », et le P.C.C., le Parti du Travail d’Albanie et d’autres partis frères soutinrent cette proposition.  Cependant, les dirigeants du P.C.U.S. refusèrent en fait de prendre un engagement définitif quant à l’arrêt de la polémique ouverte. 

Et loin de cesser leurs attaques publiques contre le Parti du Travail d’Albanie, ils organisèrent l’attaque ouverte contre le P.C.C. à cinq congrès de partis frères d’Europe, fin 1962 et début 1963, provoquant ainsi une polémique ouverte d’une ampleur bien plus grande.  C’est ce qui nous obligea à répliquer publiquement aux attaquants.

Alors que nous n’avions pas encore répondu à toutes les attaques des partis frères, le Comité central du P.C.C. déclara en mars 1963, dans sa lettre-réponse au Comité central du P.C.U.S., que dans le but de créer une atmosphère favorable aux entretiens prévus entre les Partis chinois et soviétique, il cesserait provisoirement, à parti du 9 mars 1963, de répondre publiquement par la voie de la presse, tout en se réservant le droit de le faire.  Cependant, à la veille des entretiens entre les deux Partis, les dirigeants du P.C.U.S. en vinrent à attaquer publiquement et nommément le P.C.C., par la publication de déclarations et l’adoption de résolutions.

Le 14 juillet, alors que se déroulaient à Moscou les entretiens entre les délégations des Partis chinois et soviétique, le Comité central du P.C.U.S. fit paraître une lettre ouverte aux organisations du Parti et à tous les communistes de l’Union soviétique, lettre qui, par la déformation des faits, la confusion du vrai et du faux, le recours à la démagogie et aux insultes de toutes sortes, s’en prenait outrageusement au P.C.C. et au camarade Mao Tsé-toung.  Les dirigeants du P.C.U.S. relançaient ainsi le débat public et lui donnaient une envergure sans précédent.

A partir du 15 juillet 1963, les dirigeants du P.C.U.S. se mirent à calomnier et à attaquer la Chine comme s’il s’agissait de leur ennemi n° 1, par tous les moyens à leur disposition, depuis les déclarations gouvernementales jusqu’aux articles de presse, en passant par des discours de dirigeants et des meetings ; ils mirent toute leur machine de propagande en action, presse nationale et presse locale, stations de radio et de télévision. 

Du 15 juillet à fin octobre, les vingt-six journaux et périodiques à circulation nationale de l’Union soviétique publièrent en tout 1.119 articles de leurs rédactions, éditoriaux, commentaires, articles signés, lettres de lecteurs, caricatures, etc. attaquant nommément le P.C.C. et ses dirigeants, les camarades Mao-Tés-toung, Liou Chao-chi, Chou En-laï et d’autres. 

Quant à la presse locale soviétique, selon des chiffres incomplets portant sur les quinze organes des républiques fédérées, elle publia 728 articles, etc. attaquant la Chine pendant la même période.

Nous avons publié tous les matériaux d’une certaine importance de la propagande antichinoise, et notamment, à deux reprises et dans son intégrité, la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. qui a en outre été radiodiffusée dans plus d’une dizaine de langues étrangères au cours de nos émissions destinées à l’étranger, afin de porter le point de vue des dirigeants du P.C.U.S. à la connaissance de ceux qui s’intéressent au début public. 

Nous n’avons pas publié tous les articles antichinois de l’Union soviétique, tout simplement parce qu’ils sont tellement nombreux et dans la plupart des cas se copient l’un l’autre, et parce que notre presse dispose d’une place limitée.  Nos maisons d’édition ont rassemblé tous ces articles et les sortiront au fur et à mesure sous forme de livres.

Le côté soviétique a déjà publié contre la Chine près de deux mille articles et autres. Selon le principe de l’égalité entre partis frères, le côté chinois est en droit de donner un nombre de réponses approprié.

Etant donné que la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. touche à un assez grand nombre de questions, à une série de principes fondamentaux du marxisme-léninisme et à de nombreux événements importants survenus ces sept ou huit dernières années dans le mouvement communiste international, les rédactions du Renmin Ribao et du Honqi ont commencé à publier, suite à une étude sérieuse, une série de commentaires, à partir du 6 septembre 1963.  Nous n’avons publié à ce jour, compte tenu du présent article, que sept commentaires sur la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S.

Nous n’avons pas fini de la commenter, et nous n’avons pas encore répondu au grand nombre d’articles antichinois de la presse nationale et locale de l’Union soviétique.

Répondant à des journalistes le 25 octobre 1963, Khrouchtchev préconisa la fin du débat public.  Cependant, la presse soviétique n’en poursuivit pas moins ses attaques contre la Chine.

Tout récemment, les dirigeants du P.C.U.S. ont proposé une nouvelle fois de mettre fin au débat public et déclaré qu’il « a porté un grave préjudice au mouvement communiste ».  Nous demandons aux dirigeants du P.C.U.S. : vous avez pourtant affirmé que le débat public était « dans l’intérêt de l’ensemble du mouvement communiste international », et qu’il répondait à la « seule position de principe, juste et véritablement marxiste-léniniste ».  Vous dites tantôt ceci, tantôt cela, que manigancez-vous en définitive ?

Nous disons encore aux dirigeants du P.C.U.S. : nous demander de renoncer à répondre alors que nous n’avons même pas publié dix articles en réponse à vos deux mille articles et autre matériaux antichinois ni même fini de répondre à la lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S., cela correspond-il au principe d’égalité entre partis frères ? 

Vous qui avez tant parlé et si longtemps, vous vous impatientez, vous vous sentez déjà à bout et refusez de nous écouter, alors que nous commençons seulement de parler ; cela correspondrait-il aux principes de la discussion démocratique ?

Nous demandons encore aux dirigeants du P.C.U.S. : dans la Déclaration du Gouvernement soviétique du 21 septembre 1963, vous avez dit que si les Chinois poursuivent le débat, « ils doivent se rendre bien compte que dans cette voie, ils se heurteront à la riposte la plus résolue de la part du P.C.U.S. et du peuple soviétique tout entier ». 

Cette hâblerie des dirigeants du P.C.U.S., est-elle autre chose qu’intimidation et menace flagrantes ?  Croyez-vous vraiment qu’il vous suffit de donner des ordres pour qu’on vous obéisse docilement, et de crier, pour que l’on tremble ?  A vrai dire, depuis le 21 septembre, nous attendons avec curiosité de voir en quoi consisterait « la riposte la plus résolue ».

Camarades et amis, vous vous trompez sur toute la ligne.  Puisque le débat public est engagé, il faut le mener selon les règles. Si vous estimez avoir assez parlé, laissez donc votre interlocuteur vous répondre. Si vous estimez avoir encore beaucoup à dire, alors dites-le, s’il vous plaît.  Mais lorsque vous l’aurez fait, laissez votre interlocuteur dire ce qu’il a à dire. 

En un mot, à chacun sa chance.  N’avez-vous pas affirmé que les partis frères sont égaux entre eux ?  Dans ces conditions, pourquoi pourriez-vous provoquer un débat public quand l’envie vous prend d’attaquer des partis frères, et pourquoi pourriez-vous priver les partis frères attaqués de leur droit de répondre publiquement quand l’envie vous prend de cesser le débat ?

Les dirigeants du P.C.U.S. ont sans aucun scrupule provoqué le débat public, ils l’ont élargi et se sont obstinés à le mener. Puis, ils se mettent maintenant à en demander la fin à grands cris. Qu’est-ce que cela cache ?

Les événements, semble-t-il, ont évolué contrairement à l’attente de ceux qui ont provoqué le débat public.  Les dirigeants du P.C.U.S. ont d’abord cru qu’il serait à leur avantage, mais il évolue dans un sens qui va à l’encontre de leurs désirs.

La vérité n’est pas de leur côté, et c’est pour cela que dans leurs attaques, ils ne peuvent compter que sur le mensonge, la calomnie, la déformation des faits et la confusion du vrai et du faux.  Mais quand la discussion se développe, qu’il s’agit d’avancer des faits et de raisonner, ils sentent la terre se dérober sous leurs pas et ils prennent peur.

Lénine a dit que, pour les révisionnistes, « il n’est rien de plus désagréable, de plus indésirable, de plus inacceptable que de porter au grand jour les principaux points de désaccord concernant la théorie, le programme, la tactique et l’organisation »3.

C’est exactement la situation dans laquelle se trouvent actuellement les dirigeants du P.C.U.S.

La position du P.C.C. à l’égard du débat public est connue de tous.  Dès le début, nous avons estimé que les divergences entre partis frères doivent être réglées par voie de consultations intérieures. Le débat public n’a été ni provoqué ni voulu par nous.

Mais puisqu’il est ouvert, et que les dirigeants du P.C.U.S. ont déclaré que le mener, c’est « agir selon le style de Lénine »4, il doit donc se dérouler sur la base de la discussion en toute démocratie, par des apports de faits et une argumentation sensée, jusqu’à ce que toute la vérité soit établie au grand jour.

Ce qui est le plus important encore, c’est que les dirigeants du P.C.U.S. ayant trahi ouvertement le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien, et déchiré publiquement les Déclarations de 1957 et de 1960, ils ne peuvent s’attendre à ce que nous nous abstenions de défendre le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien, les principes révolutionnaires des deux Déclarations. 

Puisque le débat concerne les questions de principe du mouvement communiste international, celles-ci doivent donc être complètement éclaircies.  C’est là aussi une attitude marxiste-léniniste sérieuse.

Le fond du problème tient dans ce que les divergences actuelles au sein du mouvement communiste international sont celles existant entre marxisme-léninisme et révisionnisme, entre internationalisme prolétarien et chauvinisme de grande puissance. 

Mettre fin au débat public ne peut apporter de solution radicale à des divergences de principe d’une telle importance.  Au contraire, c’est seulement par lui, par la production des faits, par le raisonnement, qu’il sera possible de clarifier les choses, de distinguer entre le vrai et le faux, de sauvegarder et de renforcer l’unité du mouvement communiste international sur la base du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien.

Le marxisme-léninisme est une science, et la science ne craint pas le débat, seul le craint ce qui n’est pas de la science. Le grand débat qui se déroule actuellement au sein du mouvement communiste international incite les communistes, les révolutionnaires, les masses révolutionnaires de tous les pays à réfléchir aux problèmes, à méditer sérieusement les questions de la révolution dans leur propre pays et de la révolution mondiale, conformément aux principes fondamentaux du marxisme-léninisme. 

Par ce grand débat, les gens seront mieux à même de distinguer entre le vrai et le faux, entre véritable marxisme-léninisme et faux marxisme-léninisme.  Par ce grand débat, les éléments révolutionnaires du monde entier seront mobilisés, tous les marxistes-léninistes se tremperont idéologiquement et politiquement, et pourront mieux encore unir le marxisme-léninisme à la pratique concrète de leur propre pays.  Le marxisme-léninisme en sera certainement enrichi, développé et sera porté à de nouveaux sommets.

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1 Discours de clôture de N.S. Khrouchtchev prononcé en octobre 1961 au XXIIe Congrès du P.C.U.S.
2 « Le Drapeau de notre époque », par la Rédaction de la Pravda, 21 février 1962.
3 V. I. Lénine : « Encore un mot sur le Bureau socialiste international et les liquidateurs », Œuvres, tome 20.
4 « Congrès historique du Parti léniniste », éditorial de la Pravda, 4 novembre 1961.

LA VOIE DE LA SAUVEGARDE ET DU RENFORCEMENT DE L’UNITE

Le révisionnisme et le chauvinisme de grande puissance des dirigeants du P.C.U.S. constituent une menace d’une gravité sans précédent pour l’unité du camp socialiste et l’unité du mouvement communiste international.  En adoptant une position révisionniste et chauvine de grande puissance, les dirigeants du P.C.U.S. se prononcent en fait pour la scission. 

Quelle que soit la volubilité avec laquelle ils parlent d’« unité », et leur façon de traiter les autres de « scissionnistes » et de « sectaires », aussi longtemps qu’ils restent sur pareille position, ils travaillent en fait à une unité factice et à une scission réelle.

Le P.C.C., de même que tous les autres partis marxistes-léninistes et tous les marxistes-léninistes s’en tiennent au marxisme-léninisme et à l’internationalisme prolétarien.  Cette position est la seule juste qui permette de sauvegarder et de renforcer la véritable unité du camp socialiste et du mouvement communiste international.

Le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien sont à la base de l’unité du camp socialiste et du mouvement communiste international.  C’est seulement sur cette base que l’unité des partis frères et pays frères peut être bâtie.  Sans cette base, impossible de parler d’unité.  Lutter pour le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien revient à lutter pour l’unité du mouvement communiste international.  Persévérer dans les principes et s’en tenir à l‘unité sont choses inséparables.

Si les dirigeants du P.C.U.S. veulent vraiment l’unité et non pas seulement en apparence, ils doivent s’en tenir fidèlement aux principes fondamentaux du marxisme-léninisme, à la théorie marxiste-léniniste sur les classes et la lutte des classes, sur l’Etat et la révolution, et en particulier sur la révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat.  Ils ne peuvent en aucun cas substituer la collaboration de classe ou la capitulation de classe à la lutte de classe, le réformisme social ou le pacifisme social à la révolution prolétarienne, ni abolir la dictature du prolétariat, sous quelque prétexte que ce soit.

Si les dirigeants du P.C.U.S. veulent vraiment l’unité et non pas seulement en apparence, ils doivent observer strictement les principes révolutionnaires des Déclarations de 1957 et de 1960. Il est absolument inadmissible qu’ils substituent le programme de leur propre Parti au programme adopté d’un commun accord par tous les partis frères.

Si les dirigeants du P.C.U.S. veulent vraiment l’unité et non pas seulement en apparence, ils doivent tracer une nette ligne de démarcation entre amis et ennemis, ils doivent s’unir à tous les pays socialistes, à tous les partis frères marxistes-léninistes, à tous les prolétaires, à tous les peuples et nations opprimés du monde et à tous les pays et tous les hommes attachés à la paix, pour s’opposer à l’impérialisme américain, principal ennemi des peuples du monde, et à ses laquais.

  Ils ne doivent en aucun cas confondre l’ami et l’ennemi, prendre l’ennemi pour l’ami et l’ami pour l’ennemi, ni s’allier à l’impérialisme américain, aux réactionnaires des différents pays et à la clique du renégat Tito, pour s’opposer aux pays frères, aux partis frères et aux révolutionnaires de partout, dans le vain espoir de dominer le monde grâce à une collaboration américano-soviétique.

Si les dirigeants du P.C.U.S. veulent réellement l’unité et non pas seulement en apparence, ils doivent être fidèles à l’internationalisme prolétarien et s’en tenir strictement aux principes régissant les rapports entre partis et pays frères, tels qu’ils sont définis dans les deux Déclarations. Ils ne doivent pas remplacer ces principes par le chauvinisme de grande puissance et l’égoïsme national.  C’est-à-dire qu’ils doivent :

respecter le principe de soutien, et ne jamais inciter certains partis frères à attaquer d’autres partis frères, ni se livrer à des activités sectaires et scissionnistes ;

respecter le principe de soutien et d’aide mutuels, et ne jamais tenter de contrôler les autres sous le couvert de l’aide ni, sous prétexte de « division internationale du travail », porter atteinte à la souveraineté et aux intérêts des pays frères et s’opposer à l’édification du socialisme entrepris par ces pays en comptant sur leurs propres efforts ;

respecter le principe d’indépendance et d’égalité, et ne jamais se situer au-dessus des autres partis frères ni imposer aux autres partis le programme, la ligne et les résolutions de leur propre Parti.  Ne jamais s’ingérer dans les affaires intérieures des autres partis frères ni entreprendre d’activités subversives sous prétexte de « lutte contre le culte de la personnalité ».  Ne jamais traiter les partis frères comme des annexes, ni les pays frères comme de pays dépendants ;

respecter le principe de l’unanimité par voie de consultation et ne jamais imposer la ligne erronée de leur propre Parti sous couvert d’une soi-disant majorité, ni utiliser le congrès de leur Parti et d’autres partis frères pour attaquer publiquement et nommément d’autre partis frères, par l’adoption de résolutions, de déclarations, des discours des dirigeants, etc., ni aller jusqu’à étendre les divergences idéologiques entre partis frères au domaine des rapports entre Etats.

Bref, si les dirigeants du P.C.U.S. veulent vraiment l’unité du camp socialiste et du mouvement communiste international, ils doivent renoncer complètement à leur ligne révisionniste, chauvine de grande puissance et scissionniste. 

C’est seulement en étant fidèle, en actes et non seulement en paroles, au marxisme-léninisme et à l’internationalisme prolétarien, en combattant le révisionnisme moderne, le dogmatisme moderne, le chauvinisme de grande puissance et les autres formes du nationalisme bourgeois, le sectarisme et le scissionnisme, que l’on pourra préserver et renforcer l’unité du camp socialiste et du mouvement communiste international. C’est là la seule voie qui permette de la sauvegarder et de la renforcer.

La situation mondiale actuelle est excellente dans son ensemble. Le mouvement communiste international a remporté de brillantes victoires et modifié radicalement le rapport des forces de classe sur le plan international.  Il est en butte aujourd’hui aux assauts du courant adverse que sont le révisionnisme et le scissionnisme ; ce phénomène est en concordance avec la loi du développement historique. Il en est résulté des difficultés temporaires pour le mouvement communiste international et certains partis frères, mais en se montrant tels qu’ils sont, les révisionnistes ont suscité une lutte entre marxisme-léninisme et révisionnisme, et c’est là un fait positif.

Nul doute que le marxisme-léninisme continuera à faire preuve de son ardeur juvénile et s’épanouira dans le monde entier, que le mouvement communiste international sera plus fort, plus uni encore sur la base du marxisme-léninisme. La cause du prolétariat international et la révolution des peuples du monde remporteront à coup sûr des victoires plus brillantes encore.  Le révisionnisme moderne est voué à une faillite certaine.

Nous voudrions conseiller aux dirigeants du P.C.U.S. d’envisager les choses calmement : que gagnerez-vous en vous cramponnant au révisionnisme et au scissionnisme ? 

Nous tenons à en appeler sincèrement, et une fois de plus, aux dirigeants du P.U.C.S. pour qu’ils reviennent au marxisme-léninisme et à l’internationalisme prolétarien, aux principes révolutionnaires des Déclarations de 1957 et de 1960 et aux principes régissant les rapports entre partis et pays frères tels qu’ils sont définis dans les deux Déclarations, afin d’éliminer les divergences, de renforcer l’unité du mouvement communiste international, l’unité du camp socialiste et l’unité entre la Chine et l’Union soviétique sur la base des principes.

Malgré les graves divergences existant entre les dirigeants du P.C.U.S. et nous, nous avons toujours pleine confiance dans la grande masse des membres du P.C.U.S. et dans le peuple de l’Union soviétique qui ont grandi dans l’enseignement de Lénine et de Staline. Les communistes et le peuple chinois poursuivront, comme toujours, leurs efforts pour sauvegarder l’unité entre la Chine et l’Union soviétique, pour consolider et développer la profonde amitié qui lie les peuples chinois et soviétique.

Communistes de tous les pays, unissons-nous sur la base du marxisme-léninisme !