27 oct 2010

Questions posées par Milky Way Social Revolution à Contre-Informations

Submitted by Anonyme (non vérifié)

MWSR : Quelle est la conception prolétarienne de l’univers ?

C-I : C’est une question très importante ; fondamentalement, nous voyons cela comme la clef de notre idéologie, notre science, exactement comme l’ont fait Lénine, Staline et Mao.

Lorsque les gens pensent au marxisme et qu’ils ne le connaissent pas vraiment, ils pensent que cela ne consiste qu’en les conceptions de Karl Marx. En cela, ils oublient les travaux de son ami Friedrich Engels, et en particulier sa compréhension de la dialectique de la nature.

Lénine et Staline étaient tout à fait conscients de l’aspect central de cet enseignement, comme l’était bien sûr Mao Zedong. Gonzalo du Parti Communiste du Pérou (PCP) était également conscient de cela. Le programme du PCP explique de cette manière juste notre conception scientifique du monde :

« La contradiction en tant que seule loi fondamentale de l’incessante transformation de la matière éternelle. »

C’est la conception prolétarienne du monde. La matière est éternelle, et la matière va avec le mouvement. La transformation est ainsi incessante, et ainsi, le communisme est inévitable. Les partis réellement révolutionnaires soutiennent cette compréhension par la classe ouvrière de la matière et de son mouvement.

MWSR : Cela a-t-il un sens aujourd’hui pour les prolétaires de penser à une « vie intelligente » au-delà de notre planète ?

C-I : Eh bien, à cette question on peut facilement répondre, comme Marx nous a enseigné que l’humanité ne se pose que les questions auxquelles elle peut avoir des réponses.

Il est logique, alors que le communisme est la question principale sur notre planète, que se pose d’elle-même la question d’une « vie intelligente » sur les autres planètes, tel un miroir. Parce que le communisme signifie que l’humanité devient intelligente dans tous les domaines et à tous les niveaux.

Que voulons-nous dire par là ? Que le communisme exige de l’humanité un rapport totalement nouveau aux autres êtres vivants sur Terre. C’est la conséquence logique de considérer la Terre comme une biosphère, terme utilisé pour la première fois en 1926 par le grand penseur soviétique Vernadsky.

Vernadsky est le véritable fondateur de l’écologie. Il a compris que notre planète est la conséquence d’un long processus de transformation de la matière, et a ainsi pavé la voie à la géochimie et la biogéochimie.

En considérant la Terre non pas comme une « grosse pierre » mais comme une biosphère, alors nous comprenons que la vie est le produit de la matière en mouvement dialectique. A partir de là, nous commençons à être une véritable « vie intelligente. »

Être une « vie intelligente » nous donne le devoir de protéger la biosphère, avec tous ses êtres vivants, et également la nature elle-même, reconnaissant que la culture humaine est le produit dialectique de la nature, de la matière.

Comme conséquence de cela, il est totalement pertinent de considérer que, dans l’univers, le même ou similaire processus de transformation chimique a amené la vie à se développer elle-même, donnant naissance à « la vie intelligente. »

MWSR : Le communisme est-il universel ?

C-I : Oui. Le communisme est universel, parce que la contradiction est la loi de la matière. Où que ce soit dans l’univers, la matière se transforme suivant cette loi.

Bien entendu, la matière peut être différente sur le plan chimique quantitatif dans certaines parties de l’univers, et ainsi le processus dialectique de transformation amènera des résultats différents d’une certaine manière par rapport à sur notre planète.

Mais la tendance ne peut qu’être la même. En fait, dans le mot « universel » nous avons le mot « univers » et nous devons comprendre de manière matérialiste la phrase de Hegel qui dit « Tout ce qui est réel est rationnel, tout ce qui est rationnel est réel. »

L’évolution de la matière est logique, elle suit la loi de la contradiction, et ainsi elle tend vers le communisme… Dans tout l’univers.

C’est pourquoi, nous pensons qu’il doit y avoir une étude et une évaluation des derniers développements de la science, particulièrement de la « théorie des cordes » qui affirme qu’il y a un « multivers » c’est-à-dire de multiples univers. Être matérialiste, c’est comprendre le mouvement dialectique de la manière la plus scientifique qui soit.

Et ici, nous voulons souligner que notre conception a de grands précurseurs, qui ne pouvaient pas comprendre complètement la matière (et sa nature) en raison des conditions de leur époque. Nous pensons à Anaxagore et Héraclite, mais aussi à Epicure, Lucrèce et Spinoza.

Leurs conceptions n’étaient pas prolétariennes, et ainsi pas complètement matérialistes. Mais elles sont de grande valeur dans l’histoire de l’humanité et dans la compréhension du communisme et de sa nature universelle.

MWSR : Est-ce que le communisme est l’organisation sociale ultime ici sur notre planète et ailleurs dans l’univers ?

C-I : La réponse est oui, mais il y a besoin de l’expliquer, alors que nous pouvons peut-être déjà comprendre les deux aspects principaux du communisme.

Le premier aspect est qu’il n’y aura pas de contradiction entre le travail intellectuel et manuel, et pas de contradiction entre les villes et les campagnes. La vie sur la planète communiste sera pacifique, pleine de coopération (et non pas de compétition), sans aucune domination ou exploita­tion, sans aucun meurtre.

Les êtres humains vivront comme artistes et producteurs, acceptant la vie telle qu’elle est, comme l’ont fait Épicure, Lucrèce et Spinoza. La nature reprendra ses droits après avoir été blessée par le mode de production capitaliste. Les Nouvelles de nulle part de William Morris sont ici une utopie classique et intéressante.

De cet aspect, nous pouvons être certain.

Le second aspect est bien plus compliqué, et nous sommes dans notre situation bien loin de le comprendre, à part au moyen de la littérature et de la science-fiction, avec toutes leurs limites. La raison pour cela est que nous ne vivons pas dans une société communiste.

Prenons l’exemple le plus connu : l’écrivain de science-fiction Isaac Asimov, qui a imaginé le futur dans de nombreux livres formant une très grande saga. Résumons cela pour en comprendre la valeur.

Dans le futur, la Terre a été transformée en un monde de hiérarchie et d’exploitation, par la destruction des écosystèmes. Certaines parties de l’humanité développent les robots et s’orientent dans la colonisation spatiale.

Il y a différents modes de vie de développés et il y a beaucoup de confrontations quant à l’identité de l’humanité. La question principale est l’utilisation ou non des robots pour vivre d’une manière bien meilleure, dans le confort total et sans travailler.

Finalement, les êtres humains rejettent les robots parce qu’ils veulent travailler et se changer eux-mêmes par le travail (une pensée hégélienne – marxiste classique).

A la fin de cette sage de science-fiction, l’humanité fusionne avec tous les êtres vivants et la matière de la Terre elle-même, devenant « Gaïa », une planète consciente… Et procède à fusionner avec l’univers en « Galaxia » (et nous pouvons noter que dans certains romans avec une importance sur le plan de la géochimie il y a des personnages nommés Vernadsky).

De cela, nous ne pouvons pas être certain du tout. Ce n’est pas une analyse scientifique, simplement une utopie de science-fiction. Nous pouvons être certain que l’humanité vivra en paix dans la biosphère, et la protégera (par exemple contre des menaces comme les météorites, etc.). Quel mouvement viendra par la suite, nous ne pouvons pas encore le savoir.

MWSR : Si demain la « vie intelligente » est découverte au-delà de notre système solaire, quel impact cette découverte aura-t-elle dans notre monde aujourd’hui ?

C-I : Eh bien, si nous savons que le Vatican a déjà un important observatoire et même un prêtre pour convertir la vie intelligente spatiale, nous pouvons penser comment les penseurs conservateurs et idéalistes ont vraiment très peur de ce qui pourrait porter atteinte à leur domination.

La « vie intelligente » serait comme un miroir, montrant à l’humanité ses erreurs (c’est déjà un thème classique de science-fiction dans des films comme 2010 : L’Année du premier contact, Abyss, etc.).

Mais ici de manière dialectique, nous pensons que la compréhension de la biosphère et de la valeur en soi des êtres vivants sur la Terre aurait le même impact… Ou mieux dit : aura le même impact.

La crise écologique à laquelle le capitalisme a donné naissance va amener à l’humanité ce qui lui manquait pour devenir matérialiste à tous les niveaux, par le prolétariat comprenant de manière complète ses tâches historiques.

Pour répondre plus directement à la question, le communisme étant universel, la découverte d’autres êtres vivants dans l’univers n’est qu’une question de combinaison chimique, et la probabilité est si grande que cela est certain.

Ainsi, lorsque demain la « vie intelligente » sera découverte au-delà de notre système solaire, l’humanité aura une perspective bien meilleure sur l’évolution de la matière, son chemin dialectique. Cela sera un très grand saut dans la compréhension de la matière… et de comment nous sommes, en tant qu’êtres humains, de la matière, de la matière pensante. 

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