20 sep 2016

Les bordiguistes et le mot d'ordre «Ni Dieudonné, ni Valls»

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Nous avons refusé le mot d'ordre d'ultra-gauche «Ni Dieudonné, ni Valls» ; voici comment cela fut perçu par le « Parti Communiste International », dont l'idéologie est celle de la « gauche italienne ».

Cette attitude – «Ni Dieudonné, ni Valls» – a été dénoncée par un groupe intitulé «Parti Communiste Marxiste-Léniniste Maoïste» comme étant le «retour d’Auschwitz ou le grand alibi».

Selon ce groupe, c’est «l’influence» qu’aurait sur ces courants notre brochure qui expliquerait leur position (1)!

L’extrême-gauche refuserait de comprendre qu’il existe une menace fasciste face à laquelle il faudrait un nouveau «Front Populaire» (alliance du PCF, du PS et du Parti Radical – le «parti démocratique de l’impé- rialismefrançais»commelecaractérisaitTrotsky) et contre laquelle il serait légitime d’appeler à l’action de l’Etat bourgeois.

Nous pouvons rassurer nos mao-staliniens: l’«extrême-gauche» ne tourne pas le dos à l’antifascisme démocratique (c’est-à- dire l’union interclassiste pour défendre la forme démocratique de la domination bourgeoise); elle n’a pas succombé à ce qu’ils appellent des positions «ultra-gauches», à savoir la défense intransigeante de positions anticapitalistes de classe y compris dans la lutte contre la réaction fasciste: on l’a encore vu lors des réactions au meurtre de Clément Méric.

Le refus de l’extrême gauche de soutenir Valls ne signifie pas qu’elle se serait soudainement rangée sur des positions de classe; elle s’explique parce qu’il aurait été assez difficile de faire croire que l’organisateur de la chasse aux Roms et des expulsions de sans-papiers qui s’est laissé aller lui aussi à des déclarations proprement racistes, est un champion de la lutte contre le racisme!

La diatribe du PCMLM pourrait paraître n’être qu’un écho lointain et insignifiant de la terrible dévastation causée historiquement par l’antifascisme démocratique parmi le prolétariat, jusqu’à le faire adhérer à la boucherie de la deuxième guerre mondiale; malheureusement il n’en est rien.

La bourgeoisie entretient depuis des décennies l’arme qui lui a été si utile de l’antifascisme démocratique; périodiquement les politiciens et les médias découvrent une menace fasciste ou antisémite qu’ils montent en épingle afin de réactiver parmi les prolétaires les réflexes de soumission à l’ordre établi et de ralliement à l’Etat bourgeois.

Nous ne dresserons pas ici la liste des soidisant «menaces» qui ont été brandies au cours des années et décennies écoulées – comme nous l’avons rappelé, Dieudonné première manière a participé pendant quelques années à une opération bourgeoise de ce type!

L’important est de comprendre que même si présentement, cette vieille manoeuvre anti-prolétarienne n’a pas fonctionné à la perfection, elle a cependant fonctionné; elle sera à nouveau employée demain, avec probablement plus d’efficacité.

Qu’on ne s’y trompe pas: l’antisémitisme a servi et servira à la bourgeoisie quand elle a besoin de bouc-émissaires; il est en outre aujourd’hui utilisé par la bourgeoisie israé lienne et ses soutiens pour tenter de disqualifier tout soutien aux masses palestiniennes.

Il doit donc être dénoncé et combattu sans hésitation par les prolétaires conscients. Mais le racisme qui divise actuellement les rangs ouvriers, ce n’est pas l’antisémitisme, mais le racisme et la xénophobie nationaliste contre les travailleurs immigrés et les étrangers, l’idéologie qui les paralyse, c’est l’idéologie démocratique dont l’antifascisme est un des fleurons, et le respect superstitieux de l’Etat qui en est la conséquence.

C’est bien pourquoi ce racisme et cette idéologie sont en permanence diffusés par le multiforme appareil politique et propagandiste de la bourgeoisie, et repris par ses laquais.

Contre eux il n’y aura bien sûr jamais de mobilisation à grand spectacle par les partis bourgeois et les forces collaborationnistes ni d’action des institutions étatiques. La seule issue pour le prolétariat réside dans le retour aux principes et aux méthodes de la lutte de classe indépendante; c’est le seul moyen d’unir les rangs ouvriers contre l’exploitation et l’oppression capitalistes par dessus toutes les divisions, de race de nation ou autres.

Et quand le prolétariat aura retrouvé la force de le faire, sonnera alors l’heure de la défaite de la République bourgeoise!

(1) cf http://lesmaterialistes.com/dieu-donne-valls-retour-auschwitz-ou-grand-a.... Moins drôles que Dieudonné, mais tout aussi étrangers que lui au prolétariat, ces adorateurs de Staline, le chef de la contre-révolution, voient dans le mouvement de la quenelle, le signe de l’approche d’un coup d’Etat fasciste! cf leur «document 41», septembre 2013.

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