11 Jan 2015

Islamistes : un produit du ressentiment ou bien un anticapitalisme romantique ?

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Les choses ont, au moins, le mérite d'être clair et les médias d'extrême-gauche ne font même pas semblant : aucun ne parle des personnes assassinées dans le magasin Hyper Cacher. C'est terriblement malsain que cet antisémitisme qui s'assume aussi tranquillement, car évidemment un tel « oubli » apparaît désormais très clairement pour ce qu'il est.

Déjà lors de l'affaire Merah, strictement aucune position n'avait été prise, mais encore pouvait-on prétexter un certain gêne et une certaine stupeur. Il va de soi que là ce n'est pas possible : quand on écrit de multiples propos pour saluer Charlie Hebdo ou bien pour en critiquer le populisme de « l'union nationale », on peut bien écrire un message de solidarité avec les personnes juives en France…

Apparemment, ce n'est pas le cas, et donc on ne peut pas être dupe sur la signification antisémite de cette démarche, commune à Lutte Ouvrière et la Coordination des Groupes Anarchistes, le Nouveau Parti Anticapitaliste et la Fédération Anarchiste, etc.

Cette tendance à la négation des personnes juives est si grande, tellement prégnante, qu'on a par exemple les propos suivants en commentaire d'un article du Monde intitulé « Les quatre victimes de la prise d'otage de la porte de Vincennes identifiées » :

« Elodie 10/01/2015 - 18h45
Dans la conversation enregistrée entre Koulibaly et les otages...à aucun moment je n'ai décelé un discours antisémite. Il met en avant le harcèlement dont sont victimes, selon lui, les musulmans de France et de par le monde. Je pense que cet événement tragique ne doit pas faire l'objet d'une récupération communautaire et que la nation doit pleurer ses morts d'une voix unie. Ne trouverait-on pas aberrant que le CRAN récupère l'assassinat de la jeune policière martiniquaise ? »

Lignes de mauvaise foi ou non, on a ici une problématique essentiel en arrière-plan. Si l'antisémitisme est nié, c'est parce qu'aux yeux des bourgeois, c'est le ressentiment qui a fait agir les islamistes.

Le ressentiment est ici une explication psychologique bon enfant, consistant en une sorte de sentiment d'infériorité et de jalousie qui deviendrait une maladie mentale aboutissant au crime.

Combien d'articles se sont d'ailleurs ici empressés de parler, naturellement, de la Palestine, des interventions militaires françaises dans les autres pays, etc., comme si c'était une explication à l'islamisme.

Car l'islamisme n'est pas un prétexte au spontanéisme, bien loin de là. C'est en effet un idéalisme prétendant rétablir une pureté originelle, en l'occurrence celle des premiers musulmans au tout début de l'apparition de l'Islam.

Le monde moderne est rejeté en bloc, et l'antisémitisme sert d'anticapitalisme équivalent à celui dans le national-socialisme.

Il y a toute une série de pratiques dévotionnelles, de démarches de conformité avec un style de vie austère et isolé, d'études à mener, etc. Peut-on croire qu'un système aussi compliqué puisse naître du « ressentiment » ?

Pense-t-on vraiment qu'on puisse le rejoindre simplement par désœuvrement ?

Il est déjà compliqué d'être musulman – comme membre de toute religion, car la religion dans son authenticité historique ne consiste pas du tout en le catholicisme light pratiqué historiquement en France. Alors pour atteindre le niveau de l'islamisme radical, il faut beaucoup de persévérance.

C'est pour cette raison que Amedy Coulibaly, Chérif Kouachi et Saïd Kouachi ont été exécutés par la police. Tous sont sortis en courant vers la police et auraient pu être neutralisés, tous ont été abattus ; on peut voir aisément sur internet la vidéo concernant Amedy Coulibaly et on voit clairement qu'une fois qu'il est à terre après qu'on lui ait tiré dessus, un policier tire à de très nombreuses reprises afin d'être bien certain qu'il soit mort.

Il en fut de même avec Khaled Kelkal en 1995, abattu alors qu'il gisait par terre, une équipe de télévision filmant la scène alors qu'on entend un gendarme ordonner : « finis-le ! finis-le ! ».

Tout cela fut nécessaire selon l’État français, non pas par morale, mais pour des raisons pratiques. Il s'agit de dépolitiser, de nier les problématiques idéologiques, pour opposer le capitalisme en place à la « folie ».

Il s'agit de masquer l'idéologie très sérieuse de ces gens, idéologie criminelle, mais nullement folle. L'islamisme est une idéologie très précise, avec ses valeurs parfaitement délimitées et exposées. Les auteurs et théoriciens sont nombreux et connus ; leur idéologie est précise. Il ne s'agit pas d'actions menées au hasard, tels des barbares de l'antiquité agissant gratuitement, comme le peuple des « vandales » est censé l'avoir fait.

Du point de vue de l’État, parler d'un ressentiment social basculant dans la folie a donc un sens utilitaire : se présenter comme seule forme sociale correcte, comme seule alternative crédible, sérieuse, réalisable, tout le reste étant folie, n'existant pas.

Toutefois,le capitalisme n'est pas la fin de l'Histoire, et donc il est normal qu'il existe autre chose, en l'occurrence le pire avec le fascisme, le meilleur avec le communisme.

Cela dépend des valeurs qu'on a. Les gens rejoignant l'islamisme le font par choix, selon leurs valeurs, parce qu'ils trouvent dans cette vision du monde des choses en phase avec leur conception de la réalité. Les gens rejoignant le communisme le font, de manière similaire, par choix.

Selon l'importance de la culture, plus ou moins de gens rejoignant telle ou telle cause. Et dans l'effondrement du capitalisme, pour l'instant il n'y a rien de bien qui sorte.

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Le ressentiment est une explication psychologique bon enfant ; il deviendrait une maladie mentale aboutissant au crime. Or l'islamisme est un idéalisme prétendant rétablir une pureté originelle...