26 mai 2014

Le Front National en tête aux élections européennes

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Avec un Front National à 26 % aux élections Européennes, la France ose enfin découvrir ce qu'elle est devenue : un pays où il existe un désert démocratique dans les masses, où le repli individualiste est la norme et où le quotidien est entièrement défini par les règles du capitalisme.

Le Front National arrive partout en tête ou juste derrière la liste de la droite conservatrice. Même dans les régions de l'Ouest ou en Corse où il était encore une force secondaire, il se place en tête ou en seconde position des résultats. L'influence du Front National s'homogénise sur la France entière et devient prépondérant dans la vie politique dans toutes les départements de France quelles que soient leurs traditions politiques.

Le fait que même en Ile-de-France le Front National devienne la deuxième force politique, avec 17,4% (quadruplant son score de 2009) loin devant les différentes forces de la gauche, est un signe important qu'une part importante de la bourgeoisie le pousse vers le pouvoir et que sa conquête de l'hégémonie culturelle dans les masses est à un point très avancé.

L'anticommunisme qui domine totalement la société française a réussi à asphyxier toutes les expressions progressistes. Bien sûr, les anarchistes et les trotskystes ont pu tenter, à un moment, de faire illusion, comme avec la CNT et le NPA (dont le liste ne recueille pas plus d'1% et moins encore dans les régions ouvrières). Mais en réalité, cela n'exprimait que la protestation de couches appauvries de la petite-bourgeoisie face à la crise.

Pour que des valeurs progressistes existent dans la société, il faut qu'elles soient portées par la classe ouvrière et reprises par les larges masses, notamment la jeunesse. Or, le Front National qui est un mouvement fasciste a réussi justement à taper dans le cœur de la classe ouvrière et dans celui de la jeunesse. D'après les premières études, le Front National obtiendrait 30% chez les moins de 25 ans, 38% chez les employés et 43% chez les ouvriers.

Au lieu d'avoir une contestation générale du capitalisme, avec des luttes de classes aiguës et la détermination pour renverser l’État bourgeois, on a la fuite dans l'individualisme et l'égoïsme pour les uns, dans l'anticapitalisme romantique pour les autres, avec toutes ses variantes (nazi, islamiste, etc.).

C'est une faillite complète du camp des progressistes, mais c'est le prix à payer. En effet, que représente aujourd'hui le maoïsme, le PCMLM aujourd'hui en France ? En pratique, quasiment rien, et c'est illogique. Il y a ainsi une contradiction, qui ne peut que se résoudre par l'effondrement des forces fictives, par les modifications de la réalité matérielle, laissant la place aux forces nouvelles. Ce processus est inévitable ; il se déroule à travers des zig zags, suivant un sentier sinueux, par également des étapes de rejet par le PCMLM - dans une lutte de deux lignes - du révisionnisme et de la capitulation.

Il a été totalement logique que, dans une phase d'effondrement comme celle des dix dernières années, le nouveau n'ait pas de place et que s'affirment des forces faussement révolutionnaires, occupant le terrain car ils le pouvaient de par les forces liées au passé. Anarchistes, trotskystes, anarcho-maoïstes, « Indigènes de la République » et autres ont fait beaucoup de bruit. Mais cela ne pouvait qu'être relatif. Que représentent justement Jean-Luc Mélenchon et le Front de Gauche aux élections européennes ? A peine 6% comme aux dernières élections, alors que Jean-Luc Mélenchon il y a peu espérait encore devenir président, comme grand recours !

Le problème de fond est que la plupart des progressistes ont, ces dix dernières années, capitulé. Ils se sont installés dans le capitalisme, l'acceptant ; bien souvent, ils ont cédé aux sirènes de l'anticapitalisme romantique, avec bien souvent l'antisémitisme. Ils sont allés dans le sens de négocier, de tergiverser, d'éviter le clash, bref ils sont passés dans le camp de la petite-bourgeoisie.

Ce processus doit beaucoup à la capitulation du parti révisionniste, le parti « communiste » français, qui après s'être opposé au maoïsme en prétendant représenter le véritable mouvement communiste, a toujours plus abandonné, trahi et dégoûté les masses. Cela est flagrant dans le Nord de la France, avec ces zones ouvrières qui devraient être des bastions armés du communisme et où le Front National fait des scores gigantesques - 40% dans l'Aisne, 37,1% dans la Somme, 38,2% dans l'Oise, 38,8% dans le Pas-de-Calais et 32,8% dans le Nord, le Front National se place en tête même à Lille et Villeneuve d'Ascq deux des villes les plus étudiantes de France.

Tout cela montre une chose essentielle : tout reste à faire. Et la seule force qui propose quelque chose de radicalement nouveau, des valeurs véritables de rupture avec la société capitaliste, c'est le PCMLM.

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