24 mar 2014

Les enseignements du 1er tour des élections municipales

Submitted by Anonyme (non vérifié)

On ne peut pas tricher avec l'histoire, tel est le rappel qui est donné par le premier tour des élections municipales de ce 23 mars 2014. On ne peut pas contourner les masses, on ne peut pas bricoler des idéologies dans le dos de la culture de notre pays, on ne peut pas inventer de la politique, aussi « révolutionnaire » qu'elle puisse avoir l'air.

Quand on nie la réalité, on récolte le renforcement des notables, la structuration du fascisme, sans oublier le développement de l'apolitisme qui se reflète dans l'abstention de 38,6 %.

Les notables se maintiennent malgré la crise générale du capitalisme

Les notables ont ainsi montré qu'ils étaient solidement implantés, qu'aucun rejet ne vient les frapper, malgré toute leur gestion marquée par le clientélisme, voire la corruption. Tout le monde sait, mais s'en moque, dans un esprit de passivité générale, voire de participation sur le mode du plébiscite.

Malgré les récents scandales, le responsable de l'UMP Jean-François Copé est réélu à Meaux dès le premier tour, avec 64 %. Malgré la politique du gouvernement, le maire PS sortant de Tulle, Bernard Combes, est réélu dès le premier tour avec 65,15%. A Levallois, Patrick Balkany est élu dès le premier tour aussi. A Yerres, Nicolas Dupont-Aignan fait pratiquement 80 % !

La liste est sans fin. Les notables, une fois plantés, maintiennent leur situation, aidés bien sûr en cela par les idéologies régionalistes qui contribuent à voiler le conflit au niveau national entre prolétariat et bourgeoisie.

Les masses témoignent ainsi leur dépolitisation. Amiens, une ville populaire, a accordé 44,6 % à l'UMP et 15,3 % au FN ! Et cela alors que nombreuses ont été les luttes ouvrières et les mobilisation ces derniers temps. Cela montre encore une fois l'importance centrale de l'idéologie et de la culture, ce que seul le PCMLM affirme.

Le FN se construit

Le candidat FN Steeve Briois à Hénin-Beaumont a remporté 50,26 % des suffrages. C'est tout un symbole : c'est le même canton d'où provient pas moins que Maurice Thorez. Le succès du FN, c'est aussi l'échec du Parti Communiste français passé dans le camp du révisionnisme.

A Lens, le FN fait 20 % ! A Saint-Etienne, il fait presque 19 % ! A Limoges, ville historiquement marquée par la culture révolutionnaire, le FN fait pas moins que 17 %. Le FN arrive même devant la liste Front de Gauche-PCF nommée « Limoges terre de gauche » qui recueille 14,15% des voix. Voilà les effets du fait que se soit répandu massivement l'anarcho-trotskysme !

Que dire de Lille, ville également de grande tradition populaire ? Malgré le gigantesque clientélisme politique, Martine Aubry n'a fait que 34,86% des voix, alors que l'UMP Jean-René Lecerf fait 22,73% et le Front National Eric Dillies 17,15% (sans présenter véritablement de programme et sans même faire campagne) ! On retrouve exactement ce genre de situation dans grand nombre de villes populaires de l'agglomération lilloise où le Front National connaît une progression souvent sans précédent (Ronchin, Mons-en-Barœul, Wattrelos, Villeneuve-d'Ascq, Tourcoing, Roubaix, etc.).

A Marseille, l'UMP est le premier parti en termes électoraux, et le second est le FN ! Dans une ville qui devrait être un bastion de la révolution...

De son côté, Florian Philippot, vice-président du Front national, est arrivé en tête à Forbach (Moselle) avec 35,75% des voix... Et Robert Ménard fait pratiquement 45 % à Béziers ! A Fréjus, David Rachline qui n'a que 26 ans a fait 40,4 % et Julien Sanchez qui n'a que 28 ans arrive en tête avec 32,85% à Beaucaire dans le Gard !

C'est on ne peut plus clair, le FN se profile comme un parti « d'avenir ». Les succès du FN sont un danger, car c'est un moyen pour lui de s'organiser pour le futur, comme dit il y a quelques jours (Les élections municipales de 2014, une étape dans la structuration du fascisme). Tout pas en avant du FN est un renforcement de la menace meurtrière qu'est le fascisme.

L'extrême-gauche carbonisée

L'extrême-gauche s'est présentée aux élections dans sa très grande majorité, et ses résultats sont proches de l'anéantissement. Alors que le NPA a tenté de multiplier les listes, faisant des appels à des aides financières, on a vu Olivier Besancenot raconter que :

« Avant le score du Front national, il y a l'abstention. (...). La première leçon de ce soir, c'est que le système politicien est carbonisé ».

C'est une manière de nier les résultats du NPA, tout comme au final ceux du Front de Gauche, du PCF, de LO, etc. En pratique, les scores sont les plus bas possibles : autour de 1 % pour les petites listes d'extrême-gauche traditionnelles, autour de 10 % pour les listes importantes traditionnelles. On ne peut pas faire moins : ce sont des résultats inévitables même si aucune campagne n'est fait, et cela que soit grosso modo la liste présentée.

Encore une fois, un exemple très clair de cela vient de la ville de Lille, bastion historique du socialisme avec une extrême-gauche militante historiquement fortement implantée. Ainsi les listes du NPA et de LO font à peine 1% et la liste Front de Gauche (regroupant le PCF, le PG et plusieurs formations d'extrême-gauche) fait à peine 6%. C'est-à-dire que les listes du NPA et de LO font moins que la liste bouffonne « Eglise de la Très Sainte Consommation » (qui recueille presque 2 fois plus de voix que les deux réunies) - qui recueille 3,55% des voix - et que les listes du NPA, de LO et du Front de Gauche réunies font moins de la moitié du score du Front National !

L'extrême-gauche est totalement déconnectée de la réalité de notre pays, c'est elle qui est carbonisée. Ses vaines gesticulations ne représentent rien.

L'avenir appartient au Parti fondé sur le matérialisme dialectique

La réalité se transforme de manière inévitable, obéissant à des lois historiques. L'effondrement de la société française est inévitable, car la crise générale du capitalisme la fait imploser de l'intérieur même.

L'avenir appartient à la confrontation des idéologies, à la bataille des doctrines, à la lutte pour savoir quelle direction prendra la société.

Pour cette raison, seule une force portant la culture et la civilisation est capable d'affronter cette tendance à l'individualisme, au social-darwinisme, à la guerre impérialiste. Seule une force portant les connaissances historiques et une juste compréhension des lois historiques peut parvenir à mobiliser les masses dans la bonne direction.

Cette force, c'est le Parti Communiste Marxiste-Léniniste-Maoïste qu'il s'agit de construire dans un processus qui aboutit, au final, à l'établissement d'un régime au service des masses populaires, sur les ruine d'un mode de production capitaliste en décomposition et d'un État réactionnaire à son service.

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