Il y a 85 ans naissait Eartha Kitt
Submitted by Anonyme (non vérifié)Il y a 85 ans, le 17 janvier 1927, naissait Eartha Kitt. C'est une grande figure métisse, qui mérite d'être connue. Elle n'est née dans une plantation de coton, en Caroline du sud, sa mère – noire et cherokee – ayant été violée.
C'est une autre femme qui l'a élevée mais à 8 ans elle a été envoyé dans le quartier de Harlem à New York, le nouveau petit ami de sa mère adoptive la rejetant en raison de son teint trop pâle. Sa véritable mère, qu'elle découvre, l'élève alors.
Elle devient alors chanteuse, dans un tonalité entre la variété et le cabaret ; elle a appris quatre langues dont le français, chante en sept, et on a des chansons comme « Santa Baby », « Let's Do It »; « Champagne Taste »; « C'est si bon. »
Elle est très appréciée en Europe et le réalisateur de films Orson Wells la considère comme « la femme la plus passionnante du monde. » Elle joue dans plusieurs films, joue à Broadway dans des comédies musicales, bref, c'est une « star. »
Cependant, Eartha Kitt va prouver d'une manière assez formidable qu'elle était vraiment passionnante.
Etant une figure du divertissement, elle a été invité avec d'autres à un déjeuner à la Maison Blanche, en présence du couple présidentiel donc, en 1968.
A peine le président arrivé – il avait fait passer une loi contre le crime peu de temps auparavant – Earth Kitt lui demande : « Monsieur le président, que faites-vous quant aux parents délinquants, ceux qui doivent travailler et sont trop occupés pour surveiller leurs enfants ? »
Le président se justifia en disant qu'il y aurait davantage d'aides sociales. Puis, un peu plus tard, c'est sa femme qui prend la parole. Lady Bird Johnson demande à Eartha Kitt ce qu'elle pense de la guerre du Vietnam.
Elle répond : « Vous envoyez le meilleur de ce pays se faire descendre et mutiler. Pas étonnant que les gamins se rebellent et fument de la marijuana. »
Elle continue alors sur sa lancée : « Les enfants de l'Amérique ne se rebellent pas sans raison. Ils ne sont pas hippies sans aucune raison. Nous n'avons pas ce que nous avons sur Sunset Boulevard sans aucune raison. Ils se rebellent contre quelque chose.
Il y a tellement de choses qui brûlent les gens de ce pays, en particulier les mères. Ils sentent qu'ils vont élever des fils, et je sais ce que c'est, et vous avez des enfants vous-mêmes, madame Johnson - nous élevons des enfants et nous les envoyons à la guerre. »
Lady Bird Johnson s'effondra en larmes, et c'en était fini de la carrière d'Eartha Kitt. Le show-business la boycotta complètement.
Mais Eartha Kitt fit sa réapparition un peu plus tard. Femme d'envergure, elle sortit de véritables tubes de l'époque hi-nrg qui a suivi la discos. « I love men », « Where is my man », « This is my life » devinrent des classiques de boîtes de nuit et Eartha Kitt une figure de la culture gay.
Elle-même n'était pas homosexuelle, mais considérait le mariage des gays et lesbiennes comme un droit civil tout ce qu'il y a de plus démocratique.
Elle participa à la lutte contre le SIDA, et sortit même une chanson en duo avec Bronski Beat (Cha-Cha Heels), pour une chanson que devait à la base chanter l'autre grande figure de la culture hi-nrg du moment : Divine, à l'origine de grands classiques comme Shake it up, Shoot Your Shot, etc.
Eartha Kitt devint alors une référence très connue à certaines valeurs ; elle participera à différents films ou séries, comme une sorte de référence majestueuse, jusqu'à sa mort en 2008 ; elle n'aura jamais cessé de soutenir les droits des gays et lesbiennes.
Eartha Kitt est une grande figure démocratique, une femme noire qui s'est affirmée à une époque très difficile, mais parvenant même à jouer la déesse nordique Freya dans le film « Erik le viking » de Terry Jones (Eartha Kitt avait déjà été salué à leur manière par les Monty Python).
Son « Grrr » dans « Where is my man » est passé à la postérité, avec Divine, comme symboles d'une époque et d'une étape de la culture gay. Earth Kitt et Divine portaient une sensualité, une libération, une touche ouvertement décalée à mille lieux d'une culture gay happée par la célébration aliénée de la marchandise, sans parler d'une idéologie queer cosmopolite et dénuée de base humaine authentique.
Tant le capitalisme que le queer veulent se débarrasser d'Eartha Kitt (et de Divine)... mais cela ne peut bien sûr pas se passer comme cela !
Eartha Kitt - This Is My Life
Eartha Kitt - Where is my Man
Eartha Kitt - I love Men
Bronski Beat & Eartha Kitt : Cha Cha Heels
Divine - I'm so beautiful