15 déc 2013

PCMLM - Déclaration 48 - Le rapport «post-moderne» sur l'intégration

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Le « scandale » de l'affaire du rapport en cinq parties sur l'intégration remis au gouvernement est absolument exemplaire des caractéristiques de notre époque. La bourgeoisie est une classe décadente, qui rejette l'universalisme et le matérialisme, qui célèbre le relativisme et l'individualisme.

De manière dialectique, elle se divise en deux, avec une fraction ultra-agressive qui est à la base du fascisme, et une fraction « moderniste » qui tente de réimpulser le capitalisme moribond en assumant la décadence comme étant « progressiste », « démocratique », etc.

Les thèses post-modernes les plus délirantes sont ainsi ouvertement assumées par toute une frange de la bourgeoisie, qui justement a son principal représentant au pouvoir avec le Parti Socialiste.

* L'influence des thèses post-modernes est importante. On sait déjà que le programme d'histoire au collège et au lycée nie l'existence de la nation française et n'entrevoit les choses que de manière purement cosmopolite (« Vers la modernité fin 15e – 17e siècles », « L'Europe des Lumières », « Les empires chrétiens du haut moyen-âge », etc.).

Il n'y a plus de Louis XIV, plus de Richelieu, plus de Colbert, plus de Vauban, plus de Napoléon Bonaparte, ni même de Clovis ; il n'y a plus de Commune de Paris, de Napoléon III, de 3e république, ni même de guerres de religions en tant que tel. Il n'y a plus d'histoire de France au sens propre.

La bourgeoisie ne donne plus qu'un aperçu général sur des périodes, dont la signification est bricolée selon les exigences de la culture générale et surtout très vague dont on a besoin pour travailler au sein des entreprises capitalistes.

Cette tendance empire avec l'effondrement du niveau culturel dans le cadre de la crise générale du capitalisme.

* On a déjà pu voir comment le gouvernement socialiste du premier ministre Ayrault et du président François Hollande a fait la promotion de la Gestation Pour Autrui (les « mères porteuses »), avant de devoir reculer précipitamment.

Bien entendu, le soutien à l'art contemporain ne se dément évidemment pas non plus ; il y a deux semaines, la ministre de la Culture était à Lyon pour participer au Congrès Interprofessionnel de l'Art Contemporain.

L'individualisme absolu et la négation de la réalité matérielle sont les fondements mêmes de la dynamique idéologique post-moderne.

* Cependant, avec le rapport sur l'intégration, un pas a été franchi dans la logique post-moderne. Ce rapport en cinq parties, non officiel mais toutefois mis en ligne officiellement par le gouvernement, reflète directement les thèses post-modernes élaborées notamments par Michel Foucault concernant la question de la société.

En apparence, la bourgeoisie « moderniste » propose davantage de « démocratie », de « droits » ; elle utilise des réactionnaires comme Christiane Taubira et Najat Vallaud-Belkacem comme figures de « progrès », de pseudos avancées, etc.

Christiane Taubira vient de Guyane et a été une activiste du Mouvement guyanais de décolonisation ; Najat Vallaud-Belkacem vient d'un quartier populaire d'Amiens et assume ses études supérieures comme trajectoire individuelle afin de devenir « autre chose qu'une ouvrière ou une mère de famille ».

La bourgeoisie « moderniste » veut profiter de forces « vives » pour réoxygéner le capitalisme.

De fait, afin de nier que l'histoire est l'histoire de la lutte des classes, les intellectuels bourgeois post-modernes raisonnent en terme d'individus, d'oppressions, de minorités, etc., appelant à un grand « vivre ensemble » communautariste.

Il s'agit d'une opération réactionnaire visant

- à réimpulser le capitalisme en appelant aux « initiatives » individuelles, en proposant des réformes qui donneraient un nouveau souffle, etc.

- à pacifier les luttes de classes en niant le cadre national où se déroule l'affrontement entre prolétariat et la bourgeoisie.

La bourgeoisie a ici de très nombreux aides consistant en les « identitaires », régionalistes et autres nationalistes inventant des « nations » comme bon leur semble, afin de diviser les masses populaires de France dans leur combat contre la bourgeoisie française, présente partout et certainement pas uniquement à Paris.

Ces tendances identitaires pullulent avec la crise générale du capitalisme ; il s'agit d'une expression fondamentale de l'anti-universalisme, de l'anticommunisme. Là où les communistes appellent à se reconnaître dans la révolution socialiste mondiale, la planification à l'échelle mondiale, la reconnaissance écologiste de la planète comme biosphère, les identitaires appellent à revenir en arrière dans le temps, à un passé idéalisé, fictif.

Le romantisme identitaire est l'accompagnateur du nihilisme moderniste. Car après avoir ouvertement nié depuis les années 1950 tout sens à l'histoire, au moyen des penseurs « post-modernes », la bourgeoisie veut désormais effacer l'histoire elle-même.

Au moyen du post-modernisme, des théories du type « queer », la bourgeoisie veut se masquer, nier qu'elle existe. Il s'agit ici pour elle de nier qu'elle a été progressiste à un moment de son histoire, mais qu'elle ne l'est plus.

Il s'agit pour elle également de nier l'importance historique de la monarchie absolue, qui a affaibli très profondément la féodalité et permis justement l'avènement de la bourgeoisie ; bien entendu, il s'agit également surtout de nier les luttes de classe depuis la victoire finale de la bourgeoisie sur la féodalité en 1848.

Le « rapport sur l'intégration » est une accumulation de thèses post-modernes de ce type. C'est une tentative de synthèse de saut stratégique dans la réforme « moderniste » pour réimpulser le capitalisme.

La division des masses en communautés, avec des fractions capitalistes se divisant le travail, est un objectif de ce « modernisme », qui compte allier les grands capitalistes d'un côté aux petits capitalistes locaux et communautaires de l'autre.

Pour cette raison, sous prétexte de combattre le racisme, le projet « moderniste » est de nier l'universalisme, au profit d'un assemblage de communautarisme et ce au nom du relativisme. On peut ainsi lire dans le rapport que :

« Car, sauf à chercher à « purifier » et hiérarchiser les appartenances - de sinistre mémoire, mais cela se rejoue sous d'autres formes aujourd'hui -, le défi est bien d'inventer et de réaliser une identification collective à une communauté qui s'accepte et se reconnaît comme étant plurielle.  »

Il n'y a qu'une seule humanité, il n'y en a pas plusieurs et la bataille pour l'unité de l'humanité à l'échelle mondiale est au cœur de l'identité communiste.

Le matérialisme dialectique réfute le relativisme. Ce que l'idéologie post-moderne ne comprend tout simplement pas, c'est la contradiction au sein du peuple qui existe entre des masses façonnées par l'idéologie capitaliste-impérialiste d'un côté, et des masses immigrées pétries de valeurs semi-féodales de l'autre.

La clef de la question du racisme s'explique par ce double aspect, et seul le socialisme peut écraser les valeurs impérialistes de « supériorité » et faire également disparaître les idéologies semi-féodales qui se heurtent par définition aux progrès de la civilisation.

Il est de fait absurde de lire dans le rapport que :

« Le discours politique ethnique est une fabrication du pouvoir, et ce n'est pas une importation autonome de quelques groupes étrangers.  »

« Dans les enquêtes, l'école est souvent le lieu par lequel les élèves se découvrent comme minorisés : on ne naît pas « Noir » ou « Maghrébin », etc., mais on le devient, et souvent à travers l'expérience des rapports sociaux à l'école.  »

Toute personne matérialiste sait qu'il existe un racisme de type semi-féodal, interdisant les mariages « mixtes » et célébrant les valeurs d'une communauté refermée sur elle-même sur les plans ethniques et culturels.

Nier cela, c'est nier que le racisme existe sous la forme d'une multitude de racisme, dont le plus meurtrier est celui produit par l'impérialisme et est l'aspect principal, mais pas unique.

Si le racisme produit par l'impérialisme est le plus moderne et le plus dangereux, il n'y a aucune raison d'oublier les racismes produits par les idéologies semi-féodales, appuyant systématiquement les valeurs patriarcales et n'hésitant pas à s'allier au racisme de type impérialiste en soutenant l'ethno-différencialisme.

Le PCMLM lève ainsi le drapeau de l'universalisme, et rejette tout relativisme, la réduction des individus à leur origine ethnique : l'avenir appartient à l'inéluctable métissage, à l'inéluctable fusion des masses populaires.

L'humanité, au bout du processus de la révolution socialiste mondiale, sera unifiée, parlera une langue commune issue de la fusion des langues existantes, aura une culture commune et non « plurielle ».

Elle reconnaîtra la vie sur la planète comme un processus général, tout comme elle considérera l'univers comme infini et éternel ; la conquête spatiale sera une de ses démarches fondamentales, afin de propager la vie.

Telle a été la conception de l'Union Soviétique de Lénine et Staline, telle a été la conception de la Chine populaire de Mao Zedong, telle est la conception du Parti Communiste Marxiste-Léniniste-Maoïste.

Le rapport sur l'intégration organisé par le gouvernement socialiste va contre ces objectifs. Les points de vue qu'on y trouve vont à l'opposé d'une humanité unifiée, métissée et planificatrice ; ils se fondent sur des exigences hors contexte historique, anti-matérialistes.

Voici un exemple de comment les réalités historiques sont appelées à être niées, soi-disant au nom de la « démocratie » :

« l'histoire enseignée se réfère à des figures incarnées qui demeurent très largement des « grands hommes » mâles, blancs et hétérosexuels, pour ainsi dire . »

De la même manière, il n'y a pas à accepter les définitions relativistes du « rapport », aux thèses qui nient l'existence de la France afin d'empêcher le prolétariat de saisir le cadre de sa lutte, comme celles-ci :

« c'est bien le défi contemporain que de réaménager les fondations jusque-là entendues dans un sens étatico-national assez étroit. Une référence morale est globalement nécessaire, mais avec ce problème qu'« une vue partagée de la bonne vie ne peut pas être la base d’un sentiment commun d’appartenance non plus, pour la bonne raison qu’il n’y a aucun moyen rationnel de résoudre les profonds désaccords moraux qui caractérisent toutes les sociétés modernes ».

« Autrement dit, on ne peut fonder de façon ultime ce sentiment d'appartenance ni sur une approche ethnico-religieuse, ni sur une approche strictement nationale, ni sur une approche strictement morale. Toutes trois supposent d'imposer les croyances de certains à tous, au nom d'une présumée antériorité ou supériorité.  »

« le message assimilationniste que recèle la politique d'« intégration » est perçu avec beaucoup d'acuité (et souvent de violence) par celles et ceux qui en sont la cible : les personnes que l'on renvoie sans cesse à être « issues de l'immigration ». Nul doute que ceux et celles qui ne sont pas les cibles de ce discours, mais qui se sentent au contraire du « bon côté » de l'intégration (ceux qui ne se posent pas la question parce qu'ils se sentent « naturellement » français, ou les descendants d'immigrations antérieures qui une fois « naturalisés » français ont oublié le sort alors réservé à leurs ancêtres...), ne voient pas la violence que provoque ce message, ne mesurent pas ses effets (si ce n'est son caractère) pervers. »

« L’Etat serait fidèle aux valeurs de la République française en accordant sa confiance aux milieux populaires, à la capacité d’initiative et au désir des individus les plus fragilisés d’être sujets de leur propre vie et de leur propre histoire et d’apporter leur contribution au changement sociétal.  »

« La France est déjà un pays pluriethnique et pluriculturel ; elle le sera de plus en plus à l’avenir, et un pluralisme harmonieux reste à construire . »

« Par conséquent, l'on pense rarement l'histoire de France comme toujours internationale et jamais autonome – alors que cette histoire est par définition celle de migrations, et c'est aussi en partie celle de l'Algérie ou de la Tunisie et réciproquement, etc  »

« Dès lors, l’égalité des territoires ne doit être que l’un des leviers sur lequel une politique de développement des milieux populaires doit s’appuyer pour réparer les ruptures d’égalité et garantir non seulement des destins individuels mais aussi la possibilité concrète d’une société diverse et commune.  »

« Il n’est pas certain que le non recours au terme « intégration » permette de changer la donne car les représentations et les pratiques sont profondément ancrées. Pour autant, symboliquement, l’abandon du terme peut constituer un signal fort pour celles et ceux qui sont soumis à cette injonction au quotidien et à tort. Ce qui est certain, c’est que l’enjeu est celui d’une reconnaissance de la singularité des uns et des autres en considérant que chacun à sa place et doit être pris en compte dans une logique d’égalité.  »

« Chaque individu et chaque groupe sont porteurs d’une multiplicité de cultures (religieuse, nationale, politique, syndicale, professionnelle, locale ou régionale). L’identité individuelle résulte de la mise en cohérence de cette multiplicité d’appartenances.  »

« Pas de politique d’intégration sans valorisation. Une valorisation concrète des actions, pour faire un contre-poids à une idéologie dominante. L’enjeu est d e trouver les modes de communication, de capitalisation pour rendre compte de ces actions et faire connaître la richesse des actions qui sont menées dans les territoires les plus stigmatisés. Cette reconnaissance passe par un soutien aux habitants, aux associations qui mènent des actions de cette nature, et une attention soutenue . »

Non à la réimpulsion du capitalisme au moyen du communautarisme, de la division des masses populaires ! Non à la tentative de faire partir en arrière la roue de l'histoire !

Notre époque a besoin du socialisme, de l'unification des masses à l'échelle mondiale, pour le communisme !

Parti Communiste Marxiste Léniniste Maoïste [France]
Décembre 2013