28 aoû 2015

Oiseaux et dinosaures - 3e partie : la «cladistique»

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Il y a une question fondamentale qui se pose : quels sont les critères utilisés par les paléontologues pour classer les dinosaures ? Dans l'ordre des choses, puisque les oiseaux sont des dinosaures, tout le vocabulaire aurait dû être réorganisé.

Or, ce ne fut pas le cas. A cela s'ajoute le problème de la « cladistique », la forme intellectuelle choisie pour la classification.

Lorsque la bourgeoisie a développé la science, dans sa période progressiste, anti-féodale, elle a cherché à classer les phénomènes. Une grande figure fut le suédois Carl von Linné (1707-1778), qui a procédé en utilisant des classes, genres, ordres, espèces et variétés, avec des choix plus ou moins arbitraires.

La bourgeoisie, devenue toute puissante au sein du mode de production capitaliste, a développé une approche radicalement différente : la cladistique. Elle a été théorisée en 1950 par l'allemand Willi Hennig (1913-1976), après une carrière d’entomologiste en Allemagne nazie, puis dans l'armée nazie.

Anti-communiste complet et portant systématiquement une cravate, même à la maison ou en excursion, il travailla quelques années en RDA, tout en vivant en Allemagne de l'Ouest, où il s'installa définitivement.

Willi Hennig a repris le concept de « clade » au biologiste français Lucien Cuénot (1866-1951), un partisan acharné du néo-darwinisme. Le terme vient du grec clados, signifiant « branche ».

L'idée première est de ne plus classer par type, mais par descendance. La véritable classification devient une étude des liens de descendance (la phylogénie).

On est ici dans la conception néo-darwiniste où une espèce ne peut apparaître qu'à partir d'un individu plus « adapté » que les autres. Cependant, cette étude des liens de descendance laissait encore une part rationnelle d'interprétation historique, ce qu'était le darwinisme à l'opposé du néo-darwinisme.

Par conséquent, les liens de descendance ne sont pas étudiés par l'histoire, mais par les statistiques. Au moyen des observations, principalement mathématiques, des fossiles, on obtient des sommes de données, qu'on compare les unes aux autres.

Cela ne pouvait suffire, bien sûr, puisque l'évolution procède de manière dialectique : les statistiques étaient inopérantes à établir des liens au sens strict. C'est pourquoi on a ajouté un élément, pour former la « cladistique », également appelée « systématique phylogénétique ».

Cet élément, c'est le pragmatisme ; du moment qu'on a un élément pour regrouper de manière efficace, c'est acceptable. La cladistique permet de classer n'importe quoi, n'importe comment, du moment qu'on peut établir des liens statistiques de ressemblance.

Cela signifie que tous les caractères propres aux êtres vivants sont pris isolément et considérés comme évoluant de manière absolument indépendante. Chaque évolution est autonome, et elle n'est jamais irréversible.

La cladistique supprime formellement l'explication ou même la constatation d'un processus : il s'agit seulement d'une classification par ressemblances.

C'est là l'exact contre-pied du matérialisme dialectique, qui raisonne en termes d'ensemble. C'est l'équivalent en paléontologie de la mécanique quantique en physique, des statistiques micro-économiques en économie, etc.

A quoi cela aboutit-il ?

Eh bien, la cosmologie bourgeoise a besoin du Big Bang, afin d'avoir une « source » unique et statique. Il en va de même avec la cladistique : on tente de trouver un « ancêtre » et de lui attribuer des descendants ; on cherche alors à distinguer des caractères primitifs et des caractères dérivés.

Le tout se fait de manière statistique, sans jamais raisonner sur l'évolution, la biologie, etc. ; cela se veut de simples constatations. Un « clade », c'est un ensemble statistique formé par un ancêtre et ses descendants, dans une perspective purement néo-darwiniste : un élément isolé est une « source ».

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