L'extrême-droite au Parlement allemand pour la première fois depuis 1945
Submitted by Anonyme (non vérifié)La réunification allemande a enclenché un processus balayant tout ce qu'il y avait de révolutionnaire en Allemagne de l'Ouest. Très rapidement, l'antifascisme a dû devenir une activité centrale, alors que l'extrême-droite pullulait.
Le nouvel élan de l'économie capitaliste allemande, avec à sa tête Angela Merkel, a fini d'assécher le terrain révolutionnaire en Allemagne ; tout ce que le pays comptait de révolutionnaires expérimentés était atterré de la misérable casse pour la casse lors de la mobilisation récente contre le G20 à Hambourg.
C'est la raison essentielle pour laquelle une nouvelle opposition s'est affirmée en Allemagne, une opposition populaire et liée par une infinité de réseaux à l'extrême-droite la plus dure. Cette opposition, cristallisée par l' AfD – Alternative pour l'Allemagne –, a donc récolté 13,4 % aux élections parlementaires ayant eu lieu hier, devenant la troisième force politique du Parlement.
C'est la première fois depuis 1945 que l'extrême-droite se réaffirme de manière si forte au niveau parlementaire et c'est le début d'un processus où les forces néo-nazies réussissent à s'affirmer de manière nette dans la société allemande, sortant de leur isolement.
Car il ne faut pas se leurrer ici et accorder une quelconque confiance aux médias bourgeois qui relativisent l'AfD en disant que c'est un parti simplement populiste, pas plus qu'il ne faut écouter l'ultra-gauche racontant n'importe quoi sur l'antifascisme allemand, comme à son habitude.
L'extrême-droite avance en Allemagne toujours plus depuis 1989, de manière ininterrompue. Son seul souci est que ses « camaraderies » et les organisations fascistes sont régulièrement rendues illégales et ce qui a empêché un phénomène de synthèse.
C'est ici qu'intervient l'AfD, née d'une réaction épidermique contre l'immense vague migratoire, et qui a alors servi de vecteur populaire, de meilleur manière que le NPD, l'autre grand parti d'extrême-droite qui est de forme plus traditionnelle, sans capacité de « front » comme l'AfD.
L'AfD sert ici de « front » à de multiples réseaux néo-nazies. On a bon exemple avec le récent concert à Themar, où en juillet 6 000 activistes d'extrême-droite se sont réunis pour du rock nazi ; on pouvait notamment voir des t-shirts comme « I love HTLR » ou « HKNKRZ » (Hackenkreuz = croix gammée).
Car ce concert a été organisé sur le terrain d'un ancien activiste de l'AfD.
Ce n'est qu'un des multiples exemples du grillage fasciste, allant de la ville Dortmund comme bastion aux « zones nationales libérées » du nord-est du pays, en passant par la prise de contrôle des initiatives locales contre l'installation de migrants, sans oublier les multiples groupes présents dans l'Armée allemande.
Personne n'est dupe d'ailleurs en Allemagne et tout le monde sait que la victoire de l'AfD est la victoire des réseaux fascistes fonctionnant à travers l'AfD, ayant enfin trouvé de leur point de vue un moyen de contourner les incessantes interdictions faites par l’État.
Pour l'anecdote, le compte twitter du Borussia Dortmund a d'ailleurs republié hier une vidéo anti-nazie d'il y a quelques années, avec un hashtag visant les élections (hastag diplomatiquement enlevé par la suite).
Il est révélateur qu'une ville prolétarienne comme Dortmund soit un bastion néo-nazi, dans le cadre d'une ligne « national-révolutionnaire » avec une charge anticapitaliste démagogique très puissante.
L'AfD n'est guère appréciée, mais est vue comme un outil très utile. En ce sens, l'irruption de l'AfD au Parlement est le signe d'un basculement, d'une terrible avancée du fascisme.