14 déc 2015

Élections régionales 2015 : défaite du Front National !

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Nous avons bien interprété ce qui se passait dans les masses : le sursaut démocratique – ou plus exactement de l'esprit Charlie – a bien été considéré comme nécessaire, il a bien eu lieu.

Le Front National n'a heureusement pas réussi son pari. Malgré son tour de force du premier tour de ces élections régionales de 2015, les scores sont implacables au second tour, laminant le Front National, y compris Marine Le Pen elle-même.

Heureusement, elle n'a pas réussi à obtenir une majorité dans le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie, bastion populaire, bastion historique de la social-démocratie. Cela lui aurait donné un terrible élan pour les prochaines élections présidentielles.

Les résultats sont nets : elle obtient un peu plus de 42 %, loin de la majorité, alors que de leur côté Florian Philippot, le numéro deux du Front National, obtient 36,4 % et que Marion Maréchal-Le Pen a fait 45 à 46,5%.

Cette défaite du Front National est une victoire. C'est un marqueur historique, un rejet qui s'ancre dans l'histoire de notre pays.

Maintenant, on sait que la résignation n'est pas complète, qu'il n'y a pas un triomphe total du relativisme, de la passivité. L'esprit Charlie s'est exprimé, il y a un bloc qui dit non, qui refuse : c'est cela le sens de la forte mobilisation, avec un taux de participation de 57,5 à 59 %, contre  43,01 % au premier tour !

Les progressistes ont parlé ! Nous avons parfaitement saisi ce qui se passait dans les masses.

Naturellement, tel n'a pas été le cas d'une extrême-gauche assimilant Manuel Valls à Marine Le Pen comme à l'époque de l'affaire Dieudonné, pratiquant la ligne du pire de manière suicidaire.

Les anarchistes et les trotskystes (et les faux maoïstes, bien sûr), qui refusaient de s'opposer au Front National dans les urnes, ont montré qu'ils étaient en décalage total avec les masses, qu'ils servaient avec leur ligne d'ultra-gauche une politique de la capitulation politique et culturelle face au Front National !

Les faits sont là : l'engouement pour contrer le Front National a été bel et bien là, qui peut oser dire que ce n'est pas une bonne chose ?

Même Jean-Luc Mélechon le reconnaît, dans un tour de passe-passe politique qui ne peut qu'estomaquer.

Sans honte aucune, il a exprimé hier… la position exactement contraire de celle qu'il avait auparavant ! Il y a trois jours il disait encore que le Parti Socialiste était criminel de s'être désisté et de laisser la place à la droite, que d'ailleurs il sentait que tout le monde à gauche pensait comme lui.

Voici maintenant ce que Jean-Luc Mélenchon a dit hier, le 13 décembre, suite aux résultats :

« Ce soir une catastrophe a été évitée de justesse, il faut en remercier les millions de personnes qui ont voté avec des bulletins pourtant contraires à leurs profondes convictions. Le gouvernement et le premier ministre sont responsables au premier rang de cette débandade.

Le président de la République doit entendre le message de colère que le pays lui a adressé. Pour être à la hauteur des évènements, il nous faudrait comprendre que les menaces qui pèsent sur la démocratie ne peuvent être levées.

C’est un véritable front populaire qui faudrait être capable de faire naître. La COP21 comme cette élection ont montré à quelle niveau d’irresponsabilité ces politiques peuvent croupir. Vous êtes appelés à prendre votre part avec la présidentielle. La présidentielle doit être l’heure du peuple contre l’oligarchie. Je sais que nous avançons dans l’hiver mais je sais que le printemps revient toujours, toujours, et avec lui les fleurs. »

Il y a trois jours, le 11 décembre, voici ce que Jean-Luc Mélenchon disait pourtant :

« Dans ce contexte, la destruction de la gauche politique franchit un pas. La fuite, sur ordre du Premier ministre, des listes que seul le PS pouvait déposer pour le second tour en PACA et Nord-Pas-de-Calais-Picardie est une faute lourde.

Son ampleur ne se mesurera pas dans l’instant mais sa force dévastatrice est assurée. C’est un suicide politique pur et simple. C’est décider de confier à la droite le soin de battre le Front national après avoir dit sur tous les tons que celui-ci incarne le danger principal. Si la gauche ne sert à rien, ni contre le chômage, ni contre le danger politique principal, quand pourrait-elle servir à quelque chose ? La réponse est dans la question. Croire qu’une force plutôt qu’une autre passera à travers les gouttes de cette disqualification serait une illusion.

Je sais que ce point de vue est largement partagé. »

Mais que peut-on attendre de Jean-Luc Mélenchon, tout heureux de discuter « géostratégie » il y a quelques jours avec des hauts responsables de l'armée française ? De celui qui ne dénonce jamais la bourgeoisie, mais toujours « l'oligarchie », étant ici fidèle aux pires traditions de ce « socialisme français » anti-marxiste ?

Ce second tour des régionales a marqué un sursaut démocratique, il ouvre des espaces politiques. Et soyons certains également que les masses qui ont soutenu le Front National, basculant dans le nationalisme pour exiger du social, vont en partie se remettre en cause et voir qu'elles se sont trompées de route.

Ce détour va être dépassé et ouvrir de nouvelles perspectives de lutte de classes. Les fondements même de la France bourgeoise, capitaliste, sont en train d'être ébranlés : l'ère des masses arrive et avec elle, l'époque de la révolution socialiste, du Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste).

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