28 avr 2017

« Ni Macron ni Le Pen » : un apolitisme qui profite au fascisme et sa nature d'étouffement de la politique

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« J’aime tous les Français, je me moque de votre couleur de peau ou de votre préférence sexuelle. Ce qui m’intéresse c’est votre bonheur. Votre sécurité, votre apaisement. »

Lien vers l'article : Le fascisme, c'est la mort de la société civile et de la cultureCes propos de Marine Le Pen, en meeting hier à Nice, doivent rappeler que le fascisme ce n'est pas, comme on le caricature, un « totalitarisme » avec des policiers partout prêts à pendre les opposants à des crocs de boucher.

Le fascisme, c'est avant tout le vide politique, l'apolitisme le plus complet, « l'apaisement » comme le dit Marine Le Pen.

Il ne faudrait pas croire que le fascisme consiste en une mobilisation totale de la population, à coups de défilés aux flambeaux réguliers : cela est aussi une image d'Epinal.

Le fascisme sait se mettre en scène, mais par moments seulement, dans de grandes messes célébrant l'apolitisme le plus complet.

La « mobilisation totale » n'existe que dans des rares moments de crise – comme la République Sociale Italienne de Salò formée en catastrophe par Benito Mussolini appuyé par l'Allemagne nazie, fin 1943.

Seules les fractions « national-révolutionnaires » s'orientent par ailleurs vers cette conception de « mobilisation totale » ; le fascisme se propose lui comme un rétablissement, un apaisement, une neutralisation des éléments anti-nationaux.

Cela fait que, contrairement là encore aux images d'Epinal, le fascisme se caractérise par le calme plat. L'Allemagne nazie, l'Italie fasciste, l'Espagne franquiste… étaient des territoires où rien ne se passait, où rien n'était censé exister comme questionnement politique, comme débat sur telle ou telle orientation de la société.

Le fascisme, c'est l'étouffement de la politique, l'asséchement de la société civile, la mort de la démocratie.

Pour cette raison, il faut avoir un regard plus que critique sur les petits rassemblements qui se sont organisés sous le mot d'ordre « Ni Macron ni Le Pen », à Paris, Nantes, Lyon, Toulouse, Dijon et Clermont-Ferrand, tant par des lycéens d'un côté que des anarchistes de l'autre.

Il s'agit là, en effet, d'une démarche anti-politique, sur une ligne ultra qui a déjà existé durant la guerre d'Espagne ou le Front populaire et qui combattait l'antifascisme au nom de la « radicalité ».

C'est une démarche de 5e colonne, de colonne anti-antifasciste tentant de parasiter et de paralyser la Gauche.

C'est une démarche qui est celle de consommateurs de discours radicaux à prétention révolutionnaire, mais sans aucun sens des responsabilités. C'est d'ailleurs une caractéristique de la petite-bourgeoisie que de faire beaucoup de bruit pour rien.

Marine Le Pen ne peut qu'être très satisfaite de ces gens et de leur vanité, comme de l'odieux silence de Jean-Luc Mélenchon qui a expliqué qu'il ne rendrait pas public son choix pour le second tour des  élections présidentielles.

Alors que les partisans de son mouvement « la France insoumise » diffusent justement un « ni Macron ni Le Pen » de type forcené, irrationnel, en se présentant comme de grands « insoumis », la seule vraie alternative, etc. Leur campagne agressive pour l'abstention, profitant des relais médiatiques acquis durant la campagne électorale, tend d'ailleurs à marcher, faisant refluer petit à petit la tendance à barrer la route au Front National.

Une telle posture n'est pas que vanité : elle est anti-antifasciste.

Elle est donc à rejeter fermement : il faut l'antifascisme, il faut barrer la route à Marine Le Pen !

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