16 aoû 2013

Disparition du fasciste Jacques Vergès

Submitted by Anonyme (non vérifié)

L'avocat Jacques Vergès est mort hier à 88 ans : il représente toute une culture, celle des avocats qui sont totalement liés à l'Etat bourgeois mais prétendent être des « révolutionnaires », celle des gens qui jouent les clowns médiatiques au service d'une fraction de la bourgeoisie contre une autre.

Pendant des années, Jacques Vergès a été l'avocat non pas simplement d'individus au tribunal, mais de la fraction impérialiste de la bourgeoisie française, celle qui veut l'affrontement ouvert avec l'impérialisme US.

Les gens comme Jacques Vergès maquillent cela en anti-colonialisme, mais on ne doit pas être dupe derrière ce discours gaulliste, néo-gaulliste, national-révolutionnaire.

Si Jacques Vergès avait d'ailleurs été un progressiste, il n'aurait pas assumé la défense du nazi Klaus Barbie ou encore de l'antisémite Roger Garaudy.

Jacques Vergès a d'ailleurs tenu une plaidoirie violemment fasciste dans la défense de ce dernier, prônant la « liberté d'expression » avec un discours qui est exactement celui des fascistes actuellement.

Jacques Vergès affirme d'abord, opposant un racisme à un autre, que la loi Gayssot ne protège que la mémoire des personnes juives tuées par les nazis, et pas des autres personnes tuées par d'autres racistes, dont les colonialistes.

Puis une fois passée cette argumentation à la Dieudonné, il pousse effectivement non pas vers la critique communiste du racisme ou de la loi, mais vers le fascisme, lançant alors un :

Mais cette loi scandaleuse n'est pas seulement raciste puisqu'elle ose trier parmi les victimes suivant leur religion ou la couleur de leur peau, refusant aux uns la protection accordée aux autres. Elle est fasciste dans la mesure où à propos d'événements historiques elle interdit de mettre en cause une vérité officielle, elle interdit de penser.

Puis lors de sa plaidoirie il se mit à parler d'Israel, assimilant les personnes juives à cet Etat, défendant le négationniste Roger Garaudy en expliquant hypocritement que « Garaudy ne nie rien du crime. Il ne le conteste pas. Il s'interroge seulement comme beaucoup d'autres sur son ampleur ». Quel mensonge, quelle hypocrisie. Et quel jeu politique sinistre.

Il n'est pas besoin de dresser la liste des gens que Jacques Vergès a choisi de défendre, selon deux critères : la notoriété d'un côté, de l'autre les liens avec l'impérialisme français, principalement chez les Etats africains, mais pas seulement (comme Saddam Hussein, Slobodan Milosevic, finalement pas défendus pour des problèmes techniques, ou encore Moussa Traoré, Abdoulaye Wade, Laurent Gbagbo en commun avec l'ancien ministre des Affaires Etrangères et président du Conseil Constitutionnel Roland Dumas, etc.).

A ce titre, sa ligne « anti-impérialiste » sera naturellement soulignée par tout ce que l'extrême-gauche compte de nationaux-révolutionnaires masqués, notamment pour la défense d'Anis Naccache, d'Ilich Ramírez Sánchez connu sous le nom de « Carlos » et de Georges Ibrahim Abdallah. Il y a la fascination pour les réseaux censés être anti-impérialistes, en fait soutenus par le social-impérialisme soviétique, dont ils servaient les intérêts.

Jacques Vergès a en effet été un militant « anticolonialiste » classique des années 1960, c'est-à-dire un gaulliste qui entendait faire en sorte que l'impérialisme français s'allie avec le « tiers-monde ».

Sa critique radicale du colonialisme en Algérie est allé de pair avec un soutien indéfectible au FLN et donc au social-impérialisme soviétique, avec lequel au final il aurait voulu que la France impérialiste s'allie.

Si les choses avaient été autrement, il aurait lutté pour la révolution socialiste, ce qu'il n'a pas fait. Jacques Vergès a fait historiquement partie de ce que les anarchistes appellent, de manière ridicule, les « rouges-bruns », en fait les nationaux-révolutionnaires. S'il en avait été autrement, il n'aurait pas soutenu Barbie, Garaudy, etc. !

Et de fait les nationaux-révolutionnaires, les « anti-impérialistes » sont très nombreux aujourd'hui, de par la ligne stratégique de l'impérialisme français, toujours prompte à soutenir tout ce qui s'oppose au concurrent impérialiste américain. Les lignes national-révolutionnaires pullulent, prenant comme prétexte n'importe quel peuple, même fictif s'il le faut.

Ils attendront tous de savoir (enfin !) où a été Jacques Vergès lors de sa première disparition, avant celle-ci définitive. Car Jacques Vergès a disparu entre 1970 et 1978, et bien souvent on dit qu'il aurait été au Cambodge, chez les génocidaires Khmers rouges. C'est sans doute faux, mais c'est parlant : Jacques Vergès a été un révolutionnaire bourgeois, un gaulliste ultra et donc « anti-colonial », un agent de la fraction impérialiste de la bourgeoisie !

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