La fin de l'âge d'or impérialiste. La fin des secteurs protégés dans le cadre de l'approfondissement de la crise générale du capitalisme (fonction public, culture, université).
Submitted by Anonyme (non vérifié)Aujourd'hui la crise du capitalisme est tellement grande que justement plus personne n'ose en parler, le sujet étant devenu trop dangereux à assumer.
On « constate » que le niveau de vie chute, qu'il n'y a plus, comme avant, la possibilité de trouver facilement un travail, comme dans les années 1960, de trouver un logement, de profiter largement de la sécurité sociale, d'une retraite.
Mais même l'extrême-gauche économiste, qui se gargarisait dans les années 1970 de phrases toutes faites sur l'effondrement général de l'impérialisme, n'ose plus le faire.
L'expression « crise générale du capitalisme » a totalement disparu, les termes de « luttes de classes » ont été remplacés par ceux de « mouvement social », celui de « capitalisme » par « néo-libéralisme », tout comme le concept de « dictature du prolétariat » a été abandonné et celui de « précarité » utilisé pour expliquer tout et rien et surtout justifier n'importe quelle politique d'« urgence sociale ».
Toute cette évolution est due à la nature de classe de l'extrême-gauche, qui représente les intérêts des classes moyennes et de la petite-bourgeoisie, qui vivent dans la hantise de la crise générale du capitalisme et de leur inévitable prolétarisation qui en découle.
Ces couches « intermédiaires » ont ainsi tout un discours sur les « réformes » à mener, réformes qui vont du « non » à la constitution européenne jusqu'au refus du CPE et qui passent nécessairement par la négation du caractère prolétarien de la rébellion de novembre 2005.
Tout cela trouve sa source dans la nature de l'impérialisme, car l'impérialisme c'est la polarisation toujours plus grande entre une bourgeoisie impérialiste et un prolétariat toujours plus grand, les couches « intermédiaires » se prolétarisant chaque jour davantage.
Il suffit de lire l'« Appel unitaire pour la manifestation du 16 novembre 2005 à Paris » pour le constater.
Ce document intitulé « Non au régime d'exception, pour une urgence sociale » parle de « crise sociale » et appelle au « rétablissement de la paix civile et du dialogue démocratique », à « rétablir le calme », avec « l'établissement d'une véritable loi de programmation », « une solidarité nationale authentique doit être au rendez-vous pour la reconstruction du tissu social dans les banlieues. »
Et qui l'a signé ? Entre autres : le PCF, la CGT, l'UNEF, la Fédération Anarchiste, les Verts, la LCR, Act-Up Paris, ATTAC-France, la CGT, Droits devant, le DAL, la coordination des collectifs AC!, le MRAP, l'Union des syndicats parisiens de la CNT...
Trotskyste, anarchiste ou « PCF », la logique est la même : c'est le refus de l'affrontement prolétarien et le refus d'assumer la prolétarisation toujours plus grande, inévitable dans le cadre du capitalisme.
C'est le refus d'assumer une lutte contre le capitalisme qui aille jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'au socialisme ; c'est un refus qui trouve sa source dans la nature sociale de ces couches intermédiaires.
À notre époque la petite-bourgeoisie doit tout faire pour masquer et nier la nature de la crise capitaliste ; elle refuse à tout prix sa prolétarisation, elle s'allie objectivement à la bourgeoisie dans la lutte idéologique pour nier le caractère GÉNÉRAL de la crise capitaliste.
Voilà pourquoi elle est prête à négocier dès qu'elle le peut, que sa lutte vise TOUJOURS la négociation, comme le mouvement anti-CPE le montre parfaitement.
Quoi de plus ridicule que ce comité de grève de la faculté de Tolbiac allant au siège de la CGT pour exiger que celle-ci annonce une grève générale ?
La responsable de la CGT qui les a reçu leur a même rappelé que la CGT n'avait pas appelé à la grève générale en 1968 et en 1995 !
Leur a-t-elle également rappelé que les responsables des services d'ordre syndicaux ont eu une réunion avec Sarkozy concernant les manifestations anti-CPE ?
Et que dire de ces étudiants de la faculté de Rennes 2, qui donnent une « conférence de presse » avec des cagoules sur la tête et des armes factices, pour assurer qu'ils « ne désarmeraient pas » ?
Triste ironie en plus que cela soit à Rennes / Roazhon, ville bretonne qui devrait avoir le respect de la lutte corse.
Mais le ridicule ne tue pas et la répression non plus. Pas encore. L'impérialisme profite encore suffisamment de l'exploitation des pays d'Afrique, d'Asie et Amérique latine et la prolétarisation généralisée n'a pas encore été comprise pour ce qu'elle est réellement.
Pour l'instant, là aussi. Mais il est inévitable que l'accélération de la prolétarisation, la remise à niveau des consciences – qui mettent du temps à percevoir les changements et qui ont besoin de la théorie communiste –, vont permettre aux dizaines d'années à venir d'être celle de la révolution.
Car la crise générale du capitalisme n'est pas qu'une crise économique, c'est aussi une crise politique, idéologique, culturelle, une crise qui transforme toute la société.
Une crise qui a ses racines dans le mode de production capitaliste, caractérisé par la chute tendancielle du taux de profit.
Pour les communistes, le capitalisme, c'est la surproduction de marchandises, c'est-à-dire une production supérieure à la consommation, c'est la contradiction entre le caractère social de la production et le caractère privé de l'appropriation.
Les capitalistes tentent évidemment de résoudre cette crise, en réduisant le nombre d'heures travaillées ainsi que le salaire (voilà à quoi ont servi les 35h, prétendue avancée sociale), pendant que les réformistes veulent aider à la consommation en faisant intervenir l'État (qui achète directement aux capitalistes ou bien distribue de l'argent pour que cela soit fait par certains secteurs des masses).
Mais tous ces efforts sont illusoires. Une preuve de cela est que même s'ils augmentent leurs profits par l'augmentation des prix, particulièrement grâce aux monopoles, les capitalistes n'arrivent plus à augmenter la production et l'offre.
Bien sûr, il y a encore des camarades se faisant des illusions et pour penser que le capitalisme peut s'en sortir grâce à la vente de produits nouveaux, de téléphones portables et d'ipods.
Mais c'est là confondre une branche de l'industrie capitaliste avec l'ensemble des branches : dans L'impérialisme, stade suprême du capitalisme, Lénine a déjà constaté ce développement inégal dans le cadre de l'impérialisme, cadre où « dans l'ensemble, le capitalisme se développe infiniment plus vite qu'auparavant ».
De plus, ces produits sont consommés en remplacement d'autres : le niveau de vie des masses chute, c'est un fait largement établi et constaté quotidiennement.
Tout cela amène une surproduction de capital : les capitalistes investissent non plus dans la production industrielle mais dans la sphère financière, il s'ensuit un gonflement de capital, une crise financière.
C'est ce que Marx a appelé la surproduction de capital.
« Traduit en clair, cela veut dire que le développement du capitalisme en est arrivé à un point où la production marchande, bien que continuant de "régner" et d'être considérée comme la base de toute l'économie, se trouve en fait ébranlée, et où le gros des bénéfices va aux "génies" des machinations financières.
À la base de ces machinations et de ces tripotages, il y a la socialisation de la production ; mais l'immense progrès de l'humanité, qui s'est haussée jusqu'à cette socialisation, profite... aux spéculateurs. »
(Lénine, L'impérialisme, stade suprême du capitalisme).
« Au fur et à mesure que les banques se développent et se concentrent dans un petit nombre d'établissements, elles cessent d'être de modestes intermédiaires pour devenir de tout-puissants monopoles disposant de la presque totalité du capital-argent de l'ensemble des capitalistes et des petits patrons, ainsi que de la plupart des moyens de production et des sources de matières premières d'un pays donné, ou de toute une série de pays »
(Lénine, L'impérialisme, stade suprême du capitalisme).
Et Lénine d'ajouter tout de suite après : « "sur cette base", la critique petite-bourgeoise réactionnaire de l'impérialisme capitaliste rêve d'un retour en arrière, vers la concurrence "libre", "pacifique", "honnête". »
Voilà pourquoi la critique petite-bourgeoise du néo-libéralisme n'est en réalité que l'expression de la lutte des couches sociales intermédiaires avec les monopoles, monopoles qui ont décidé de mettre fin aux secteurs protégés de la crise générale du capitalisme : les fonctionnaires, les intermittents du spectacle, les étudiants...
En effet dans la crise générale du capitalisme, il est évident que la bourgeoisie impérialiste va commencer à prolétariser et exploiter autant qu'elle peut des couches sociales jusque-là épargnées.
Ce phénomène n'est pas nouveau historiquement; le capitalisme français l'a déjà vécu, dans un processus menant à la première puis la seconde guerre impérialiste.
Lorsque le capitalisme français est en effet passé au stade impérialiste, il y eut de profonds déséquilibres ; la concentration de l'industrie était en retard sur celle de secteur bancaire.
À la veille de la première guerre mondiale impérialiste, il y avait encore 2 millions d'individus appartenant à la couche des rentiers (5 millions en comptant leurs familles), soit 1/8ème de la population du pays.
Ce capitalisme usuraire avait longtemps maintenu, au cours du XIXe siècle, l'existence de la petite production dans les campagnes et cela sur une grande échelle.
Lénine constatait ainsi dans L'impérialisme, stade suprême du capitalisme, qu'« à la différence de l'impérialisme anglais, colonialiste, l'impérialisme français peut être qualifié d'usuraire ».
Aujourd'hui encore, l'impérialisme français n'a pas perdu sa nature parasitaire.
En 2003 presque 300.000 foyers payaient l'impôt sur les grandes fortunes (ISF), soit 70% de plus qu'en 1995.
Dans ce vaste mouvement du capitalisme financier, le prix des logements a augmenté de 80% entre 1995 et 2003. Ce développement impérialiste a poussé 3.8 millions de personnes à déménager entre 1999 et 2004.
Des groupes monopolistes comme Pernod, Suez, France Télécom, EDF, Saint-Gobain, etc. ne cessent d'accroître leur emprise sur l'économie ; le capitalisme français représente 20% du chiffre des fusions-acquisitions en Europe (qui a augmenté de 33% en 2005, l'augmentation mondiale étant de 35% !).
Entre le 1er janvier et le 3 avril 2006, les plus fortes hausses boursières de sociétés françaises étaient énormes en soi : +55.37% pour Arcelor, +48.10% pour EDF, +31.23% pour Capgemini, +29.03% pour Renault, +28.94% pour Alcatel, +26.25% pour Lafarge, +23.80% pour Suez, +22.21% pour Gaz de France, +21.57% pour le Crédit Agricole, +20.45% pour Veolia...
La concentration est telle qu'à la bourse française (qui rassemble 40 sociétés, d'où le nom de CAC 40), 9 représentent la moitié de l'ensemble de la capitalisation boursière : Total, Sanofi-Aventis, EDF, BNP Paribas, Axa, Société Générale, L'Oréal, France Télécom et le Crédit Agricole.
Dans ce cadre général, le patrimoine contrôlé par les entreprises – principalement les machines et les équipements – ne cesse lui aussi d'augmenter, bien plus vite que l'économie : 73% d'augmentation entre 1995 et 2003, alors que le PIB ne progressait officiellement que de 33%.
Tout cela correspond à l'évolution prévue par l'analyse communiste.
« Ce qui caractérisait l'ancien capitalisme, où régnait la libre concurrence, c'était l'exportation des marchandises. Ce qui caractérise le capitalisme actuel, où règnent les monopoles, c'est l'exportation des capitaux »
(Lénine, L'impérialisme, stade suprême du capitalisme).
« Concentration de la production avec, comme conséquence, les monopoles; fusion ou interpénétration des banques et de l'industrie, voilà l'histoire de la formation du capital financier et le contenu de cette notion. »
(Lénine, L'impérialisme, stade suprême du capitalisme)
Comme le capital ne veut pas seulement se reproduire, mais s'élargir, voilà comment sont justifiés les licenciements massifs dans des entreprises qui auraient été considérées comme « rentables » il y a 10 ans encore.
Cela explique les délocalisations massives, le développement approfondi dans des secteurs à haute plus-value et l'orientation toujours plus massive vers l'industrie militaire (comme le montre par exemple l'alliance Alcatel / Thalès alors qu'Alcatel vient de racheter Lucent).
Et comme le capital doit toujours trouver de nouveaux endroits pour se développer, les secteurs protégés jusqu'ici du « marché » forment des cibles de choix.
Pourquoi ces secteurs étaient-ils protégés ?
Parce que l'impérialisme pouvait se le permettre et que cela l'arrangeait.
Un facteur essentiel a été l'exploitation généralisée des pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du sud.
Une exploitation facilitée par la collusion de l'impérialisme et du social-impérialisme russe dans le cadre de la « coexistence pacifique ».
Le révisionnisme moderne - « PCF » et CGT - a donc objectivement aidé à la modernisation des structures de l'impérialisme, comme par exemple les structures éducatives, le secteur bancaire et le secteur industriel avec les nationalisations de Mitterrand.
Le secteur culturel, vital pour l'hégémonie idéologique de l'impérialisme, a par exemple largement profité de cette protection de l'impérialisme.
La petite-bourgeoisie intellectuelle a hautement applaudi la fondation en 1977 des DRAC (direction régionale des affaires culturelles) qui ont une importance capitale pour l'impérialisme.
Grâce à cet important appareil administratif, les directives et les priorités définies par le ministère de la culture ont une influence prépondérante sur le « monde de l'art » : promotion d'artistes, subventions, résidences, commandes publiques, mais également sur l'éducation artistique et le mécénat, sans parler du 1%.
Ce « 1% » est en effet très important : règle instaurée en 1951, elle précise que « 1% des sommes consacrées par l'État pour chaque construction d'établissement scolaire ou universitaire devra financer la réalisation d'une oeuvre d'art contemporain intégrée au projet architectural ».
Le 1% a par la suite été généralisé : dans les années 1970-1980 cette mesure est étendue aux constructions d'autres ministères : Affaires étrangères, Agriculture, Coopération, Culture, Défense, Économie et Finances, Environnement, Industrie, Intérieur, Jeunesse et sports, Justice, Postes et télécommunications, Transports, Travail.
Par la suite le 1% s'appliquera aux collectivités locales, à tout bâtiment partiellement ou totalement réalisé par une des tutelles citées et ayant pour vocation d'accueillir le public. L'« art contemporain » n'aurait jamais pu s'imposer sans la politique de l'État, sans la « décentralisation culturelle » effectuée par le socialistes après 1981 et permettant l'émergence de la gauche caviar habituée aux petits fours des inaugurations.
De la même manière, les « radios libres » ont elles aussi été un secteur protégé et subventionné par l'État ; aujourd'hui les subventions vont être moindres et conditionnées selon le « projet éditorial. »
Quelle ironie de voir ces associations prétendument indépendantes voire « révolutionnaires » comme Radio Libertaire s'en plaindre et demander plus d'argent au Ministère de la culture !
De la même manière, l'impérialisme avait besoin de moderniser ses structures éducatives afin de permettre un élargissement de la base étudiante, chose largement permise par les restructurations universitaires après 1968, mais qui était un phénomène déjà commencé (280.000 en 1962-1963, 500.000 en 1967-68, plus de 2 millions aujourd'hui).
L'augmentation du nombre d'étudiants n'a ainsi pas été une « démocratisation » mais un simple moyen d'élever la productivité des travailleurs, d'où la prolétarisation des étudiants en contre-coup, après une phase où l'élévation de la capacité intellectuelle a amené une vague de hausses de salaires.
Il suffit de prendre l'exemple des informaticiens, où après une période de faste le retour à la normale est arrivé pour un grand nombre d'entre eux.
L'impérialisme avait également besoin de moderniser le secteur des télécommunications, des infrastructures routières. Tout cela il l'a fait, avec grand succès, permettant à la France de continuer à être une grande puissance impérialiste.
Mais aujourd'hui la priorité de l'impérialisme est ailleurs.
Il ne peut plus se permettre de protéger des secteurs entiers et va jusqu'à confier aux monopoles la gestion de pans entiers de ce qui lui a jusqu'ici été toujours réservé: ce sont désormais des agents du privé qui nettoient les bases militaires et sont au poste de contrôle des entrées.
Certains ont pensé que le capitalisme profiterait de l'effondrement du social-impérialisme russe qui a permis l'accès au marché des néo-colonies de celui-ci.
Qu'on allait repartir pour un cycle de croissance, comme lors des « trente glorieuses » (les années 1950-1960-1970).
Mais cette illusion n'aura pas duré. La pénétration de l'impérialisme US et ouest-européen dans les pays de l'Est, aux dépens du capitalisme russe, n'a fait que permettre l'expansion sans limites des contradictions inter-impérialistes dans le camp des vainqueurs.
Un événement annonciateur des guerres de demain a ainsi été la reconnaissance de la Croatie par l'Allemagne, qui a marqué le début de la guerre en ex-Yougoslavie à l'opposé de la volonté de l'impérialisme US qui voulait la stabilité dans cette zone jusqu'ici contrôlée.
C'est le début de la période marquée par l'accroissement de l'affrontement entre l'impérialisme US et l'Europe guidée par le moteur franco-allemand et soutenu par la Russie, jusqu'à l'intervention US en Irak, à laquelle la France et l'Allemagne se sont évidemment opposés, ainsi que la Russie.
Cette concurrence se joue sur l'arène mondiale.
La rivalité inter-impérialiste produit des conflits armés entre factions vendues aux rivaux, comme en Afghanistan, en Algérie, en Côte d'Ivoire, sans parler des bourgeoisie nationales qui se vendent aux impérialistes par peur de leur propre prolétariat, comme l'Iran et le Brésil, Cuba, le Venezuela ou la Corée du Nord, tous alliés objectifs de l'impérialisme franco-allemand.
Il ne faut pas oublier non plus les guérillas soi-disant révolutionnaires, comme les FARC ou l'ELN en Colombie, l'EZLN au Mexique, le FPLP en Palestine, le PKK/Kongra-Gel au Kurdistan de Turquie, etc., qui entretiennent des contacts réguliers et plus ou moins ouverts avec l'impérialisme, comme par exemple l'ELN de Colombie avec l'Eglise allemande et les verts, les FARC et le FPLP avec l'État français lui-même, etc.
Les instances pseudo-démocratiques jouent ici un rôle essentiel pour l'impérialisme, comme par exemple « France-libertés » de « Madame Mitterrand ».
Le rôle de quelqu'un comme Danielle Mitterrand a en effet une fonction vitale pour l'impérialisme européen dans ce processus, car il permet de lancer les processus d'intégration des « rebelles », par des débuts de discussion sur une base réformiste et des contacts permanents.
L'extrême-gauche française fondamentalement social-impérialiste salue d'ailleurs systématiquement Danielle Mitterrand, rien que tout récemment par exemple en raison d'un interview à la revue Rebelion, où elle lave la France de tous les crimes avec des phrases pseudo-radicales comme « La démocratie n'existe ni aux USA, ni en France » qui sont surtout associées à une négation des crimes français : « Durant la célébration du Bicentenaire de la Déclaration des droits de l'Homme - juillet 1989 - j'ai pu voir jusqu'à quel point nous étions soumis aux État-Unis » ; « J'ai dit à François : « Tu ne peux pas laisser tomber Cuba. Cette Révolution a beaucoup fait pour le peuple. La France ne peut être soumise aux États-Unis. » Il me disait que la France toute seule ne pouvait pas, et qu'en Europe personne ne la suivrait. »
Sans parler naturellement de l'inévitable soutien aux bourgeoisies nationales anti-américaines qui tombent dans les bras de l'impérialisme européen :
« Il existe une espèce de rage de la grande majorité de la presse mondiale contre Cuba et le Venezuela.
Et c'est parce que ces gouvernements veulent être indépendants, souverains, dignes.
Cela dérange. N'oubliez pas que les médias sont dirigés par de puissants capitalistes ».
En ce sens et à l'opposé de l'extrême-gauche française social-impérialiste et des « associations » soi-disant progressistes mais en fait liées à l'impérialisme, les soulèvements paysans et les grèves ouvrières en Chine, ainsi que les guerres populaires et guérillas en Inde, au Népal, au Bhoutan, au Bangladesh et au Pakistan, forment le coeur du mouvement révolutionnaire, dans une zone où l'impérialisme n'arrive pas à imposer une stabilité complète.
Cette instabilité est également forte au Moyen et Proche-Orient, où malgré la réaction arabe, l'impérialisme US et le camp géré par le bloc franco-allemand n'arrivent pas à bloquer les mouvements populaires.
Voilà pourquoi l'impérialisme en général aide le nationalisme hindou en Inde et le nationalisme musulman au Pakistan, le bouddhisme tibétain et le christianisme dans toute l'Amérique latine : afin de saboter la progression de l'idéologie communiste dans les masses populaires et afin de pousser aux affrontements inter-communautaires.
La progression de la religion islamique est dans ce cadre un outil important de la domination impérialiste : l'Islam ne peut pas unifier les masses dans leur lutte contre la réaction.
Et voilà pourquoi les revendications de la petite-bourgeoisie ne correspondent pas aux exigences de l'époque, exigences qui doivent être posées par la classe ouvrière qui est la classe la plus révolutionnaire de notre époque.
L'idéologie de la petite-bourgeoisie, c'est la négation de l'inéluctabilité de la crise impérialiste, et pour cette raison elle est l'alliée idéologique de la bourgeoisie impérialiste, comme l'a constaté Lénine :
« Le mouvement prolétarien révolutionnaire en général, et le mouvement communiste en particulier, qui grandissent dans le monde entier, ne peuvent se dispenser d'analyser et de dénoncer les erreurs théoriques du "kautskisme".
Et cela d'autant plus que le pacifisme et le "démocratisme" - en général - qui ne prétendent pas le moins du monde au marxisme, mais qui, tout comme Kautsky et Cie, estompent la profondeur des contradictions de l'impérialisme et le caractère inévitable de la crise révolutionnaire qu'il engendre, - sont encore extrêmement répandus dans le monde entier.
Et la lutte contre ces courants est une nécessité pour le parti du prolétariat, qui doit arracher à la bourgeoisie les petits patrons qu'elle a dupés, de même que des millions de travailleurs placés dans des conditions de vie plus ou moins petites-bourgeoises. [...]
Cette couche d'ouvriers embourgeoisés ou de l'"aristocratie ouvrière", entièrement petits-bourgeois par leur mode de vie, par leurs salaires, par toute leur conception du monde, est le principal soutien de la IIe Internationale, et, de nos jours, le principal soutien social (pas militaire) de la bourgeoisie.
Car ce sont de véritables agents de la bourgeoisie au sein du mouvement ouvrier, des commis ouvriers de la classe des capitalistes (labour lieutenants of the capitalist class), de véritables propagateurs du réformisme et du chauvinisme.
Dans la guerre civile entre prolétariat et bourgeoisie, un nombre appréciable d'entre eux se range inévitablement aux cotés de la bourgeoisie, aux côtés des "Versaillais" contre les "Communards".
Si l'on n'a pas compris l'origine économique de ce phénomène, si l'on n'en a pas mesuré la portée politique et sociale, il est impossible d'avancer d'un pas dans l'accomplissement des tâches pratiques du mouvement communiste et de la révolution sociale à venir.
L'impérialisme est le prélude de la révolution sociale du prolétariat. »
(Lénine, Préface aux éditions française et allemande de L'impérialisme, stade suprême du capitalisme)
L'économie capitaliste française est en crise et ne peut surmonter cette crise qu'en allant vers la guerre impérialiste, ce que montrent les contradictions toujours plus grandes avec l'impérialisme nord-américain et l'augmentation des interventions militaires, la militarisation de la répression sociale et l'intervention croissante de l'État pour aider les monopoles.
« Les traits principaux et les exigences de la loi économique fondamentale du capitalisme actuel pourraient être formulés à peu près ainsi : assurer le profit capitaliste maximum par l'exploitation, la ruine et l'appauvrissement de la majorité de la population d'un pays donné, par l'asservissement et le pillage systématique des peuples des autres pays, surtout des pays arriérés, et enfin par les guerres et la militarisation de l'économie nationale utilisées pour assurer les profits les plus élevés »
(Staline, Les problèmes économiques du socialisme en URSS)
Tout l'évolution actuelle confirme les analyses communistes et dans cette crise générale, la classe ouvrière de France doit guider le processus révolutionnaire et s'allier aux mouvements de libération nationale corse, breton et basque, dans un processus de guerre populaire prolongée ; la lutte se dirige principalement contre la bourgeoisie impérialiste où l'on constate que :
« L'"union personnelle" des banques et de l'industrie est complétée par l'"union personnelle" des unes et des autres avec le gouvernement
(Lénine, L'impérialisme, stade suprême du capitalisme)
Il est inévitable que dans cette crise, la petite-bourgeoisie préfère se soumettre finalement à la bourgeoisie impérialiste plutôt qu'au prolétariat.
Voilà pourquoi les étudiants anti-CPE ont choisi les syndicats plutôt que la jeunesse populaire, voilà pourquoi le mouvement de libération nationale basque, qui n'est pas guidé par la classe ouvrière basque, a sombré dans le compromis avec l'impérialisme français et l'oligarchie de l'État espagnol.
Pour résister à la pression de l'impérialisme, il faut se fonder sur la lutte de classe des masses populaires, son coeur étant la classe ouvrière, il faut mettre au commandement l'idéologie prolétarienne : le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme, car la révolution est la tendance historique et politique principale.
Sans une politique révolutionnaire authentique, on ne peut pas lutter correctement dans le cadre de la crise générale du capitalisme.
Pour le PCMLM, avril 2006.