17 aoû 2010

Offensive fasciste : la pétition de Paul-Eric Blanrue pour l’abrogation de la loi Gayssot et la libération d’un nazi

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Paul-Eric Blanrue a lancé vendredi une pétition, largement diffusée sur le net, pour l’abrogation de la loi Gayssot et la libération du négationniste Vincent Reynouard. Cette pétition intervient une semaine exactement après la publication d’un billet de Blanrue en faveur de ce même Vincent Reynouard.

Nous reviendrons sur le texte de la pétition dans un deuxième temps, car il est d’abord nécessaire de rappeler certaines caractéristiques du fascisme à l’époque de la crise générale du capitalisme, en commençant par le cas révélateur de Paul-Eric Blanrue.

Blanrue est un fasciste dans la veine social-chauvine « de gauche », un peu à l’image du maire de Vénissieux André Gérin, membre du P « C » F (Blanrue serait lui-même membre du P « C » F ce qui n’est pas étonnant). Dans une attitude typiquement fasciste, Blanrue se targue d’être un rebelle détenteur d’une vérité qui « dérange » le pouvoir mais adopte une position totalement soumise envers l’idéologie bourgeoise républicaine et l’impérialisme français.

Dans sa pétition, Blanrue construit ainsi tout son argumentaire autour de l’idée fantasmée de liberté d’expression, sorte d’héritage sacrée de la Révolution et de la République.

De même, Blanrue est connu pour son livre « Sarkozy, Israël et les juifs » dont la soi-disante interdiction de publication à la sortie lui a permis opportunément de se faire une gigantesque publicité en se présentant de manière populiste comme une victime du « système ». Il va de soi, bien sûr, que le livre a été publié depuis et se trouve très facilement dans toutes les librairies.

Il faut bien saisir que, loin d’être muselés, les fascistes profitent au contraire à fond de la crise générale du capitalisme et du soutien de la bourgeoisie impérialiste.

Paul-Eric Blanrue, comme tous les fascistes, se présente en « électron libre », en « esprit indépendant », mais n’est en vérité rien d’autre qu’un lèche-botte servile de l’impérialisme français. Il est donc fort logique que Blanrue exprime son admiration pour de Gaulle, la grande figure de la bourgeoisie impérialiste française.

Sans surprise, Blanrue est adepte de l’argumentaire anti-américain typiquement français défendant une France forte, souveraine et indépendante, comme au temps de de Gaulle selon une vision fétichiste de l’histoire.

Ce néo-gaullisme est une option stratégique de la bourgeoisie impérialiste qui, à l’époque de la crise générale du capitalisme, prend inévitablement le pas sur sa concurrente, la bourgeoisie industrielle, comme nous l’avons expliqué à de nombreuses reprises (par exemple : 1 – 2 – 3).

Blanrue est à ce point affilié à l’impérialisme français qu’il soutient, au même titre qu’un Dieudonné, le régime fasciste d’Ahmadinejad en Iran, pays semi-colonial semi-féodal soumis aux intérêts de l’impérialisme français.

Les fascistes, dépourvus de toute science dialectique et englués dans le nationalisme, s’enfoncent inévitablement dans une vision binaire des plus primaires. Ainsi, les fascistes conçoivent la France comme un pôle idéal de résistance face aux Etats-Unis.

Cette vision du monde binaire se reflète par exemple dans les propos de Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch se rendant à Tokyo au sanctuaire Yasukuni dédié en partie à la mémoire de fascistes japonais responsables d’atrocités lors de la conquête impérialiste d’une partie de l’Asie (on peut citer par exemple le massacre de Nankin).

Citant au passage le collaborateur Robert Brasillach (« le sang qui a coulé est toujours un sang pur »), Le Pen et Gollnisch ont évoqué les bombes atomiques de Hiroshima et Nagasaki, ce dernier déclarant : « Il y a les bons et les mauvais criminels de guerre. Les bons criminels de guerre, ceux-là qui sont pardonnés, sont les vainqueurs. C’est ceux qui ont bombardé et fait éclater sous des chaleurs de trois mille degrés les femmes, les vieillards, les enfants, de Hiroshima, de Nagasaki, de Dresde ou d’ailleurs. Ca, ce sont les bons. Et puis il y a les mauvais, c’est dans le camp des vaincus ».

On voit très bien que le fascisme, dans sa vision nationaliste binaire, oppose Japon et Etats-Unis, renvoyant dos à dos les atrocités commises pendant la guerre.

Contrairement à cette articulation binaire de la pensée, la science dialectique du marxisme-léninisme-maoïsme comprend que les atrocités de l’impérialisme japonais et de l’impérialisme US sont deux versants de la même réalité ignoble de l’impérialisme et le produit des contradictions entre puissances impérialistes. Tout comme l’attitude de de Gaulle correspond à une opposition stratégique de la bourgeoisie impérialiste française à l’impérialisme allemand nuisible à ses intérêts, et non à la lutte à mort idéologique contre le fascisme et le nazisme menée par les partisans communistes et l’Armée rouge.

Comme nous avons analysé la logique binaire (totalement ignorante de la dialectique) des fascistes et leur dévouement envers l’impérialisme français, nous pouvons maintenant revenir à la pétition de Blanrue pour l’abrogation de la loi Gayssot et la libération du négationniste Vincent Reynouard.

Le texte de Blanrue se veut une défense de la liberté d’expression, mise en danger selon lui par la condamnation à un an de prison ferme du nazi Reynouard niant dans une brochure la réalité du génocide perpétré par les nazis contre les juifs et les Roms.

Pour Blanrue, nier la réalité d’un crime et insulter la mémoire de populations exterminées (juifs, roms, homosexuels, handicapés mentaux…) relève donc d’une « liberté » de s’exprimer. On voit bien là que Blanrue est un bourgeois au service de l’exploitation capitaliste qui, à l’époque de la crise générale, se mue en fascisme.

En effet, la société capitaliste est une guerre de tous contre tous où s’exercent la domination et l’oppression entre les êtres humains, et l’exploitation de la classe dirigeante bourgeoisie sur le prolétariat.

La brochure de Vincent Reynouard n’est ainsi en rien l’expression d’une liberté mais un acte d’oppression, une déclaration de guerre à la dignité humaine, à la vie elle-même.

Le capitalisme souille l’idée même de « liberté ». A cette période de putréfaction totale du capitalisme dans laquelle ils prospèrent, les fascistes comme Blanrue sèment la confusion en faisant passer un acte d’oppression pour une liberté.

Le capitalisme pervertit et saccage tout à l’époque de sa décadence complète : il est donc logique que la liberté perde son sens de libération et devienne synonyme d’oppression, de terreur, de haine, d’humiliation, de domination.

La « liberté » qu’affichent fallacieusement les capitalistes et les fascistes comme Blanrue n’est rien moins que la possibilité revendiquée pour les exploiteurs capitalistes d’opprimer le peuple, d’en terroriser une partie en s’ouvrant le chemin du génocide !

Les fascistes sont du côté des exploiteurs capitalistes pour continuer plus que jamais à diviser le peuple, à l’asservir !

Il est nécessaire de comprendre que l’abrogation de la loi Gayssot, qui interdit la négation de crimes contre l’humanité, est l’obsession des fascistes qui pensent qu’il est temps désormais de débrider leur barbarie génocidaire.

La loi Gayssot a été adoptée sous la pression des masses, mais elle ne constitue qu’un faible verrou, faible car intégré dans le dispositif du légalisme bourgeois. De plus, dans le contexte des contradictions grandissantes au sein de la bourgeoisie, la loi Gayssot subit les assauts de la bourgeoisie impérialiste, porteuse du fascisme, qui supplante progressivement la bourgeoisie industrielle.

Le peuple ne s’en remet pas au légalisme d’un capitalisme de plus en plus croupi car seule la révolution socialiste est capable d’incarner ses aspirations à une vie libérée.

La liberté du peuple est celle de se débarrasser des exploiteurs capitalistes et de leurs engeances fascistes.

La liberté ne peut se concevoir sous le joug barbare du capitalisme et de son avatar fasciste, voilà pourquoi la révolution socialiste l’anéantira impitoyablement !    

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