13 nov 2008

Le PS se divise (néo-socialisme et populisme de gauche)

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Au même titre que ce qui se passe au P«C» F, les événements qui agitent le Parti Socialiste à l'occasion de son 75ème congrès revêtent une importance historique et doivent attirer l'attention des communistes.

Nous pourrions, comme les anarchistes, prendre tout cela de haut, comme depuis une petite « bulle » révolutionnaire et considérer que tout cela ne concerne en rien le peuple, ni les révolutionnaires, qu'il n'y a à que des « politcailleries ».

Mais ne nous y trompons pas, ce congrès et les débats qui agitent la gauche sont importants à plus d'un titre.

D'abord parce qu'ils sont placé face à l'histoire au moment où le capitalisme vit l'une des ses plus graves crises.

Ensuite, parce que la social-démocratie est loin d'avoir perdu son influence sur le proletariat .

De plus, les débats qui l'agitent sont ceux qui agitent la petite-bourgeoisie.

Enfin, la social-démocratie est une des forces modernisatrices du capitalisme les plus importantes, particulièrement en France.

Et ce que nous voyons, c'est que le Parti Socialiste est en train d'exploser : il ne résiste pas, en effet, à l'offensive « néo-socialiste » menée par Ségolène Royal depuis un an.

Si nous qualifions l'offensive de Ségolène Royal de « néo-socialiste », en référence au courant de mené par Marcel Déat contre Léon Blum dans les années 30, ce n'est pas parce que nous aurions en tête un « modèle » historique consistant en les années 30.

Le fait est que tout rapproche Ségolène Royal du courant néo-socialiste de la SFIO, que ce soit la mise en avant des « classes moyennes » (c'est-à-dire de la petite-bourgeoisie) comme force motrice, la volonté de restauration de l'ordre et de l'autorité, l'exaltation de la Nation comme force d'unification sociale, le rôle pré-éminent dévolu à l'Etat, la personnification « à l'américaine »...

Ce développement est très dangereux pour les masses populaires.

Et il y a un autre problème qui se pose, un autre danger qui vient avec l'implosion du Parti Socialiste.

A la suite du vote du 6 Novembre pour les motions du congrès (qui aura lieu du 16 au 16 novmbre), et avec donc la victoire de Ségolène Royal, l'aile gauche du Parti Socialiste a annoncé son départ de cette organisation.

Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez ont annoncé qu'ils quittaient le PS et c'est un fait important: Messieurs Mélenchon et Dolez sont des personnes d'envergures au PS et au-delà.

Une grande partie de leur prestige vient du fait qu'ils ont mené la campagne pour le NON au Traité Constitutionnel Européen en 2005, contre l'avis de leur parti mais avec le soutien de leurs bases.

Marc Dolez est député du Nord depuis 2002 et un des dirigeants les plus en vue de cette fédération socialiste (une des plus grosses de France) depuis qu'il a mené seul la campagne du TCE.

Jean-Luc Mélenchon, après avoir été un dirigeant étudiant trotskiste durant les années 70, est passé au Parti Socialiste dans les valises de Jospin.

Il finit par devenir un des principaux animateurs de la « gauche » du PS, dont il est d'ailleurs une figure importante: il a été vice-président du conseil général de l'Essone entre 1998 et 2000, il est sénateur de l'Essone depuis 1986, il a été ministre sous Jospin...

Grand leader avec Marie-Georges Buffet et Olivier Besancenot du NON «de gauche » au TCE, c'est une des personnalités de gauche les plus en vue et connues. Il s'est aussi fait connaître pour son soutien sans faille au fascisme chinois, au social-chauvinisme de Chavez et par son combat tout jacobin contre le breton, les langues régionales et le moindre signe d'autonomie des régions...

Mélenchon et Dolez vont donc aller renforcer le courant populiste de gauche déjà puissant en France. C'est un second danger, parallèle au néo-socialisme de Ségolène Royal.

Et ces deux dangers, les communistes doivent les connaître.    

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