La CGT et la future réforme de code du travail
Submitted by minusLe secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, était présent hier sur BFMTV-RMC, face au journaliste Jean-Jacques Bourdin. Le triangle rouge à sa boutonnière indiquait clairement le positionnement qui est le sien.
En effet, ce symbole de la déportation a été récupéré initialement par Jean-Luc Mélenchon. Il s’agit ici par conséquent d’une allusion politique indirecte de la part de Philippe Martinez.
Encore est-il difficile de parler ici de politique, car il s’agit non pas d’un choix subjectif et politique, mais d’une expression objective et économique.
Cela annonce, en effet, déjà le renouvellement de l’alliance du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, de la CGT et de l’ultra-gauche, dans le cadre de la lutte annoncée contre la prochaine réforme du code du travail.
Tout comme pour la précédente réforme du code du travail, la « Loi El Khomri », il y a ici une convergence d’intérêts de la petite-bourgeoisie radicalisée et de l’aristocratie ouvrière.
Cette dernière a profité pendant plus de cinquante ans de l’État-providence instauré en 1945, formant une structure parasitaire totalement engagée au service des institutions, exerçant une pression terrible par l’intermédiaire tant du P«C»F que de la CGT.
Quant à la petite-bourgeoisie radicalisée, elle a besoin de faire beaucoup de bruit, afin de profiter de mobilisations des masses populaires, dans l’objectif d’exercer une pression réformiste sur la bourgeoisie.
Jean-Luc Mélenchon est celui qui fédère cette convergence d’intérêts, en ayant formulé une proposition stratégique social-chauvine, niant les valeurs historiques de la gauche.
Comme en plus, Emmanuel Macron compte faire en sorte que le Premier ministre Edouard Philippe légifère par ordonnances afin de faire passer la réforme du code du travail rapidement, il y a ici un intérêt général de part et d’autres : Emmanuel Macron dispose d’une pseudo opposition, l’alliance petite-bourgeoisie – aristocratie ouvrière profite elle d’une mesure brutale servant d’épouvantail.
Dans tous les cas, ce sont les masses populaires qui paieront le prix de tout cela, à tous les niveaux.
Déjà parce que la Loi travail présentée par Myriam El Khomri et adoptée par l'Assemblée Nationale le 21 juin 2017, en ayant recours à l'article 49-3, a été un premier coup contre leurs droits, qui va s’accentuer avec la réforme annoncée par Emmanuel Macron.
Mais aussi parce que la France Insoumise, la CGT, l’ultra-gauche vont désorienter les masses en fournissant une pseudo-opposition, incapable de triompher, ne servant que des intérêts de couches sociales idéalisant le capitalisme des années 1960-1970.
Qu’a apporté le mouvement contre la Loi travail ? Il a été étranger à une réelle mobilisation populaire, ne mobilisant que les secteurs liés aux syndicats. Il a épuisé l’énergie de centaines de milliers de personnes dans des manifestations velléitaires, incapables de produire une culture authentiquement ancrée dans une remise en cause du capitalisme.
L’ultra-gauche servait ici justement à donner une image radicale, notamment par la casse largement permise par la Police, afin d'inversement donner une image positive de social-libéralisme tolérant au gouvernement.
Ce qu’espèrent Philippe Martinez et Jean-Luc Mélenchon, c’est une réédition de tout cela, afin de pouvoir capitaliser, de maintenir et de développer leurs positions.
C’est une grande menace pour les masses populaires, un piège qui vise à les enserrer dans un populisme de gauche, dans un plébéianisme niant la question de la culture, dans une logique de revendications sociales se focalisant sur la vigueur du capitalisme national.