Syndicats et contre-révolution
Submitted by Anonyme (non vérifié)Bref historique
Au XIXe siècle, les sociétés de secours mutuels viennent remplacer l'absence de protection sociale. Ces sociétés gèrent des fonds venants de cotisations volontaires, ces fonds servent aussi à payer les ouvriers/Es en cas de grève.
Le syndicalisme naît avec le développement de la société industrielle et du mouvement ouvrier en Angleterre, et il va s'étendre dans toute l'Europe au cours du XIXe siècle.
Le mouvement ouvrier, après la Commune de Paris, se retrouve affaibli, et l'Association Internationale des Travailleurs (première internationale) vers 1860 tente de lui redonner des forces.
Les ouvrierEs essaient de se regrouper en chambres syndicales et bourses du travail.
Les groupements ouvriers sont autorisés en 1884 par la loi Waldeck-Rousseau, dans la foulée est abolie la loi Le Chapelier qui interdisait les associations professionnelles.
En 1886 se crée la Fédération Nationale des Syndicats (F.N.S). En 1892 est crée la Fédération Nationale des Bourses de Travail. Cette dernière s'unira à la F.N.S en 1895, à Limoges, pour donner naissance à la CGT. Notons que la CGT, et ce jusqu'à 1906, aura pour base l'anarcho-syndicalisme.
La CGT de l'époque reprend le slogan de l'AIT : "L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes".
Le syndicat doit alors servir d'outil de l'organisation sociale dans le processus révolutionnaire, et le syndicat doit être un instrument indépendant de tout parti politique. Les moyens d'action de la CGT d'alors n'ont pas changé, comme par exemple le boycottage (avec Danone).
L'année 1887 voit la naissance du syndicalisme chrétien, il s'appuie sur la première encyclique (Rerum Novarum) du pape Léon XIII qui paraît en 1891. Le syndicalisme chrétien ouvrira la voie du syndicalisme réformiste, en refusant la lutte de classes et en prônant l'amélioration des conditions de travail sans abolir le salariat.
En 1906 la Charte d'Amiens revendique la grève générale comme moyen d'action pour venir à bout du patronat et du salariat, et elle réaffirme l'autonomie des syndicats vis-à-vis des partis politiques. Elle jette les bases du syndicalisme révolutionnaire. La CGT, à cette époque, revendique 800000 adhérents.
Avec la première guerre mondiale, peu sont ceux qui à la CGT refuseront l'Union Sacrée. Après la guerre la CGT se réorganise et le pouvoir passe au main d'une Commission Administrative et d'un Bureau Confédéral.
La CGT met le cap vers le réformisme. Avec la révolution de 1917 en Russie et la création du Parti Communiste Français, les communistes se retrouvent minoritaire à la CGT et vont fonder la CGT-U (CGT Unifiée) qui née en 1921.
Les syndicalistes fidèles aux principes de base de la CGT fondent en 1926 la CGT- SR (syndicaliste révolutionnaire), cette CGT-SR n'obtiendra jamais plus de 20000 syndiqués. En 1919 se créera la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens (C.F.T.C) qui se constitue autour d'organisation professionnelles d'employés, et se renforce en 1927 avec la création de la J.O.C. (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) et en 1937 avec le Syndicat Général de l'Education Nationale (S.G.E.N).
Après la deuxième guerre mondiale le taux de syndicalisation en France est de 60%.
En 1948 une partie de la CGT non-communiste créé la CGT-Force Ouvrière, et certaines fédération deviennent autonome comme à l'éducation nationale avec la (F.E.N.). F.O. se veut indépendante des partis politiques et de l'Etat mais pas de la C.I.A. qui financera F.O., dans le cadre de la lutte anti-communiste, par l'intermédiaire du syndicat américain American Federation of Labour (A.F.L.). F.O. est né du refus de la grève de 1947, qualifiée par ces anticommunistes d'" insurrectionnelles ".
En 1944 s'était créer la Confédération Générale des Cadres (C.G.C) qui affirme la spécificité des cadres dans le monde du travail. Elle changera de nom en 1981 pour devenir la Condération Française de l'Encadrement (CFE-CGC)
En 1947 Maurice Thorez, alors Secrétaire Générale du P"C"F à cette phrase historique :"Il faut savoir arrêter une grève", phrase que les dirigeants de la C.G.T n'auront de cesse d'appliquer dans l'avenir.
Après la deuxième guerre mondiale, le courant anarcho-syndicaliste renaît de ses cendres avec la création de la Confédération Nationale du Travail (C.N.T.), qui essaiera par la suite de copier et s'appuiera sur l'aura de la puissance CNT espagnole.
La CNT sera composée en majorité d'anciens de la CGT-SR., mais elle restera à un état quasi confidentiel entre 1950 et 1995, car nombre de syndicalistes révolutionnaires préfèrent se retrouver à la CGT, FO ou à la CFDT.
Entre 1950 et 1964, le syndicalisme chrétien est en proie à de nombreuses crises, et cela aboutira en 1964 au changement de nom de la CFTC, par celui de Confédération Française Démocratique du Travail (C.F.D.T). Les principes de base de la CFDT remplace la référence à l'encyclique du Pape par les "principes de la morale chrétienne". Le congrès de 1970 de la CFDT propose une société basée sur le modèle yougoslave, c'est-à-dire le socialisme autogestionnaire.
Edmond Maire en 1972 dans le journal "Le Monde" stipule que la CFDT représente le "socialisme libertaire, anarcho-syndicaliste, autogestionnaire".
De la CFDT-PTT sera exclu des syndicalistes qui fonderont en 1988 la fédération SUD-PTT. De nombreuses fédérations du syndicat SUD se créeront par la suite.
Notons que le syndicat SUD se réclame du syndicalisme autogestionnaire.
Notons qu'en décembre 1995, la CFDT soutient le plan Juppé sur la réforme de la Sécurité Sociale et l'allongement de la durée de cotisation ouvrant le droit à la retraite.
Enfin voici deux dates de l'histoire du syndicalisme 1968 : loi portant sur la reconnaissance de la section syndicale d'entreprise et du délégué syndical (dans le cadre des accords de Grenelle), et 1982 Avec la loi Auroux : extension du droit syndical dans le domaine de la sécurité des salariés (Comité d'hygiène sécurité).
Des syndicats progressistes ?
Les syndicats ne jouent plus le rôle de défenseurs de la classe ouvrière. Leur rôle d'organisateurs du prolétariat contre le capitalisme, fait place à un rôle de courroie de transmissions du réformisme, de l'action " molle " contre le capitalisme.
Les syndicats en France ne sont plus l'école de guerre contre le capitalisme, mais sont un moyen pour juguler les travailleurs/seuses, pour noyer leur révolte dans de pures revendications matérielles et corporatistes.
Ainsi l'histoire nous a montré, et les faits quotidiens nous montrent, que les syndicats sont devenus de pures corporations enfermant les revendications des travailleurs/seuses à une seule entreprise, voir un seul service, sans relier la révolte des salarié/Es à un tout.
Les syndicats, s'appuie sur une aristocratie ouvrière, et c'est notamment le cas dans la fonction publique.
Cette aristocratie ouvrière a toujours servi les intérêts de l'Etat bourgeois, en détournant les masses vers le réformisme et le révisionnisme. C'est l'aristocratie ouvrière qui vote P.S. et critique fortement l'URSS de Staline et la Chine de Mao, c'est en fait la petite-bourgeoisie.
Cette aristocratie ouvrière est clairement anticommuniste, comme c'est le cas à la CNT, syndicats dans lesquels on tient des propos comme :"La méthode marxiste-léniniste a échoué en faisant couler beaucoup d'encre".
Les syndicats font parti d'un plan d'ensemble de la contre-révolution préventive en noyant toute revendication, légitime des travailleurs/Seuses pour leur amélioration de leurs conditions de vie, dans des compromis douteux avec le patronat.
Le fond même du réformisme est de faire croire aux gens que l'on puisse améliorer leur qualité de vie par des mesurettes, il en est de même pour les syndicats qui pensent que l'augmentation des salaires est l'alpha et l'oméga de la lutte. Or le réformisme ne change rien au fond du problème : l'exploitation de l'homme dans le système capitaliste.
Il ne change rien au fait qu'une infime partie de la population détient les moyens de production et que la grande majorité de cette population est obligée de vendre sa force de travail pour vivre. Le réformisme ne change rien au fait que perdure l'exploitation capitaliste
De plus, loin d'être un contre-pouvoir au système, les syndicats au travers de la gestion sociale, des participations aux négociations avec l'Etat et le patronat, montre clairement son désir de refuser toute action de rupture avec le système.
Celui-ci, d'ailleurs préfère avoir en face de lui des structures financées par l'Etat que des coordinations moins malléables. Ainsi Lénine faisait remarquer que: "Les bourgeois cultivés [...]sont tout à fait disposés à "concéder" aux ouvriers le droit de grève et d'association [...], pourvu que les ouvriers renoncent à l'"esprit de rébellion"," (Lénine : Œuvres choisies TomeI 2eme partie page 127).
Les patrons cèdent un peu, histoire que la situation ne s'envenime pas trop.
Les syndicats font parti d'un plan d'ensemble de la contre-révolution préventive en noyant toute revendication, légitime des travailleurs/Seuses pour leur amélioration de leurs conditions de vie, dans des compromis douteux avec le patronat.
Encore si des partis réellement révolutionnaires se trouvaient derrière les syndicats, les choses pourraient être différentes. La CGT est devenue un syndicat réformiste et agit en binôme avec un parti "communiste" qui ne l'est pas moins.
Il en est de même avec la CFDT plus ou moins proche du PS, dans lequel toute idée révolutionnaire est considérée comme hérétique.
Ne parlons pas de la CNT, dont l'anticommunisme est le seule contenu théorique en définitive. Leur théorie économique ne dépasse pas les phrases creuses sur l'autogestion et le refus de l'Etat, c'est-à-dire en définitive que le courant anarchiste se rallie en dernier recours à la critique petite-bourgeoise de l'Etat (les " libéraux libertaires ").
Quant à SUD, son idéologie est encore plus petite-bourgeoise, trempant dans la critique " soft " et intellectuelle de gauche à la télérama.
Ce qui caractérise le syndicat moderne inféodé à la bourgeoisie, de la CGT à la CNT, c'est l'inexistence de la politique dans le contenu général des revendications de la classe passant par les syndicats.
Lutter à l'intérieur ou en dehors des syndicats ?
Les syndicats adoptent une attitude passive, défensive devant le patronat et les gouvernements ; les syndicats en France ont un rôle purement défensif, et n'ont pas le rôle d'attaquant, d'opposant au système capitaliste.
Si Lénine disait qu'il fallait travailler dans les syndicats, où étaient alors les masses, les masses ne sont plus dans les syndicats (preuve en est que le taux de syndicalisation en France est en-dessous de 10%) et les syndicats ne représentent plus les masses, mais des intérêts catégoriels.
Cela est d'autant plus vrai dans la fonction publique : les syndicats de fonctionnaires veulent nous faire croire qu'ils se battent aussi pour le secteur privé, mais en réalité ils ne défendent que les intérêts d'un secteur fortement protégé et larbin de l'Etat. Les syndicats de la fonction publique agissent comme des corporations en défendant les privilèges de telle ou telle profession (cheminot, enseignant...).
Les masses ne sont plus dans les syndicats, et la traîtrise de ces derniers lors de négociations et d'événements historiques, donne raison aux masses. Les travailleurs/seuses dans les entreprises privées, sont de plus en plus méfiants/Es vis-à-vis des syndicats, qu'ils/elles voient se "coucher" devant quelques miettes que leur balance le patronat.
Ceci fut d'autant plus vrai lors de la négociation sur la loi des 35 heures, qui a donné lieu à une énorme fumisterie, dans laquelle les syndicats faisaient semblant de s'opposer au patronat. Mais en fait les syndicats jouaient le rôle de courroie de transmission de l'Etat et donc du patronat, car l'Etat est le représentant de la bourgeoisie.
L'on a donc pu voir après, aux dernières élections du personnel, dans certaines entreprises, des gens dégoûtés par le rôle des syndicats s'abstenir d'aller voter.
Lénine dans "La maladie infantile du communisme"disait : "Les syndicats et les coopératives ouvrières [...] sont justement des organisations où se trouve la masse". Et qu'il fallait "travailler absolument là où est la masse". Mais aujourd'hui les masses ne sont plus dans les syndicats, les masses sont en dehors des syndicats et de tous partis politiques.
S'il fallait travailler dans les syndicats il y a quelques décennies ou au XIXe siècle, si les gens se reconnaissaient dans les syndicats pour porter les aspirations révolutionnaires, aujourd'hui ce n'est plus le cas.
Peut-être que ce le sera de nouveau dans des temps éloignés, mais aujourd'hui, si l'on veut travailler avec les masses, avec le prolétariat, avec les travailleurs/euses, il ne faut pas entrer dans des syndicats pour le faire, en rentrant dans les syndicats, l'on ne peut que travailler avec la petite-bourgeoisie, ou l'aristocratie ouvrière.
"Sans méconnaître le mouvement syndical, [...] tu dois, à l'époque de la révolution, mettre au premier plan les tâches de l'insurrection armée, de la formation d'une armée révolutionnaire et d'un gouvernement révolutionnaire"(Lénine: Œuvres choisies TomeI 2eme partie page 129)
La lutte dans les syndicats n'est plus aujourd'hui révolutionnaire. La lutte révolutionnaire est la lutte entre l'ancien et le nouveau.
Le nouveau est aujourd'hui de lutter en dehors des syndicats. Ceux-ci ne représentent plus que des intérêts catégoriels, corporatistes et se contentent d'un réformisme bon teint, ils ont sabordé toute revendication progressiste.
De plus leur lutte est expressément défensive., ou utopique. Ils s'arrêtent qu'à un seul aspect du problème et ne voient pas l'ensemble des problèmes, il le les voient pas dans leur ensemble.
En signant avec le patronat ils s'éloignent de toute stratégie de rupture et en se basant principalement sur la défense des salaires ne mènent qu'un lutte à un niveau micro-économique et oublient ou font semblant d'oublier une la lutte est globale.
D'aucun croient encore en une CGT révolutionnaire, croient encore en une lutte à l'intérieur des syndicats en place et à l'intérieur du P"C"F.
La lutte à l'intérieur des syndicats ou en dehors des syndicats, telle est la question.
Pouvons nous lutter à l'intérieur de structures ayant démontrer depuis longtemps quelles ont remplacé un présupposé but révolutionnaire par un objectif autrement plus réformiste ?
Ou alors devons nous lutter à l'extérieur de ces structures, dans une lutte autonome en rupture totale avec ces structures tolérées, acceptées, légalisées, subventionnées par l'Etat ?
Sachant que les syndicats sont liés avec le système sous formes divers tels que les accords salariaux, les participations dans diverses organisations / Secu, assurrances vieillesse, chômage !
Sachant que la plupart de ces organisations syndicales sont liées à des partis au pouvoir actuellement le P"C"F pour la CGT, le PS pour la CFDT, on ne peut qu'être sceptique quant à la stratégie révolutionnaire de ces syndicats et au travail de ceux/celles qui veulent y faire un travail révolutionnaire. Les syndicats sont des obstacles à la politisation, un tampon des contradictions sociales.
La lutte pour les salaires : une finalité ?
Le salaire ne doit pas être le but des luttes des gens, le salaire ne saurait supprimer l'exploitation de l'homme par l'homme, le système du salariat qui fait que certains se crèvent au travail pendant que d'autres jouissent de millions de francs ou d'euro, et vivent dans des résidences luxueuses, la question du salaire ne résoudra pas le fait que la société se divise en classes et que la classe bourgeoise exploite la classe du prolétariat.
Ce n'est pas non plus les carottes comme l'actionnariat salarié, l'intéressement dans les entreprises, qui feront que cela disparaissent.
Ce ne sont que des outils pour permettre au mieux de consolider une aristocratie ouvrière, ou une petite bourgeoise qui noie les révoltes dans des aspirations purement catégorielles et dans de petites revendications matérielles, alors que le problème est bien au-delà de cela.
Le problème est que tant que le système capitaliste existera, les gens seront opprimés sur leur lieu de travail et en dehors. Lutter pour l'augmentation des salaires, c'est une chose, lutter pour l'abolition du salariat en est une autre. La simple lutte pour l'augmentation, sous son aspect progressiste, est réformiste, et révisionniste.
Lutter pour l'augmentation des salaires ne doit pas faire oublier que la lutte principale doit être la lutte pour l'abolition du salariat et la destruction du système capitaliste. Il ne faut pas perdre de vue cet objectif, et ce n'est pas en considérant que la CGT ou que le P"C"F sont encore valables que l'on risque de garder cet objectif en tête, comme le font certain/Es.
Engager les masses seulement dans une optiques de revendications et de défenses des intérêts acquis, est nocif pour la révolution, car cela leur fait perdre de vue l'objectif principal : " l'ouvrier ne gagne pas nécessairement lorsque le capitaliste gagne, mais il perd nécessairement avec lui " (Marx, Manuscrit de 1844)
Les syndicats en revendiquant des salaires garantie pour telle ou telle profession impliquent le fait qu'ils demandent à l'Etat bourgeois d'intervenir pour défendre les salariés, or l'Etat bourgeois, comme nous le savons, ne défend que les intérêts de la classe dont il est l'émanation, à savoir la bourgeoisie.
De plus affirmer qu'il faut tel ou tel salaire pour telle ou telle catégorie de salarié cela implique de plus que telle ou telle catégorie de salariéEs n'ont pas à gagner autant que telle ou telle autre catégorie.
Cela implique d'affirmer qu'un manœuvre n'a pas à avoir autant de besoins qu'un cadre, cela implique d'être d'accord avec la loi économique du système capitaliste qui dit à telle catégorie de profession, tel salaire.
Marx, déjà, considérait que l'action des syndicats était trop restreinte, et ainsi au Conseil Central de l'Internationale en 1866 il fit adopter cette résolution : " Les syndicats s'occupent trop exclusivement des luttes immédiates. Ils n'ont pas assez compris leur pouvoir d'action contre le système capitaliste lui-même...
A part leur œuvre immédiate de réaction contre les manœuvres tracassières du capital, ils doivent maintenant agir sciemment comme foyers organisateurs de la classe ouvrière dans le grand but de son émancipation radicale. Ils doivent aider tout mouvement social et politique tendant dans cette direction ".
Les syndicats anglais du temps de Marx et Engels allaient peu à peu s'embourgeoiser. Engels dans voyait déjà que les syndicats s'appuyaient sur une "aristocratie ouvrière"et il présageait que des ouvriers inorganisés allaient créer d'autres syndicats.
Rappel économique
La lutte pour l'augmentation des salaires ne nuit en rien au capitalisme, car à chaque augmentation de salaire, le prix des marchandises est augmentée, ce que le système capitaliste donne d'une main il le reprend, et souvent plus, de l'autre.
De plus si l'augmentation de salaire ne s'effectue que dans une branche de la production, le prix des marchandises produite dans cette branche augmentera, et ce seront les travailleurs/seuses des autres branches qui en subiront les conséquences.
De plus qui dit augmentation de salaires, dit augmentation de la part revenant à l'Etat, et donc à la bourgeoisie, les salarié/Es voit en premier augmenter leur salaire, puis le voit par la suite diminuer par rapport aux prix des marchandises qui augmentent, et à l'impôt qu'ils/Elles doivent payer en supplément.
La lutte pour l'augmentation des salaires, est une lutte vaine, et nous démontre que les syndicats en se focalisant sur cela, décourage les travailleurs/Seuses plutôt qu'autre chose. Evidemment nous ne disons pas qu'il ne faut pas que les gens aient un minimum de confort, mais comme nous venons de le voir, dans la société capitaliste cela est impossible.
Les entreprises capitalistes, ne sont pas des institues de charitée, et tout ce qu'elles donnent, elles le reprennent
Marx disait que " un meilleur traitement, une nourriture plus abondante, des vêtements plus propres et un surcroît de pécule ne font pas tomber les chaînes de l'esclavage, il en est de même du salariat " (Le capital livre I page 440).
Souvenons nous que le capitaliste ne paie pas les travailleurs/Seuses pour leur travail, mais pour leur force de travail, afin que celle-ci crée de la plus-value.
Ce fait est masqué par le salariat. Le salarié dans une journée travail pour le capitaliste, et une partie pour lui. Dans la journée de travail les salarié/Es auront donc fait du travail nécessaire et du surtravail, le paiement du salaire masque le rapport d'exploitation capitaliste.
L'intensification du travail permet au capitaliste d'obtenir un maximum de la force de travail,
Il ne faut pas oublier que le salariat est lié au système capitaliste, et pour que celui-ci existe il faut que les salarié/Es, n'est rien d'autre que leur force de travail à vendre pour pouvoir subvenir à leurs besoins.
Engels disait l'Anti-Duhring que : " Dès sa naissance, la bourgeoisie était grevée de son contraire ; les capitalistes ne peuvent pas exister sans salariés ", les capitalistes ne peuvent exister sans salariés, comme les maîtres dans l'antiquité ne pouvaient exister sans esclaves, et le pouvoir féodal sans serfs.
Cependant à chaque fois la catégorie exploitée pouvait, quand à elle, exister sans leur patrons, maîtres, ou seigneurs. En considérant que le patronat est gentil, et que sans lui les salarié/Es ne pourrait pas vivre, les syndicats perpétue l'idée que le capitalisme est indépassable, qu'en dehors de lui il n'y a rien, et que tant qu'à avoir quelque chose, autant avoir les miettes.
La lutte pour l'augmentation des salaires est une lutte à court ou moyen terme, car de toute façon le capitalisme réduit de plus en plus le capital variable au profit du capital constant, ce qui entraîne la baisse du taux de profit, et cela va dans le sens du système capitaliste, vers sa fin inéluctable.
Rajoutons à ce bref historique des syndicats, la large trahison de la CGT pendant mai 68, ou au lieu de faire en sorte que les ouvriers/Es rejoignent les étudiants, la CGT a profité du mouvement social pour demander l'aumône à l'Etat.
Les syndicats pour se légitimer s'appuie sur la conquête d'acquis sociaux, qui sans eux (disent-ils) auraient été impossible d'avoir.
Mais si les syndicats, ont obtenus ces acquis sociaux, le patronat les a vite repris. Ce que les patrons donnent d'une main, ils le reprennent vite, c'est la loi du capitalisme.
Ainsi, les augmentations de salaires, sont une aubaine pour les patrons, car il peuvent augmenter les prix, intensifier le travail pour produire plus, afin que les gens achète plus.
Cependant notons que certains/Es si elles n'ont pas d'augmentation de salaires, si c'est ces augmentations ne se produisent que dans une branche, en subiront le contre-coup.
Conclusion
Il faut aujourd'hui se rendre compte que la lutte n'est plus à l'intérieur des syndicats, que les masses n'y sont plus et qu'il faut donc aller trouver les masses ou elles sont.
Les syndicats participent à la confusion du réformisme en essayant de tromper les masses sur le but véritable de la lutte, c'est-à-dire : détruire le système capitaliste.