25 aoû 2013

Internet : l'affaire Napster

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Internet : l'affaire NAPSTER concerne directement les intérêts matériels des gens

Le développement d'internet a permis à beaucoup d'informations de circuler, de contourner la répression impérialiste.

Cela est bien, mais nous révolutionnaires voulons également servir les masses matériellement ; c'est une de nos grandes différences avec les petits bourgeois qui se contentent de critiquer intellectuellement le système sans proposer aucun changement matériel.

Or, des possibilités réelles existent. De la même manière que dans toutes les banlieues les jeux vidéos pour consoles sont allégrement copiés à une vitesse vertigineuse, tous les programmes pour les ordinateurs sont disponibles " gratuitement " sur le net grâce aux différents sites de hackers.

C'est une bonne chose, cela donne accès aux masses aux programmes qui normalement coûtent chers, sont réservés aux " professionnels ". La véritable attitude " hacker " correspond à un esprit de révolte juste face au monde de la consommation.

Le MP3 : cauchemar des monopoles de la musique

Mais la grande actualité, c'est la musique, car il existe désormais une nouvelle technologie sur internet qui permet de connecter les ordinateurs de chaque personne entre eux.
Cette technologie est le cauchemar actuel des maisons de disques, les " majors " qui exploitent les artistes et mènent des politiques commerciales abrutissantes à coup de Spice Girls, Britney Spears et autres.

Pourquoi ?

Car il suffit que vous enregistriez vos CDs de musique sur votre ordinateur et que vous vous connectiez sur le net (grâce à des programmes comme " Napster ", " Gnutella", " Scour ") pour que d'autres puissent les télécharger…. Gratuitement.

Il va de soi que, comme les CDs de musique sont longs, on les réduit, on les " compresse ". Chaque chanson devient un fichier " MP3 " beaucoup plus rapide à télécharger, que l'on peut aisément " décompresser " chez soi puis graver sur un CD.
Ainsi, une fois qu'on a installé un programme comme " Napster " et qu'on est sur le net, il suffit de taper le nom d'un artiste et immédiatement vous avez une liste des chansons disponibles, que vous pouvez tranquillement télécharger.

L'affrontement majors/napster

Les " majors " n'ont pas attendu pour réagir et faire un procès à Napster, avec le soutien de l'administration Clinton. Certains artistes soutiennent cette initiative capitaliste, comme Metallica et Dr Dre.

Metallica a ainsi exigé que les facs américaines coupent tout accès internet à Napster.

Leur réputation dans le monde du Métal s'est proprement écroulée ; personne n'a compris comment des millionnaires peuvent pleurer ainsi et coller des procès sous prétexte que quelques milliers de personnes copient leurs albums grâce à Napster.

Les soutiens à Napster on alors été nombreux, notamment avec un crackage d'une trentaine de très importants sites internets, comme celui de la Bibliothèque Nationale de France ou encore de la NASA, repeints de slogans de soutien à Napster et de critiques des majors.

Des soutiens également remarquables sont ceux de Public Ennemy ou du chanteur Prince, qui militent pour un nouveau mode de distribution allant directement du producteur au consommateur.

Prince a ainsi affirmé que " l'existence de Napster et d'autres sites équivalents résulte de la façon dont les majors étranglent l'industrie musicale (…). L'hypocrisie fondamentale de l'industrie musicale et de certains artistes dans le débat sur le format mp3, c'est qu'ils parlent de copyright, de propriété intellectuelle et autres nobles concepts, quand la seule chose qu'ils tentent vraiment de défendre est la valeur commerciale de leurs produits musicaux ".

Parlant du président de la Warner, Prince en rajoute une couche : " Il est assez ironique de voir qu'il parle de " préserver notre système de propriété intellectuelle ". Est-ce qu'il n'est pas le président d'une société qui a toujours dépouillé les artistes de leurs droits sur leurs propres créations ? ".

Public Enemy est allé également en ce sens, montrant l'existence aux Etats-Unis d'un courant d'opposition aux majors chez les artistes.

Napster on s'en fout, mais le principe est intéressant…

Les réactions de Prince (qui avait dû abandonner son nom pendant quelques années car il dépendait d'un contrat qu'il rejetait) ou même de Public Enemy ne sont pas totalement révolutionnaires.

Pourquoi ? Parce que ce sont des artistes qui peuvent se le permettre.

Pour les petits artistes, les majors et Napster reviennent eux-mêmes : les majors les volent ou ne les prennent même pas, Napster ne leur verse rien.

C'est seulement dans une société socialiste, avec un monopole d'Etat s'occupant de la production et de la distribution de la musique, que les " petits " trouveront une place tandis que les gros dégonfleront (ou disparaîtront pour tout ce qui est commercial-bourrage de crâne).

Car Napster, qui est une société capitaliste, vise simplement à diffuser un nouveau moyen de vente : les capitalistes visent en effet à " coder " les MP3, pour qu'on ne puisse les lire que si on a payé (et ainsi obtenu un code valable que sur un ordinateur, et pas sur un autre).

Cet argument du nouveau moyen de vendre est d'ailleurs l'argumentation de très nombreuses sociétés, dont Sony ou Microsoft, qui ne veulent pas l'interdiction de Napster car cela tuerait juridiquement l'échange de données entre ordinateurs par l'intermédiaire d'Internet.

Eux veulent juste fermer Napster, mais entendent bien profiter de la technologie pour augmenter leurs profits…

En attendant Napster a déjà fait des émules : Imesh, audiognome, gnutella, et notamment scour, qui permet également d'échanger des données vidéos (films, clips, etc.).
Scour s'est ainsi attiré foudres de l'industrie audio-visuelle et cinématographique américaine, qui n'a pas apprécié la diffusion de Star Wars ou de Gladiator…

La future répression des majors

Les monopoles musicaux sont obligés de réagir, puisque leur but est de toujours plus accumuler des profits.
Ils vont pour cela profiter de leur statuts de monopoles pour casser toute concurrence nouvelle.

Comment ?

En s'adressant dans un premier temps aux fournisseurs d'accès internet, qui pour la plupart sont également des monopoles. Ils vont leur demander d'empêcher le passage de MP3 par leurs services, pour ne tolérer que les MP3 " codés " venant de services de vente référencés.

Une autre technique déjà employée comme sabotage est l'envoi sur des sites comme Napster de faux MP3 (bruits stridents là où on s'attend au dernier mix de Depeche Mode par exemple).

La politique révolutionnaire sur Internet

En quoi peut consister une politique révolutionnaire sur Internet ? Puisque la politique des monopoles est une politique de plus en plus fasciste, la politique révolutionnaire doit propager la résistance à la domination et à la culture des monopoles, tout en faisant la proposition politique d'un système au service des masses populaires : le socialisme, le communisme.

Une première mesure doit par conséquence la mise en avant de la transparence du contenu d'internet ; en clair la diffusion des bonnes adresses où trouver les différents programmes, musiques etc. adaptées à la bourse peu lotie (c'est-à-dire pas tu toi) des prolétaires.

Pas un sou pour la bourgeoisie !

Malheureusement, la quasi-totalité des sites de " cracks " vit de la publicité pour des sites pornographiques de type ultra-sexistes ; cela est mauvais. Cela transforme les hackers en lumpenprolétaires se vendant au plus offrant, c'est indigne et de leur niveau technique et de ce qui fait le fondement de leur existence : le partage de la connaissance. Cela aide le système car diffuse la culture patriarcale qui est un fondement de ce système qu'il faut renverser.

A l'opposé, il y a de très bons sites de " cracks " faisant des liens avec les sites révolutionnaires - comme ce magnifique site américain mettant les logos des principales organisations révolutionnaires de là-bas, ainsi notamment le Parti Communiste Révolutionnaire des USA, membre du Mouvement Révolutionnaire Internationaliste doit fait partie le PC du Pérou et le TKP(ML).

Allez camarades, faites de même !

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