30 nov 2015

Saccage honteux du lieu de mémoire à la place de la république

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Une honte, une infamie, un acte anti-populaire : voilà quels termes – peut-être même ne sont-ils pas assez forts – on doit employer pour parler du saccage du mémorial de la place de la République, à Paris, hier.

Des fleurs et des bougies, mises sur la place avec des lettres, au centre au pied de la statue, afin d'honorer les personnes assassinées le vendredi 13 novembre 2015, ont été utilisées comme projectiles contre la police.

C'est une chose terrible, particulièrement choquante ; c'est ce qu'on appelle une profanation. Les réactionnaires veulent tuer « Je suis Charlie » à coups de « Je suis Paris », et l'ultra-gauche leur vient en aide.

Les « casseurs » prétendaient lutter contre l'état d'urgence, manifester de manière illégale pour exprimer leur opposition « radicale ». Pourtant, les choses sont évidentes : par leur saccage lors de leur manifestation « sauvage », ils n'ont fait que faire grandir la légitimité de l’État pour son état d'urgence. C'est absolument typique.

Manuel Valls a pu publier un tweet représentatif de cette opération de légitimation :

« Les violences contre les forces de l'ordre place de la République sont indignes. Respecter ce lieu, c'est respecter la mémoire des victimes. »

Christine Taubira, ministre de la justice, a posté de son côté :

Respect des lieux, mémoire, justice pour toutes ces personnes fauchées par la démence meurtrière, vivant en nous depuis le 13 novembre ChT

Lien vers la page spéciale : Les attentats du 13 novembre 2015Quiconque de censé ne peut les contredire. C'est bien une véritable profanation qui a été menée. Le pays est encore sous le choc des attentats, et au nom d'on ne sait quoi, des gens viennent profaner un lieu dédié au respect, à la mémoire ?

Les masses populaires ne peuvent être que profondément choquées. Après les assassins, des profanateurs ? C'est inacceptable.

Ne disons pas d'ailleurs que cela soit au nom de l'écologie, les manifestants n'en avaient rien à faire, et ne faisaient même pas semblant. C'est la lutte contre l'état d'urgence qui était au centre de leurs préoccupations, comme prétexte pour exprimer un refus « existentialiste » de la société.

Car, ces gens ont-ils un programme ? Absolument pas : ils considèrent que leur style est en soi « révolutionnaire ». Sont-ils radicaux ? Absolument pas : ils ne prônent pas l'insurrection des masses et le renversement de l’État, mais simplement des actions individuelles de rébellion.

Il est intéressant ici de voir que ces gens se targuent d'avoir un militantisme réel, de vraiment « agir », alors qu'en réalité ils sont totalement déconnectés du peuple. Pour eux militer, c'est simplement manifester et distribuer des tracts, prôner la « révolte », ou bien se syndiquer.

Et après ils dénoncent : « on ne connaît pas lesmaterialistes.com, on ne les voit jamais, ils n'existent pas ! » Mais c'est que nous n'avons rien à voir avec vous, que nous vous évitons comme la peste !

Pourquoi irions-nous perdre notre temps avec des gens refusant de comprendre que la révolution, c'est un changement d'état d'esprit, une manière différente d'agir, et qu'il faut œuvrer en ce sens ?

Ces gens ne voient pas que militer réellement, c'est amener les gens à changer leur manière de voir le monde, de comprendre la société, d'agir au quotidien, tout cela faisant boule de neige jusqu'au renversement général de perspective dans la société.

La bourgeoisie a eu ses Lumières ; le prolétariat aura son équivalent à lui : sans cela, pas de révolution !

L'ultra-gauche, elle, ne cherche que des opportunités pour casser symboliquement, pour gaspiller les énergies dans des voies de garage sans aucune influence culturelle. D'ailleurs, quelle est sa base ? C'est en fait un mouvement porté par des petits-bourgeois radicalisés par la crise, engoncés dans un égocentrisme façonné d'existentialisme mystico-révolutionnaire, pétris de conceptions et de méthodes plébéiennes les rapprochant plus des S.A. qu'autre chose.

Ce n'est pas pour rien que l'antisémitisme n'y est jamais dénoncé, analysé ; qu'on se souvienne de leur silence au moment des meurtres de Mohamed Merah !

L'ultra-gauche, c'est une entreprise de mystification, qui prétend faire changer les choses, pour empêcher justement que les masses ne se saisissent, démocratiquement, des véritables valeurs du changement, et qu'elles mènent elles-mêmes la lutte, jusqu'à l'expropriation des monopoles, jusqu'au démantèlement de son appareil d’État, jusqu'au renversement matériel de la bourgeoisie.

L'ultra-gauche, – anarchistes, trotskystes, ou encore bordiguistes, anarcho-maoïstes, etc. – c'est la cinquième colonne de la réaction ; c'est la réaction se déguisant en « ultra-révolutionnaires » pour mieux détruire de l'intérieur, exactement comme au moment du Front Populaire, que leurs équivalents historiques rejetaient en France et en Espagne, au nom de la « révolution » !

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