11 mar 2016

PCF(mlm) - Déclaration 81 - Face au révisionnisme et à l'opportunisme

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Lien vers le dossier : La Social-démocratie (1883-1914)Comprendre ce qu'est le révisionnisme et l'opportunisme est impératif pour qui veut changer la société française. De par les contradictions qui lui sont propres, la révolution socialiste est toujours plus mûre dans notre pays : pourquoi alors n'y a-t-il pas un processus toujours plus puissant renversant l'ordre ancien ?

Pourquoi un nouvel ordre ne s'instaure-il pas, à la place du chaos capitaliste ? Pourquoi les masses restent-elles désorganisées, avec un faible niveau de conscience de classe ?

La raison n'est pas seulement que, de manière quantitative, les masses sont encore trop peu organisées, que leur niveau de conscience révolutionnaire est encore trop faible. Il suffirait, si c'était simplement cela qui comptait, de pousser le plus rapidement et de la manière la plus décisive à la lutte. Une telle vision est ce qu'on appelle le gauchisme.

Lien vers le dossier : L'URSS social-impérialiste

La raison est également qualitative : il y a également, de manière dialectique, le révisionnisme et l'opportunisme qui nuisent tant à l'organisation qu'à la conscience révolutionnaire, qui les freinent, les empêchent, les dévient, les dévoient.

L'histoire étant en effet l'histoire de la lutte des classes, on voit apparaître des révisionnistes et des opportunistes qui servent d'éléments corrupteurs et viennent saboter la lutte de classe du prolétariat depuis son sein.

Les révisionnistes sont des gens falsifiant le matérialisme dialectique ou n'en prenant que certains aspects, pour feindre d'être authentiquement révolutionnaires ; les opportunistes sont des gens vendus au capitalisme. Au début de leur carrière, ils sont sincères, tout en étant objectivement façonnés par le capitalisme ; au fur et à mesure, ils en prennent conscience, rejoignant alors subjectivement le camp du capitalisme.

Les révisionnistes et les opportunistes contribuent à répandre les illusions sur la nature du capitalisme, en affirmant que des réformes sociales profondes seraient possibles, que les guerres impérialistes pourraient être évitées si la bourgeoisie devenait « raisonnable », que l'État est neutre, que les luttes de classes appartiennent au passé, etc.

Tous se répètent, modifiant leurs arguments en apparence seulement, reprenant ce que disait déjà la première grande figure historique du révisionnisme et de l'opportunisme dans le mouvement ouvrier, l'allemand Eduard Bernstein.

Lénine et Rosa Luxembourg ont bataillé fermement contre lui au sein de la social-démocratie, nom qu'avait le mouvement ouvrier jusqu'en 1917. Voici comment Lénine résume la position de Eduard Bernstein et sa signification historique :

« La social-démocratie doit se transformer de parti de révolution sociale en parti démocratique de réformes sociales. Cette revendication politique, Bernstein l'a entourée de toute une batterie de « nouveaux » arguments et considérations assez harmonieusement orchestrés.

Il nie la possibilité de donner un fondement scientifique au socialisme et de prouver, du point de vue de la conception matérialiste de l'histoire, sa nécessité et son inéluctabilité ; il nie la misère croissante, la prolétarisation et l'aggravation des contradictions capitalistes ; il déclare inconsistante la conception même du « but final » et repousse catégoriquement l'idée de la dictature du prolétariat ; il nie l'opposition de principe entre le libéralisme et le socialisme ; il nie la théorie de la lutte de classes, soi-disant inapplicable à une société strictement démocratique, administrée selon la volonté de la majorité, etc. »

Lien vers le dossier : Le révisionnisme de Deng XiaopingOn a ici exposé les principaux traits du révisionnisme et de l'opportunisme : rejet des objectifs stratégiques, rejet du caractère scientifique du matérialisme dialectique, négation de la loi marxiste de la chute tendancielle du taux de profit et de la paupérisation s'ensuivant, refus du Parti dirigeant et de la dictature du prolétariat, illusion sur les droits dans le cadre de la démocratie bourgeoise, valorisation systématique du sens du compromis.

Pourtant, ce n'est pas là le seul problème. En effet, le grand problème se surajoutant est que le révisionnisme et l'opportunisme se renforcent toujours davantage lorsque l'organisation et le niveau de conscience sont faibles : ils enserrent toujours plus les masses, ils nourrissent des tendances révolutionnaires happées par les cul-de-sacs, par la croyance en les institutions.

Les luttes de classes se transforment alors en leur contraire, permettant une lutte des places d'une petite minorité qui se place dans les cabinets ministériels, dans les postes de hauts fonctionnaires, dans la finance, dans l'industrie.

Le fascisme se nourrit bien sûr également de cela, dénonçant les révolutionnaires comme devant « nécessairement » être corrompus, comme incapables de tenir leur ligne initiale.

Lien vers le dossier : La bataille anti-révisionniste en France

Telle a justement été l'histoire de notre pays ces cinquante dernières années avec, qui plus est, la crise générale du capitalisme rendant la situation explosive. Il y a un rapport étroit entre le triomphe de la démagogie du Front National dans les masses populaires et la force vigoureuse du révisionnisme et de l'opportunisme, dont les représentants historiques sont le Parti Socialiste et le Parti « Communiste » français.

Ce dernier, depuis 1953, est allé de capitulation en renoncement, de soutien à la bourgeoisie à la participation directe au gouvernement. Il est encore debout au milieu de la seconde décennie du XXIe siècle, servant coûte que coûte et jusqu'au bout le capitalisme.

Il faut bien saisir ici que la France est un pays où la Révolution française a instauré, à travers un processus de restauration et de contre-restauration, une démocratie bourgeoise particulièrement forte idéologiquement. Pour cette raison, le PCF a eu des difficultés énormes pour assumer un style correct, sortant du simple travail associatif, syndicaliste-révolutionnaire, parlementaire, c'est-à-dire des activités de propagande acceptant entièrement le cadre institutionnel, juridique, culturel, idéologique du capitalisme.

Le PCF n'a pas d'ailleurs pas réussi bien longtemps à se maintenir, se révélant vite être une organisation social-démocrate sur une ligne « dure ». L'exemple historique de Maurice Thorez, de son rôle néfaste, doit être étudié par les communistes. C'est un exemple de révisionnisme et d'opportunisme.

Au sujet de cette question, Lénine notait à ce titre en 1922 :

« La transformation du parti de régime parlementaire européen de type ancien, qui est en fait réformiste et seulement teinté légèrement de couleurs révolutionnaires, en un parti de type nouveau, en un parti authentiquement révolutionnaire, authentiquement communiste, est une affaire extrêmement difficile à mener.

L'exemple de la France montre très clairement ce qu'est cette difficulté.

Transformer dans la vie de tous les jours le style de travail du Parti, transformer le monotone travail quotidien, transformer le Parti en avant-garde du prolétariat révolutionnaire sans lui permettre de se couper des masses, mais, au contraire, en le liant de plus en plus étroitement aux masses et éveilleur leur conscience révolutionnaire pour les faire participer à la lutte révolutionnaire, est une tâche des plus difficiles, mais des plus importantes. »

 

La révolution socialiste signifie renverser l'État, emprisonner tout l'appareil d'État, démanteler l'Armée pour former une Armée rouge, socialiser sans contre-partie les grands secteurs productifs. C'est une tâche grandiose et les éléments bourgeois (et petit-bourgeois) ont une tendance à vaciller, à capituler, tout en prétendant le contraire, voire même en se prétendant davantage révolutionnaire.

C'est là une question de nature de classe et ce n'est donc pas que dans les situations de faiblesse qu'il faut porter son attention sur le révisionnisme et l'opportunisme. Le combat pour la cause révolutionnaire s'est, en effet, toujours déroulé en possédant un aspect essentiel : une lutte implacable contre le révisionnisme et l'opportunisme.

Lénine nous avertit ici :

« Une des conditions indispensables pour préparer la victoire du prolétariat, c'est la lutte longue et acharnée, la lutte implacable qu'il doit mener contre l'opportunisme, le réformisme, le social-chauvinisme et autres influences et courants bourgeois analogues, qui sont inévitables étant donné que le prolétariat agit dans une ambiance capitaliste. »

Liens vers la liste des articles : Le Parti

Voilà pourquoi Lénine a expliqué que sans théorie révolutionnaire, il ne saurait y avoir de lutte révolutionnaire. Voilà pourquoi le PCF(mlm) a levé le drapeau rouge du matérialisme dialectique et refuse de céder aux sirènes du révisionnisme et de l'opportunisme, qui nient le rôle de l'idéologie et de la culture.

Le moteur des questions sociales et économiques est toujours idéologique et culturel, car à l'arrière-plan il y a la question de savoir quoi produire et comment produire. C'est une question de choix historiquement nécessaire.

Pour cette raison, la classe ouvrière ne pourra réussir à assumer sa propre nature qu'en comprenant qu'il porte la socialisation de la production, sa planification complète, en harmonie avec la Biosphère qu'est notre planète.

Tout ce qui n'élève pas le niveau d'organisation et de conscience de classe des masses populaires en ce sens relève du révisionnisme, de l'opportunisme.

Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste)
Mars 2016

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