Molière décadent dans «Le banquet d'Auteuil»: un exemple de nihilisme national
Submitted by Anonyme (non vérifié)Aux yeux du post-modernisme, l'histoire n'est pas marquée par le progrès de la civilisation, mais par les revendications des « marges », qui apporteraient des changements « existentiels ».
Voilà pourquoi on assiste à la diffusion totalement délirante d'articles dans une partie de la presse bourgeoise, affirmant que Molière aurait été, en quelque sorte, un « queer » avant l'heure. C'est ainsi que le montre la pièce de théâtre intitulée Le banquet d'Auteuil, et forcément cela fait écho chez les décadents.
Car pour les décadents, les seules modifications qui peuvent exister dans la société proviennent de la « marge ». Si Molière a eu un rôle historique, c'est uniquement (et forcément selon eux) parce qu'il aurait relevé de cette « marge ». D'où la réécriture de son histoire.
C'est là une perspective individualiste tout à fait post-moderne, relevant du nihilisme historique et national de cette idéologie. Finie la monarchie absolue et son caractère progressiste, finie la culture nationale dans ce qu'elle porte de progressiste : seul compte l'individu, l'individu ultra-individualisé, en proie aux questionnements existentialistes.
Il y a là une négation de toute l'histoire du théâtre de Molière, une négation des enjeux propres à la société française alors, notamment au moment de la pièce Dom Juan.
On voit bien comment le post-modernisme tente de nier l'histoire de France afin de nier l'histoire tout court, afin de nier les luttes de classe qui font l'histoire justement.
L'origine de tout ce tintamarre et de la pièce, c'est Jean-Marie Besset. Passé par la prestigieuse école de commerce Essec, puis par Sciences Po, ayant vécu longtemps à New York, c'est un auteur post-moderne comme un autre.
Mais on entend beaucoup parler de lui depuis 2009, date où le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand l'avait catapulté à la direction du Théâtre des Treize Vents, qui est le centre dramatique national de Montpellier. Cela avait alors fait grand scandale dans le monde théâtral, car on y avait vu une trace éminente de népotisme : Jean-Marie Besset sortait littéralement de nulle part, n'ayant même pas été metteur en scène.
Déjà que les milieux culturels en France sont tous corrompus, là on atteignait pratiquement une dimension féodale, avec le « fait du roi » en version capitaliste.
Depuis, Jean-Marie Besset fait partie du sérail (il a été nominé une dizaine de fois aux « Molières »), et il peut contribuer à l'apothéose du post-modernisme dans la culture française. Ayant quitté Montpellier, il peut enfin proposer à Paris ce pourquoi il existe : la diffusion du nihilisme post-moderne.
Le banquet d'Auteuil conte ainsi les aventures de Molière, déçu par sa femme, tenant un « banquet » où l'homosexualité est le seul thème, avec d'ailleurs même sur scène un homme nu qui serait l'amant de Molière – on s'imagine à quoi cela pourrait ressembler si les post-modernes avaient une totale liberté de réaliser les pièces qu'ils voulaient !
Molière, bien sûr, n'est ici, on l'aura compris, qu'un prétexte. La pièce n'a pas de rapport avec son théâtre. Il s'agit juste de « flinguer » une « icône » de l'histoire française, de la culture démocratique.
A notre Molière progressiste, monument démocratique, Jean-Marie Besset oppose un Molière individualisé, existentialiste avant l'heure, déconnecté de la société, préférant une « élite » de marginaux célébrant leur marge.
C'est, à bien des degrés, exemplaire de notre époque. Nous vivons une époque de nihilisme national, de « déconstruction » des apports historiques, de négation de l'humanisme et des Lumières, du matérialisme et de la démocratie.
Jean-Marie Besset est ici le fidèle serviteur de l'ultra-individualisme, du capitalisme total, où les gens ne sont que des individus en proie à l'existentialisme. Mais lui a ici des moyens bien plus importants que les post-modernes se contentant de remplir des blogs d'images, comme sur la plateforme de blog Tumblr, lui influence la jeunesse, la culture en général.
Son rôle est ainsi, pour la culture, criminel, littéralement destructeur. Son activité est précisément le contraire de ce qu'exige la Démocratie populaire comme projet culturel, social, idéologique, politique.