12 mai 2013

Jean Racine, Pierre Corneille, Nicolas Boileau, auteurs nationaux - 2e partie : le sens de la tragédie au XVIIe siècle

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La France du 17ème siècle a atteint un niveau élevé de culture, par la monarchie absolue de Louis XIV, le « roi soleil ». A ce moment, la plus haute forme de la littérature était la tragédie.

Pourquoi cela ? La raison en est que la tragédie grecque a été considérée comme une arme utile pour exprimer ce qu'il y avait besoin d'exprimer, ce qu'il y avait besoin d'exprimer comme formation psychique nationale française, c'est-à-dire le psychodrame + la symétrie.

Selon l'interprétation française de cette époque, la plus haute forme culturelle était la tragédie grecque théorisée par Aristote. Le but de la tragédie était d'exprimer la compassion et la terreur, le public devait ressentir des émotions fortes, de sorte qu'un processus de catharsis – la purgation des passions – se produise.

Une tragédie a aussi à obéir à certaines règles, tout d'abord, la « bienséance », puis la « vraisemblance ». La pièce doit également être basée sur trois unités : l'unité de lieu (un seul lieu physique), l'unité de temps (12-24 heures doivent être représentées), l'unité d'action (toute la pièce doit suivre une action, sans « sous-actions »).

Toutes ces règles ont été très utiles pour exprimer la dimension psychique nationale française. Le fait qu'il n'y ait qu'une seule action a permis de faire cela comme une symphonie, les acteurs de la pièce devenant un orchestre jouant à différents niveaux. Le sens français de symétrie peut s'exprimer ainsi, en particulier dans des pièces très élaborées de Pierre Corneille.

Le « bienséance » est très importante également, car il était nécessaire de seulement montrer des gens bien éduqués. Ce n'était pas seulement un moyen de promouvoir l'aristocratie comme étant les « véritables » êtres humains, mais aussi un moyen d'éviter toute explication qui mettrait de côté la psychologie, et amènerait à tomber dans une question de tempérament.

Jean Racine a voulu montrer la psychologie pure, la psychologie universelle, qui était en fait la psychologie française, nationale.

La question de la « vraisemblance » était donc très importante pour lui, alors que pour Pierre Corneille ce n'était pas si important (tout comme, en fait, la tragédie en elle-même), parce que Pierre Corneille a voulu surtout de son côté faire une construction permettant d'exprimer le sens français de la construction, à savoir la sens de symétrie.

De la même manière, Jean Racine avait besoin de l'unité de l'espace et du temps, de sorte que la seules chose qui reste soit la seule pensée, condensée en psychologie.

Il est important ici de voir que cette importance de la psychologie, en contraste avec les sens qui viendraient par la suite et qui fait donc qu'une personne « sait » toujours ce qui se passe physiquement (ayant connaissance de ressentir la peur, le bonheur, etc, toujours avec distance), nous relie directement à René Descartes.

Jean Racine avait un portrait de René Descartes, et si son idéologie religieuse est différente, il est évident que nous trouvons ici un aspect national français, qui apparaît évidemment dans les « Jardins à la française », où la nature doit être façonnée par l'homme pour avoir de la valeur.

Les formes mathématiques de la végétation étaient la preuve que, avant la sensation, les humains pensaient, l'esprit étant indépendant des sens.

C'est le fondement même du caractère national français. Et pour le prouver, la tragédie était l'arme la plus utile.

C'est la raison pour laquelle la France n'a jamais connu le romantisme. Le romantisme était une lutte nationale allemande contre le classicisme aristocrate (français), afin de libérer les sens.

Néanmoins, la monarchie absolue française était basée sur un équilibre entre l'aristocratie et la bourgeoisie, et il y avait déjà les sens, sous la forme de la psychologie.

Il n'y avait pas besoin de romantisme, il y avait déjà besoin du matérialisme dialectique pour surmonter la vision psychologique mécanique française.

Sans le matérialisme dialectique, le caractère national français se précipita dans les cultures psychologiques : l'occultisme, la poésie symboliste, le bergsonisme et la comédie de « vaudeville » au 19ème siècle, le freudisme dans les années 1920 (notamment par le surréalisme), le « Nouveau roman », l'existentialisme, la « Nouvelle Vague » dans le cinéma et le théâtre de l'absurde dans les années 1950-1970, l'art contemporain dans les années 1980, etc

Face à cette tendance, le Parti communiste français soutint seulement le rationalisme, au sens des Lumières. Ce n'était pas suffisant, bien sûr, vu que la dimension des sens a été oubliée. Cela a ouvert la porte au romantisme de mai 1968, aux romantismes nationalistes dans les années 1980, etc.

En fait, avec la tragédie, le caractère national français a déjà trouvé sa plus haute formation psychique. La seule façon de surmonter cette formation psychique logique mais mécanique, ingénieuse mais symétrique, est de faire le grand saut dans la formation psychique universelle.

La formation psychique nationale française doit être défendue contre le nihilisme national, de sorte qu'elle peut être fusionnée avec la formation psychique universelle apparaissant avec la République Socialiste Mondiale produite par la révolution socialiste mondiale.

Et aucune révolution n'est possible sans comprendre le caractère national psychique et la façon dont il va au caractère psychique universel. C'est le sens même de la culture en développement, de sorte qu'elle soit prête à fusionner avec toutes les autres cultures, formant la culture socialiste, à l'échelle mondiale.

« Il peut sembler étrange que nous, qui affirmons la fusion future des cultures nationales en une culture commune (à la fois dans la forme et le contenu), avec une langue commune, devrions en même temps en tenir à l'épanouissement des cultures nationales à l'heure actuelle, dans la période de la dictature du prolétariat.

Mais il n'y a rien d'étrange à cela.

Les cultures nationales doivent être autorisées à se développer et à se déployer, pour révéler toutes leurs potentialités, afin de créer les conditions de leur fusion en une culture commune avec une langue commune à l'époque de la victoire du socialisme dans le monde entier.

L'épanouissement des cultures qui sont nationales dans la forme et socialiste dans leur contenu, sous la dictature du prolétariat, dans un seul pays, dans le but de les fusionner en une seule culture socialiste commune (à la fois dans la forme et le contenu), avec une langue commune, lorsque le prolétariat est victorieux partout dans le monde et où le socialisme devient le mode de vie - c'est justement ce qui constitue la dialectique de la présentation léniniste de la question de la culture nationale. »
(Staline, Rapport Politique au Comité Central lors du 16ème Congrès du Parti Communiste d'Union soviétique (bolchévik), 29 juin 1930)

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