Le socialisme changera les bruits en sons
Submitted by Anonyme (non vérifié)Dès le réveil, toute la journée -en particulier au travail-, mais aussi dans nos logements, dans les transports, même dans la simili-nature, nous sommes touTEs confrontéEs au bruit. Le bruit est un phénomène naturel, en effet, la mesure de 0 décibel n'existe pas en dehors des laboratoires insonorisés.
Le bruit a donc précédé l'époque du capitalisme, il est aujourd'hui un des éléments de contradiction du capitalisme. La "pollution" sonore est un produit du capitalisme qui nuit à la vie. Les animaux sont perturbés dans leurs repères sensoriels, la vie est menacée par le bruit comme elle l'est par la lumière artificielle des villes.
L'être humain, en ce qu'il est une espèce animale, n'est bien entendu pas épargné par les conséquences néfastes du bruit. Cette onde sonore a des effets traumatiques, qui sont physiques et directs. D'autres effets sont non-traumatiques, c'est-à-dire psychologiques et diffus.
Les ouvriers et ouvrières vivent moins longtemps en moyenne que les autres, mais en plus, quand ils atteignent un âge avancé, ils souffrent très souvent de surdité car ils ont travaillé dans le bruit toute leur vie. Les conséquences secondaires sont également très importantes car, avant de provoquer la surdité, le bruit augmente l'anxiété, génère du stress, nuit à un sommeil de qualité, et provoque des dépressions.
Ce qui fait la différence entre bruit et son, est que la fréquence de vibration du bruit est irrégulière et ne permet donc pas de lui donner une hauteur précise contrairement au son. Le bruit est physiquement caractérisé par son intensité, la présence d'harmoniques non périodiques, de fortes modulations et l'existence de discordances ; c'est pourquoi on le trouve désagréable.
Il y a donc une différence en terme de perception et une différence de fréquence.
La sensation provoquée par une chute d'eau est un son. Le flot est animé d'une rythmique régulière. La taille de la chute, son débit et sa distance de l'auditeur donnent des harmoniques plus ou moins aigues. La sensation resentie dans une unité de production d'écrous peut également être un son. La machine crache les pièces de métal à un rythme régulier, le flot des écrous sur le tapis roulant est régulier, et les pièces qui s'entrechoquent donnent un son plus ou moins aigues en fonction du débit de la machine.
Mais pour des questions de rentabilité à court terme, et par absence d'intérêt pour les êtres humains, le bruit est négligé : les machines sont accumulées, placées en chaînes de productions, mais elles ne sont pas accordées. Le problème est le même dans les bureaxu en open space qui permettent de réaliser des gains de productivité par la rapidité accrue de la circulation de l'information entre les travailleurs, du fait de l'absence de cloison. Les voix, les sonneries des téléphones et les claquements des touches des claviers se chevauchent, s'entremêlent, générant un bruit de grondements sourds.
La différence entre le son est le bruit est à la fois quantitative et qualitative.
Dans son aspect qualitatif, le bruit capté par l'oreille est analysé par le cerveau comme une anomalie, un signal de danger. Le bruit provoque la panique des animaux, qui prennent la fuite. Dans sa dimension quantitative, le bruit est caractérisé par la superposition de plusieurs sons qui ne s'accordent pas entre eux. Au quotidien, nous subissons l'accumulation désordonnée des bruits mécaniques liée aux activités nécessaires au mode de production capitaliste.
L'état bourgeois ne propose que des solutions individuelles face aux nuisances sonores rencontrées au travail : équipements de protection individuelle, tels que des casques anti-bruits ou des bouchons filtrant certaines fréquences, l'installation de signaux lumineux en remplacement des sonneries etc.
Dans la ville, Le bruit est envisagé comme une nuisance, l'état français intervient pour réprimer le "tapage nocturne", il impose des normes d'isolation accoustique dans les logements. Il éloigne les lieux de rassemblement, de fêtes, de culture populaire des lieux de vie des masses, au motif que le bruit provoqué par l'activité humaine est insupportable.
Les lieux de vie sont des déserts culturels, des "cités-dortoirs", éloignés des lieux de culture, réservés à la bourgeoisie des centres urbains. S'il est vrai qu'il est difficilement tolérable d'entendre les bruits des fétards alcoolisés nuit après nuit, en tant que matérialiste, on constatera que le bruit est causé par la consommation d'alcool (et bien souvent d'autres drogues), pas par l'activité humaine en soi. Croyant lutter contre le bruit, l'Etat bourgeois attaque l'activité culturelle, l'émergence de nouvelles cultures urbaines, le développement d'une contre-culture moderne. Plutôt que de lutter contre les nuisances sonores, la bourgeoisie étrangle l'expression du peuple.
Le bruit, c'est le chaos, l'incohérence, l'inutilité, l’agressivité. Le capitalisme ne propose que des solutions individuelles et inefficaces.
En changeant les rapports de production, et en permettant de dépasser la contradiction entre la ville et la campagne, le socialisme changera les bruits en sons.