Marina, martyre d'une société barbare
Submitted by Anonyme (non vérifié)Nous avons parlé à plusieurs reprises de Marina à l'occasion de sa mort par ses parents tortionnaires, mais nous n'avons pas voulu en reparler à l'occasion du procès qui vient de se terminer.
Non pas que nous pensions différemment d'alors, à savoir qu'un tel meurtre en dit long. Les titres de nos articles étaient parlant :
Violence contre les enfants: mêlons-nous de ce qui ne nous regarde pas! (15 septembre 2009)
Marina, assasinée pour ce qu’elle était (15 septembre 2009)
Sur la dimension exterminatrice de l’assassinat de Marina et le développement de l’idéologie génocidaire en France et en Europe (16 septembre 2009)
Nous n’oublions pas Marina ! (24 avril 2010)
Marina, martyre du social-darwinisme (7 janvier 2011)
Nous trouvons cela encore parfaitement juste. Cependant, les médias ont beaucoup parlé de Marine, et nous voulons éviter tout populisme. S'il est nécessaire d'aborder une telle importante question, un tel martyr, il faut cependant ne jamais perdre de point de vue la dignité du réel.
Toute impression de récupération, aussi fausse soit-elle, est intolérable. Et nous notons que, contrairement à l'époque, l'émotion a été très grande dans l'opinion publique.
L’État aurait pu ainsi tenter de faire disparaître l'affaire, car les services sociaux ont été d'une nullité criminelle, et révélatrice de l'incapacité à affronter la barbarie. Mais la pression populaire était trop forte.
Surtout quand on sait, un fait souvent « oubliée », que tout cela s'est passé à Écommoy, qui héberge depuis le milieu du 19ème siècle l’une des trois annexes de l’Aide sociale à l’enfance de la Seine (il y a un peu plus de 4500 personnes habitant à Écommoy et 147 enfants dans des familles d'accueil).
C'est un terrible symbole de l'absence de culture progressiste dans un pays tournant à la barbarie. Les masses l'ont bien compris, la pression était très forte sur l'Etat bourgeois.
Les parents de Marina, qui l'avaient battu à mort après des douches froides, au bout d'un long processus d'années de torture, ont donc été condamnés ce mardi par la cour d'assises de la Sarthe à 30 ans de réclusion, avec une peine de sûreté maximale, soit 20 ans.
Quatre associations de protection de l'enfance veulent désormais attaquer l’État pour faute lourde, une juste attaque : Enfance et partage, L'Enfant bleu, Innocence en danger, La Voix de l'enfance.
C'est naturellement à saluer au minimum, et on ne peut qu'être outré de voir publier dans le monde un tribune d'une personne accusant ces associations de « réapparaître » et de faire cela pour la notoriété, et défendant les travailleurs sociaux comme de véritables chevaliers des temps modernes (« Affaire Marina : qui est responsable ? », tribune Yves Faucoup est un ancien directeur d'un centre de formation de travailleurs sociaux, ancien directeur de l'action sociale d'un département).
Faut-il avoir une mentalité étriquée de fonctionnaire bourgeois pour oser expliquer que finalement, ce n'est la faute à personne et que les associations feraient mieux d'écouter les fonctionnaires, qui ont laissé justement Marina souffrir !
En attendant, les décisions de la justice bourgeoise, pour les communistes, évidemment, c'est bien trop peu. Rappelons ce que nous expliquions à la découverte de sa mort :
Marina, une enfant de huit ans, morte suite à de longues maltraitances, morte seule dans une cave, le corps placé dans un congélateur et resté dedans durant un déménagement, puis coulé dans le béton… par ses parents.
Détail sordide, la petite fille avait été placée ans un drap entouré de dix sacs poubelle, puis dans une malle plastique, avant d'être jetée dans le béton.
Il va de soi que la peine de mort est la seule peine qui soit digne, tant pour la mémoire de Marine, que pour les parents eux-mêmes. On ne peut pas être parent et laisser mourir son enfant seul dans une cave, laisser le cadavre dans un congélateur, puis le couler dans le béton !
Une telle monstruosité doit être combattue de manière totale ! Le social-darwinisme doit être brisé fondamentalement !
Car rappelons aussi ce que nous avions noté comme témoignage de l'époque :
« Les témoignages des parents d’autres enfants – à prendre avec précaution, mais ils semblent bien concorder- font état que Marina pleurait souvent sur le chemin de l’école, qu’elle y allait en bus qu’elle rejoignait à pieds par tous les temps alors que ses frères et soeurs étaient amenés en voiture…
Le chauffeur du bus lui-même raconte: « On voyait qu’elle avait des marques d’égratignures, qu’elle avait du mal à marcher, mais elle ne se plaignait jamais. » »
Tous ces parents et ce chauffeur de bus auraient dû être condamnés également.
Et rappelons que l'une des institutrices avait prévenu la médecin scolaire du secteur, en parlant d'une « tête de boxeur », et pourtant rien n'a été fait ! Pourquoi l'institutrice n'a-t-elle pas prévenu d'autres instances ? Pourquoi ne s'est-elle pas battu pour Marina ?
Leur propre conscience condamne tous ces gens, mais ce n'est pas suffisant : on voit déjà se pointer la mauvaise foi religieuse et le fameux « qu'y pouvait-on ? »
La barbarie ne s'accepte pas, elle se combat partout, depuis un enfant en train de mutiler un insecte jusqu'à un adulte battant une personne âgée.
Voilà la véritable portée morale de la lutte pour le socialisme !
Et cela n'a rien à voir avec les pseudos savants bourgeois, qui tentent d'expliquer ce meurtre par les problèmes du couple, des troubles psychologiques, psychiatriques, etc. Non, Marina n'était pas « le symptôme du couple qui ne fonctionne pas » !
Tout cela est une tentative d'individualiser un problème social.
Regardons par exemple ce que constate le juge : y a-t-il là une « invention » des parents, ou bien un type de démarche typiquement fasciste ?
« Marina a dû subir des douches froides, être mise la tête sous l'eau dans la baignoire et s'infliger elle-même son propre supplice. Elle a été laissé plusieurs jours sans s'alimenter. Elle a été obligée de marcher pieds nus sur un sol rugueux avec un lourd sac sur les épaule (...) et ses parents ont tenté de l'enfermer dans un four, a-t-il rappelé. Il est par ailleurs établi qu'elle a été plusieurs fois attachée à son lit, à une tringle à rideau et baillonnée avec du ruban adhésif. »
Et regardons avec étonnement la « surprise » de ceux qui ont vu la vidéo de Marina lorsqu'elle avait été interrogée par les gendarmes. Car il y avait eu un signalement au parquet du Mans pour maltraitance et Marina avait répondu à des questions pendant 30 minutes.
30 minutes où elle a excusé ses parents, donnant de fausses explications à ses blessures. 30 minutes où les gendarmes, ces militaires au service de l'ordre ancien, n'ont rien compris à l'amour d'une enfant pour ses parents, à sa volonté de les protéger.
30 minutes où tout ce qu'est la bourgeoisie se révèle mensonge, torture, meurtre, incompréhension, à l'opposé du monde sensible et digne que nous voulons, nous les communistes, sous la bannière rouge du PCMLM et de son mot d'ordre : SOCIALISME OU RETOMBÉE DANS LA BARBARIE !