29 nov 2011

Meurtre de Bastien, placé dans la machine à laver par son père

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Bastien, 3 ans, est mort à Germigny-l’Evêque, en Seine-et-Marne, après avoir – selon toutes vraissemblances - été mis tout nu dans la machine à laver par son père, en guise de punition. Ce dernier nie les faits en évoquant une « chute dans l'escalier » mais les examens médico-légaux concordent avec le récit de la mort de l'enfant dans le lave-linge.

Ce drame atroce est un crime fasciste, une barbarie bien dans notre époque. Le geste qu'aurait commis le père s'inscrit dans la droite lignée des crimes nazis : il consiste non seulement à tuer, mais plus encore à éliminer, à cacher une vie qui, du point de vue fasciste, n'aurait jamais dû voir le jour. Quel symbole horrible que celui de la machine à laver utilisée en guise de punition pour un être humain que l'on considère comme « sale », « repoussant », « hideux »...

 

Ce n'est pas un hasard si les fascistes parlent de « rats », de « vermines », de « cafards », de « cloportes » pour les individus qu'ils considèrent à éliminer. Il s'agit d'animaux que l'imaginaire réactionnaire présente unilatérablement comme nuisible. Et c'est précisément ainsi que le père de Bastien voyait son fils, comme un « nuisible » dont la vie n'a aucune importance. Pourquoi vouait-il une telle haine à son fils? Tout simplement parce que la naissance de Bastien n'avait pas été « désirée ». Il faut voir ici une manifestation très nette du patriarcat.

 

En effet, le patriarcat déresponsabilise les hommes par rapport à leur paternité. D'un point de vue matérialiste, un enfant existe ou n'existe pas au sens propre du terme. Mais d'un point de vue patriarcal, un enfant est désiré par le père ou ne l'est pas. Et dans le patriarcat, quand un enfant n'est pas désiré par son père, il n'existe pas. Dans une vision patriarcale, ce n'est donc pas la dignité du réel qui s'impose, mais la volonté unilatérale du père qui se substitue à la réalité et s'érige en maître absolu de la destinée d'un être vivant.

 

Le patriarcat divise ainsi les enfants en deux catégories bien distinctes : ceux qui font la fierté de leur père et dans lesquels ils peuvent « se projeter » (surtout si ce sont des garçons) et ceux qui constituent des obstacles et dont il est préférable de nier l'existence.

 

D'un enfant désiré par son père, l'idéologie patriarcale lui fera dire qu'il est « sorti de ses couilles ». D'un enfant non désiré par son père, l'idéologie patriarcale lui fera dire qu'il n'est pas « responsable » ou qu'il a été fait « dans son dos ». Dans le cas précis du petit Bastien, dont l'existence a été nettoyée à la machine à laver comme le serait une tache embarrassante, les témoignages s'accordent à décrire la vie de « souffre-douleur » endurée par le petit garçon.

 

Cette vie placée sous le sceau de la souffrance pour le simple « crime » d'exister aux yeux de ceux qui veulent la voir disparaître était aussi celle de la petite Marina, enfant de huit ans trisomique morte seule dans une cave en 2009, son corps ayant été ensuite coulé dans du béton par ses parents. Là encore, on retrouve le mode opératoire consistant à faire disparaître le corps, le cynisme du père allant jusqu'à déclencher une alerte enlèvement dans un premier temps.

 

Marina était également le « souffre-douleur » de ses parents au su de tout le monde qui assistait à son martyre quotidiennement renouvelé. A l'époque, le PCMLM avait lancé les mots d'ordre « Luttons contre l'ombre et le silence », « Mêlons-nous de ce qui ne nous regarde pas ».

 

En effet, avec la mort épouvantable de Bastien, il apparaît une nouvelle fois que le silence de l'entourage a été le complice de cette horrible fin. La brutalité du patriarcat, incarnée par le père, rejaillissait tout autour de lui, en premier sur Bastien et sa mère, Charlène, probablement battue par son mari aux dires de son entourage.

 

Quand le silence l'emporte, la réalité est étouffée. La maltraitance se maquille en « chute dans l'escalier », en « je me suis cognée contre la porte » ou, comme pour Charlène, en « je me suis pris une clef à molette dans la figure en dévissant un boulon ».

 

Ce type de message codé n'est pas nouveau et parfaitement décrypté par les proches. On peut rappeler ici la chanson de Suzanne Vega , « Luka » sur la maltraitance des enfants, qui parle justement de ce travestissement de la réalité et de l'attitude de l'entourage.

 

Pour Bastien comme Marina, les brutalités au quotidien étaient bien connues par toutes les personnes approchant ces familles. Dans les deux cas, le silence a pris le dessus pour amener le triomphe de la barbarie. Et cette barbarie, c'est le capitalisme qui l'a produite !

 

Car c'est bien le capitalisme qui oblige à la précarité et, pour une femme comme Charlène, à hésiter à quitter son bourreau par peur de manquer de moyens de subsistance. C'est bien le capitalisme qui amène une dessocialisation massive faisant peser une chape de plomb sur des situations de tyrannies familiales, au point de paralyser même ceux « qui savent » ! Quelle faillite pour l'Etat bourgeois dont les services sociaux suivaient la famille de Bastien et qui avaient même été interpelés en juillet dernier par un appel 119 (Allô enfance maltraitée) de la voisine signalant que le petit garçon était sur le toit de l'immeuble après être passé par le velux de son appartement...

 

Enfin, c'est bien le capitalisme qui produit le patriarcat lequel s'exprime par le biais de fascistes génocidaires comme les pères de Marina et Bastien ! Il faut bien lire « génocidaire » et comprendre ce que cela signifie. Les meurtres de Bastien et Marina revêtent clairement une portée génocidaire car, au-delà même du crime, ils visent à la disparition des corps, à l'effacement des existences considérées comme « impures », à faire « place nette ».

 

Que reste-t-il des vies après le passage de la machine à broyer capitaliste ? Un enfant mort, la vie détruite de Charlène, unanimement décrite comme une femme « douce » qui aurait mérité de s'épanouir mais n'a jamais cessé de se flétrir jusqu'à la survenue du drame irréparable.

 

Le déluge de barbarie qui envahit les pages « fait divers » traduit la putréfaction capitaliste en période de crise générale. D'ailleurs, il n'existe de « fait divers » que dans la conception décadente de la bourgeoisie à l'agonie. Pour nous, communistes, il n'existe pas de faits divers mais des évènements politiques qui, dans le cas des meurtres ignobles de Marina et Bastien, reflètent la progression du fascisme à l'époque de la crise capitaliste.

 

Seule la révolution socialiste peut mettre à bas le déferlement barbare du capitalisme qui s'en prend jusqu'aux enfants. Le mot d'ordre du PCMLM, « Socialisme ou retombée dans la barbarie » résonne comme une vérité absolue devant impérativement être assimilée à notre époque.

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