27 juil 2012

Réaction de Florian Philippot à propos de PSA : le fascisme expression politique de l’impérialisme

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Il y a deux jours nous expliquions à propos de Arnaud Montebourg dans l’affaire PSA qu’il pave la voie au Capital monopoliste, qu’il est « le pantin de toute une phase historique. »

La bourgeoisie impérialiste veut reprendre la main totalement, et elle le fera si la classe ouvrière n’est pas en mesure de l’en empêcher.

Et derrière la social-démocratie représentée par Arnaud Montebourg, il y a le fascisme qui se profile.

Aujourd'hui le fascisme en France a comme figure principale Marine Le Pen. Et derrière elle, il y a Florian Philippot, vice-président du Front National et ancien directeur de communication de Marine Le Pen lors de la campagne présidentielle. Les réactions de Florian Philippot à propos de l’affaire PSA sont très révélatrices de la nature du fascisme français, et précisément de sa caractéristique néo-gaulliste.

Dans une interview sur la chaîne d’information BMF TV, il expliquait ses positions « protectionnistes », et critiquait Arnaud Montebourg comme faisant semblant de l’être tout en étant en fait défenseur du « libre-échange ».

Les fascistes tiennent à assumer une posture radicale et soi-disant anticapitaliste. En réalité, ils ne remettent jamais en cause le mode de production capitaliste. Précisément, les fascistes veulent faire croire qu’ils peuvent assimiler les intérêts de la classe ouvrière à ceux de sa bourgeoisie impérialiste nationale.

Le Front National prétend défendre les ouvriers jetés dehors par PSA, mais ils ne critiquent pas l’exploitation et la course au profit de la bourgeoisie. Au contraire, le problème du FN est justement que la bourgeoisie, et précisément la bourgeoisie monopoliste, n’accumule pas assez.

Lorsque Philippot parle du « vrai » protectionnisme, ce qui l’intéresse c’est de renforcer l’impérialisme français. Il veut renforcer les monopoles industriels français et les liés au capital financier français, augmenter les droits de douane, favoriser les partenariats des monopoles avec les Petites et Moyennes Entreprises françaises, etc. dans le but de renforcer les monopoles impérialistes nationaux.

Et plus le FN se rapproche du pouvoir, plus il avance des mesures « réalistes » et « concrètes », en prenant des exemples dans d’autre pays.

Vis-à-vis des trusts du secteur automobile Renault et PSA, il explique comment il veut réimpulser le secteur, faire une « remise à niveau ». Mais derrières des mesures à priori radicales, comme la proposition de faire rentrer l’Etat au capital de PSA, il précise toujours qu’il ne veut surtout pas exproprier les capitalistes : « je ne suis pas la famille Peugeot » précise-t-il quand il explique qu’il ne veut surtout pas prendre les décisions à sa place.

Lorsqu’il développe ses positions, Philippot en revient systématiquement à la critique de l’Union européenne (conformément aux intérêts de la bourgeoisie impérialiste française comme nous l’avons expliqué dans nos documents sur le néogaullisme).

Pour lui, l’Union Européenne ne représente qu’un carcan qui empêche les impérialistes français d’avoir les mains totalement libres : il exècre par exemple les plans européens de rééquilibrage des comptes, les lois pour la concurrence qui restreignent les monopoles français, certains accords avec des pays étrangers qui ne sont pas conformes aux intérêts de l’impérialisme français, etc.

Philippot prône une politique du « cavalier seul » pour l’impérialisme français, avec seulement des accords bilatéraux avec les puissances temporairement alliées (Allemagne et Russie). Alors il expliquait sur BFM qu’il ne veut plus « signer de chèque » à l’Espagne ou à la Grèce, etc. Par contre, car cela est conforme aux intérêts impérialistes français, il prône :

Une Europe des vrais Nations libres qui aille sur les vrai projets du 21e siècle, qui aille vers les Airbus du 21e siècle, les Galileo du 21e siècle

Sur la question de la dette publique, il critique les plans européens et prône l’autonomie totale du capital financier français et sa toute puissance.

C’est ce qu’il veut signifier quand il dit, de manière typiquement anticapitaliste romantique :

si on cesse de s’endetter auprès de banques rapaces qui nous prenne des taux d’intérêt alors qu’il faudrait emprunter directement auprès de la banque de France à taux nul, c’est ça une vrai reforme de fond

Pour le reste, il prône un rééquilibrage brutal des comptes en coupant dans tous les budgets. Et bien sûr, dans un élan nationaliste-raciste, en s’en prenant au soi-disant « coup de l’immigration ».

L’impérialisme organise le pillage des forces vives des pays semi-coloniaux sous influence française pour les faire travailler en France – en échange il y a encore tout un système d’aides, d’allocations, etc. pour rendre un peu moins insupportables les conditions d’exploitation des ouvriers étrangers en France. Quand les fascistes s’en prennent aux immigrés, c’est qu’ils veulent faire sauter ce « compromis ». Ils ne veulent garder que l’exploitation brutale.

En l’absence de réaction conséquente de la classe ouvrière pour faire plier la bourgeoisie, la situation du groupe PSA offre un boulevard au fascisme pour se développer. Mais derrière leur démagogie sociale, les fascistes ont de véritables projets pour servir le système capitaliste.

Garantir l’indépendance du capital financier français et renforcer la puissance des monopoles impérialistes : voilà la vraie nature du fascisme que nous dévoile Florian Philippot.

D’ailleurs, toujours sur BFM TV, ce dernier a montré l’opportunisme propre à la démagogie fasciste. Alors que la notion de « démondialisation » a été un fer de lance de la restructuration du mouvement fasciste en France, y compris dans le revirement néogaulliste du Front National, voilà que son vice-président nous apprend maintenant que :

on ne remet pas en cause la mondialisation, on veut juste qu’on s’arme dans la mondialisation, qu’on ne soit pas le seul continent complètement désarmé

Mais on voit clairement que derrière cette apparente incohérence ou ce revirement moins « radical », en fait Florian Philippot annonce clairement le projet fasciste que le Front National et derrière lui la bourgeoisie impérialiste ont pour l’avenir : la guerre impérialiste !

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