25 avr 2012

Petit retour sur la Picardie et le succès local de Marine Le Pen

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Nous parlions récemment de la Picardie, dans un article intitulé « La Picardie, des contradictions à l'image de la classe ouvrière ».

Notre analyse était clairvoyante. Mélenchon, le NPA, Lutte Ouvrière... n'ont pas « pris », tellement ils sont décalés culturellement.

 

Par contre et conformément à l'analyse, Marine Le Pen a ses plus hauts scores en Picardie, où elle obtient 25% des voix. C'est donc mieux qu'en PACA, en Alsace ou dans le Nord-Pas-de-Calais.

 

Voici le communiqué du Front National, qui présente ses succès locaux :

 

Communiqué de Michel Guiniot, Membre du Bureau Politique, Président du groupe FN au Conseil Régional de Picardie

Avec un score de 25,03%, la Picardie offre à Marine Le Pen le meilleur score des régions de France.

Le département de l’Aisne atteint 26,33 %, suivi de près par l’Oise avec 25,08%, la Somme réalise 23,77%.

Dans l’Oise, 482 communes dépassent 25% ; 84 sont au dessus de 35% et 20 au dessus de 40%. Le record toutes catégories est obtenu par la commune de Le Hamel avec 49,58%.

Dans le canton de Noyon, Marine Le Pen arrive en tête avec 26,53%.

Dans l’Aisne, à Chauny, Guise, la Fère et Tergnier, la candidate du Front National dépasse les 25%.

Dans la Somme, à Epécamps, la plus petite commune du département, le score est de 62% et à Cayeux de 28,40%.

Ces résultats font du Front National une force politique incontournable pour les prochaines échéances en Picardie et particulièrement pour les législatives des 10 et 17 juin prochains.

 

Cela est très parlant du malaise fondamental qui existe dans les couches populaires, qui sont totalement désorientées idéologiquement et culturellement. La Picardie est un symbole parlant ; cela devrait être un bastion de la Guerre Populaire, avec une unité populaire totale.

 

Au lieu de cela, la sinistrose prédomine, pour une foule de facteurs que nous présentions.

 

Les chiffres sont rudes. Particulièrement dans les zones rurales (Le Hamel : 49,57%, Ablaincourt-Pressoir : 34,39%, Baizieux : 41,25%, Erches : 42,42%, Ignaucourt : 48,48%). Mais aussi dans les quartiers populaires.

 

Cela est exactement le paradoxe : les villes résistent, mais se font prendre de l'intérieur... par les quartiers populaires, comme à Amiens, avec Saint-Maurice (31,2%) et Renancourt (30%).

 

Ce que cela signifie est facile à comprendre : en caricaturant, la bourgeoisie est « de droite », la petite-bourgeoisie soutient la social-démocratie et les masses populaires passent dans le camp de la réaction supervisée par la bourgeoisie impérialiste...

 

C'est une caricature, qui n'a pas de valeur politique et est superficielle, car la petite-bourgeoise n'est pas une classe authentique, elle n'a pas de base sociale authentique. Ce qui fait que la social-démocratie est elle-même bourgeoise, après avoir été populaire.

 

Et les masses populaires ne passent pas unilatéralement dans le fascisme.

 

Mais c'est un schéma de compréhension utile de prime abord, de manière très primitive. Car au sens strict, c'est en tant que tel du jamais vu en France. Jamais le fascisme n'aura été aussi populaire.

 

En Europe, il faut aller en Autriche, en Hongrie ou en République Tchèque pour trouver un terreau aussi populaire à l'extrême-droite. Dans ces pays, les cités sont historiquement souvent des bastions de l'extrême-droite. Devenir « rebelle » se fait à l'intérieur du système ; être « nazi » est un fondamentalisme facile à assumer.

 

Avec Marine Le Pen, il y a quelque chose de nouveau qui arrive, et qui est aussi une conséquent de l'anarcho-trotskysme. Les idées « de gauche » étant l'apanage de la petite-bourgeoise et de son folklore, le peuple en mouvement se tourne vers le « national. »

 

C'est le fascisme qui avance. Et cela va être une terrible découverte pour les personnes progressistes, qui n'ont jamais été confrontées à un fascisme qui a une véritable assise populaire.

 

Jusqu'à présent, le fascisme était « montré du doigt » et cela suffisait, dans l'idée des anarcho-trotskystes, dont l'idéologie rejette d'ailleurs l'antifascisme comme front.

 

Mais là il ne sera plus possible de « montrer du doigt » des individus, car c'est un pan entier de la société qu'il faut montrer et là cela n'est plus de sens... A moins de considérer les masses comme arriérées et stupides.

 

Ce que feront inévitablement certains, se contentant de se mettre de côté ou de surveiller le fascisme, ses représentants, etc.

 

Mais les authentiques progressistes devront assumer la ligne de masses, se débarrasser de tout anarcho-trotskysme, et voir la dimension de la lutte. Le fascisme ne se combat pas par la « morale » ou l'anathème, mais par la civilisation, la culture... et encore faut-il avoir un contenu – ce que justement, nous, nous avons !

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