Jeudi 12 janvier, Marine Le Pen présentait le « chiffrage » de son programme pour 2012. Comme elle l'avait déjà annoncée en début de semaine, elle a évoqué une mesure pour augmenter de 200€ les salaires compris entre le SMIC et 1,4 fois le SMIC (soit environ 1 500€ net par mois).

Mais Marine Le Pen ne compte pas forcer la Bourgeoisie à céder une partie de sa plus-value réalisée par l'exploitation des prolétaires pour cela. Plutôt, elle compte opérer à une redistribution d'une partie des salaires indirects compris dans cette fourchette, en les rendant directes, donc plus « perceptible » pour les masses. Autrement dit, les 200€ d'augmentations direct sur les salaires correspondent à la suppression des charges sociales payées par les salariés. Les entreprises n'ont ainsi pas à déverser plus d'argent pour les salaires.

Dans le système capitaliste, les charges dites « sociales » servent à financer différentes caisses (retraites, chômages, sécurité sociale, etc.) qui sont cessées ensuite bénéficier indirectement aux salariés. Pour « compenser » le manque à gagner de ses mesures sur ces caisses, Marine Le Pen prévoit donc une taxe de 3% sur l’ensemble des « biens et services importés ». Déjà, l'annonce des 200€ d'augmentation apparaît ainsi beaucoup plus relative : les taxes étant répercutées sur les prix à la vente de ces « biens et services importés».

Mais surtout cette taxe montre bien la nature du projet de Marine Le Pen. L'annonce de cette taxe est un moyen d'affaiblir la pénétration du capital étranger en France et de renforcer le Capital national. C'est une taxe qui doit servir les groupes monopolistes français, ainsi que les petites et moyennes entreprises françaises, totalement inféodées au capital financier français (et parfois directement aux groupes monopolistes français quand elles en sont sous-traitantes).

Une autre mesure avancée par Marine Le Pen est la création d'un fond de ré-industrialisation financé par la ponction de 15 % des résultats nets des 50 plus fortes capitalisations boursières françaises. Ces sommes qui servent à restructurer l'infrastructure impérialiste française doivent bien sur être redistribuée au bout de 5 ans à ces groupes.

Le rôle de Marine Le Pen est de renforcer l'indépendance et la puissance de l'impérialisme français, elle est donc profondément nationaliste. Pour cela, elle à besoin de mobiliser les masses populaires derrière son projet de restructuration impérialiste, afin de les neutraliser. Elle à besoin de faire croire que les masses ont un intérêt directe dans le renforcement du nationalisme.

Social en apparence, violemment nationaliste et chauvin dans les faits, voici là le caractère profondément fasciste du projet de Marine Le Pen.

Seulement voilà, la Classe Ouvrière de France est tellement décomposée et les masses populaires perçoivent tellement peux de perspectives de sortie de crise, que ce genre de proposition peut convaincre en masse.

D'autant plus que les représentants « traditionnels », « modérés » de la Bourgeoisie que peuvent être Nicolas Sarkozy, François Hollande ou bien François Bayrou, apparaissent aux yeux des masses comme étant de plus en plus incapables à ne pas empirer la situation.

Et à ce moment là, la situation est terrible, car presque tout les événements sembles concourir au renforcement du fascisme, sorte de rouleau-compresseur inarrêtable.

Plus le capitalisme s'enfonce dans sa crise généralisée, plus les symptômes de son écroulement totale comme la perte par l’État français de sa note AAA par Standard & Poor's hier se font nombreux, plus la Bourgeoisie va vouloir faire payer le prix de la crise aux masses populaires, pour ne pas perdre ses privilèges.

Dans ce contexte, le fascisme se développe, inexorablement, d'autant plus fortement que l'arrière plan politique et culturel de la France est largement propice à son développement.

Car si Marine Le Pen peut aujourd'hui avancer autant auprès des prolétaires, c'est que le chauvinisme – principalement le chauvinisme anti-américain - s'est banalisé et s'est construit comme une pseudo-rébellion anticapitaliste dans la gauche et les syndicats en France.

Si aujourd'hui la progression de Marine Le Pen dans la Classe Ouvrière est encore bloquée par quelques verrous idéologiques, le fait est qu'il ne faut pas grand choses pour qu'ils sautent.

Et quand Marine Le Pen réussie à proposer une augmentation de salaire de 200€, alors que la pression capitaliste s'accentue et que plus personnes n'apparaît comme crédible pour faire de telles propositions, voilà une brèche terrible qui s'ouvre pour faire sauter ces dernières barrières.

La solution, la seule, c'est l'économie politique marxiste-léniniste-maoïste rigoureuse. Car inévitablement, les masses vont devoir se dresser contre le fascisme, et vont devoir résister contre les projets barbares de la Bourgeoisie impérialiste qui montrera sa vrai nature.

A ce moment là, il faudra être prêt à servir le Peuple, il faudra être au point idéologiquement, politiquement et culturellement. C'est cela la mission du PCMLM, se tenir prêt pour servir le Peuple sur tout les plans, et à chaque instant !