12 juin 2012

Premier tour des élections législatives: social-démocratie et fascisme encerclent le peuple

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Ce Dimanche avait donc lieu le premier tour des élections législatives faisant suite à l'élection de François Hollande comme Président de la République.

Les élections législatives ont pour objectif d'élire les députés, c'est-à-dire les représentants à l'Assemblée Nationale. Leur rôle est de voter et proposer des lois, ainsi que de décider du gouvernement.

Dans la démocratie bourgeoise, l'assemblée des députés est censé être le lieu par excellence du pouvoir populaire et donc de l'expression des sensibilités politiques. Tout citoyen peut donc s'y présenter.

Dans la Vème République, l'objectif de Charles De Gaulle était de mettre en place le système politique le plus stable possible et donc d'éviter un poids trop importants des partis politiques. Ainsi, les députés sont élus uninominalement à la suite d'élections locales à deux tours. Le but étant d'éliminer au plus possible le nombre de partis politiques pouvant être présent.

Aujourd'hui, les élections législatives sont donc complètement adossée à l'élection présidentielle, n'en sont plus qu'un annexe en quelque sorte.

Quels enseignements peut-on donc tirer de ces élections ?

1) A propos de l'abstention

Tout d'abord ce qui a le plus frappé est le fort taux d'abstention de 42,8 % des personnes inscrites sur les listes électorales. Un taux record pour des élections législatives en fait.

Cette abstention est-elle le signe d'un rejet des institutions comme le fantasment déjà certains anarchistes ? Non.

En fait ce taux d'abstention est à mettre en relation avec celui lors de la présidentielle. Or de manière complètement dialectique, la participation avait été extrêmement massive lors des élections présidentielle.

Tout d'abord cette abstention massive lors du scrutin du 6 Juin, est en premier lieu certainement beaucoup le fait des électeurs de droite, de l'extrême-droite et du centre qui considère que de toute façon la « vraie » élection, la présidentielle, a déjà été perdu.

Ensuite, cette abstention massive aux élections législatives mais pas à l’élection présidentielle est le signe d'une dépolitisation des masses. La personnalisation induite par le système de la Vème République s'est renforcée avec la réforme du quinquennat. Et la vie politique ne tourne plus qu'autour de « personnages », les partis politiques bourgeois étant tous organisés autour d'eux.

Loin du rejet des institutions, c'est l'autoritarisme qui s'impose dans la culture des masses. Le vrai rejet des institutions de la bourgeoisie pousserait les masses à s'organiser et donc à prendre Parti. Or ce que traduit cette abstention est bien plus l'attentisme des masses qui cherchent des grands hommes pour faire les choses à leur place.

2) La disparition de l'extrême-gauche

Cette élection confirme l'effondrement complet de l'extrême-gauche. A de rares exceptions près, aucunes des listes d'extrême-gauche ne dépassent les 1% (étant le plus souvent en dessous de 0,5%). C'est-à-dire encore moins qu'à la présidentielle.

Ni les trotskystes, les altermondialistes n'ont d'implantation locale, de zones d'influence. En 50 ans d'existence, les trotskystes n'auront rien construit, rien développé et n'influencent plus personnes.On voit l'énormité du gâchis que sont toutes ces énergies militantes sincères entraînées dans ces impasses politiques.

3) L'écologie, un appendice social-démocrate?

L'écologie politique a elle été définitivement absorbée par la social-démocratie dont elle n'est plus qu'un appendice sans existence autonome.

Europe Ecologie/Les Verts n'est qu'un groupement de notables petit-bourgeois aux idées faussement progressistes (comme le montre leur mise en avant de la légalisation du cannabis). Cette structure est en fait complètement intégrée à la social-démocratie et n'existe que grâce à elle comme force d'appoint. Elle ne portera pas de vraie défense de la Biosphère à la hauteur des enjeux de la crise écologique.

Et les petits groupes existant à sa marge sont ou des appendices réactionnaires proche des fascistes comme le Mouvement Ecologiste Indépendant et la France en Action, ou des groupes de petit-bourgeois réactionnaires comme le Mouvement pour la Décroissance.

Aucun ne veut réellement se battre pour la Biosphère et ses habitants. Aucun ne porte la culture offensive authentiquement écologiste.

4) L'effondrement de la stratégie Mélenchon

Ces élections confirme l'echec complet de la stratégie de Mélenchon. Il avait cru, comme l'extrême-gauche, capitaliser sur le rejet à la constitution européene et à Nicolas Sarkozy sans avoir besoin d'un vrai projet politique. Il pensait qu'une tactique de communication suffirait à se faire une place sur l'échiquier politique pour continuer sa carrière politicienne. Bien qu'ayant réussi à phagocyter l'extrême-gauche dans un premier temps, tout cela a montré son absurdité et son décalage complet d'avec les masses.

Le Front de Gauche a perdu l'influence qu'avait le P''C''F révisionniste dans les masses ouvrières et complètement dépassé culturellement. Son influence vient des centre-villes et des masses travaillant pour l'Etat. Mais même là, il se retrouve phagocyté par la social-démocratie.

Ainsi, le P''C''F va perdre un grand nombre des députés qu'il avait encore … en 2007 alors que la droite faisait un carton électoral. Il perd son influence y compris dans ses bastions historiques d'Ile de France, du Nord Pas-de-Calais ou de la banlieue lyonnaise.

5) La social-démocratie hégémonique

Le rouleau compresseur de la social-démocratie se confirme donc bien par ses élections. Le Parti Socialiste est aujourd'hui la seule réelle force influençant les masses avec le fascisme.

Comme le montre les infographies, les rapports entre la social-démocratie et le fascisme sont les mêmes que lors de la présidentielle. Ils sont installé en quelque sorte. En gros, soit le PS est fort, soit le FN est fort.

Le Parti Socialiste sort renforcé de ce premier tour et va certainement obtenir la majorité absolue à lui seul à l'Assemblée Nationale.

6) Une droitisation de la société française

Ces élections, malgré la victoire annoncée du Parti Socialiste, montrent un glissement à droite de plus en plus affirmé de la société française.

Ainsi, les centristes ont pratiquement disparu. Que ce soit le MODEM de François Bayrou, le Parti Radical, le Nouveau Centre, etc... tous s’effondrent électoralement et ne conserveront qu'une poignée de députés. C'est aussi visible au sein de la droite « démocratique » où la plupart des candidats estampillés « centristes » ou « humanistes » connaissent des difficultés électorales – même des candidats sortant avec une bonne implantation.

A l'inverse, les candidats UMP les plus à droite recueillent de bons scores électoraux, particulièrement ceux de la Droite Populaire, le courant le plus réactionnaire de l'UMP, qui faisaient campagne sous leurs propres couleurs.

7) La fin du « Front Républicain »

Un fait marquant et important est le rejet du « front républicain » par les dirigeants de l'UMP. Ce « front républicain » consistait dans le désistement du candidat « républicain » le moins bien placé, en cas de triangulaire avec le Front National, ou dans l'appel à voter pour le candidat opposé au Front National.

Cette tactique avait été mise en place de manière très stricte par Jacques Chirac dans les années 80, qui se voulait le seul représentant de la bourgeoisie impérialiste, sur un mode « éclairé » et moderniste. 

Cette stratégie électorale de défense de la République face au fascisme a été totalement abandonnée par l'UMP. L'UMP se maintiendra donc dans tous les cas, quitte à permettre à un candidat Front National de se faire élire, et si elle ne le peut pas n'appellera pas à voter pour le candidat de gauche. Mais déjà certains candidats UMP ont appelé à « faire battre le socialisme » en votant pour le candidat Front National.

Bien que paraissant relever de la « tambouille » électoraliste, c'est un fait important et un signe très clair du glissement à droite d'une grande partie des cadres de la bourgeoisie.

8) La marche continue du Front National vers le pouvoir

Le Front National continue son ascension à l'assaut des masses populaires. Il multiplie par 3 son score de 2007. Ce qui est considérable ! Il est en fait la seule force à vraiment progresser dans ces élections.

Il arrive même en tête dans plusieurs circonscriptions avec des scores gigantesques comme celui de Marine Le Pen à Hénin-Beaumont (42%) ou Gilbert Collard dans le Gard (34,6%).

Lors des élections présidentielle, nous expliquions que le Front National partait non seulement à l'assaut des masses populaires, mais aussi de la jeunesse. Et ce fait est très visible dans les candidats que la FN a présenté.

Marion Maréchal-Le Pen, la nièce de Marine Le Pen, étudiante en droit de 22 ans qui arrive en tête de son élections avec 34,63%, est le symbole cette démarche. Mais elle est loin d'être la seule. En fait, le Front National a présenté le plus possible de candidats très jeunes afin de se mettre en avant comme parti de la jeunesse, de l'énergie et du renouveau.

Le résultat du Front National aux élections législatives montre clairement qu'on est bien au-delà de « l'effet Marine Le Pen » qu'espéraient certains. C'est une vraie dynamique de conquête qui est engagé pour le fascisme.

Le FN garde les mêmes zones d'influence que lors de l'élection présidentielle, à savoir les zones péri-urbaines où se masse la classe ouvrière et les anciens bastions industriels influencés par le P«C»F.

Mais plus important encore, le Front National se construit des bastions à partir desquels il se développe en cercles concentriques.

L'exemple d'Hénin-Beaumont est très parlant, puisque c'est le premier endroit où Marine Le Pen a appliqué cette stratégie. En faisant d'Hénin-Beaumont un centre d'implantation, le Front National a connu un développement continu dans la ville qui est suivi par un développement dans les villes proches, puis de plus en plus loin jusqu'à la constitution de nouveaux centres d'implantation.

A chaque fois que le FN progresse à Hénin-Beaumont, il progresse en suivant dans les villes alentours. Lors du premier tour des élections législatives, Marine Le Pen a fait encore mieux que son score lors des présidentielle. Elle a obtenu 42,3 % des voix dans la circonscription - ce qui est le meilleur score d'un candidat Front National au premier tour d'une élection législative - alors qu'elle avait obtenu 35,5 % à Hénin-Beaumont lors de la présidentielle. Et dans la ville même d'Hénin-Beaumont, elle obtient 48 % et dépasse même les 50 % dans certains bureaux de vote.

Voilà quelle est la situation dans la France de 2012. Nous sommes bien loin des fantasmes d'insurrection sur lesquels trippaient les anarchistes et les trotskystes il y a encore deux ans. L'autoritarisme est hégémonique culturellement. Les masses sont totalement désorganisées et dépolitisées. Elles sont prises en tenailles par la social-démocratie et le fascisme.

Le rouleau compresseur social-démocrate écrase tout sur son passage. Il n'existe plus rien à gauche qui soit autonome du Parti Socialiste.

De l'autre côté, le fascisme continue sa marche vers le pouvoir emportant des secteurs toujours plus importants des masses avec lui. Sa culture se répand dans les pores de la société bourgeoise en décadence, comme le montre le maintien d'un candidat antisémite par le Front de Gauche en banlieue lyonnaise. Le Front National est maintenant la principale force montante s'opposant au Parti Socialiste.

La pression conjointe de la social-démocratie et du fascisme ne fait que commencer. Elle va aller en s'amplifiant dans les mois et les années qui viennent. Pour pouvoir lui résister et tracer un chemin à un authentique front antifasciste, pavant la voie vers la libération de l'Humanité et de la Terre, il va falloir de la culture, de l'idéologie, de l'organisation. Ce n'est ni d'association, ni d'attitudes opportunistes dont les masses populaires, mais d'un Parti. D'un Parti qui soit le cerveau de l'insurrection générale contre le monde capitalistes ; d'un Parti - le PCMLM - animé et faisant vivre l'idéologie scientifique de la classe ouvrière : le marxisme-léninisme-maoïsme.

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