18 oct 2011

Ce qui a mené à la prise d'otages au Pôle emploi

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Le rôle du ministère de l'épicurisme est de tracer des perspectives pour la future société, celle qui existera dans le socialisme, puis le communisme. Nous, communistes, affirmons que la nation est une construction bourgeoise qui prendra fin inévitablement. Nous sommes donc pour la communauté universelle qui unit tous les êtres humains, vivant en harmonie à l'intérieur et avec la biosphère.

 

Par conséquent, il est important de comprendre ce qui pousse un individu à prendre en otage une agence de Pôle Emploi au prétexte d'exprimer une exaspération quant au "pouvoir des juifs" et de revendiquer la dissolution des groupuscules sionistes, comme ce fut le cas hier à Paris.

 

Il est parfaitement clair que le geste de Christian Denisot, un informaticien de 45 ans en situation de précarité, est typique de l'attitude de la petite-bourgeoisie qui perd les pédales à l'époque de la crise générale du capitalisme. La petite-bourgeoisie veut négocier sa place dans le capitalisme, regrette la perte d'une position privilégiée et elle est donc incapable d'incarner une avant-garde progressiste.

 

La petite-bourgeoisie se trouve donc aspirée par le fascisme et en porte tous les atours réactionnaires.

 

Ainsi, Christian Denisot parle-t-il de lutte de classes ? Non, comme tout pèlerin du néant attiré dans l'orbite fasciste, il passe par-dessus la lutte de classes pour désigner des "ennemis de l'intérieur", à savoir "les juifs".

 

Parle-t-il de la bourgeoisie ? Non, il parle du "pouvoir des juifs" dans un délire complotiste et clairement antisémite, même s'il tente de se faire passer pour antisioniste (alors qu'il fustige le pouvoir de "la communauté", "des types protégés par la justice, la police et les médias").

 

Parle-t-il de l'impérialisme et, en tant que français, de l'impérialisme français au premier chef ? Non, il fantasme sur la toute-puissance d'Israël, comme si Israël était autre chose qu'une base avancée des puissances impérialismes, y compris l'impérialisme français, et que ces mêmes puissances impérialistes ne maintenaient pas sciemment l'état de guerre au Proche-Orient. Dans un délire romantique de style nationaliste révolutionnaire, ce genre de personne doit certainement louer la "politique arabe" de la France "qui n'est plus ce qu'elle était", aujourd'hui inféodée aux Etats-Unis, etc...

 

Aspire-t-il à la révolution socialiste ? Non, pas le moins du monde, il veut simplement se signaler par un "coup d'éclat", « sortir du rang » dans un élan individualiste.

 

Il est à noter que Christian Denisot feint de souligner médiocrité ("intelligence moyenne, culture moyenne, sans talents particuliers, français moyen" selon ses propres mots), ce qui correspond à la stratégie typique du petit-bourgeois qui se la joue faussement modeste tout en croyant avoir tout compris mieux que les autres et révéler des « vérités cachées ». Cette démarche rappelle d'ailleurs le communiqué du FNAR (Front National Anti Radars) dans la forme. Normal, la démarche fasciste (et populiste) est comparable : des individus qui se font passer pour des personnes proches du peuple mais revendique en même temps une démarche d'un "électron libre" pour  "alerter l'opinion"...

 

Tout cela n'a de sens que pour des pèlerins du néant déboussolés par la crise générale du capitalisme et qui regrette le "capitalisme à visage humain" où ils avaient encore une place.

 

Ce qui intéresse Christian Denisot, c'est un retour à un capitalisme épuré, débarrassé d'éléments "cosmopolites" qui contrôleraient tout de l'intérieur, comme le sont les juifs pour les fascistes. Comme tout fasciste, Christian Denisot se met au service de l'impérialisme français pour dénoncer les "traîtres de l'intérieur" et se recentrer sur une communauté nationale ainsi "assainie". Il faut aussi remarquer le prétexte de l'anti-racisme ("Je ne vois pas pourquoi on traite différemment la vie d’un noir, d’un Arabe et celle d’un juif.") qui montre clairement l'intention de « diviser pour mieux régner » et de catégorisation des minorités nationales par-delà la lutte de classes.

 

Ce preneur d'otages n'était pas tourné vers l'avenir mais vers un passé idéalisé où il pourrait mener une vie confortable de petit-bourgeois.

 

La révolution socialiste se conçoit comme un dépassement de la putréfaction capitaliste pour tendre vers une communauté universelle émancipée, et non une communauté nationale étriquée et sans avenir.

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