Samedi 2 Juin vers 18h00, 3 jeunes personnes juives ont été violemment agressées à proximité de l'école religieuse Beth Menahem à Villeurbanne dans la banlieue de Lyon. Ces jeunes juifs ont été agressés parce que juifs « visibles » (ils portaient la kippa). 

Une dizaine d'autres jeunes hommes arabes du même quartier après les avoir insulté, les ont attaqué et tabassé à coup de marteau et de batte de baseball. Heureusement, les trois jeunes personnes juives s'en sont sorties vivantes et sans séquelles graves.

En fait d'agression, il s'agit d'une ratonnade, d'un pogrom à petite échelle.

Le 30 Mars 2012 nous déclarions que :

Le massacre nazi de Toulouse se place dans une spirale ascendante de l'antisémitisme génocidaire. Il a été possible grâce aux actes l'ayant précédé et à la diffusion de l'antisémitisme dans la culture profonde de la petite-bourgeoisie et d'une partie des masses. Et il sera à l'origine d'un nouveau saut qualitatif de l'antisémitisme précédé d'un foisonnement d'attaques antisémites.

Voilà la preuve éclatante de cela ! Non, tout n'a pas été « enterré » avec la campagne présidentielle. Non, il n'y a pas eu de passage « à autre chose » comme le rêvaient les sociaux-démocrates et l'extrême-gauche petite-bourgeoise. 

Les faits parlent et ils sont têtus. L'affaire Merah a été une étape dans la spirale ascendante de la montée de l'antisémitisme. Un coup d'accélérateur.

Depuis le 19 Mars, jour du massacre nazi de Mohamed Merah, 148 actes antisémites, dont 43 actes violents, ont été recensés par le Service de Protection de la Communauté Juive (un organisme lié aux institutions religieuses chargé de protéger les synagogues et les écoles juives). C'est une véritable explosion, battant tous les « records » de ces dernières années.

Malgré cette réalité évidente, qui devrait alarmer toute personne progressiste, les mêmes réactions de déni et les mêmes attitudes négationnistes se répètent.

L'extrême-gauche qui s'est effondrée depuis l'affaire Merah reste dans son mutisme. Tout comme les « antifascistes radicaux » pour qui manifestement les personnes juives ne sont pas des victimes acceptables de leurs élans de compassion.

Le leitmotiv des médias bourgeois est de parler d'une « importation du conflit israelo-palestinien ». De présenter ces agressions comme étant en substance étrangères à la réalité française.

C'est là un déni de la réalité totalement ahurissant qui laisse transparaître le profond racisme de la petite-bourgeoisie française. 

La petite-bourgeoisie française considère au final que toutes les minorités se valent et qu'après tout elle n'a que faire de leurs embrouilles. Elle ne veut pas avoir à gérer tout cela et préférerait s'en laver les mains. Ce rejet de toutes les minorités est un des moteurs puissants du fascisme français en train de se lever et qui les balayera toutes dans sa furie destructrice (après avoir habillement joué sur les divisions entre elles).

Et c'est évidemment un moyen pour la bourgeoisie française de se dédouaner de ses responsabilités. De délier les actes antisémites de la crise de son système.

Mais c'est aussi une forme raffinée de négationnisme. C'est une manière de retourner les faits, de rendre les victimes coupables de l'agression qu'elles ont subie. Dans cette logique, les trois jeunes gens agressés à coup de marteau l'auraient d'une certaine manière « bien cherché » puisqu'ils sont juifs et que d'autres juifs opprimeraient d'autres personnes arabes à des dizaines de milliers de kilomètres de là. On voit bien la logique perverse et profondément raciste qui se cache derrière ce raisonnement.

Évidemment, de leur côté les sionistes s'engouffrent dans cette brèche et poussent dans le même sens afin de faire encore progresser leur projet délirant dans les masses juives de France - qui restent encore rétives au départ groupé pour servir de chairs à canon à l'impérialisme américain.

Tout cela est lamentable ! 

Non, le massacre nazi perpétré par Mohamed Merah n'avait pas pour origine les exactions sionistes. Non, l'explosion d'actes antisémites depuis ce 19 Mars n'est pas liée à la politique d’Israël. Non, les trois jeunes gens qui ont été attaqués à coup de battes de baseball et de marteau par une dizaine d'autres jeunes ne l'ont pas été en « solidarité » avec les enfants palestiniens.

Toutes ces personnes sont françaises et bien françaises.

L'antisémitisme est une constante, un fond diffus, de la culture française. Un fond diffus qui revient sur le devant de la scène à la faveur de la crise. Une part essentielle de la culture de France qui donne corps à un anticapitalisme romantique de plus en plus hégémonique.

Des milliers de vidéos antisémites et négationnistes sont diffusées en français sur YouTube et Dailymotion. Savoir si telle ou telle personnalité a des origines juives est devenu une des questions les plus importantes pour les masses, comme le prouve complétion automatique des recherches dans google.fr. Un pseudo-artiste ultra-réactionnaire, surfant sur l'antisémitisme comme idéologie-moteur, comme Dieudonné peut toujours remplir des salles de plusieurs centaines, voire de milliers, de personnes et se présenter aux élections. Céline est devenue la figure centrale de la littérature française ces dernières années.

Les candidats à la présidentielle n'ont eu de cesse de rivaliser dans la surenchère anticapitaliste romantique et les sous-entendus antisémites.

La bourgeoisie a laissé se développer l'islamisme dans la minorité arabe de France afin de l'empêcher de prendre conscience d'elle-même. Ce même islamisme sur lequel l'impérialisme français s'appuie en Libye, au Liban, en Syrie, en Iran... Elle l'a laissé développer sa propagande réactionnaire et antisémite, l'a encouragé à se structurer tout en s'en servant comme repoussoir auprès des masses non-musulmanes.

Voilà quelle est la réalité de la France de 2012 !

Les masses juives sont aujourd'hui terrorisées. Elles vivent avec un sentiment d'urgence permanent. Et bien évidemment, les sionistes ont beau jeu d'exploiter cette situation pour les pousser à l'émigration vers Israël. 

Mais soyons clairs : l'avenir des masses juives françaises est en France ! Il est en France en tant que minorité nationale reconnue dans ses droits comme doivent l'être toutes les minorités nationales !

L'antisémitisme est un poison distillé par la bourgeoisie dans les masses. Il doit être compris et combattu pour ce qu'il est : un des moteurs principaux de la division des masses et de la montée du fascisme. C'est une tâche vitale pour toute personne antifasciste ou progressiste.

Mais c'est une tâche que seul le PCMLM a assumé d'endosser depuis plusieurs années. Alors que le reste de l'extrême-gauche prouve une fois de plus qu'elle a été aspirée dans la spirale de l’anticapitalisme romantique.