Le meeting de Marine Marine Le Pen à Palavas-Les-Flots jeudi 15 mars était – dans la lignée du meeting de début février à Toulouse – un véritable exercice de style fasciste. Mais la particularité de ce jeudi, c'est que la candidate du Front National a particulièrement mis l'accent sur son aspect « social », soi-disant proche des préoccupations des masses populaires.

Elle s'en est surtout prise au Parti Socialiste en particulier et à la gauche en général, espérant ainsi montrer qu'elle serait plus à même de porter les aspirations ou valeurs « de gauche ».

Elle n'hésitait donc pas à feindre de se placer du coté des « familles dont les fins de mois commencent le 5 » et à fustiger « la dictature du malheur que cette gauche à instaurée dans notre pays », etc.

Sur le mur derrière elle était inscrit «  Marine Le Pen, la voix du Peuple, l'esprit de la France. Remettre la France sur le droit chemin ».

En fait, ce slogan exprime très bien la stratégie fasciste du Front National. Quand il est parlé de « remettre la France sur le droit chemin », il s'agit précisément de séduire les masses populaires en critiquant les représentants politiques bourgeois classiques – au moins en surface – afin d'emmener les masses sur le chemin de la restructuration impérialiste.

Comme nous l'avons déjà expliqué, la politique de Marine Le Pen est une option, une proposition stratégique faite à la bourgeoisie impérialiste française, afin d'espérer faire face à la crise générale du capitalisme aux dépens des masses populaires de France et des peuples du monde.

Pour cela, avant de réprimer massivement et d'instaurer la terreurs fasciste, la bourgeoisie à besoin de faire accepter l'ordre bourgeois aux masses. Au moins pour les neutraliser dans un premier temps.

C'est là toute la « logique » de la politique fasciste de Marine Le Pen : d'abord critiquer le capitalisme, ou plutôt en fait dénoncer de manière incantatoire des faits, sans jamais rien expliquer. Puis opposer à cette décadence capitaliste les valeurs bourgeoises classiques qui seraient censées « naturellement » permettre aux masses de sortir de la crise.

C'est pour cela que Marine Le Pen a fini son discours avec des propositions archaïques - réactionnaires classiques du type les enfants devront se lever en classe lors de l'entrée du professeur, etc. Ce qui compte pour elle, c'est que les masses soient passives, qu'elles acceptent l'ordre bourgeois. Mais – subtilité du fascisme – tout en croyant en fait dépasser l'ordre bourgeois.

Mais Marine Le Pen ne remettra jamais en cause le mode de production capitaliste, elle n'expliquera jamais que c'est l'anarchie de la production et la recherche du profit individuel qui est à la source de toutes les difficultés des masses populaires.

En bonne fasciste, Marine Le Pen veut réconcilier les classes sociales, elle veut neutraliser la lutte des classes.

C'est donc pour cela qu'elle feint d'être opposée « aux patrons du CAC 40 » mais que par contre elle défend « l'esprit d'entreprise, les vrais, ce que j'appelle les vrais patrons ».

En vérité, toutes les propositions de Marine Le Pen et toutes ses valeurs sont absolument bourgeoises : hiérarchie indiscutable, omniprésence de la Police, mythe du « bon patron qui aime ses employés », nationalisme exacerbé.

Marine Le Pen affirme qu'elle «[remettra] la France sur son chemin de tranquillité, d'ordre et de sécurité », mais la vérité est qu'il n'y aura jamais de tranquillité pour les masses populaires ni d'ordre et de sécurité tant que dominera le mode de production capitaliste.

Avec leur démagogie « nationale » et pseudo-sociale, les fascistes sont les pires ennemis des masses populaires : ils enfilent leur masque populaire pour mieux tromper le Peuple et servir docilement l'ordre bourgeois.

La marche fasciste de Marine Le Pen doit être stoppée par l'unité des masses populaires organisée autour de valeurs positives et progressistes : voilà le mot d'ordre des communistes en France, voilà le but du PCMLM pour la période qui vient !