3 juin 2012

L'antifascisme face à la montée de la « vague bleu marine »

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Impossible de ne pas voir l'inexorable progression du Front National en ce moment, sous couvert de « vague bleu marine. » De nombreuses personnes soucieuses de faire « carrière » auront rejoint le mouvement d'un côté, alors que de l'autre l'idéologie nationaliste se diffuse massivement dans toute la société.

De son côté, l'extrême-gauche est tétanisée. N'ayant aucun autre discours à part le syndicalisme, le spontanéisme, l'économisme, etc., l'extrême-gauche révèle toujours plus sa nature social-démocrate. N'ayant plus rien à dire de « différent » ne serait-ce qu'en apparence, elle a même tendance à se réfugier toujours davantage ouvertement auprès du Front de Gauche ; même le Parti « Communiste » français moribond connaît un renouveau « révolutionnaire » de sa démagogie électorale afin de capter les protestations.

Mais il va de soi que jamais le Front de Gauche ne sera un obstacle réel au fascisme ; structure électorale, par conséquent opposée à tout « extrémisme », elle n'aura même pas le rôle joué par le Parti Socialiste avec SOS racisme durant les années 1980, qui appuyait indirectement l'antifascisme militant.

Pour qu'il y ait un antifascisme authentique, il faut un rejet en bloc de la social-démocratie, du Front de Gauche, du NPA, etc.

Qu'y a-t-il alors, en terme d'antifascisme authentique, autonome ? Quelques groupes par-ci par-là, menant un travail de masses local, mettant en avant une culture progressiste. Et puis, bien entendu, les masses.

C'est peu, mais c'est énorme. Et c'est là que cela se passe. Tout le reste est sans issue, à moins d'avoir comme seule perspective de courir systématiquement après les initiatives fascistes pour « protester » en « manifestant » (et en soutenant, souvent dans ces cas là et en tout cas totalement en ce moment, la social-démocratie).

Voici comment l'extrême-droite se plaint d'un de quelques uns de ces « phénomènes » qui ont eu lieu :

Dans la nuit de mardi 29 à mercredi 30, à Sumène, la vitrine de la candidate FN de la 5e circonscription du Gard, commerçante dans ce village de moins de 2.000 habitants situé au cœur de sa circonscription, a été saccagée par une voiture bélier, de nombreuses inscriptions « Le Pen dehors », « Stop F.Haine », inscrites dans tout le village de Sumène.

 

Nombreux sont les autres exemples. A Agde, dans le Languedoc-Roussillon, une candidate FN a également été insultée et menacée, la police interpellant par la suite chez elle la personne ayant commis cet « acte délictueux ». A Gaillon, en Haute-Normandie, c'est un colleur d'affiches qui a été « agressé ».

A Paris, c'est dans le vingtième arrondissement que des colleurs d'affiches ont été « attaqués », et également accueillis sur un marché populaire (très « symbolique » car en plein 20ème mi-bobo mi-extrême-gauche, et c'est d'ailleurs le même marché où Dieudonné avait tenté de parader).

Le double aspect de tout cela est évident. D'un côté, cela se veut rassurant de la capacité de secteurs du peuple à l'antifascisme. Les choses ne se passent pas aussi simplement que cela pour la « vague bleu marine ».

Mais le second aspect est d'importance. Tout cela est un baroud d'honneur, une tentative digne, mais sans perspective, de montrer une opposition dure au fascisme. Il s'agit au fond d'une réaction épidermique, saine, mais preuve d'une terrible faiblesse.

Autre exemple d'ailleurs, particulièrement cocasse mais aussi symptomatique de la fumisterie ambiante, la « complainte » de Christian Bouchet, celui-ci étant tout de même un représentant de l'extrême-droite dans une de ses versions les plus « dures ».

Le voici parlant de « démocratie », après avoir été un chef de file de différents mouvements d'extrême-droite les plus radicaux (Troisième voie, Nouvelle résistance, Unité radicale...) :

Présent avec trois membres de mon comité de soutien sur le marché d’Indre hier matin (le 3 juin) j’y ai été pris à partie avec une extrême agressivité et une grande violence par une grosse dizaine d’individus se réclamant de Jean-Marc Ayrault.

Interpellé par mes soins, le responsable de l’équipe de Jean-Marc Ayrault qui tractait sur le même marché, après avoir avoué qu’il connaissait ces nervis et qu’ils étaient des partisans locaux de son candidat, a refusé d’intervenir pour les calmer, m’obligeant à quitter le marché pour échapper aux coups.

La veille déjà, sur le marché de Couéron-La Chabossière, un individu qui m’avait menacé de violences physiques à ensuite longuement discuté avec Jean-Pierre Fougerat, suppléant du candidat socialiste.

Ces actes très graves dans une démocratie montrent une inquiétante porosité entre l’équipe de campagne de Jean-Marc Ayrault et les éléments les plus violents et les plus radicaux de la gauche extrême.

Cela m’amène à poser publiquement une question à monsieur Ayrault, tant en tant que Premier ministre qu’en tant que candidat aux législatives : approuve-t-il le comportement agressif, violent et anti-démocratique de ses partisans ? Si ce n’est pas le cas, qu’attend-il pour le dénoncer et faire le ménage dans son équipe de campagne ?

Des fascistes qui crient au fascisme, voilà où on en est arrivé.

Et voilà par où passe l'idéologie fasciste pour s'incruster dans la démocratie bourgeoise, pour s'y installer. Comme l'a constaté le PCMLM, la menace, c'est l'horizon Marine Le Pen dans cinq ans.

« La montée en puissance de Marine Le Pen et du Front National n'en est qu'à son débutLa période qui s'ouvre après cette élection est celle de la conquête de l'hégémonie culturelle et politique du fascisme dans la société française (...).

Dès demain ce sont deux grandes vagues culturelles, idéologique et politique qui vont se répandre en polarisant la société française : la social-démocratie et le fascisme.

Pour ne pas se laisser emporter par ces vagues, pour pouvoir tracer une voie révolutionnaire au prolétariat de France, c'est d'un Parti que la classe ouvrière a besoin. D'un Parti qui assume la lutte culturelle sur tous les aspects de la société française.

D'un Parti qui assume l'idéologie et la science seules à même de se saisir du monde pour le transformer, en tant qu'expression des besoins de ce monde lui-même. En tant que représentant de la seule voie naturelle : celle du mouvement de la matière éternelle en marche vers le communisme ! »

(PCMLM, document 21)

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