Jeux Olympiques et fascisme : Pierre de Coubertin
Submitted by Anonyme (non vérifié)La 30e édition des Jeux Olympiques vient de se terminer hier. Cet événement a 116 ans : les premiers Jeux Olympiques modernes ont eu lieu en 1896, Pierre de Coubertin en est considéré comme le « père fondateur ». Sans avoir été seul dans sa démarche pour leur rétablissement, il n'en reste pas moins une figure centrale : il fut président du CIO (Comité International Olympique) de 1896 à 1925, et est à l'origine du « serment olympique » qu'il a écrit en 1920 :
Au nom de tous les concurrents, je promets que nous prendrons part à ces Jeux olympiques en respectant et suivant les règles qui les régissent, dans un esprit de sportivité, pour la gloire du sport et l'honneur de nos équipes.
Des débuts des Jeux Olympiques avec Pierre de Coubertin...
Lorsqu'il est question des jeux olympiques, les « valeurs » du sport sont un thème qui revient inévitablement, la personne de Pierre de Coubertin est de la même manière mise en avant. Quelles sont ces valeurs ? Quelles sont les véritables valeurs promues à l'origine par Coubertin ?
Pierre de Coubertin fait partie de ces personnes que la bourgeoisie aime à mettre en avant, de manière abstraite en « oubliant » ou en relativisant leur idéologie : le fascisme. Un fasciste pour qui ces jeux devaient être une préparation pour la guerre, un moyen de forger les corps et les esprits des masses, un moyen d'exalter le le nationalisme :
le jeune sportsman se sent évidemment mieux préparé à "partir à la guerre" que ne le furent ses aînés. Et quand on est préparé à quelque chose, on le fait plus volontiers.
Il ne voulait pas de ces Jeux Olympiques pour la « beauté du sport », mais pour promouvoir une vision totalement patriarcale du sport et plus généralement de toute activité physique : le but est de transcender la réalité et d'aller toujours plus loin en écrasant les personnes jugées plus faibles. Ses déclarations sur l'importance de la participation de sont qu'une façade : pour lui ce qui importe est qu'il y ait le plus de participants possibles (dans le cadre du sport de haut niveau) pour que le plus possible de nations s'affrontent à travers ces jeux lors de très nombreuses épreuves.
Il y a deux races distinctes : celles au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée et celle des maladifs, à la mine résignée et humble, à l'air vaincu. Eh ! bien, c'est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n'est appréciable qu'aux forts.
Ce qui importe, pour Pierre de Coubertin, est la mentalité de conquérant, de montrer qui est le « plus fort » : dans cette logique totalement patriarcale, les femmes n'ont évidemment pas de places :
le seul véritable héros olympique est le mâle individuel, une olympiade femelle est impensable, elle serait impraticable
...aux Jeux Olympiques modernes et ses trusts audiovisuels et équipementiers
Pierre de Coubertin voyait dans les jeux olympiques un moyen de préparation militaire pour encadrer les masses, de canaliser leur révolte dans le nationalisme. Mais rapidement il s'est fait dépassé par la poussée démocratique populaire à la base du sport.
Après la seconde guerre mondiale, les valeurs originelles de Pierre de Coubertin se sont retrouvées en retrait à cause de la pression des trusts audiovisuels et équipementiers, mais dans une toute autre optique cette fois : dégager une plus-value toujours plus massive. Il suffit de voir la dimension que prennent les Jeux Olympique d'un point de vue économique pour se rendre compte de l'ampleur du phénomène.
Les Jeux Olympiques n'ont plus principalement la dimension fasciste voulue par Pierre de Coubertin, mais il aura permis de leur donner un cadre réactionnaire et nationaliste, un cadre toujours prêt à éclater, en témoigne la déclaration de Laura Flessel lors de ces jeux :
Nous allons montrer à nos adversaires que nous sommes une France conquérante et unie
C'est pour ces raisons que l'URSS n'a participé à ses premiers jeux olympiques qu'en 1952, soit un an avant la mort de Staline - en raison du révisionnisme qui devenait de plus en plus important.
Par la suite, les trusts ont permis aux Jeux Olympiques de gagner en audience et en popularité tant la pression est forte dans ce sens. Cela correspond à la logique de profit inhérente au capitalisme qui exige de chercher sans cesse à accroître le taux de profit en innovant constamment.
Les sponsors ne soutiennent pas des équipes pour la « beauté du sport », mais bien pour se faire une publicité intense. Derrière les retransmissions des jeux dans chaque pays se cachent une lutte énorme pour acquérir puis maintenir et fructifier cet investissement colossal.
Les critiques des dérives appellent à être plus raisonnable, ne sont soit que des paroles en l'air qui servent à maintenir une impression de critique, soit des appels à un retour en arrière, c'est-à-dire vers des jeux plus proche de l'esprit de ceux de Pierre de Coubertin. Les deux aspects cohabitent dans un cadre déjà réactionnaire et nationaliste, avec la crise et la montée du fascisme, il est clair que la première sert de caution critique progressiste.
« Le sport oui, mais socialiste ! »
A l'opposé du sport capitaliste et de ses valeurs patriarcales, des jeux olympiques et de leur cadre nationaliste, doit se trouver le sport socialiste : un sport sans social-darwinisme mais avec de l'entraide, sans culte du résultat entraînant blessures et séquelles physiques mais pour le développement harmonieux de chaque sportif, sans dopage mais pour une vie saine et un esprit clair.
L'effort n'est pas une fin en soi, c'est un moyen se s'améliorer et de progresser : il ne saurait être synonyme de souffrance contrairement à ce que véhicule l'idéologie bourgeoise. Le sport ne saurait alors être une lutte contre soi-même, c'est-à-dire contre son propre corps : aller à l'opposé c'est prétendre que l'on existe en dehors de son corps, soit hors de toute réalité matérielle.
Les sportifs de haut niveau sont vampirisés par le capitalisme, ses trusts et ses compétitions qui exigent sans cesse davantage de spectacle au détriment de la santé des athlètes. Les blessures à l'entraînement avant de grands événements sont monnaie courante : elles sont une aberration qui doit être dépassée.
L'idéologie patriarcale véhicule de telles valeurs car elle ne considère la vie que comme un combat permanent contre soi et les autres. Une telle idéologie est un poison distillé au sein des masses à travers le sport capitaliste, un poison qu'il faut rejeter et combattre. Tel est le sens de la révolution socialiste : dépasser la société capitaliste sur tous les aspects, le sport en fait évidemment partie.