8 aoû 2012

Au sujet des tests de "féminité" : la violence patriarcale inhérente au sport capitaliste

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Les jeux olympiques symbolisent le culte du résultat où tout est segmenté et compartimenté: tout est calculé et cloisonné, tous de dressent les uns contre les autres ; à l'image de l'idéologie bourgeoise. Les athlètes n'ont ainsi d'existence que dans ce cadre.

Malgré tous les beaux discours sur l'égalité et la « beauté du sport », « l'esprit [soit-disant positif] des jeux olympique », le patriarcat continue d'écraser les femmes avec insistance jusqu'à pouvoir décréter si une athlète est une femme ou non, et donc si elle peut participer aux jeux olympiques.

Les tests « de féminité» ont refait surface cette année pour les jeux olympiques suite aux polémiques créées autour de l'athlète sud-africaine Caster Semenya aux championnats du monde d’athlétisme en 2009. Elle avait été interdite de compétition pendant un an.

Apparus officiellement en 1966, ces tests n'ont plus été (quasi)systématiques à partir de 2000 aux jeux olympiques de Sydney, ils pouvaient toutefois être effectué s'il y avait un doute.

Selon le règlement en vigueur pour ces jeux olympiques, une femme qui présente un taux de testostérone trop élevée, hors de toute forme de dopage, pourrait participer à condition de le faire diminuer artificiellement : traitements aux hormones ou même chirurgie. Pour le CIO, ces femmes ne sont donc reconsidérées comme des femmes qui si elles acceptent de se faire « soigner ».

Depuis 1966, ils ont changé dans leur forme allant de tests visuels : obligation de se présenter nue devant une personne chargée de vérifier la « féminité » de l'athlète, aux tests hormonaux en passant par des tests chromosomiques. A chaque fois, on retrouve le même fond : le corps de ces femmes ne leur appartient pas.

Depuis près de 50 ans, de nouvelles méthodes de contrôles apparaissent, car chacune d'entre elle est jugées inefficace pour juger de la « féminité » d'une femme : les moyens de modernisent, se perfectionnent et la pression morale est toujours présente.

Les Jeux Olympiques : l'idéologie patriarcale au coeur de la compétition

Une telle mentalité ne tombe pas du ciel, elle n'est pas non plus l'expression d'un besoin de contrôle, elle est l'expression de l'idéologie patriarcale : domination des femmes et de la Biosphère, elle est l'expression de la brutalité de l'idéologie bourgeoise et de sa métaphysique : une chose ne peut être à la fois elle-même et son contraire, tout est figé, tout est segmenté...C'est exactement ce qui a conduit à nier un phénomène aussi naturel que la production d'hormones chez les êtres humains, production qui varie en fonction du sexe, de l'âge, de la journée et de multiples facteurs.

A son apogée, la bourgeoisie voulait établir le règne de la raison, mais elle ne pouvait être ni réellement matérialiste, ni réellement dialectique. Aujourd'hui en pleine décadence elle retombe donc inévitablement dans l'idéalisme et le juridisme le plus complet et classe les personnes dans des catégories fixes et absolues.

Grâce aux enseignements de Marx, Lénine, et Mao nous savons que rien n'est éternel et encore moins absolu. Le poids du patriarcat se fait alors d'autant plus ressentir que toute la biosphère est soumise à cette vision qui s'oppose frontale ment à la civilisation.

Idéologies patriarcale et queer : deux armes au service de la domination de la bourgeoisie

Il n'y a pas de mur infranchissable entre l'homme et la femme car tout est en perpétuel mouvement, c'est-à-dire que tout ce qui vit est en perpétuelle évolution. Biologiquement, l'humanité d'aujourd'hui n'est plus celle d'il y a 1 million d'années, les différences et similitudes entre hommes et femmes ont naturellement changées.

On ne peut donc pas définir ce qu'est une femme et ce qu'est un homme avec des critères fixés arbitrairement, ce serait anti-dialectique. A l'inverse toute les théories queer et transgenres sont fausses car elle ne considère la chose (l'existence d'hommes et de femmes, soit de deux genres chez l'espèce humaine comme les autres espèces animales) qu'avec une lorgnette, elles sont anti-synthétique.

Là où le patriarcat entend donner une définition dénaturée et anti-dialectique de ce qui définit l'homme et la femme globalement, jusqu'à nier l'existence de personnes qui se retrouvent hors de ces définitions, le queer (et globalement toute théorie transgenre) part de là pour décréter que les genres n'existent pas : elle refuse d'aller au général.

Aucune de ces deux visions ne sont synthétiques et ne peuvent concevoir le problème dans sa globalité : la première en partant de la majorité pour nier minorité, et la seconde en partant de l'infime minorité pour déclarer que la majorité n'existe pas.

« Ils ne comprennent pas que dans les contradictions l'universel existe dans le spécifique. Ils ne comprennent pas non plus combien il est important, pour diriger le cours de notre pratique révolutionnaire, d'étudier le spécifique dans les contradictions inhérentes aux choses et aux phénomènes concrets devant lesquels nous nous trouvons. »

(Mao Zedong, De la contradiction)

L'existence de femmes ayant des « caractéristiques » masculines (chromosomes, hormones...) ne remet aucunement en cause le fait qu'elles soient des femmes, et inversement des hommes avec des « caractéristiques » féminines n'enlève rien au fait que ce soient des hommes. Cela, ni l'idéologie patriarcale et ni le queer ne peuvent le concevoir. Loin de s'opposer, elle ne sont au final que les deux faces d'une même pièce, un étau et une impasse pour les masses - en particulier pour les gays et les lesbiennes.

Les tests de « féminité » remis à l'ordre jour par le CIO témoignent de l'atmosphère de violence qui pèse sur les femmes, et de la barbarie qui se répand chaque jour davantage des pores de la société capitaliste en crise.

Les jeux olympiques sont une expression majeure de la dénaturation de l'humanité, de la barbarie de la bourgeoisie en pleine décadence où règnent obsession du résultat, chauvinisme, hypocrisie, et violences envers les femmes. Des valeurs à l'image de son créateur, le fasciste Pierre de Coubertin :

« Eh ! bien, c'est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n'est appréciable qu'aux forts »

Des valeurs que la révolution socialiste brisera en mille morceaux pour faire triompher celles du sport socialiste : entraide, coopération, dépassement de soi, plaisir. Les sports de ne seront plus le lieu de la lutte de chacun contre les autres et d'humiliations, ils seront un moyen de s'épanouir de manière épicurienne en ayant un rapport harmonieux avec son corps à l'image de rapport harmonieux que l'humanité aura avec la nature.

Publié sur notre ancien média: 
Les grandes questions: 
Rubriques: