Le sens de la rentrée 2016
Submitted by Anonyme (non vérifié)La rentrée 2016 est très importante historiquement, pour deux raisons évidentes. La première, ce sont les élections présidentielles de 2017 qui se lancent. Nous sommes tout juste au 1er septembre et c'est déjà la frénésie. La crise sociale est tellement importante, que beaucoup de personnalités politiques espèrent parvenir à se placer.
Ensuite, il y a eu la « Loi travail ». Lors de la mise en place de son projet, le syndicat institutionnel CGT, les révisionnistes du P"C"F et les anarchistes ont pris les commandes du mouvement d'opposition.
La conséquence en a été des manifestations-processions, un peu de casse spectacle sur fond de poésie pseudo-révolutionnaire écrite sur les murs, pour au final un texte adopté au parlement le 21 juillet 2016 grâce au recours du gouvernement à l'article 49-3, suivi de la promulgation par François Hollande et la publication au Journal Officiel le 9 août 2016.
La lutte contre le projet de loi travail a été une défaite complète, dont le responsabilité incombe à ceux qui en ont pris la direction et qui ont semé des fausses promesses. « La Loi travail ne passera pas » prétendait la CGT : elle est pourtant bien passée.
Et sa conséquence principale est ce qui a été appelé « l'inversion de la hiérarchie des normes » : un accord d'entreprise pourra prendre le pas sur un accord de branche.
Cela signifie que les coups de force patronaux et la pression sur chaque individu travaillant va être d'autant plus forte, tentant de former à la fois un esprit de soumission et d'acceptation des régressions sociales, qu'un esprit de corps à l'entreprise, dans une logique corporatiste.
Mais cela veut dire également que la lutte des classes va s'intensifier sur le lieu de travail, au lieu d'être canalisée par les syndicats dans des rapports institutionnels avec des discussions en haut lieu.
Bien entendu, cette intensification ne passera pas par des revendications sociales agressives, de type syndicaliste : ce serait suicidaire pour les travailleurs qui ne manqueraient pas de faire face à la répression. Elle passera par des discussions sur les grands thèmes que sont la défense de la nature, la nécessité de la culture, le refus des productions capitalistes produisant aliénation et isolement individualiste, le besoin de travailler différemment en permettant l'épanouissement de chacun.
Il va de soi que les candidats à l'élection présidentielle de 2017 n'aborderont pas ces aspects, étant donné qu'ils se situent dans le cadre du capitalisme et que le capitalisme a besoin de nier le besoin historique de communisme.
Même les candidats « très à gauche » se cantonnent dans une perspective syndicale, au contenu culturel particulièrement vide. Il n'y a pas de valeurs, pas de perspectives historiques, pas de morale.
On a, bien vu, avec l'affaire Strauss-Kahn, avec François Hollande allant tromper sa femme en scooter le soir, que tous ces gens forment une caste autocentrée n'existant que par le rôle historique de gestionnaires de l’État pour le capitalisme.
L'affaire du burkini montre pourtant à quel point on a besoin de valeurs positives, afin d'échapper tant au nationalisme qu'au relativisme, à la religion qu'au capitalisme individualiste, au repli sur soi qu'à la fuite en avant impérialiste.
La rentrée 2016 apporte avec elle beaucoup de défis : si les progressistes ne sont pas à la hauteur des valeurs, ils ne tiendront pas la route face à une décadence impérialiste toujours plus agressive.